« I am the one who has fallen into the path of shadows And that road never seems to end I am the one who has drowned into the river of tears »
Aodhán & Grim
Dans les froides bourrasques à l'aide desquelles le vent déchaînait sa haine contre ces montagnes semblant éternelles, un murmure se faisait entendre. Tout petit, une illusion lointaine, pour celui n'y prêtant guère attention. Ce n'étaient que quelques mots, doucement prononcés, s'envolant quelques instants avant de tomber dans les méandres du silence. Il y avait aussi ces pas, résonnant seuls contre leur propre écho et celui des sabots de ce robuste cheval. Celui-ci s'ébroua soudainement, interrompant alors la timide mélodie se frayant un chemin dans les airs qui finit par reprendre, un peu plus fort cette fois-ci. J'essayai tant bien que mal de me rassurer, voilà tout. Mon propre chant me prouvait ma propre existence et m'évitait sans aucun doute de sombrer dans une folie que je redoutais d'avoir déjà atteint. Mais je n'avais sans doute pas besoin de cela pour me convaincre que j'étais toujours en vie ; la douleur tiraillant ce corps que je traînais avait tout ce qu'il avait de plus réaliste et de vivant en ce bas monde.
Il me semblait que les jours ne cessaient de défiler, insipides, fades et pâles. Ils ne faisaient que se suivre, formant une macabre ronde que je haïssais chaque instant un peu plus. J'étais perdu, dans tout les sens que pouvait prendre ce mot. Mon esprit se noyait dans un océan de larmes amers tandis que mes pas me guidaient vers l'incertitude totale. De ces terres, je ne connaissais rien. Je ne m'y étais jamais aventuré aussi profondément et je me maudis - je nous maudis tous - de l'avoir fait. Mais à quoi bon? Mes lamentations, mes cris, mes supplications, rien n'y changerait. Ce qui avait été fait, était fait. Du reste, il fallait que je l'accepte. Mais rien ne me semblait plus douloureux que cette terrible vérité - même pas ces plaies m'arrachant à chaque mouvement un peu plus de souffrance. Je m'étais laissé croire, ces derniers jours, que peut-être certains avaient survécu... Que Abhainn se soit habilement hissé sur sa monture et qu'il ait galopé des heures durant, se trouvant désormais en sécurité. Mais je savais que c'était vain comme espérance - je ne le savais que trop bien. Cela me tailladait le cœur si profondément que je m'étais demandé si cela valait encore la peine de poser un pied devant l'autre, en sachant que je devrais supporter ce si lourd fardeau. Et la réponse que l'esprit torturé qu'était le mien trouva fut soudainement si limpide que je ne m'accordais plus le luxe de penser à en finir ; Abhainn, mon compagnon, mon ami, mon frère, s'était sacrifié pour ma personne. Alors, tant que je n'aurais ma vie à offrir à personne d'autres sur cette Terre, eh bien j'y resterai. Je survivrai, tant bien que mal.
En premier lieu, Vreth, mon fidèle destrier n'avait fait que me porter, emballé dans un fougueux galop qui intensifiait le mal dont mes côtes souffraient. L'animal m'avait semblé marteler le sol de ses sabots durant des heures, avant d'enfin songer à ralentir cette cadence effrénée. Il l'avait fait, peu à peu, jusqu'à se stopper net. Il aurait pu partir à cet instant, quand je m'étais écroulé sur ce sol humide et que les dernières larmes de mon corps s'étaient mises à rouler le long de mes joues. Mais il était resté. Vérifiant de temps à autres si je n'étais pas mort, le souffle chaud s'échappant de ses grands naseaux se cognant contre mon visage pâle. Il marchait désormais derrière moi, suivant ma cadence qui me semblait lamentablement lente. Mais en y repensant ; je n'avais nulle part où aller, alors pourquoi me presser? Je ne savais même pas ce que je faisais à l'instant et il ne fallait même pas me parler d'avenir. J'essayais de ne plus réfléchir. C'était la dernière perspective qu'il me restait ; marcher. Jusqu'à ce que quelque chose se passe, me fasse trouver autre chose à faire dans une telle situation, me stimule d'avantage afin que je fasse autre chose que de traîner cette carcasse vide et meurtrie que j'étais devenu. Je ne m'étais jamais imaginer que tant de douleur pouvait s'immiscer en un être.
Je frottai doucement mes paupières avant de soupirer et de me retourner vers l'hongre bai foncé se trouvant à mes côtés. Il s'arrêta, m'imitant dans ma démarche avant de dresser les oreilles, comme s'il attendait que je lui demande quelque chose. J'haussai les épaules, résigné. Depuis ce jour d'Enfer, je n'avais fait que marcher et pleurer. Ne pouvant plus me permettre de faire couler quelques larmes - mes yeux étaient aussi secs que le désert, malgré la peine m'habitant encore -, je me contentais d'avancer, toujours et encore, m'imaginant qu'à la fin de cette route, il y avait peut-être quelque chose de meilleur. Mais j'ignorais moi-même où elle menait, me demandant même si un jour, elle aurait une fin. Je repris alors ma longue marche, qui durerait peut-être l'éternité avant de me rendre compte que jusqu'ici, je n'avais encore croisé personne. Et c'était mieux ainsi. Mes dernières découvertes en ce qui concernant les habitants de ces contrées avaient été terribles et à vrai dire, je préférais éviter de ré-éditer l'expérience. Je n'avais qu'un poignard pour me défendre - qu'ils avaient laissé dans les sacoches que portait Vreth - et j'étais clairement conscient que je ne m'en servirai même pas. J'étais exténué, meurtri, las et résigné. Me battre en ces conditions relevait de la mascarade. Je ne me rassurai pas en me disant que la seule rencontre que je pourrai faire en ces monts inconnus devait s'apparenter au gobelin ou de tout être aussi sympathique... J'accélérai alors légèrement le pas, me doutant que ça ne servirait pertinemment à rien, bien que j'essayais de me convaincre qu'il fallait que je le fasse. Peut-être pour Abhainn. Peut-être pour moi-même. Peut-être juste parce que j'étais devenu incensé. Qui ne le serait pas devenu, après ce que j'avais vécu?
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Dim 7 Avr - 14:02
And that road never seems to end
I can't escape from this living hell But in my dreams the justice dwells betrayers are torn apart . And my hate will fade away with their blood.This is mine the one and final fight. I choose not to die with these demons by my side .
Le murmure du vent dans les branches des pins résonnait comme une douce mélodie à ses oreilles, le crépitement donnait la mesure à l'orchestre Mère nature tandis qu'au loin le son d'une chouette chantante venait agrémenter cette symphonie. On pouvait se rendre compte à quel point la nature pouvait faire naitre un petit chef-d'oeuvre musical si on prenait le temps de l'écouter et de laisser libre court à son imagination. Tout les êtres ici bas vivaient sans le savoir au rythme d'Arda la Terre, donnant chacun une infime contribution à cette symphonie. Il n'y avait aucune fausse note pour le moment, tout semblait se jouer paisiblement comme si cela avait été écrit pour que nuls imprévues ne surgisses. Dans le ciel dansait encore les derniers rayons du soleil qui allait continuer sa course vers des contrées lointaines, sauvages et mystérieuses qu'aucun homme n'eut jamais foulée laissant alors la Nuit envelopper la Terre du Milieu de son doux voile. Timidement la Lune fit son apparition, ronde et belle dans l'immensité céleste avant d'être rejoint par le scintillement de quelques étoiles ici où là, spectatrices silencieuses de ce qui se jouait ici bas.
Allongé sur le dos, les bras croisés derrière la tête faisant office de coussin de fortune, il laissa son regard se perdre dans le ciel tout comme son esprit divaguer au gré de ses envies. Rares étaient les moments de détentes qu'il pouvait s'accorder ces derniers temps alors une pause auprès d'un bon feu à ne rien faire d'autres qu'attendre que la nuit passe était pour lui un luxe que tout l'or du Gondor ne pouvait acheter. Il n'était pourtant pas de ceux qui aimaient se prélasser au soleil dès qu'ils en avaient l'occasion ou encore de ceux qui flânent paisiblement parce que l'air sent bon le printemps ou je ne sais pour quelles raisons. Non il avait un besoin constant de mouvement, ne pas s'arrêter et toujours avancer sans se soucier de ce que laissait derrière soit, aller de l'avant encore et encore jusqu'à ce qu'on en puisse plus. Ce besoin d'avancer était presque devenu vital pour lui. C'était comme s'il avait peur que quelque chose le rattrape lorsqu'il prenait le temps de ne rien faire, fantômes du passé qui risquaient de resurgirent de l'ombre pour venir tourmenter son esprit déjà si peu calme. Il savait que ce moment de calme n'allait point durer et que s'il ne trouvait pas rapidement de quoi se changer des idées, son esprit allait regarder vers le passé faisant ressurgir des souvenirs qu'il préférerait oublier pour ne plus avoir à souffrir.
Mais oublier il ne pouvait pas. Jamais. C'était son fardeau depuis toujours. Une mémoire extraordinaire que certains qualifie de Don du Ciel ,mais qui pour lui n'est rien d'autre qu'une malédiction, un maléfice jeté sur sa personne pour que jamais il ne soit en paix. La nuit était ce qu'il redoutait le plus ,car il ne pouvait échapper à ses tourments qui revenaient alors le hanter avec un malin plaisir transformant son sommeil en un véritable enfer de cris, pleurent et autres supplications. Parfois c'était ses propres cris qu'il entendait, lorsque cet homme qui était son Père décidait de passer ses humeurs sur l'enfant qu'il était, parfois c'était ceux des hommes - et même des femmes - dont il avait ôté la vie qui lui revenait en tête. Dernières paroles avant de passer dans l'Autre monde, des malédictions lancés à son égard, des paroles destinées à d'autres et parfois juste un regard. Pire que les mots, les regards...
Quelque chose le heurta au niveau de l'épaule, brisant le fil de ses sombres pensées. Voilà, son seul moment de répit l'avait encore conduit dans les tréfonds de son esprit. « Tu recommences à parler seul ... » La voix de l'homme était casée, usée par le temps ou à force d'avoir trop fumé. Elle était aussi mélodieuse que deux roches que l'on frotte l'une contre l'autre. Ses yeux brillaient à l'éclat des flammes et un nuage de fumée blanchâtre se mêlait à celle plus sombre du petit feu. « Détend toi Aodhán, l'herbe a pipe te ferais le plus grand bien... Tu t'apercevrais que la fumée que l'on exhale t'éclaircit l'esprit et chasse les ombres. » C'était donc une pipe semblable à celle qu'il tenait entre ses dents qu'il venait de lui jeter un instant plutôt, Aodhán la lui renvoya sans ménagement. Il ne supportait pas le gout de cette herbe, préférant largement chasser les ombres comme il disait avec une bonne bière ou encore un bon vin.
Un gouffre séparait les deux hommes à tel point que leurs autres collègues se demandaient comment ils ne s'étaient pas encore entre-tuer. Razaël était le plus vieux des deux, fourbe et manipulateur, il prenait bien trop de plaisir à exécuter les Ordres faisant parfois trop durer les choses que cela en devenait malsain. Le genre d'homme qui cherche toujours a retourné les situations en sa faveur même si cela doit menacer les personnes qui l'entours, du moment que cela lui rapporte quelque chose il n'aura aucun scrupule. Piller ? Aucun problème. La torture ? Son passe temps favoris... Razaël était une pourriture comme on en trouve encore dans les contrées de l'Est, engagé dans les Hommes de l'Ombre pour des raisons que lui seul connait. Aodhán était complètement différent. Oter la vie laissait certes indifférent, mais il avait beaucoup plus de mal à exécuter les ordres quand cela concernait des femmes, des familles entières ou même des nains... Il ne prenait aucun plaisir à commettre ses actes et son esprit lui repassait en boucle ces scènes d'horreurs dès qu'il baissait la garde. Il ne volait pas, il n'en n'avait aucunement besoin ,mais torturer pour avoir des informations ça lui arrivait. Si Razaël aimait se vanter de ses actes, Aodhán cherchait à les oublier...
Son compagnon se leva lentement, le regard rivé vers quelque chose qui avait attiré son attention, loin derrière Aodhán. Ne lâchant pour rien au monde sa pipe, il marcha a pas de loup vers le contre bas qui les séparaient du sentier. Ils avaient prit de la hauteur sur une sorte d'escarre rocheux à l' abri des regards indiscrets et de là, ils avaient une bonne vue sur tout ce qui se passait en contre bas. D'un signe de la main il dit à Aodhán de le rejoindre et lui montra la silhouette qui se déplaçait parmi les pins, semblable à un fantôme errant sans but dans la brume naissante. Il regarda avec attention cette ombre qui se mouvait étrangement, comme si le moindre de ses pas étaient une épreuve insurmontable. Une âme en peine voilà à quoi cela lui fait penser. Comme dans les livres où l'on raconte que des êtres rodent dans de sombre lieux, sans buts ni rêves, vident de tout espoirs et marchant vers un destin perdu. Une discussion murmurée entre Razaël et Aodhán. Le premier voulait profiter de la situation pour prendre ce qu'il y avait à prendre, le deuxième voulant savoir si d'une manière ou d'une autre il ne constituait pas une menace. Ils tombèrent d'accord sur une chose : l'homme n'était ni un rohirrim et encore moins un gondorien, ce n'était ni un elfe ni un nain et pas un hobbit non plus. Alors d'où venait-il ? Razaël proposa une idée qu'Aodhán approuva immédiatement : lui barré la route et voir s'il constituait d'une quelconque manière un danger, si oui adieu l'ami et ils prendraient ce dont il avait besoin, si non ils demanderaient plus ou moins gentiment de lui céder ses biens.
Se séparant alors, Razaël devait prendre place derrière le voyageur coupant ainsi une retraite vers l'arrière si l'idée traversait l'esprit de l'inconnu pendant qu' Aodhán allait plus loin en avant sur le chemin sinueux pour l'y attendre il se glissa telle une ombre plus loin en avant, passant à proximité de l'inconnu. L'air las, comme vider de toute énergie, il ressemblait plus à un cadavre marchant encore qu'à une menace... Mais s'il y en avait un, cela pouvait surement dire qu'il y en aurait d'autres...Un son cristallin brisa le silence, deux lames miroitèrent l'éclat de la Lune en vibrant contre le cuir de leurs étuis. Un bruit qui lui arrachait un frisson exaltation chaque fois. Se plaçant alors sur le chemin, bien en vus du voyageur, il fit tourner la garde d'une de ses dagues dans la paume de sa main. Il commençait à se prendre au jeu que voulait lancer Razaël... Ce n'était qu'avec lui qu'il se comportait ainsi. Il avait beau lutter pour ne pas réitérer, il se laissait entrainer comme à chaque fois. Le voyageur arriva enfin. Que le jeu démarre...
« Il est fort imprudent que voyager seul en ces lieux l'Etranger ... »
Un ton calme comme un conseil qui pourtant sonnait faux, d'une étrange sérénité qui n'engageait guère la confiance, la voix profonde d'Aodhán brisa le silence
« Une erreur que tu ne commettras pas de si tôt crois-moi ! »
Pointant une dague vers lui, son regard si cilla pas, brillant de la même lueur qui éclaire les yeux d'un loup lorsque la chasse est ouvert, lorsqu'il devient celui qu'il déteste, quand Razaël est là...
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Jeu 11 Avr - 10:31
« I am the one who has fallen into the path of shadows And that road never seems to end I am the one who has drowned into the river of tears »
Aodhán & Grim
Le vent soufflant, hurlant, s'immisçant dans le moindre espace de mes vêtements où il pouvait se trouver me fit frisonner et je m'emmitouflai d'avantage dans la cape que je portais sur le dos. Si je ne mourrai pas de fatigue ou de faim, ce serait de froid. J'ignorais ce qui était le pire. Je supposai alors que les trois en même temps devait être le plus horrible, si cela était possible. Mais je finis par soupirer en chassant cette idée de mon crâne creux dans lequel ne résonnaient que des pensées semblables. Je me tournai alors vers la robe alezan brûlé de mon destrier qui ne me portait guère plus beaucoup depuis notre dernière grande course. La raison à cela était que me hisser sur mon dos était devenu fort bien compliqué et éprouvant pour mes membres endoloris, si bien que je préférais éviter, continuant à mettre un pied devant l'autre en tentant de faire taire les milliers de mauvais songes traversant mon esprit. Néanmoins, pouvant observer que l'animal semblait préoccupé, je me stoppai afin de m'en rapprocher. Peut-être avait-il peur. Peut-être que lui aussi, était touché par notre terrible destin. Je me collai à son encolure dont l'épaisse toison me réconfortai un instant avant de me rendre compte que son attention était dirigée un peu plus haut sur le chemin. Mon observation fit bondir mon cœur une fois de trop, tandis que je me tournai lentement, essayant vainement de deviner ce qui pouvait tant accaparé l'esprit de Vreth. Il poussa un petit hennissement qui confirmait toutes mes craintes ; il me semblait qu'il me prévenait d'un danger imminent, avec ce bruit fébrile, plein d'appréhension. « Chuuut, ce ne doit être rien. » Lui murmurai-je, caressant son chanfrein de ma main rougie par le froid. A vrai dire, j'espérais de tout mon être que ce ne soit rien mais je me doutais bien du contraire. Je soupirai longuement, mon souffle tremblant avant de reprendre ma marche, presque à contre cœur ; là où tu te rends Grim, rien de bon ne t'attendra. Jamais.
Puis, plus rien ne me permit d'espérer ; dans la nuit, vint résonner le bruit si particulier d'une arme dégainée. Sentant ma cage thoracique quasiment implosée sous les palpitements affolés de mon cœur, je me retournai vivement, me disant que la fuite restait la dernière de mes options ; après tout, elle m'était familière désormais. Mais ma gorge se serra, rendant ma respiration saccadée encore un peu plus difficile quand mes pupilles discernèrent une ombre, à l'éclat de la lune. Je baissai les épaules, sentant mes lèvres commencer à trembler, à la manière des mes mains. Non, ce n'était ni de froid, ni de faim, ni de fatigue que mes jours finiront ; ce serait de peur. J'étais effrayé, comme un jeune animal pris au piège, comme un cerf effarouché à la patte blessée, sans bois pour se défendre, sans espoir pour se battre. Je reculai de quelques pas, posant mon regard sur la source de bruit qui avait entamé la chamade qui battait toujours de son plein en mon être. Ses paroles me firent baisser les yeux, alors qu'ils tentaient tout de même de le surveiller, faisant des allers-retours entre le sol et cette ombre aux noirs desseins. Un goût amer vint se loger au fond de ma bouche tandis que j'essuyai d'un revers de la main rapide la brume venant s'immiscer sur le cristallin de mes yeux. Je n'avais pas choisi de voyager seul! Je n'avais même rien décidé. Je ne faisais que prendre les coups, sans même avoir la prétention de pouvoir les rendre. Et l'idée que cela allait encore être le cas en cet instant m'effrayait au plus au point ; j'étais comme une jeune vierge tombée entre les mains de terribles profanateurs. Non, pas encore Grim, pas une autre fois, c'est impossible. Étais-je seulement voué à souffrir? Peut-être devais-je le faire pour tout mes compagnons morts, sans doute d'une fin peu heureuse. Je doutais que, s'ils désiraient m'éliminer, ils le fassent rapidement. Et cette perspective me glaçait le sang aussi bien qu'elle nouait d'avantage ma gorge. L'air pénétrant en mon être me brûlait avant qu'il ne ressorte tout aussi douloureux, comme si je refusais que la vie ne s'insinue en moi. A quoi bon? Elle n'y tiendrait de toute façon plus très longtemps.
Les ricanements s'élevant dans mon dos me crispèrent un peu plus, si cela était possible. Ils auraient tout à fait pu être de nobles voyageurs préférant vérifier si j'en étais un également. Mais ce son si détestable sortant de la bouche de l'être se trouvant en contre bas me prouvait amplement le contraire. « Regarde moi ça. » Sentant sa présence se rapprocher au moment où sa voix retentit, je ne sus lequel des deux surveiller. Si bien que je vins me coller à la paroi de la montagne, haletant avant de poser le regard sur Vreth qui restait planté là, bien que semblant nerveux à cause de mon état. « Qu'est-ce que tu comptes en faire? Parce que j'ai ma petite idée. » Maintenant face à moi, l'homme arborait un rictus au sadisme épouvantable qui m'arracha un terrible frisson. Je n'osais bouger et ma gorge était bien trop serrée pour que je commence à parler, bien que je doutais que le dialogue puisse arranger quoique ce soit à ma situation. Il ne m'en laissa de toute façon pas le temps, venant agripper ma gorge de sa main rude. Il devait sentir le rythme effréné auquel mon cœur battait et il ne rendait que plus difficile ma respiration me semblant déjà si compliquée à maintenir. Je suffoquai un instant, toussant et il eut l'air de s'en réjouir, ce qui ne fit qu'accentuer la peur me dévorant. Par réflexe, j'avais agrippé son bras, tentant vainement de l'en écarter mais il renforça sa prise sur mon être ce qui me fit de suite stopper, n'osant affronter son regard satisfait de prédateur. Ah, ils n'avaient même pas d'honneur à m'attraper! J'étais la pire des proies du monde et le bonheur que lui procurait ma capture m’écœurait ; il n'y avait rien de plus facile que de me saisir de ses griffes, dans l'état où je me trouvais. Mais je doutais que des êtres comme eux en aient quelque chose à faire. Ils se plaisaient à avoir trouvé quelque chose pour les divertir cette nuit, balayant l'ennui qui aurait pu les guetter.
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Mer 17 Avr - 22:50
And that road never seems to end
I can't escape from this living hell But in my dreams the justice dwells betrayers are torn apart . And my hate will fade away with their blood.This is mine the one and final fight. I choose not to die with these demons by my side .
La peur s'imsisçait en lui comme une eau sombre coulant entre les roches. Il n'y avait rien de pire que la Peur. Sots étaient ceux qui pensaient qu'ils maîtrisaient ce sentiment instable, tel un animal sauvage en cage qui ne demande qu'à s'échapper pour vous enfermer dans ses griffes pourries. Elle le rongeait jusqu'à l'os à la manière d'un chien affamé, Aodhán voyait cette lueur de panique briller dans le regard de l'Etranger et il sourit. Un sourire de pitié plus que de plaisir, contrairement à celui devait afficher Razaël aussi. Lui c'était un rictus sadique qui fendait son visage creux et blafard. Non Aodhán ressentait de la pitié à ce moment en voyant l'homme sombrer lentement dans la peur...Il n'attendait qu'une chose : qu'il tente de se défendre. Un geste en direction de son épée ou d'une dague, une réplique quelconque mais rien ne vint. Il n'eut qu'un geste de fuite, maigre espoir tué dans l’œuf lorsqu'il aperçut dans l'ombre la silhouette de Razaël, avant de rester là, épaules baissées comme un enfant acceptant sa faute. C'était tout ? Rien de plus ? Ne comptait-il pas se défendre pour protéger sa vie ?Si Aodhán avait eu l'image d'un animal apeuré pris au piège il n'aurait certainement pas vu un loup, un chien ni même un chaton car ces derniers auraient tout fait pour que leur vie ne soit pas prise des plus facilement...Et lui que faisait il ? Il reculait, acculé contre un pan de l'escarre rocheux formant la naissance des Monts Brumeux lorsque le ricanement de Razaël vint résonner dans es oreilles. S'il n'avait pas plus de considération pour sa propre vie, pourquoi est ce qu'Aodhán en aurait ? Et pourtant il fit un geste, un vague espoir naquit au plus profond d'Aod comme pour lui prouver qu'il se trompait, que l'Etranger tenait bien à sa vie et qu'il ne comptait pas se laisser apparaitre à la manière d'un vulgaire gibier sans opposer la moindre résistance, mais l'espoir naissant fut balayé d'un revers de la main tout comme les larmes qu'il s'imaginait chassées à l'instant des yeux de l'Inconnu. Il pleurait ?! Était-il donc lâche à ce point ?
Des larmes il en avait vu couler bon nombre sur les joues de celles et ceux dont il venait prendre la vie, dernières cartes jouer pour le faire céder et tenter de lui faire changer d'avis. Mais il lui en fallait plus pour que ces quelques gouttes au gout salé venus du tréfonds de leur âme pour qu'il se détourne de l'ordre qu'il lui avait été donné. Il ne supportait pas les pleurs, cela lui enserrait le coeur quand les larmes venaient aux yeux de ses victimes. C'était le signe qu'elles savaient qu'elles allaient mourir, que plus rien ne pouvait être fait pour les sauver...Ces larmes-là étaient méritées...Mais celles qui embuaient à cet instant même les yeux de l'Etranger ne l'était pas. Pas une fois il avait fait preuve d'une quelconque forme de combat, non il avait lâchement abandonné avant même d'avoir essayé...Un preuve de lâcheté qui écoeura Aodhán. Tu ne tiens pas à ta vie pensa t'il, alors pourquoi je devrais-je ? Lui qui n'avait que pour intention première de lui faire juste une frayeur et laisser Razaël prendre si quelque chose trouvait grâce à ses yeux dans ses affaires ,venait finalement de lâcher prise et de se laisser lentement glissée sur la pente où son collègue l'avait déjà si souvent poussé.
Razaël et lui s'approchèrent de l'Inconnu, l'un abordant toujours un rictus sadique et une lueur mauvaise dans le regard ne laissant pas de doute sur les sombres intentions alors que l'autre gardant un visage impassible comme la situation ne l'atteignait guère, trop habituelle ou intéressante à ses yeux. Laquelle de ces deux expressions étaient la plus horrible ? Aodhán ne pouvait le dire... Peut être qu'il était pire pour la victime de deviner les intentions de son agresseur rien qu'en le voyant sourire...A moins que la quasi sérénité affichée sur son visage soit pire que la sourire... C'était à l'Etranger d'y répondre et non à lui. Son compagnon lui demanda ce qu'il voulait faire, lui en avait une petite idée. Agrippant la gorge de l'Inconnu sur ces mots, son sourire s'élargie encore plus. Il devait sentir le pouls dans le cou de sa proie, son petit coeur s'emballer comme un petit oiseau prisonnier de sa cage qui se débat tel un diable pour pouvoir s'échapper. Sans doute qu'Il chercha à s'écarter de la poigne de Razaël car Aodhán vit ses doigts réserver leurs prises sur sa gorge vibrante, approchant son visage blafard à quelques centimètres de celui du Voyageur, il murmura d'un ton rauque semblable à un grognement « Tu as peur mon biquet ? » Il serra encore un peu plus ses doigts ne laissant que le minimum d'espace pour qu'il puisse respirer même avec difficulté « Tu empestes la Peur... »
Aodhán se tenait en retrait, juste derrière Razaël et dans le champ de vision de leur jouet de la soirée, du moins si ce dernier daignait à lever les yeux et à croiser le regard de ses persécuteurs. Les bras croisés laissant la Lune refléter à sa guise sa douce lumière blanche sur les lames gravées de l'Arbre du Gondor. Le regard du jeune homme parcourut les fines ramures dessinées dans l'acier, ayant une fraction de seconde la pensée que finalement ce qu'ils étaient en train de faire n'était sans aucun doute loin d'être honorable, qu'ils ne valaient finalement pas mieux que ceux qu'ils traquaient... Mais cette pensée éclata comme une bulle. Non ils n'avaient rien à voir avec ceux qu'ils traquaient ...Il tenta de s'en convaincre ,mais comme à chaque fois qu'il était avec Razaël, c'était comme s'il ne pensait plus par lui-même, pantin entre ses mains, plus influençable qu'il ne le croit. Son regard se posa sur le cheval qui accompagnait le voyageur. Un hongre alezan, bien battit aux membres solides, mais qui était loin d'être en était, passablement dé-musclé à certains endroits. Il exprimait la même inquiétude que son cavalier, oreilles couchées et ronflant des naseaux, la queue fouettant l'air d'un mouvement rageur par instant avec de retourner se plaquer entre ses postérieurs. L'équidé n'avait rien de remarquable, il faisait presque pitié. Comme son propriétaire. Mais contrairement à ce dernier, Aodhán ne lui voulait aucun mal. Il rengaina ses lames et s'approcha lentement de l'animal, regard baissé et paumes de mains vers le bas. Voyager seul avec pour unique compagnon qu'un Etalon vous apprenait certaines astuces pour se faire « comprendre » des bêtes. Gondor lui avait apprit la patience et le calme, les Hommes lui avaient apprit la violence et l'arrogance.
Arrachant les rênes de la main de l'Homme, il fit reculer l'hongre de quelques pas avant de commencer à fouiller dans les besaces. Non pas qu'il avait besoin de piller pour parvenir à ses besoins, mais ne sait on jamais, peut être qu'il y trouverait quelque chose d'intéressant. Le silence d'Aodhán agaça son compagnon qui se retourna vers lui, le fusillant du regard. « Mon Seigneur pourrait il s'activer un peu plus ?! Que l'on puisse se pencher sur le cas de notre Invité... » Dit il en dirigeant de nouveau son regard vers l'Inconnu. Il eu juste le temps de voir le geste obscène qu'Aodhán lui gratifia tout en fouillant dans la dernière besace. Il ne supportait pas que Razaël le surnom « mon seigneur » et cela avait le don de lui hérisser le poil...Et il le savait...
« Etouffe-le, égorge-le ou fais lui ce que bon je semble je m'en contrefiche royalement il ne... »
Il laissa sa phrase en suspend, la main venait de rentrer en contact avec la garde d'une dague. Un sifflement de satisfaction lui échappa quand il en sortie l'arme.
« Regarde moi ca, Raz ... Voilà un joli jouet... » .
Un rire guttural s'échappa de la bouche de Razaël qui relâcha enfin sa prise, le libérant définitivement et marcha vers Aodhán. Tout deux examinèrent la lame sous doute les coutures avant d'être frappé par la même idée. Ils s'échangèrent un regard et se comprirent aussitôt. Razaël récupéra les rênes du cheval tendit qu'Aodhán dégaina de nouveau une de ses dagues. Il jeta aux pieds du voyageur la lame qu'il avait trouvée, jouant avec la sienne.
« Montre moi comment tu te débrouille avec ton jouet...Et peut être que j'essaierais de le convaincre de pas trop t'abimer »
dit il en désignant d'un geste de la tête Razaël.
« Frappe fort et vise juste. »
Il écarta les bras, laissant voir l'armure de cuir qu'il portant, elle aussi gravée de l'arbre blanc. De la pointe de sa lame il fit le geste de dessiner une croix au niveau de son abdomen comme pour lui désigner la cible. Il ne l'atteindrait pas. Il en était certain...Trop même ?
Fiche par Rivendell _ Citations by Ensiferum # Shall Be Mine
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Mer 15 Mai - 20:21
« I am the one who has fallen into the path of shadows And that road never seems to end I am the one who has drowned into the river of tears »
Aodhán & Grim
Que le destin était cruel ; de sa place de roi, il devait admirer avec un large sourire dont le sadisme ne faisait aucun doute la situation dans laquelle je me trouvais. Pourtant, ne s'était-il pas assez acharné sur moi? Il m'avait arraché mes frères, il m'avait torturé corps et âme, il m'avait fait périr petit à petit, m'obligeant à avancer, poussé par une force que je ne pouvais expliquer, si ce n'était que par le désespoir. Et maintenant, je me retrouvais à nouveau dans ses griffes acérées comme si je n'avais pas encore assez payé pour un crime dont j'ignorais la nature. Il m'avait jeté dans la gueule du loup sans que je ne m'en aperçoive ; guidant mes pas lourds vers ces deux hommes aux yeux du loups, me promettant une mort longue, douloureuse et affreuse. Une de celles qui, d'après nombre de légendes, donnent naissance aux âmes en peine, trop tourmentées pour un jour reposer en paix. Ah, il était là mon funeste destin! J'étais condamné à souffrir pour l'éternité, pour une chose que j'étais absolument incapable d'expliquer. Ne m'étais-je toujours pas conduit de la meilleure façon que pouvait le faire un homme? J'étais poli, serviable, avisé, certes plutôt distant, voir renfermé, mais jamais je n'avais causé consciemment du tort à mon prochain. Certes, en étant en quelque sorte, un aventurier, mes flèches avaient goutté par plusieurs fois le sang mais je n'avais fait que rendre les coups. Etait-ce là le pire des crimes en ce bas monde que de vouloir défendre sa misérable vie?
Si j'avais peur? Ah, le bougre, en plus de me terroriser, il se fichait de moi. Voir son visage de si près me confirma à quel point il pouvait être mauvais, ces yeux étant semblables à ceux d'une fouine, ce qui me fit me débattre de plus belle, agrippant de nouveau son bras de mes deux mains mais mes efforts furent vains ; à peine avais-je tenté cela qu'il m'étouffait à moitié, m'obligeant à me tenir tranquille. Mais j'eus un nouveau mouvement de résistance, le plus fort, le plus vigoureux que j'avais eu jusqu'ici quand le premier homme ayant croisé ma route s'empara des reines de mon cheval. Son compagnon eut vite fait de me replaquer contre la parois rocheuse, venant par la même occasion, écraser son poing entre mes côtes en m'ordonnant de rester là. Je me pliai sous la douleur, gémissant avant de relever les yeux vers mon destrier dont s'approchait cet être. Qu'ils me prennent moi, qu'ils me tabassent, qu'ils me torturent, qu'ils me brûlent vifs mais qu'ils laissent cette brave bête en paix! Il était celui qui, sans même en avoir conscience, avait tenu un minimum de clarté de mon esprit, celui qui m'avait fait tenir jusqu'ici, celui qui m'avait fait échappé d'une mort certaine qui m'avait pourtant rattrapée aujourd'hui. Mon cœur s'accéléra donc, si cela était seulement possible, tandis que mon regard ne pouvait se décrocher de la silhouette présente à côté de Vreth. Mon ravisseur fronça les sourcils un instant avant de se retourner vers la source de mon attention, lui lâchant une phrase qu'il ne sembla guère apprécier. Je fus presque surpris en découvrant que leur intérêt était profondément stimulé par ce simple poignard et je le fus entièrement quand l'homme me tenant à bout de bras lâcha prise. Mon étonnement fut d'ailleurs tel que je manquai de tomber, me rattrapant sur mes frêles jambes au dernier instant. Je les sentais flageoler sous mon poids, me hurlant de déguerpir même si c'était perdu d'avance. Mais je sursautai en voyant atterrir à mes pieds cette lame que je connaissais bien, le mirant d'un air stupéfait, me doutant de l'idée rôdant dans l'esprit de mon vis-à-vis. La phrase de ce dernier me le confirma, tandis que j'élevais vers lui un regard abattu, me sachant déjà perdant face à un homme de sa carrure, semblant rayonner de santé et en pleine forme. Je fixai donc la lame, mille pensées transperçant mon esprit tel une pluie de flèches.
Alors, Grim, est-ce donc un crime de vouloir défendre sa misérable vie? Qu'est-ce tu pourrais y perdre? Tu n'as déjà plus rien, seulement le néant et le souffle du désespoir qui souffle dans ton âme creuse. Et à y gagner? Ah, un peu de pitié, de compassion. En as-tu seulement besoin? Grim, tu n'es pas un homme fier. Es-tu seulement un homme, Grim? Elle me narguait, cette lame miroitant l'éclat de la lune, semblant aspirer le fil de mes pensées dans son reflet. Je la ramassai lentement, avant d'apercevoir en son sein le visage de l'homme que j'étais devenu. Je baissai les yeux, les derniers hurlements d'Abhainn, son dernier regard, son dernier geste résonnant en mon esprit. Je me redressai alors, inspirant profondément, l'engourdissement dans lequel la terreur m'avait plongé se dissipant peu à peu. La prise que j'avais sur ce poignard se resserra brutalement tandis que je posai sur cet être me défiant un regard noir, empli de remords mais surtout d'une haine venant soudainement brûler en mon corps. Je détestais ces hommes et leur folie du sang. Ma respiration se fit plus profonde, bien que toujours saccadée et à mesure que la scène qui avait anéanti le restant de ma vie repassait en mon crâne, un goût amer au fond de ma bouche se fit de plus en plus présent.
Bien sûr, j'étais toujours épris de cette angoisse me torturant les entrailles mais un sentiment me semblant plus fort s'était insinué en mon être ; une rancœur sombre comme cette nuit, celle qui, dans un geste que je n'espérais pas si déterminé, me fit me jeter sur cet être me jugeant de haut, petit être effrayé que j'étais. Certes, j'étais bel et bien un jeune cerf effarouché et blessé mais maintenant qu'il m'avait rendu un bois, je pouvais au moins prétendre pouvoir me défendre un tant soit peu. Ah, ils me torturaient, bien sûr! Mais c'était du pareil au même, que je me jette sur cette opportunité ou non. Parce que malgré cet élan surprenant de courage - à vrai dire, on pouvait juste parler de peur aveuglée par de la rage -, je me savais trop faible pour lui entailler quoique ce soit. Son armure le protégea bien sûr de mon assaut mais j'espérais au moins lui avoir causé ne fusse qu'une once de sensation. Je reculai rapidement, gardant l'arme en main, osant regarder l'être me faisant face droit dans les yeux. J'étais une brebis, certes. Mais quand elles enragent, elles sont pires que les loups dit-on. « Qu'est-ce que vous attendiez de moi, hein? » Avais-je subitement lâché, au bord d'une hystérie que je ne pouvais contrôler, me rendant compte que mes cordes vocales avaient résonné sans même que j'en éprouve réellement l'envie. Mais je continuai, conscient de sans doute m'empêtrer un peu plus dans la sale situation dans laquelle je me trouvais mais au stade où j'en étais, je ne pouvais qu'avancer, sans même songer à reculer. « Vous ne pensez pas que je le suis déjà assez, abîmé? Vous trouvez cela honorable de vous attaquez à un homme à moitié mort? VOUS ME DEGOUTEZ! » J'avais hurlé, dans la nuit noire retombant dans le silence, ce qui, depuis des jours, bouillonnait en moi, m'abattait, m'alourdissant d'un poids trop lourd pour mes épaules écroulées. Ces deux-là n'étaient pas différents de mes précédents tourmenteurs, non, je le voyais bien dans leur regard, dans leur façon d'être. Ils étaient aussi répugnants. Et mon être ne pouvait le supporter, d'une telle manière que je sentais l’entièreté de mon corps trembler, tandis que je serrai les dents, afin qu'elles cessent de s'entrechoquer. J'ignorais qu'elle serait leur réaction et à vrai dire, je me doutais qu'elle ne serait que désastreuse pour moi. Je maudis alors ce destin se moquant avec tant de jouissance de moi, dévisageant l'homme me faisant face.
créée par Matrona
Citation ; Ensiferum ▬ Eternal Wait (clickez pour écouter )
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Sam 8 Juin - 15:09
And that road never seems to end
I can't escape from this living hell But in my dreams the justice dwells betrayers are torn apart . And my hate will fade away with their blood.This is mine the one and final fight. I choose not to die with these demons by my side .
On dit que le Destin est une chose dont on ne peut n’y s’en défaire n’y fuir, qu’il agit sur vous comme un marionnettiste sur son pantin, tirant des fils invisibles pour lui faire des choses qui semblent incompréhensibles. Que ceux qui disent que l’on peut déjouer le Destin, le choisir ou autres fantaisie de ce genre, Aodhán leur riraient au nez. On ne choisi pas son destin. On le subit. Qui choisirait volontairement de quitter le confort d’une cité en paix, renoncé à la richesse de sa famille pour se trainer dans la boue et le sang ? Qui voudrait d’un destin comme celui la ? Alors non, nous n’avons aucune prise sur cette Chose. Si quelqu’un en ce bas monde avait la solution, Aodhán aimerait la connaitre, peu lui importerait le prix. Et sans doute ce ne serait pas mentir que dire que l’homme qui se tenait en face de lui ferait sans doute la même chose. Pas besoin d’être devin pour voir qu’il n’avait pas été gâté par la vie. D’où venait-il ? Qu’était il avant d’atterrit ici, comme un fantôme suivant une route invisible vers une destination que même lui ignore…Ah il est beau le Destin. Baisse donc les yeux et regarde ce que tu fais faire aux Hommes. Imagine leur rencontre en d’autres situations, pourquoi avoir décidé celle-ci ? Rendons nous à l’évidence le Destin ne portait guère haut dans son cœur ces deux hommes là. Voyons les choses en face, la situation pourrait être totalement différente…Alors pourquoi une rencontre par une sombre nuit dans le Mont Brumeux, pourquoi avoir mis Razaël en binôme avec Aodhán ce soir là …Les chances étaient infimes qu’une situation comme celle-ci se produise, et pourtant elle était belle et bien en train de ce jouer à cette instant précis.Peut être que s’Il avait changé un petit détail, rien ne ce serait passé comme ça…Si Razaël n’avait pas été là, Aodhán ne se serait jamais comporté de la sorte. Si l’Homme ne c’était pas montrer si fragile et si facile à effrayer, les choses auraient prient une autre tournure. Si Aodhán ne s’était pas laissé entrainer vers le fond…Trop de possibilité et de « si ». Avec ce simple mot on pourrait refaire le monde mais ce n’était pas le cas… Quand Aodhán lui avait jeté la lame qu’il avait précédemment trouvée dans la besace, il avait sans le savoir déclencher une suite d’événements incontrôlables, petit plaisir du Destin sans doute. Chaque geste est comme un lancé de dés dans son jeu. Soit tu gagne soit tu perds… Pourquoi lui avait il donné une chance de sa battre ? Pourquoi ne pas l’avoir simplement achevé, s’être approcher de lui pour enfoncer Nimloth entre ses cotes et s’écarter ensuite afin de le voir s’écrouler et mourir à petit feu ? Tout simplement parce qu’il ne voulait pas sa mort. N’avez-vous jamais vu de chat capturer une souris, jouer avec quelques instants, la malmener avant le s’en lasser et de partir vaquer à d’autres occupations ? Voila un peu ce qu’il trottait dans l’esprit d’Aodhán a ce moment là. Il n’avait pas à lui donner la mort, Razaël lui, le ferait surement si l’envie lui prenait soudainement, mais jouer avec, oui. Mais prenait-il vraiment du plaisir ? Non pas vraiment… Il le faisait parce qu’il avait besoin de ce changer les idées, parce qu’il ne voulait pas penser, rien avoir avec le plaisir sadique de son collègue. D’ordinaire quand ce besoin ce faisait sentir, c’était dans les bras d’une femme qu’il allait trouver une certaine occupation et non en torturant un pauvre voyageur qui parvenait à mettre a peine un pied devant l’autre par on ne sait quel miracle. Mais là, nulle femme à l’horizon. Juste le voyageur. Ca lui occupait l’esprit pour un temps…Sauf qu’âpres il s’avait que cet instant reviendrait le hanter, alors il chercherait une autre occupation. Boucle sans fin du serpent qui se mord la queue.
Il regarda l’homme qui se tenait tout flanchelant devant lui, essayant de savoir ce qu’il allait faire. Fuir ? Attaquer ? Ne rien faire ? C’était cette dernière option qu’il espérait sincèrement. S’il fuyait, Razaël lui décocherait une flèche entre les épaules, abattu comme on abat un cerf, si t’en est qu’il est la force de courir. S’il attaquait, Aodhán répliquerait. Violement, mollement ? Tout dépendra de la force et de la conviction que l’homme mettrait à protéger sa vie. Mais s’il ne faisait rien, alors peut être qu’il déciderait qu’il n’était pas assez intéressant et le laisserait peut être partir. Peut être pas. L’homme regarda la dague un moment. Pesait-il le pour et le contre ? A quoi pensait-il ? Calculait il les chances qu’il avait de s’en sortir selon ce qu’il allait faire sous peu ? Mais quelque chose se passa dans son esprit car il resserra son emprise tremblante sur la garde…D’ailleurs ne tremblait il plus ? Sa respiration avait changé elle aussi. Toujours saccadée certes mais elle se faisait plus profonde, plus longue. Aodhán et Razaël échangèrent un regard. Ils savaient ce qu’il allait se passer. Non il ne prendrait pas la fuite. Petit animal blessé avait retrouvé un peu d’ardeur, un semblant de bravoure puisse quand un endroit qu’il ne soupçonnait sans doute pas. La peur donne des ailes pour fuir. Elle donne du courage pour se battre. Mais ce n’était plus là peur qu’Aodhán lisait dans son regard, mais une profonde rancœur. Quelle pensée avait bien pu lui traversé l’esprit pour que de lapin apeuré il devient un cerf effarouché ? Diantre qu’il s’en fichait, enfin cet homme montrait un peu de consideration. Pas envers eux. Non envers lui-même. Enfin il allait défendre sa vie au lieu d’attendre qu’on la lui retire. Aodhán fit tourner la garde de Nimloth dans la main gauche, faisant un geste de la droite comme pour lui dire « viens ».
La réponse ne ce fit guère attendre. Il avait fait preuve d’une étonnant rapidité pour une personne qui se trainait quelques minutes avant et Aodhán eu à peine le temps de contracter ses abdominaux pour encaisser le choc. Il ne l’avait pas frappé avec le tranchant de la lame, mais son plat ou sa garde, coup amorti par l’épaisseur de cuir de l’armure. S’il avait fait la même chose avec la pointe, Aodhán se serait trouvé en fâcheuse posture. L’avait il fait volontairement ? Où alors sa rage mêlée de peur l’avait précipité sur lui sans qu’il ne réfléchisse avant ? Une chose est sure c’est qu’aussi vite qu’il avait frappé, il s’était éloigné. Razaël ne laissa aller a rire alors qu’Aodhán se redressait. « Rapide le bougre ! Mais pas très débrouillard avec une arme … » Aodhán se passa une main sur le devant du ventre, cachant le soulagement qu’il venait de l’envahir. Une fraction de seconde plus tôt il s’était attendu à sentir le froid de la lame passé a travers le cuir. « Qu'est-ce que vous attendiez de moi, hein? » La voix de l’homme brisa le rire de Razaël qui le regarda avec un regard mauvais, un rictus parcourant ses lèvres. Pour la première fois il entendait le son de sa voix. « Vous ne pensez pas que je le suis déjà assez, abîmé? Vous trouvez cela honorable de vous attaquez à un homme à moitié mort? VOUS ME DEGOUTEZ! » Razaël cracha par terre avant de s’avancer vers l’homme en dégainant son épée. « Je m’en vais te couper la langue, tu braillerais moins, tu… » Levant Nimloth il bloqua la route de Razaël sans même daigner le regarder. Voila qu’en plus de prendre enfin l’initiative de protéger sa vie, il demandait des comptes. La curiosité avec fait lever la dague d’Aodhán vers Razaël, il voulait l’entendre parler.
Ils le dégoutaient ? Aodhán ne l’en blâmait pas, parfois il se dégoutait lui-même.
« Ce que nous attendions de toi ? Grand dieu rien ! Que pouvions-nous attendre mis à part ce que cessent tes jérémiades pour sauver ta vie. »
Il abaissa la dague et Razaël rangea la sienne pour retourner auprès de la monture de l’étranger et laissait le champ libre à Aodhán. Mais il savait qu’il avait perdu l’emprise qu’il l’avait eu sur lui avant, celle qui lui avait permis de lui faire faire tout cela. Pas de meurtre gratuit ce soir. Pas venant d’Aodhán tout du moins…Pas encore…
« Tu cris bien fort pour quelqu’un qui se dit à moitié mort. Peut être que nous aurions du t’achever de loin finalement. Te tirez une flèche d’en haut et tu serais mort avant même que tu t’en aperçoives. Là oui il n’y aurait rien eu d’honorable. »
Il rengaina Nimloth dans son dos, la lame rentrant dans son fourreau croisé avec sa sœur jumelle. Razaël posa de nouveau la main sur le paummeau de son épée. Qu’est ce que fichait Aodhán ? Ranger son arme alors que l’autre était toujours armé ? Cela n’avait aucuns sens à ses yeux. Mais pas aux yeux d’Aodhán. L’homme avait fait preuve d’une certaine forme de courage de lui fonçant dessus alors qu’il avait toutes les chances d’y laisser la vie. Mais il l’avait fait avec l’intention de la sauvé. Il n’était pas resté à gémir et supplier pour qu’ils l’épargne.
« Nous te dégoutons tout autant que tu nous a dégouté à geindre comme un chiot apeuré. Si tu trouve qu’il n’y avait rien d’honorable à t’attaquer tu as raison, mais on s’assoit sur l’Honneur parfois. Et toi ? As-tu cherché à défendre honorablement ta vie ? Où peut être n’avait elle pas autant de valeur a tes yeux »
Il s’approcha du voyageur en écartant les bras de pars et d’autres, s’arrêtant un deux mètres, peut être moins de lui. S’il voulait l’attaquer de nouveau Aodhán aurait à peine le temps d’esquiver mais il restait facilement à porter de la dague.
« Les rôles sont inversés, à toi de choisir ce qui te semble honorable à present. Frapper l’homme qui t’a donné une chance de protéger ta vie en armant ton bras le serait il ? J’attends Voyageur. Mais c’est ta dernière chance. Loupe ton coup et je t’ôte la vie. Renonce si tu le veux, je m’engagerais a ce que tu continu ton voyage »
Contrairement au voyageur, Aodhán n’avait pas élevé la voix. Il abordait un ton calme, certes rauque mais il avait parlé en pesant chaque mot. Folie sans doute de s’offrir ainsi à la lame de l’Etranger et il savait Razaël prêt a réagir au moindre geste de l’Homme. Qu’il fasse donc ce qui lui semble juste. Il voulait jouer avec l’Honneur ? Alors jouons.
Fiche par Rivendell _ Citations by Ensiferum # Shall Be Mine