Dans quelles galères s'était-il mis cette fois-ci ? Si la gourmandise ne l'avait pas pris... Il n'en serait pas là. Une petite erreur de sa part et le voilà loin de chez lui. Il avait été embarqué dans cette malle et il ne pouvait donc plus sortir à cause d'autres malles empilées au dessus de la sienne. Il ne sait pas combien de temps il resta dans ce maudit coffre mais une fois qu'il réussit à sortir de là, les paysages ne ressemblaient plus du tout au sien.
Un premier coup d'oeil. Personne. Il était heureux de retrouver l'air frais de l'extérieur. Il se dépêcha de sortir de sa caisse et se mit à courir, quand il entendit un "hey toi!" venant du commerçant. Il ne regarda pas derrière lui et continua à courir jusqu'à arriver près d'une sorte de quai. Il resta alors bouche bée en constatant qu'il se trouvait face à une vaste étendue d'eau. La... mer ? Mais où était-il donc ? Il resta quelques secondes à regarder l'horizon où le soleil commençait à se coucher avant de tourner sur lui plusieurs fois et enfin tenter de constater les lieux.
Tout était trop grand pour lui. Il était loin de chez lui et celà l'inquiétait. Dans un geste de désespoir il s’agrippa la tignasse, alors que son visage se crispa. Après quelques secondes à s'inquiéter de la sorte sans rien faire avancer, il prit son courage à deux mains et commença à se diriger vers les habitations. Et bien, il est perdu ? Il allait simplement demander sa route ! Rien de plus simple ! Il commençait à faire noir et il n'avait pas encore rencontré foule. Les simples personnes qu'il rencontrait, faisait comme si ils ne l'avaient pas vu. Alors Philaire se contentait souvent de finir de parler seul et de souhaiter une bonne soirée à celui qui veut bien l'entendre.
Il arriva bientôt près d'une sorte d'échoppe qui semblait ouverte. Des Grands se trouvaient à la porte et parlaient bruyamment. Il s'avança d'un pas conquérant, leva une main le plus haut qu'il pouvait pour gagner leur attention.
" Excusez moi... Excusez moi... "
Quand ils remarquèrent enfin sa présence, un long silence s'en accompagna. Les regards se tournèrent vers lui. Philaire sentit un malaise monter en lui. Ce genre de malaise qui ne lui disait rien de bon...
" Heu... Je... Excusez moi, je suis perdu et je cherche ma route, pourriez vous m'aider ? Je..."
L'un des gars s'approcha de lui et commença à le sonder avec un peu trop d'insistance. Philaire se contenta de reculer un peu tout en clignant des yeux. Un autre des gars vint à lui attraper le col de sa veste en grognant et le souleva du sol.
" Je... Pourriez vous me reposer s'il vous plait ? Je cherche juste ma route en réalité... "
Les hommes se mirent à rire et l'un d'entre eux lui dit enfin:
" On te laissera partir si tu as de l'argent sur toi. Vides tes poches. - En... réalité, je n'ai pas d'argent sur moi. "
Faut il ajouter que le type empestait l'alcool ? Son ami lui donna un coup sur l'épaule et lui dit:
" Regardes le tissus de sa veste. Chui sûr qu'il nous ment. Pends le par les pieds et secoue le comme un prunier pour qu'on puisse vérifier. "
Philaire se retrouve alors tête en bas rapidement, malgré ses protestations.
Partir... Enfin, elle l’avait fait. Enfin, elle avait quitté Bree et tout ce qu’elle connaissait pour mener une vie pleine d’aventures, ou du moins l’espérait-elle. Suite à sa petite escapade avec Indira, elle avait décidé finalement que si les aventures ne venaient pas à elle, alors c’est elle qui irait les chercher. Une fois rentrée, sa décision était prise : elle avait empaqueté quelques affaires dans un balluchon, pris tout l’argent dont elle disposait et avait prévenu de son départ.
Sa première étape était de parcourir les terres d’Eriador. Il n’était probablement pas prudent pour une Hobbite de partir seule sur les routes, mais elle ne s’en souciait guère et comptait sur sa chance, sans doute un peu trop. Ainsi, elle était persuadée qu’à un moment ou un autre, l’occasion de rencontrer son destin se présenterait. Malheureusement, on ne pouvait pas dire que les choses avaient commencé au mieux, puisqu’après quelques jours de marche dans le pays, elle n’avait trouvé rien qui puisse ressembler de près ou de loin à ce qu’elle recherchait. Néanmoins, elle ne perdait pas espoir et profitait de toutes les découvertes qu’elle pouvait faire.
Le soir se profilait à l’horizon et par chance, elle trouva très rapidement une sorte d’échoppe qui louait quelques chambres modestes à l’étage. Avec l’intention d’en prendre une un peu plus tard, elle y entra, passant pratiquement inaperçue, et s’assit à l’une des tables avant de commander un peu de bière et de quoi manger. Bien sûr, depuis son départ elle n’avait plus eu droit à la délicieuse nourriture qu’aimaient tant les Hobbits, mais elle se disait qu’elle s’y ferait peu à peu, bien que cela ne soit guère agréable. Tandis qu’elle dînait tranquillement, elle eut l’occasion d’apercevoir des Hommes qui parlaient fort à l’entrée, mais elle ne s’en soucia guère, du moins, jusqu’à un certain point.
Elle avait bien perçu quelques éclats de voix et un certain mouvement, mais elle ne s’en était pas vraiment occupée, jusqu’à ce que celui devint plus gênant. Elle releva la tête et aperçut une silhouette qui était visiblement celle d’un Hobbit, ce qui était plutôt étonnant dans cette partie d’Eriador. Quoi qu’il en soit, il avait visiblement des ennuis, et elle était bien décidée à intervenir, car il était malgré tout l’un des siens. Ce ne fut qu’en s’approchant qu’elle le reconnut.
« Philaire ? » Elle n’avait pu s’empêcher de prononcer son nom tant elle était surprise, même si ce fut à voix basse. Elle se serait bien attardée à cause de toutes les questions qu’elle se posait, mais il avait visiblement besoin d’elle et il était apparemment fourré dans un sacré pétrin, comme d’habitude ceci dit.
« Hey, laissez le tranquille ! »
Sa petite intervention eut pour effet d’attirer leur attention, mais eut surtout pour effet de les faire éclater de rire.
« Tiens, une petite souris ! » « Sois mignonne et va t’occuper de tes affaires. »
Sur ce, ils se détournèrent d’elle. Ces paroles eurent surtout pour effet de la mettre en colère. Le pauvre Hobbit avait toujours la tête en bas et qui sait ce qui allait lui arriver... Elle regarda furtivement de tous les côtés, à la recherche de quelque chose qui puisse lui servir d’arme. Elle finit en désespoir de cause par saisir une fourchette sur une table qui se trouvait près d’elle et la planta d’un coup dans le mollet de celui qui tenait Philaire. Celui-ci poussa un cri de douleur et lâcha le Hobbit. Arabella se précipita vers lui et l’aida à se relever, puis l’entraîna à l’extérieur.
« Vite, vite ! »
Car bientôt les Grands se remirent de cette petite distraction et malheureusement la Hobbite ne put aller très loin. Elle sentit qu’on l’attrapait par l’épaule avec une force qui la projeta au sol. Elle comprit en voyant l’expression de l’Homme qui l’avait attrapée qu’elle se trouvait dans une très mauvaise posture...
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Sam 23 Fév - 21:43
Arabella Ҩ Philaire
« Entre chance et malchance. »
La tête en bas, il se disait qu'il n'y avait pu de doutes: il était bel et bien dans de beaux draps. Au meilleur des cas il allait se faire détrousser jusqu'à son dernier bien, au pire des cas, il perdrait la vie en même temps. Dans cette position là, il n'était pas très fier. Au contraire... Il se mit à commencer à supplier de le laisser partir. Pas très noble comme action, mais que pouvait-il faire d'autre ? Il ferma les yeux, attendant que l'un deux décident de son sort, quand tout à coup, il entendit une voix féminine qui prononça son nom. Il connaissait bien cette voix et peut être mieux que celà. Peut être était il en train de rêver ? Il répondit par réflexe:
" Arabella ? "
Il ouvrit les yeux en grand et trouva rapidement Arabella du regard, -à l'envers- à qui il lança un regard paniqué. Elle intervint alors. Les types en question ne s'occupèrent pas plus d'elle et s'en retourna à leur attraction première: c'est à dire lui. Il commençait à avoir les oreilles qui bourdonnaient à force d'avoir la tête en bas et le sang colorait son visage dans une teinte rouge alors que le sang lui montait à la tête. Mais à peine avait eu le temps de se rendre compte de celà que le gars qui le tenait le lâcha en hurlant de douleur. Le Hobbit atterrit sur sur le crane. Ses bras avaient empêché qu'il ne se fasse plus mal.
Il n'eut pas le temps de réfléchir qu'il sentit qu'on lui attrapa le bras. Il se releva chancelant un instant avant de se mettre à courir. Il se mit à déguerpir jusque la porte. Arrivé près de celle-ci il regarda derrière lui. Il était seul, Arabella ne l'avait pas suivi. Il regarda plus loin et la vit à terre. L'un des gars l'avait rattrapé. Il regarda la porte une seconde mais ne pouvait se résoudre à s'enfuir sans elle. Premièrement parce que ce n'était pas dans le caractère de ce bon Phil, deuxièmement car après ce qu'elle avait fait, il ne pouvait pas la laisser comme ca, et troisièmement, l'évidence est qu'il avait toujours été amoureux d'elle.
Sans réellement penser à ce qu'il allait faire, il s'en retourna vers le lieu de l'altercation pour sortir la demoiselle en détresse. Sans réfléchir plus que celà, et poussé par l'adrénaline, il sauta sur le dos du type qui s'en prenait à Arabella et lui mordit l'oreille jusqu'à lui arracher un morceau. Le bougre se mit à hurler, attrapa le pauvre Hobbit par ce qu'il pouvait et l'envoya valser par dessus son épaule. Philaire retomba sur Arabella. Il se redressa, s'assurant qu'elle allait bien:
" Ca va ? "
Le garçon se releva et attrapa la demoiselle Hobbite par les épaules pour la relever; avant de lui attraper la main pour la guider et s'assurer qu'il ne serait pas de nouveau séparé. Tout en faisant celà Phil crachait pour retirer le goût affreux de sang et autre saleté qu'il avait dans la bouche. Il se dirigea vers l'entrée mais deux types avait déjà eu le temps de se poster par là. Il ragea:
" C'est bloqué. Rhaaa... "
Il se retourna et vit le type dont une partie du visage était en sang, dû au morceau d'oreille qui lui manquait, et dont la rage se faisait bien sentir. Si ils se faisaient attraper, il n'avait plus aucun doute qu'ils seraient froids avant même d'avoir compris ce qui leur arrivait. Il gardait sa main serré autour de la sienne. Il tourna un regard désolé vers elle en lui disant:
Elle qui avait tant rêvé d’aventures, voilà qu’elle en vivait une plutôt inattendue. Si on lui avait dit un jour que Philaire Touque quitterait la Comté pour partir à la découverte du pays d’Eriador, elle aurait sans doute éclaté de rire. Il était si tranquille et casanier qu’elle était certaine qu’il serait parfaitement heureux en restant sur son bon fauteuil toute sa vie. Bien qu’il en serait sans doute empêché par cette malchance qui semblait lui coller à la peau. C’était à cause de cela qu’Arabella avait refusé de l’épouser. Non, pas à cause de la malchance, mais parce qu’elle savait qu’une existence tranquille passée uniquement là où elle avait grandi ne pourrait jamais lui convenir.
Ce n’était néanmoins pas une raison pour le laisser se faire dépouiller par des Hommes mal intentionnés, ou pire, se faire tuer. Et puis, au fond, elle l’aimait bien ce bon Phil, il était le plus gentil Hobbit qu’elle connaissait et ne méritait pas de connaître un tel sort. C’était pour cette raison qu’elle l’avait secouru, prenant son courage à deux mains et défiant ses assaillants. Seulement, cette fois-ci, ce fut elle qui n’eut pas de chance et fut rattrapée. En quelques secondes à peine, elle se retrouva plaquée au sol et quelque peu sonnée par sa chute. L’homme qui l’avait attrapée puis projetée sur le plancher comme si elle n’avait été qu’une poupée de chiffon la regardait à présent avec un sourire carnassier. Arabella écarquilla les yeux, craignant ce qui allait suivre.
Elle ne pouvait qu’espérer que Philaire, lui, avait au moins pu prendre la fuite. Mais elle se trompait. Au moment où son agresseur semblait prêt à frapper, elle le vit s’agiter brusquement en hurlant de douleur. Ce n’est qu’ensuite qu’elle en comprit la raison : le Hobbit avait sauté sur son dos et lui mordait l’oreille jusqu’au sang. Elle le vit ensuite se faire projeter par l’homme et retomber sur elle avant qu’elle ait pu se dégager. Elle le laissa l’aider à se relever et le regarda, à la fois sonnée et abasourdie par ce qu’il venait de faire.
« Oui, je crois. »
Mais plus pour très longtemps. En effet, il n’y était pas allé de main morte et l’oreille de l’homme saignait abondamment. Il devait être effroyablement en colère et prêt à mettre la main sur les deux petites créatures qui cherchaient par tous les moyens une issue de secours. La demoiselle Hobbite ne s’aperçut même pas qu’elle s’accrochait à la main de Philaire, comme si ce contact avait été susceptible de la sauver. Ils ne pouvaient que compter l’un sur l’autre. L’entrée était close et l’homme qu’il avait attaqué se dirigeait droit sur eux. Ils étaient pris au piège. Son compagnon était visiblement désolé de l’avoir mise dans une telle situation.
« Ce n’est rien. On va s’en sortir. On va s’en sortir... »
Elle prononçait ces paroles autant pour lui que pour elle-même. Il devait forcément y avoir une issue. Elle balayait la salle du regard, et c’est alors qu’elle la vit : une fenêtre ouverte. Bon, elle était derrière leur agresseur. Ca n’allait pas être simple. Mais ils pouvaient y arriver. Il le fallait en tout cas. Elle regarda sur le côté et repéra une pinte de bière à moitié pleine, posée sur une table. Rapidement, elle l’attrapa et en lança le contenu directement dans les yeux de l’Homme. Puis, elle reprit la main de Philaire qu’elle avait lâchée un instant.
« Cours ! »
Resserrant son emprise sur la main du Hobbit, elle l’entraîna de l’autre côté de la pièce jusqu’à la fenêtre pendant que leurs agresseurs se dirigeaient vers eux un peu trop rapidement à son goût...
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Ven 15 Mar - 23:16
Arabella Ҩ Philaire
« Entre chance et malchance. »
Ils étaient dans de beaux draps. Enfin... Celà ne changeait pas de d'habitude pour Philaire. On pourrait croire qu'il se serait habitué, mais non... Enfin... En même temps vous me direz... La malchance si on pouvait bien s'en passer. Ce qui était étrange, c'est qu'Arabella lui faisait oublier son malheur. Oui, c'était la raison pour laquelle elle l'avait tant fait craquer. En plus d'être magnifique, exceptionnelle et tout le reste... Elle arrivait à lui faire oublier tout ce qui pouvait lui arriver. Et encore là, le charme opéra. Elle lui annonça qu'ils allaient s'en sortir. Et là, ses peines se dissipèrent. Oui. Ils allaient s'en sortir, il devait y croire. Mais... comment ?
Ils étaient autour d'eux et il avait l'impression que leur haute stature se rapprochait dangereusement ce qui lui faisait peur. Qu'avait ce fou en tête ? Il venait de lui arracher l'oreille après tout. Il espérait que si il se faisait attraper, il le tuerait sur le champ, car il était bien du genre à venir le torturer pendant de longues heures juste pour passer ses nerfs... Genre lui arracher les oreilles avec un couteau affûté pour lui rendre la pareille... Non.. Il ne fallait pas céder aux mauvaises pensées et à la panique. Ne trouvant aucune solution, il se contentait de resserrer son étreinte autour de la main d'Arabella.
Puis tout se passa très vite. Une pinte vola et il fut entraîné par la belle Hobbite. Il ne réfléchit pas et se mit à courir à toutes jambes en la suivant. Il tenait Arabella pour ne pas la perdre de nouveau. Il sentit alors une douleur vive sur son épaule, mais n'y fit pas plus attention sur le coup. L'adrénaline le poussant surement à vouloir s'enfuir à tout prix. Ils y étaient presque. Quand ils arrivèrent à hauteur de la fenêtre plutôt haute pour eux, il fit la courte échelle à la demoiselle et remarqua le sang qui venait à couler jusqu'au creux de sa main. Sa manche était trempée, surement d'une éventuelle blessure à l'épaule. Mais il n'avait pas le temps d'y penser. Il hissa la jeune Hobbite vers l'extérieur. Là, il sentit la douleur plus vive dans son épaule, ce qui lui arracha un râle de douleur. D'un oeil, il remarqua qu'il avait un petit couteau de jet fiché là. Une autre lame vint à siffler à côté de son oreille et se planta dans le mur derrière lui. Fichtre, ce type avait des couteaux de jet.
Il tendit une main désespéré à Arabella pour se hisser à la suite. Il tomba sur le sol à l'extérieur. Mais ce n'est pas parce qu'ils étaient dehors, qu'ils étaient sauvés.
" Vite... C'est pas encore gagné. "
Dans un geste instinctif, il attrapa de nouveau la main de la Hobbite et se remis à courir aussi vite que ses petites jambes lui permettaient. Il ne savait pas où il allait, il voulait juste mettre un maximum de distance entre ces gars et eux. Le plus loin, le plus vite...
Décidément, les aventures qu’elle vivait était pour le moins dangereuses, surprenantes, et surtout différentes de ce qu’elle avait pu imaginer. Déjà à Bree avec Indira, puis à présent avec ces hommes qui en voulaient auparavant à Philaire uniquement, et à présent à elle. Objectivement, leurs chances de s’en sortir contre plusieurs hommes de grande taille étaient assez minimes. Mais elle voulait y croire, oui, elle voulait croire qu’ils pouvaient s’enfuir. Jusqu’à présent, la chance avait toujours été de son côté, et avec la malchance de son compagnon cela devait bien créer un équilibre, non ? Heureusement, elle n’était pas défaitiste, loin de là et au moins, elle n’était pas seule à devoir gérer cette épouvantable situation.
Elle sentait sa main dans la sienne et pour la première fois, elle resserra cette pression. Elle ne voulait surtout pas le lâcher, pas après qu’il soit revenu la chercher et qu’il lui ait très certainement sauvé la vie. Bon, elle n’en aurait pas eu besoin s’il ne s’était pas mis dans une situation impossible au départ, mais il était inutile de rejouer la situation. Ce qui comptait à présent, la seule chose qui comptait était qu’ils échappent à ces brutes et s’en sortent vivants. par chance, elle avait toujours été maligne, et douée dans les situations de crise. Sa manoeuvre leur permis d’atteindre la fenêtre rapidement. Malheureusement, elle n’avait pas pensé qu’ils étaient trop petits pour l’atteindre.
Il fallait qu’ils agissent vite. Grâce à Philaire, elle put se hisser sur le rebord. Déjà les Hommes fonçaient droit sur eux. Le plus rapidement qu’elle put, elle se pencha en avant et attrapa les main du Hobbit, le soulevant tant bien que mal jusqu’au rebord. Ils purent alors descendre. Elle était tout simplement épuisée. Elle aurait voulu pouvoir se reposer un peu, mais il avait raison : ils n’étaient pas encore tirés d’affaire, loin de là. Ils étaient peut-être déjà dehors, mais leurs assaillants pouvaient parfaitement les rattraper. Elle se laissa entraîner par son compagnon. Par chance, la taverne se trouvait à l’orée d’un bois, où ils seraient à couvert. C’était peut-être leur seule chance de les semer. Déjà, elle pouvait entendre leurs cris derrière eux. Elle courut avec lui jusque dans le bois et l’entraîna en dehors du sentier. Ils allaient très probablement se perdre, mais peu importait en cet instant.
Etaient-ils assez loin déjà? Elle l’ignorait, mais les voix semblaient s’éloigner peu à peu. Ils s’étaient arrêtés derrière un gros arbre. C’est alors qu’elle sentit quelque chose de liquide et chaud sur sa main. Elle lâcha la main de Philaire pour se rendre compte que cela ne venait pas d’elle, mais de lui : du sang avait coulé de son épaule, le long de son bras.
« Philaire, tu saignes ! » Elle écarquilla les yeux, horrifiée. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Quand est-ce que c’est arrivé ? »
Elle ne s’en était même pas rendue compte, et elle s’en voulait. Elle espérait seulement que ces hommes n’allaient pas revenir de sitôt, car il avait visiblement besoin de repos et elle voulait voir à quel point c’était grave.
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Lun 1 Avr - 14:48
Arabella Ҩ Philaire
« Entre chance et malchance. »
Philaire courrait sans se retourner, même si il se sentait vraiment faible, s'arrêter serait se donner en pitance à ces pauvres imbéciles. Non... Surtout avec Arabella. Il ne la mettrait pas en danger encore. Il devait la protéger. Il la tenait fermement de sa main, ne se souciant pas de la blessure qu'il avait à l'épaule. C'était le dernier de ses problèmes. Ils se dirigèrent vers la forêt sans réfléchir. Il ne savait pas du tout où il allait. A vrai dire, il ne savait déjà pas où il se trouvait. Il était déjà à la base totalement paumé, alors un peu plus, un peu moins vous allez me dire...
Ils entrèrent dans les bois sombres. Pas le temps de penser à d'autres dangers qui pouvaient se trouver là dedans. Peut être avait il perdu beaucoup de sang, car il sentait ses jambes devenir de plus en plus lourde à chaque pas qu'il faisait. Les voix semblaient être loin derrière eux. Nos deux jeunes Hobbits trouvèrent un abris derrière un gros arbre. Philaire se laissa tomber derrière, à bout de souffle et de force. Il tenait toujours fermement la main d'Arabella dans la sienne. Son regard était rivé dans les ténèbres de la nuit, cherchant à voir si il voyait un quelconque mouvement suspect. C'est alors qu'il sentit qu'Arabella lui lâcha la main d'un seul coup. Philaire baissa les yeux vers son bras et sa main. Ils étaient couvert de sang. La demoiselle vint à s'inquiéter de son état.
« Je... C'est pas si grave que ca en a l'air. Juste une blessure à l'épaule. » ll soupira longuement et jeta un oeil à son épaule en disant celà. Il avait encore l'arme de jet planté là. « C'est en sortant de l'auberge, le type m'a balancé ce truc. Ca va aller... »
Il était d'avis de retirer ce truc de son épaule mais en même temps, il se disait que c'était peut être aussi une mauvaise idée, car il saignait déjà pas mal. Ou du moins, il faudrait qu'il se soigne de suite après celà. Chose dont il n'avait pas le temps de penser. Il posa une main sur l'épaule d'Arabella pour la réconforter.
« On... On va d'abord se mettre en sécurité et on verra ca après. »
Il regarda alors un peu plus loin dans la forêt, puis son regard se porta vers le haut et il eut une idée.
« Il faut grimper dans les arbres. Ca sera mieux. Il fait noir et ils ne penseront pas à regarder là haut. De plus, nous serons à l'abris des animaux sauvages. Faut trouver un bon arbre. »
Car oui, ils restaient petits et même si Philaire savait bien escalader, il avait une épaule hors jeu et celà risquait de poser des difficultés. Il prit la main d'Arabella de nouveau pour l'emmener un peu plus loin en se faisant plus petit qu'il n'était, et surtout en usant de ses capacités silencieuses, comme tout Hobbits savaient faire. Il vit alors un arbre avec de bons appuies et plutôt solide. Il invita Arabella à avancer en premier. C'est alors qu'il entendit des aboiements au loin. Des chiens. Ils avaient des chiens. Ils devaient sentir l'odeur du sang qu'il devait laisser derrière lui. Même silencieux et invisible, il se ferait repérer. C'était encore un coup de madame malchance. Il fit grimper Arabella, la regarda et dit en chuchotant:
« J'arrive. Ne t'en fais pas. Je reviens. »
Il la regarda une dernière fois avant de repartir dans le sens inverse. Il était idiot de faire ca, mais même dans un arbre, ils allaient se faire cueillir comme des pommes. Et son but était de détourner leur chemin et ne pas mettre encore plus Arabella en danger. Il chercha une solution, tout en trottinant. Il se dit qu'il serait tellement bien si il se mettait à pleuvoir maintenant... Celà couvrirait les odeurs... De l'eau. Il devait déjà trouver de l'eau. Il n'avait plus le choix. Il retira l'arme de jet qu'il avait dans l'épaule dans un râle de douleur et l'envoya dans le sens inverse où se trouvait la Hobbite, histoire de leur mettre une nouvelle piste évidente à leurs yeux. Il retira sa veste, attrapa son foulard qu'il noua autour de son épaule pour arrêter l'hémoragie comme il pouvait. Il entendit les glapissement des chiens derrière lui. Il accéléra le pas, même si il était à bout de force, l'adrénaline le poussait. C'est alors qu'il entendit un bruit d'eau régulier. Mais oui, ils étaient prêt de la mer. Il se mit à courir vers le bruit des vagues quand il s'arrêta près d'une haute falaise. Il regarda en bas. C'était drôlement haut. Mais il eut une idée.
Il balança sa veste vers les racines d'un arbre qui se trouvait là et il allait faire quelque chose qui allait lui donner de sacrés sués froides. Il souffla longuement avant de se mettre à quatre patte et descendre le long de la falaise, contre le mur. La chance lui sourit quand il trouva sous ses pieds une corniche. Il vint à se coller contre la paroi et entre les racines d'un grand arbre. Il se cala comme il put alors que les bruits se rapprochaient. Il n'entendait plus que le bruit des vagues, de son coeur qui battait à tout rompre et tenta de calmer sa respiration. Il entendit alors les voix au dessus de lui. Il le cherchait. Quand soudain un type regarda en bas de la falaise et remarqua sa veste bleue pleine de sang accroché là. « Ils sont vraiment idiots ces Hobbits. Sauter dans le vide comme ca. Rentrons... On a assez perdu de temps. » Qui est le plus idiot de tous à l'instant présent ? Les chiens continuaient d'aboyer, totalement fou près de la falaise. Philaire espérait qu'ils ne s'attardent pas et ne commencent pas à se poser des questions. Mais les maîtres étaient bien plus idiots que leur propre canidé. Ils tiraient sur leur laisses en hurlant de se calmer. Puis les bruits se firent plus bas et ils commencèrent à s'éloigner. Il attendit deux longues minutes avant de tenter de remonter. Mais bien entendu, quand chance s'en va, malchance n'est plus très loin.
Il tenta de grimper par les racines, mais une des racines se détacha. Il avança son autre bras qui était meurtrie mais la roche se déroba sous sa main. Il se retrouva pendu dans le vide, tentant de toutes ses forces de remonter. Il n'osait pas appeler à l'aide par peur de faire revenir ces autres idiots. Il tenta de nouveau avec son autre main de se hisser, mais avec la brise marine, les pierres étaient glissantes. Maintenant, c'était lui qui avait l'air d'un idiot.
Comment allaient-ils s’en sortir? La situation lui semblait encore plus désespérée que lorsqu’elle s’était retrouvée bloquée dans le sous-sol d’une maison crasseuse avec Indira, à devoir faire face à des brutes qui leur en voulaient sérieusement. Aujourd’hui, c’était comme si tout était devenu beaucoup plus réel. Cette fois-ci, elle n’avait personne sur qui s’appuyer, aucun combattant qui viendrait à leur secours. Néanmoins, laisser Philaire faire face à seul à cette situation avait été exclu. Peut-être avait-elle rejeté sa demande en mariage, mais il était un Hobbit et sans doute l’être le plus doux et inoffensif qu’elle connaissait. Du moins l’avait-elle pensé, jusqu’à ce qu’elle le voit pratiquement arracher l’oreille de l’un de leurs assaillants.
Les bois sombres étaient sans aucun doute leur seul espoir. Ils auraient par la suite tout le temps de se soucier des bêtes sauvages qui pouvaient y rôder. La priorité à présent était de semer leurs agresseurs. Elle les crut tirer d’affaire, lorsqu’elle se rendit compte que son compagnon d’infortune avait été blessé. Il avait perdu du sang, sans doute beaucoup, et elle s’inquiéta réellement pour lui. Ses compétences médicales étaient malheureusement assez restreintes, en tout cas pas suffisante pour traiter une telle blessure. Il voulut la persuader que ce n’était rien du tout, mais elle n’était pas idiote, loin de là. Elle voyait bien que c’était plutôt grave. Elle dirigea doucement sa main vers l’arme de jet, mais l’arrêta au dernier moment, n’osant la toucher. Peut-être valait-il mieux ne pas y toucher, du moins, pas avant d’avoir de quoi le panser.
« Bien sûr que si c’est grave, ne me prends pas pour une idiote, tu as une arme plantée dans l’épaule ! » Rétorqua-t-elle sur un ton agacé, ce ton qu’elle prenait lorsqu’elle avait peur.
Elle tressaillit lorsqu’elle sentit la main du Hobbit sur son épaule. Elle n’aurait pas cru qu’un jour, ce serait elle qui perdrait son calme et Philaire qui en viendrait à la réconforter. Comme quoi, contrairement à ce qu’elle avait toujours cru, il était possible qu’il parvienne à la surprendre. Et le pire était qu’il avait raison : leur priorité était de se mettre en sécurité. Ce qui pouvait ne pas être simple vu l’endroit où ils se trouvaient. Une fois encore, ce fut lui, qui plus raisonné qu’elle, proposa qu’ils se réfugient dans les arbres. Elle savait bien que la montée risquait d’être difficile pour lui, mais avaient-ils vraiment le choix? Sans doute pas...
« D’accord, je t’aiderai à grimper. »
Tout en se déplaçant silencieusement à ses côtés, elle regardait de tous les côtés, à la recherche d’un arbre qui pourrait supporter leur poids, mais surtout, les dissimuler si jamais les Hommes retrouvaient leur trace. Ils finirent par trouver un arbre qui semblait tout à fait leur convenir. Elle obéit à son invitation et commença à grimper, se montrant à la fois silencieuse et rapide. Lorsqu’elle entendit les aboiements des chiens, son sang se glaça et avant même qu’elle ait pu dire le moindre mot, le Hobbit fuit dans la direction opposée.
« Philaire ! Non, reviens ! » L’interpella-t-elle en tentant de se montrer la plus silencieuse possible.
Elle ne parvenait pas à croire qu’il venait de faire une chose pareille, et elle ignorait si elle devait l’admirer pour son courage ou le maudire pour sa stupidité. Ce qu’il tentait de faire était évident : attirer les bêtes dans la direction opposée, tenter de la protéger. Elle était bien trop catastrophée pour admirer l’héroïsme de son geste, et même furieuse.
« Ah non, certainement pas ! » Murmura-t-elle entre ses dents.
Elle n’avait pas fait tout ça pour le voir se faire tuer, et elle avait bien l’intention de réagir. Avec agilité, elle descendit de son perchoir, malheureusement trop tard pour le rattraper. Heureusement, elle avait pu voir la direction qu’il avait prise. Tout en évoluant aussi silencieusement qu’elle le pouvait, la peur l’étreignit. Les chiens étaient rapides, et elle craignait d’attirer l’attention sur lui si elle se faisait trop remarquer en essayant de le rejoindre. Néanmoins, il était hors de question qu’elle le laisse se faire dévorer par ces affreux animaux. Pourtant, une fois de plus, Philaire parvint à la surprendre. Lorsqu’elle arriva en vue de la falaise, elle vit sa petite silhouette descendre et disparaître. Mais que faisait-il donc ? Lorsqu’elle entendit les chiens arriver, elle se dissimula derrière un arbre, juste à temps pour ne pas être repérée. Ce n’est que lorsqu’elle entendit la remarque de ces hommes qu’elle sourit, comprenant ce qu’il avait fait. Néanmoins, elle n’en menait pas large et craignait que les chiens repèrent son odeur, ou plutôt celle du sang de Philaire qui avait coulé sur sa main. Heureusement, il n’en fut rien et elle attendit qu’ils soient suffisamment loin pour courir vers son compagnon.
Au moment où elle s’approchait du précipice, elle entendit un bruit de chute, comme si quelque chose tombait. « Philaire ! » Inquiète, elle se pencha et voyant la situation où se trouvait le pauvre Hobbit, elle se baissa tant qu’elle le put et attrapa sa main. Elle utilisa toute la force dont elle était capable et finit par réussir à le hisser jusqu’à la terre ferme, à l’abri du vide. Là, obéissant à une soudaine impulsion, elle le serra dans ses bras, soulagée de ne pas l’avoir perdu. Mais ce soulagement était en opposition avec un tout autre sentiment qui reprit le dessus : la colère à l’idée qu’il ait prit des risques idiots, qui avaient failli lui coûter la vie, une colère dupliquée par les retombées de la peur qu’elle avait éprouvée. Obéissant à une autre impulsion, elle se recula, et ne trouva rien de mieux que le gifler, les larmes aux yeux.
« Crétin de Touque ! Tu aurais pu te faire tuer, ne refais plus jamais une chose pareille ! »
(c) tears buried.
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Mar 21 Mai - 22:13
Arabella Ҩ Philaire
« Entre chance et malchance. »
Il pendait dans le vide. Il ferma les yeux et se força à ne pas regarder en bas. Ses doigts glissaient sur les racines humides. Alors voilà la fin de Philaire Took ? Il allait mourir écrasé contre une falaise ? Comme un idiot... ? Il allait laisser Arabella toute seule là haut ? Seule ? A cette idée, il s’agrippa un peu plus, enfonçant ses ongles dans les racines pour ne pas lâcher prise. C'est alors qu'il entendit sa voix et son nom. Il ouvrit les yeux et vit le visage angélique d'Arabella au dessus de lui. Il ne put s'empêcher de faire un large sourire. « Arabella ! » Répondit-il en écho.
Elle lui tendit une main que notre hobbit attrapa. Il s'accrocha du mieux qu'il pouvait et surtout de son bras intact. L'autre lui faisait encore salement souffrir. Il remonta alors doucement et quand il arriva pieds à terre, la jeune hobbite l'attrapa et le serra contre elle. Philaire se laissa faire, d'abord surpris mais heureux de ce geste. En retour, il se serra aussi contre elle et profita de sa présence. Et bon dieu qu'elle sentait bon ! Cette odeur sucrée qu'il aimait tant ! Un sourire se dessina sur son visage, alors qu'il se sentit apaisé d'un seul coup et que toute la tension s'en allait avec ce simple geste.
Elle se recula, Philaire allait dire quelque chose en coordination de ce qu'il venait de se passer qu'il se reçu une gifle en pleine figure. Ensuite, il se contenta de la regarder, hagard, et ne comprenant pas du tout ce geste. La gente féminine était vraiment étrange. Des fois, il ne comprenait vraiment pas leur comportement aussi lunatique. Sur le coup, il se contenta de dire faiblement comme un enfant qui avait été pris à faire une mauvaise action « Je... Je suis désolé... » Il baissa un instant la tête avant d'ajouter « Je... Je ne voulais pas qu'il t'attrape... J'ai pas réfléchi. Mais on est en vie et ils sont partis, c'est le principal non ? »
Il releva le menton, en gardant son air désolé, un faible sourire se dessinant sur ses lèvres, comme pour dire soit pas si fâché. Puis la douleur revint, poignante. Il grimaça en portant une main à son épaule. Avec l'effort qu'il venait de faire, la plaie s'était remise à saigner et passait à travers le tissus de son foulard maintenant. D'ailleurs quand il y passa sa main, elle se recouvrit de ce liquide rougeâtre. « On... On devrai se mettre à l'abri maintenant. » Il voulut se relever mais tituba un instant. L'adrénaline l'aillant quitté, il se sentait maintenant faible et il avait perdu pas mal de sang, ce qui n'était pas pour l'aider.
Arabella avait un tempérament de feu, et se laissait souvent submerger par ses émotions. Ainsi, ce fut son instinct seul qui la guida, lorsque tour à tour, elle serra Philaire dans ses bras avant de le frapper. Au moins, il était là, vivant et en un seul morceau, c’était bien sûr le principal. Elle s’en voulait de ne pas avoir pu l’empêcher d’avoir fait tout ça, de l’avoir laissé risquer sa vie de manière si stupide. Tous deux avaient bien failli y laisser leur peau. Même si autrefois elle n’avait pas répondu favorablement à sa demande en mariage, ça ne voulait pas dire qu’elle le détestait, au contraire. Il était vraiment gentil et elle l’aimait bien malgré le fait qu’il soit si casanier. Du moins... jusqu’à aujourd’hui.
Car c’était bel et bien cela qui l’intriguait le plus : comment ce bon Hobbit qui appréciait tant son confort s’était-il retrouvé si loin de chez lui, à la merci de ces brutes ? Voilà une chose qu’elle comptait bien tirer au clair, mais pour le moment, elle préférait arborer une moue boudeuse, pour lui montrer qu’elle désapprouvait la manière dont il avait agi. Elle n’aurait pas imaginé que l’idée de le voir se faire tuer lui ferait si peur, au point qu’elle en perdrait ses moyens. Mais comment ne pas s’attendrir en voyant la manière dont il s’excusait ? « C’est vrai, c’est le principal. Il n’empêche que tu aurais pu te faire tuer... »
Il proposa alors qu’ils se mettent à l’abri pour la nuit. Sur le principe, elle était on ne peut plus d’accord, mais il était hors de question qu’ils se déplacent maintenant. Dans l’état où il était, il ne tiendrait pas longtemps sans se vider complètement de son sang. Lorsqu’elle le vit tituber, elle le poussa sans ménagement de manière à ce qu’il se rassoie. « Ah non, certainement pas. Dans l’état où tu es tu n’iras nulle part. » Bien évidemment, en fuyant comme ils l’avaient fait, elle n’avait pu emporter son baluchon, resté dans sa chambre. Heureusement qu’elle avait pris l’habitude de garder son argent toujours sur elle, bien à l’abri.
« Enlève ta chemise. » Son ton autoritaire ne souffrirait pas le moindre refus. Elle insista jusqu’à ce qu’il lui donne le vêtement et en déchira un pan. Malheureusement, ni l’un ni l’autre n’avaient d’eau sur eux, elle serait donc obligée de faire avec les moyens du bord. Elle observa la plaie, puis tenta d’en nettoyer le sang sur mieux qu’elle pouvait autour de l’arme, toujours là. Elle n’allait pas avoir le choix : il fallait retirer cette arme de son épaule, et rapidement, sinon non seulement la plaie ne cesserait jamais de saigner, mais en plus il attraperait très probablement la gangrène. « Philaire... Je crois qu’il faut te retirer cette chose... » Elle le regarda d’un air désolé. Elle avait quelques compétences en matière de soins, mais n’avait jamais rien eu à faire de la sorte.