Eléanore de Rohan[Terminé]

On a frôlé la vie !

Eléanore

Rebelle dans l'âme : Eléanore est un esprit libre et passionnée.Une femme qui désire maîtriser sa vie et ne compte pas se laisser dicter sa conduite. Elle a toujours été une enfant fière et calme. Déterminée également. Lorsqu'elle a une idée en tête, rien ni personne ne saurait se placer en travers de sa route. Elle respecte la hiérarchie et l'autorité mais dans une certaine mesure. Elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, quitte à se mettre en porte-à-faux avec son oncle. Eléanore est d'une franchise et d'une sincérité désarmante. Elle a le mensonge en horreur et préférera risquer la mort en exposant son point-de-vue que de se taire.
Courageuse : la jeune femme est une Rohirrim, une guerrière, et en tant que telle, elle ne craint pas la mort. Impulsive, elle suit fondamentalement son instinct. Mais n'allez pas croire qu'elle est stupide, elle possède une intelligence aiguë. Parfois cette intelligence est réduite au silence par l'impulsivité de la belle. Une lame froide et dure, voilà ce qu'on peut percevoir d'elle. Elle rêve d'une vie de combats et d'aventures, bien loin du mariage arrangé que son oncle souhaite pour elle.
Douce : et oui, Eléanore n'est pas qu'une guerrière, elle reste avant tout une femme, d'une douceur et d'une compréhension qui peuvent paraître en opposition avec son comportement fougueux. Mais elle aime son prochain, elle admire les elfes, même si elle a tendance à s'en méfier, et respecte chaque créature. Douce, certes, mais Eléanore est particulièrement rancunière lorsqu'on a trahit sa confiance. Elle ne pardonne pas facilement, si vous lui avez fait affront, son orgueil ne cessera de demander réparation.

Eléanore est une femme d'une beauté certaine, qui attire le regard invariablement, où qu'elle soit. Une noblesse émane de son visage au teint de lait. Sa longue chevelure dorée tombe en cascade sur ses épaules lorsqu'elle est en tenue féminine, pour les cérémonies ou les réceptions officielles. Mais lorsqu'elle revêt l'armure, elle les tresse. Ses yeux bleus azur semblent traverser les chairs pour lire au coeur des âmes. Elle est d'une taille moyenne, son corps voluptueux est un appel à l'étreinte. Ses formes féminines semblent créées pour faire naître le désir. La jeune femme possède la réserve et ne joue pas de ce physique avantageux. Lorsque ses lèvres s'étirent, son sourire semble un rayon de soleil. Mais aux heures de la colère, bien peu peuvent soutenir son regard qui s'embrasent.

Ton histoire

IIIème Age – An de grâce 2920
Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro.

La haute bâtisse était recouverte de neige. Ceinte des montagnes, elle semblait emprisonnée. Altier, le château avait été bâti il y avait de cela des siècles, sur le plus haut promontoire de la plus haute colline. Ici, les Rohirrim étaient intouchables et pouvaient observer de loin l’arrivée d’éventuels ennemis. La nuit était tombée et les lumières allumées éclairaient les grandes salles du château. Un homme, le visage grave, se tenait assis sur le trône, serrant ses mains calleuses l’une contre l’autre. L’homme écoute, tend l’oreille à tout bruit qui pourrait l’informer sur ce qui se passe. La tension est extrême et les soldats postés le long de la salle semblent presque gêné d’être présents. Un cri soudain se fait entendre. Déchirant, il ne peut laisser personne indifférent, pas même le plus sanguinaire des guerriers. Il s’agit du cri d’une femme. L’homme a sursauté et presque immédiatement, s’est levé et précipité vers la porte du fond. Un garde s’interpose et le ceinture.

Majesté, ce sont vos ordres ! Vous ne pouvez pas entrer. Majesté, je vous en conjure !
Je n’en ai cure, Dilmot, laissez-moi passer !!!

Mais le garde tint bon, repoussant son souverain, qui lui avait fait promettre de ne pas le laisser passer. Furieux, rugissant, le Roi promit milles tourments au garde qui ne céda pas. Il connaissait son roi et son sens de la justice. Il savait qu’il ne devait pas entrer. Aussi, se résigna-t-il et fit-il demi-tour en marmonnant, les mains toujours serrées l’une contre l’autre. Et l’attente reprit, insoutenable. Soudain, un deuxième cri rompit le silence. Mais ce cri était tout autre. Vibrant, aigu, ce n’était plus la voix d’une femme mais celle d’un nouveau-né. Le Roi se précipita et le garde le laissa enfin passer. Grimpant quatre à quatre les marches, il se précipita vers les chambres situées à l’étage. Ouvrant la porte à toute volée, il observa la scène, les yeux écarquillés. Les sages-femmes s’occupaient d’un bébé rose et en bonne santé. Une forme était étendue sur le lit. La sage-femme s’approcha de lui, lui posant une main sur l’épaule.

Une petite fille en parfaite santé, Majesté.
Et ma sœur ? Comment va-t-elle ?
Je suis au regret, Sire…

Un troisième et dernier cri, masculin celui-ci, déchira l’atmosphère. Le roi s’assit sur le bord du lit de sa sœur, étreignant son corps déjà froid comme s’il était en son pouvoir de la ramener à la vie. Les larmes coulaient sur son noble visage. La scène d’une tristesse sans nom dura de longues minutes avant que le Roi ne se reprenne, se tourne vers le bébé langé et ne le prenne dans ses bras.

Bonjour, Eodia. Tu as les yeux de ta mère…

Le bébé gazouilla et attrapa la barbe de son oncle en riant, inconsciente de ce qui se passait autour d’elle. Mais dans l'ombre, dans le coin de la pièce, une petite fille âgée de 4 ans se tenait droite, les larmes coulant sur son visage. Elle s'avança doucement et prit le bébé des bras de son oncle. Sa soeur, Eodia. Elle lui adressa un sourire brouillé par les larmes. Elles n’avaient plus que leur oncle pour unique famille.

IIIème Age – An de grâce 2926
Certains hommes sont sans but logique. On ne peut les acheter, les intimider, les raisonner ou négocier avec eux. Certains hommes veulent juste voir le monde brûler.

Le soleil riant caressait les mèches blondes de la fillette. Cette dernière courrait à perdre haleine dans les ruelles d’Edoras. Les personnes qui la croisaient baissait la tête en signe de respect mais la fillette n’en avait cure. A quelques pas derrière elle, un jeune garçon légèrement plus âgé qu’elle lui courait après. Le souffle court, il ne parvenait pas à la rattraper. Eléanore avait relevé ses jupons et, malgré l’inconvenance de cette conduite, semblait toute excitée par le jeu. Son compagnon peinait derrière elle tandis qu’elle remontait à toute allure le chemin qui menait jusqu’au château. Elle jeta un dernier coup d’œil derrière elle mais mal lui en prit. Ne regardant plus où elle posait les pieds, elle heurta un caillou et s’affala de tout son long. Le jeune garçon s’arrêta net, inquiet et tendit sa main à la petite pour l’aider à se relever. Il s’accroupit au-devant d’elle et passa délicatement sa main sur l’ourlet de sa robe afin d’épousseter cette dernière.

Vous êtes-vous blessée, chère cousine ?

Mais cette dernière ne prit pas la peine de lui répondre. Elle le repoussa vivement, fit demi-tour, et éclatant de rire, se hâta de rejoindre le perron du bâtiment royal. Une femme à la mine sévère l’y attendait. Eléanore éclata de rire lorsque son cousin se présenta, la mine rouge de colère.

Je vous ai eu !
Cela n’est pas une attitude très noble, cousine.
Ni celle d’une dame.

Eléanore haussa les épaules. Elle entendit un grand remue-ménage en contrebas et observa la place du village que l’on pouvait parfaitement apercevoir de là où elle se trouvait. Un héraut du Roi venait de faire irruption, un long parchemin à la main dont il s’apprêtait vraisemblablement à faire lecture. Eléanore tapa du coude son cousin, et, échappant à leur gouvernante, ils se hâtèrent de descendre les marches et d’accourir pour écouter l’annonce. Le héraut se racla la gorge avant de déclamer d’une voix haute et claire :

Avis à la population ! En l’an de grâce 2923, notre bien-aimé souverain, le Roi Fengel, annonce les fiançailles de son fils, Thengel, avec sa nièce, la Dame Eléanore. Les épousailles auront lieu lorsque la Dame du Rohan aura atteint ses 16 printemps.

Un tonnerre d’applaudissements retentit. Les gens du peuple s’embrassaient, commentaient la nouvelle, l’air radieux. Dans toute cette effervescence, ils n’avaient même pas remarqué que les principaux intéressés se trouvaient à deux pas d’eux. Eléanore était furieuse. Elle bouillait de rage. Le mariage ? Très peu pour elle. Elle voulait faire comme les garçons, partir à la guerre, chevaucher et réaliser des faits d’armes légendaires. Elle frissonna, outrée, lorsqu’elle sentit une petite main se glisser dans la sienne. C’était Thengel. Elle retira vivement sa main, comme si un serpent la lui avait piquée. Thengel sembla surpris. Il déclara d’un ton hautain et assuré.

Vous deviendrez mon épouse, cousine. J’espère que cela vous ravit. Vous avez beaucoup de chance.

Eléanore se planta devant lui, le dévisageant avant de lancer d’une voix froide :

Je ne deviendrai jamais votre épouse. Je préfère encore la mort à une froide prison conjugale.

Elle fit demi-tour et s’enfuit dans les ruelles d’Edoras.

IIIème Age – An de grâce 2941
Sous ce masque, il y a plus que de la chair. Sous ce masque, il y a une idée. Et les idées sont à l’épreuve des balles.

Une lame fend l’air. Des cheveux couleur des blés ondulent dans le vent. Une femme, droite et d’une beauté farouche manie l’épée comme une reine. Elle s’entraîne et semble se mouvoir sans effort, dans son armure lumineuse. Elle frappe, feinte et se replie avec la rapidité du faucon. Quelques minutes plus tard, elle enfourche son étalon blanc et se lance dans un galop effréné, éperdu, dans la plaine déserte. Seul le sol à perte de vue défile sous les sabots de sa monture. Elle ferme les yeux et lâche les rênes, tendant ses bras comme si elle désirait s’envoler. S’envoler. Elle aimerait tellement avoir ce pouvoir. S’envoler de cette vie, s’envoler de ce sexe qui ne lui permet pas de faire ce qu’elle aimerait. S’envoler de cet avenir qui ne lui promet qu’enfant et vie calme au château, loin du fracas des armes et du courage sur le champ de bataille. Loin de l’aventure.

Mais soudain, un bruit attire son attention. Une petite troupe de cavaliers s’approche. Il s’agit de Rohirrim. Ils lui font signe et elle s’arrête. Parvenus à sa hauteur, ils lui adressent un salut respectueux de la tête. Elle fait de même. Elle sait pourquoi ils sont là. Cela fait plusieurs années qu’elle sait que ce moment arrivera. La décision du Roi était de la marier à son 18ème anniversaire. Elle a tenu sept ans. Son cousin avait quitté le Rohan et ne souhaitait pas y revenir. Cela lui avait gagné un temps considérable. Mais à présent, elle ne peut se dérober. Ces hommes sont là pour la ramener à son triste sort. Comme pour confirmer ses pensées, le capitaine s’avance et déclare d’une voix ferme :

Ma Dame, je suis chargée par le Roi de vous ramener à Edoras. Votre mariage aura lieu demain et vous devez vous préparer pour cette radieuse journée.

Eléanore hoche la tête. Elle semble résigner et la troupe s’apprête à faire demi-tour pour lui faire escorte. Quand soudain, l’étalon blanc fait demi-tour sur les jarrets et se lance à bride abattue dans la plaine. La troupe de cavaliers se lance immédiatement à sa poursuite. Mais l’étalon fait partie des descendants des Mearas, les chevaux royaux du Rohan. Nul ne saurait le surpasser à la course. La troupe finit par être distancée. Mais, pour Eléanore, il est évident que Tengel n’en restera pas là. Il la rattrapera. Elle est sa nièce, elle lui doit obéissance, c’est ainsi qu’il voit la chose. Si elle savait que tant d’aventures l’attendent encore…

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