Alors Aulë s'empara d'un grand marteau pour écraser les Nains et ses larmes coulaient. Mais Ilúvatar eut pitié d'Aulë et de son désir, à cause de son humilité. Les Nains pris de peur se courbaient sous le marteau et ils baissaient la tête et imploraient pitié. » Le Silmarillion - Quenta Silmarillion - Chapitre 2
Je parle de mon peuple, fier et fort, endurant et obstiné, plus résistant que nul autre. Je parle de mon peuple, né d’un souhait d’Aulë, né de la pierre et de la montagne. Je parle de mon peuple, forgeron et guerrier, qui aime l’or plus que tout autre peuple, excepté les grands dragons. Je parle de mon peuple, en désaccord presque constant avec le peuple des elfes, pour on ne sait plus vraiment quelle raison ancienne et oubliée. Mais je ne dois pas parler que de mon peuple…
Je suis né il y a un peu moins d’une centaine d’années sur les routes de la Terre du Milieu, mon peuple étant en exil depuis que Smaug le Terrible a volé notre montagne, notre cité, notre vie. Mais cela s’est passé il y a fort longtemps, un temps que je n’ai pas connu mais que mon père m’a conté maintes fois. Mon père était guerrier, et je ne sais qui fut ma mère, partie vers sa terre natale peu de temps après ma naissance. Ce que je sais, c’est qu’elle venait des Montagnes Bleues. Mon enfance fut heureuse, du moins autant qu’elle puisse l’être, mon père ayant suivi Thorin, fils de Thrain, fils de Thror. Très vite, comme tout jeune nain qui se respecte, j’appris le maniement de la hache puis celui de l’épée, arme que je préférais entre toutes.
Lorsque j’eus atteint un âge respectable – j’étais encore jeune et bien bête – je décidai de partir à l’aventure. Mon père me soutint dans ma démarche, car découvrir le monde ne pourrait m’être que bénéfique disait-il. Mon épée au côté, je partis donc. Je traversai maints villages humains. J’offris mes services de guerriers, j’appris l’art de forger armes et armures, je m’essayai même à la musique. Parfois, je restais dans un village pendant quelques mois ou un peu plus, mais le plus souvent je ne restais que quelques semaines avant de reprendre la route. Je n’avais cesse de chercher l’aventure, que je ne rencontrai jamais. Dix années passèrent ainsi avant que je ne ressente l’envie de revoir les miens. Je ne savais où trouver mon père et décidai donc de faire route vers les monts brumeux.
Il me fallut des mois avant de le trouver dans un village humain, offrant également ses services dans une forge. J’eus la chance de pouvoir faire de même et pendant de longues années, nous travaillons de concert, aussi heureux que nous pouvions l’être, bien que nous ne soyons pas chez nous.
Il y a quelques mois, nous entendîmes une faible rumeur qui disait que Thorin Oakenshield marchait sur Erebor, dans le but de reprendre notre montagne. Nous avons souri devant cette rumeur, aussi folle que tant d’autres auparavant. Mais l’aventure que j’avais cherchée plus tôt dans ma vie semblait se cristalliser devant mes yeux. Je repris donc la route…