La quête de l'épée ✖️ Valaina

Les cités Elfiques étaient toutes aussi belles les unes que les autres. Mais il y en avait une peut-être qui était mieux que les autres. Caras Galadhon était une merveilleuse cité, tant par ce jeu de lumière que par les gens qui y vivaient. Valaina n'avait pas si souvent l'occasion de s'y rendre. Elle y allait, oui. Ca arrivait qu'elle descende un peu plus au sud et qu'elle vienne rendre visite à ses lointains cousins. Mais elle ne le faisait pas si souvent que cela. Elle s'attardait bien plus souvent dans la cité des Hommes, ici ou là. Pour les aider à surmonter la maladie. Pour les guérir des ravages d'une guerre, et d'autres petites choses de ce genre. Mais cette année là, elle avait décidé qu'elle passerait un peu de temps à Caras Galadhon. Combien de temps ? Elle n'aurait su le dire. Mais elle avait besoin de se ressourcer. De visiter Fangorn de temps à autre. Elle pouvait s'aventurer un peu plus vers le sud et aller jusqu'au Rohan. Oui. Elle qui se rendait généralement à l'est, là, c'était au sud qu'elle irait. C'était au sud qu'elle s'était rendue.

Assise sur l'un des nombreux flets qu'il pouvait y avoir, Valaina était quelque peu pensive. "Man carel le?" Elle tourna la tête vers la personne qui venait de lui parler. Et de lui demander, par la même occasion, ce qu'elle faisait. Orophin, l'un des frères d'Haldir, de la garde. Trois frangins assez gentils. Loin de la trempe d'Elrohir et Elladan. Ils étaient plus calmes. Plus sérieux, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'ils ne savaient pas déconner quand il le fallait. "Je réfléchissais." Il en vint à s'asseoir à ses côtés. Les pieds dans le vide. Pour l'un. Comme pour l'autre. "A quoi donc ?" Elle eut un léger haussement des épaules. "Cela fait un petit moment que je suis ici maintenant. Je crois qu'il est temps pour moi de reprendre ma route." Quelques mois qu'elle était à Caras Galadhon. Et elle ne pensait pas rester plus longuement dans les parages. Peut-être encore quelques semaines. Mais guère plus. L'appel du voyage. Aider les autres également. Cela lui manquait. "Triste nouvelle de savoir que vous partez. Mais je comprends." Elle était bien à Caras Galadhon. Mais elle savait bien qu'elle ne pouvait pas y rester cent sept ans aussi. Enfin, si, elle le pourrait si elle le voulait. Mais Imladris lui manquait. Cela faisait longtemps qu'elle n'y était pas allée. Quand bien même elle ne l'avouerait jamais, Elrohir et Elladan lui manquaient. Ses amis qu'elle pouvait avoir là-bas également. "Quand nous quitterez-vous ?" La blonde tourna la tête vers lui. "Je ne saurais dire. Prochainement." Mais quand ? Cela restait encore un mystère pour la blonde. "Je n'ai pas encore de date précise." Valaina était loin de se douter, à ce moment là, que d'ici à quelques jours, de curieux individus allaient débarquer à Caras Galadhon et modifier quelque peu ses projets.

L'heure était pratiquement aux adieux. Sa décision était prise. Elle partirait. Quand, elle n'avait pas de date précise. Mais elle partirait. C'était décidé. Seulement, il faut croire dans la vie que tout ne se passe réellement comme on l'aurait prévu. Elle avait entendu dire que des hommes étaient arrivés. D'où venaient-ils ? Pourquoi ils étaient là ? Valaina n'en avait aucune idée. Mais avant de quitter les lieux, elle avait envie d'en savoir plus sur le sujet. Ce qui était tout à fait normal. Elle n'avait pas envie de quitter les lieux si jamais Caras Galadhon en venait à subir un assaut, ou que sais-je encore. Silencieusement, elle les observait. Quatre hommes venus d'où elle ne savait pas. Mais elle saurait bientôt. Elle allait faire sa fouine. Regarder à droite à gauche. Tendre l'oreille autant qu'elle le pouvait. Et elle verrait bien si jamais ... Et bien, si jamais ces hommes venaient là en amis. Ou bien en ennemis. Très honnêtement, elle espérait que ça soit la première situation. Mais bon, elle ne pouvait pas présumer de ce qui se passait ou de ce qui allait se passer.

Tandis qu'elle furetait, voilà qu'elle tombait nez à nez sur Orophin. "Mon frère vous cherche." Flûte. Elle n'allait pas pouvoir fureter plus longuement. Elle le regarda et pencha la tête légèrement sur le côté. "Bien ... Lequel des deux ?" Parce qu'ils étaient trois. "Haldir. Il a accueilli les individus. J'ai entendu dire qu'ils cherchaient à gagner Imladris." Et alors ? Ca lui faisait une belle jambe. "La route n'est pas sûre ces temps. Il serait peut-être judicieux de voyager avec eux un moment." A roire qu'elle ne pouvait pas se débrouiller toute seule. Ah, les hommes, j'vous jure ! "Où sont-ils actuellement ?" Parce que ... Et bien, parce qu'il fallait qu'elle les rencontre. Afin de se faire une idée et de voir si elle pourrait les accompagner, ou non. "Dans la grande salle." Ni une, ni deux, voilà donc Valaina détournant les talons et se dirigeant vers la grande salle où on avait dû leur offrir à boire et à manger.

Valaina se posait quelques questions. Elle se demandait d'où ils venaient. Et pourquoi ils souhaitaient rejoindre Imladris. Non pas que ça l'inquiétait. Oui. Un peu. Beaucoup même. Après quelques minutes, la voilà se retrouvant dans la grande salle où quatre hommes étaient présents. Est-ce qu'elle avait pu les rencontrer par le passé ? Pas qu'elle se souvienne. Elle se rapprocha d'eux tandis qu'Haldir était toujours avec les hommes. A discuter de choses et d'autres. "Il paraît que vous me cherchiez. Me voilà." Elle se tourna vers l'homme le plus proche. Peut-être le plus jeune des quatre. Elle n'aurait su dire. "Valaina Sáralondë, d'Imladris. J'ai entendu dire que vous souhaitiez rejoindre cette idée ?"

Cela faisait à peine quelques minutes qu'elle était entrée dans la grande salle. Valaina en avait profité pour poser son regard sur chacun des hommes présents en ces lieux. Elle cherchait ... Et bien, elle cherchait à savoir si elle avait déjà pu les rencontrer à un moment ou à un autre. Mais non. Rien de tout cela. Elle ne savait pas. Elle n'avait pas l'impression de les rencontrer. Et ça ne devait pas être le cas. Sinon, elle se serait souvenue d'eux. La blonde avait la mémoire des choses à dire vrai. Et quand bien même elle avait déjà eu une longue vie, elle tentait de se rappeler des moindres gens qu'elle avait pu rencontrer. Et ils ne lui disaient rien. Bah, tant pis. Elle allait le découvrir avec une petite discussion. Rien de mieux pour connaître les gens que de discuter avec eux. D'apprendre à se connaître. L'air de rien, elle se rapprocha d'eux, tout en les dévisageant quelque peu. Oui, ça ne se faisait pas. Mais qu'importe, elle le faisait quand même. Elle en vint à se présenter, après s'être rapprochée quelque peu de l'un d'entre eux. Peut-être bien le plus jeune.

Ni une, ni deux, la voilà donc lui posant la question qui lui brûlait les lèvres. Enfin, une des questions. Les autres s'en suivraient les unes après les autres. Ils se rendaient, effectivement, à Imladris, sans pour autant lui dévoiler, dans l'immédiat, le comment du pourquoi de cette destination. Avant d'en dire plus, il se présenta. Du beau monde. Dol Amroth. Ils venaient de là-bas. Elle n'avait pas eu l'occasion de remettre les pieds à Dol Amroth depuis plus de cinq siècles, au moins. Valaina s'inclina quelque peu, histoire de faire honneur aux origines qu'il avait. "Noble héritage." dit-elle dans un sourire. "J'ai connu Galador lorsqu'il était encore de ce monde. Un homme bien. Un homme bon qui a su diriger sa cité d'une main de maître." Les fondations de Dol Amroth. Et dire qu'il n'y avait rien, ou pas grand chose quand elle y avait mis les pieds la toute première fois. Galador avait fait de sa cité ... une cité où il faisait y bon vivre. "Cela fait très longtemps que je ne me suis pas rendue dans votre cité. Il faudrait que je songe à y retourner. Parce que je présume que la cité a dû changer en cinq siècles, non ?" Elle connaissait déjà la réponse à cette question. Les âges avaient passé. La verdure avait pu s'imposer. Des arbres plantés il y avait si longtemps devaient être grands à présent. Nostalgique elle fut durant quelques instants.

Néanmoins, Valaina fut ramenée à la réalité des choses tandis qu'il lui avouait vouloir se rendre à Imladris afin d'y rencontrer Elrond. "Que doit-il vous rendre ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. Elle n'avait pas compris sa phrase. Peut-être était-ce la fatigue de l'homme qui lui avait fait mangé quelques uns de ses mots. "Si je suis votre guide, alors, vous devez être mes gardes du corps." dit-elle dans un hochement de la tête. Elle se pencha quelque peu vers le prince. "Je crains qu'ils n'aient envie de me laisser partir. Du moins, pas tant qu'ils ne seront pas sûrs que je ne risque rien sur la route." lui avoua-t-elle à demi mots. "Mais oui. Je vous guiderais jusqu'à Imladris. Ou du moins, une partie. Il m'arrive souvent de m'arrêter en cours de route." Valaina n'était pas du genre à tracer sa route de manière linéaire. Elle faisait souvent des arrêts, dérivait à droite, à gauche. Brèfle, elle était un électron libre et elle faisait un peu ce qu'elle voulait. "Enfin, si ma compagnie ne vous déplaît pas." La balle était dans son camp, en quelque sorte. "De toute manière, que vous le vouliez ou non, mes pas vont me guider vers Imladris." Libre à eux de la suivre.

Un grand prince ce Galagor. Il y avait certaines personnes dont elle finissait par ne pas se souvenir. Mais lui, oui. Il était encore dans un coin de sa tête. Elle se souvenait encore de lui. Des quelques discussions qu'ils avaient pu avoir. C'était si loin. Et pourtant, pour Valaina, c'était comme si c'était hier. Ou presque. Finirait-elle par oublier un de ces jours ? Sans doute. "Je n'ai guère été longtemps à ses côtés. Cela ne fut qu'une goutte d'eau." Elle ne savait plus combien de temps très exactement elle était restée en ce qui fut l'ébauche de Dol Amroth. "Dans l'immensité d'une vie." Longtemps qu'elle n'avait pas remis les pieds à Dol Amroth. Depuis la construction de la cité. Elle ne savait pas du tout à quoi cela pouvait ressembler à présent. Sans doute une grande et belle cité. Avec plein de personnes. Des commerces à chaque coin de rue. Ou presque. Un grand château. Peut-être se faisait-elle quelques idées. Peut-être n'était-ce rien de tout cela. Peut-être n'était-ce que ruines ... Non, elle en doutait. Ca devait être une belle et grande cité. D'ailleurs, Angelimir n'hésita pas à lui proposer l'hospitalité dans sa ville si jamais elle venait dans les parages. Elle eut un sourire et s'inclina légèrement afin de remercier l'homme. "Je garde la proposition dans un coin de ma tête et n'hésiterais pas à m'arrêter en votre cité. Il m'arrive souvent de séjourner dans les cités des hommes et je serais ravie de venir dans la votre." Il lui fallait, néanmoins, programmer un séjour dans le sud. Mais peut-être aurait-elle l'occasion de le faire dans les années qui allaient suivre, qui sait ?

"Une épée je présume. Me tromperais-je ?" Il était connu que le Seigneur Elrond avait des forgerons hors du commun. Et nombreux étaient ceux qui venaient frapper à sa porte afin de réparer certains objets précieux. Valaina avait pu voir de ses propres yeux les forges du Seigneur Elrond. Et voir certains objets être remis d'aplomb. Quelque chose de magique. Ou du moins, c'était l'impression qu'elle avait. "Il m'arrive souvent de bifurquer à droite, à gauche. Voyez-vous, je suis une guérisseuse. Et je m'arrête souvent en chemin. Oui, vous atteindrez Fondcombe. Mais je ne puis vous assurer que je vous ferais prendre le chemin le plus rapide." Bah oui. Elle était comme ça notre Valaina. Mieux vaut prévenir que guérir. "Quoi que j'essaierai de ne pas trop vous faire perdre de temps. Et je tenterai de vous faire prendre le chemin le plus rapide." Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'ils étaient mortels. Et qu'elle ne pouvait pas se permettre de les égarer sur la Terre du Milieu. "Fort bien. Nous nous retrouverons à l'aube sous le grand porche par lequel vous êtes arrivés. Reposez-vous bien. Que votre nuit soit agréable." Valaina s'inclina une nouvelle fois avant de détourner les talons. Il lui restait quelques petites choses à faire avant son départ. Les derniers au revoir. Pas des adieux parce qu'ils finiraient par se revoir à un moment ou bien à un autre. Mais oui. Elle devait prendre congé de certaines personnes parce qu'elle n'était pas certaine qu'elle aurait le temps de le faire au petit matin.

Ses affaires étaient prêtes. Il ne restait ... Et bien, il ne restait plus qu'à faire les derniers au revoir. Quelques enlacements par-ci, par-là. Et Valaina était fin prête à s'en aller. Sans guère plus attendre, elle s'était retrouvée sous le grand porche. Comme elle l'avait proposé à Angelimir la veille. Elle était donc là. A attendre. Son cheval était scellé. Les quelques affaires qu'elle souhaitait ramener avaient été également attachées à la scelle. Enfin, elle n'avait pas grand chose. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait et qu'elle repartait comme ça, sans forcément emmener quoi que ce soit. La blonde n'était pas du genre ... Matériel. Et puis, ce qu'elle avait pu oublier, et bien, elle le ramènerait lors d'un prochain voyage. Ce n'était pas comme si ... elle n'allait jamais revenir. Non. Elle reviendrait. Comme à chaque fois.

Tournant la tête, elle entendit des pas qui se rapprochaient d'elle. C'était les hommes qu'elle devait guider jusqu'à Fondcombe. Ou plutôt, ceux qui devaient la protéger, en quelque sorte. Elle était utilisée. Certes. Mais d'un autre côté, cela ne faisait pas plus mal d'avoir un peu de compagnie. Car qui sait ce qui pouvait y avoir sur la route. Qui sait sur qui ou bien sur quoi elle pourrait tomber ? Il y avait du danger partout. Pour sûr. "Vous voilà. J'espère que votre nuit a été agréable." dit-elle d'un hochement de la tête. "Si vous êtes prêts, nous pouvons partir." Sans guère réellement attendre leur réponse, Valaina avait fini par grimper sur sa monture. De toute manière, ce n'était pas comme si elle allait disparaître au galop, non ? Déjà, fallait qu'ils sortent de la forêt. Et après viendraient les vastes plaines. "Nous devrions passer par le col de Caradhras. Vous serez, ainsi, plus rapidement à Imladris." Elle eut un léger hochement de la tête. "N'allez pas croire que je veux vous fuir. Mais je sais que le temps des Hommes ..." Par homme, elle entendait la race humaine. "Et précieux du fait de leur vie éphémère." Autant faire ça le plus rapidement possible pour eux.