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Lorsque deux princesses se croisent... [Arwen]

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Dim 1 Mar - 17:00


Lorsque deux princesses se croisent...
 

La nuit. La nuit profonde et totale. C’est un des moments que je préfère, vous savez. Parce que, étrangement, si à la lumière du jour, je me perds dans le palais, il y a une sorte d’instinct qui me permet de me retrouver dans cet endroit lorsque je laisse la nuit m’entourer. Ce soir, minuit avait sonné depuis longtemps alors que je relève la tête du dessin que je viens de finir. Mes mains tâchées de la suie de mes fusains, ma robe pleine de traces noires… Non, je ne peux pas rester là. Je ne dois pas rester là. Je pose le dessin de la bague que m’a demandée… Qui était-ce déjà ? Je ne le sais plus. Il doit revenir de toute façon, cet elfe aux cheveux bruns. Il reviennent toujours, ceux qui me demandent des idées.

Je tourne sur moi-même, dans ma grande chambre, et j’aperçois une serviette de couleur pourpre sur une étagère. Ce qu’elle fait là ? Je n’en ai aucune idée. Mes servantes ont arrêté depuis longtemps de faire du rangement. Après tout, combien de fois ai-je fondu en larmes lorsque je me suis retrouvée face à mes dessins, rangés en piles nettes, parce que je ne trouvais plus ce que je voulais. Alors, pour ne plus me faire de mal, ces demoiselles ont arrêté, tout simplement, de tout ranger. Elles nettoient autour des piles de dessins, où elles me demandent ce qu’elles doivent faire. Mais, elles ne touchent plus sans mon avis. Il parait que je suis trop fragile, et qu’on doit me laisser faire. Je les entends parler, je les entends dire mais… Mais ce n’est pas grave. Je sais qu’ils ont raison.

Dehors, la température est froide, très froide. Mais, le froid ne m’a jamais dérangée. J’aime bien ça, même. La peau qui rougit, cette impression lorsque tu rentre à la chaleur qu’il fait si chaud, si bon, que tu es dans un véritable cocon… Oui, j’aime le froid. Je m’approche donc de la serviette, je me saisis d’une robe grise toute simple à enfiler en sortant de l’eau, et je laisse mes pas me guider jusqu’au bassin extérieur. Oui, alors qu’il y a de la neige dehors. Mais, ce n’est pas grave. J’aime le froid, je vous ai dis !

Là, je me déshabille, et je mouille ma nuque et mon ventre, avant de simplement plonger dans l’eau, laissant sur un banc à quelques mètres du bassin mes affaires. C’est froid. C’est froid mais j’aime ça. Le froid, ça revigore.


     
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Lun 2 Mar - 12:21


   
   Nàriel et Arwen
   Lorsque deux princesses se croisent...

I
l y avait bien longtemps que je n'avais pas effectué de voyage aussi long. J'aurais préféré l'effectuer seule et profiter pleinement du chant de la nature qui m'entourait. Revenir des siècles en arrière, alors que je n'étais qu'une enfant espiègle qui ne demandait qu'à profiter de la vie et de la liberté. Mais cela c'était avéré impensable. Mon cher papa, malgré la distance, n'aurait jamais accepté que sa précieuse fille se retrouve seule sur les routes après ce qui était arrivé à sa douce épouse.

Ainsi, j'étais arrivée au château, le palais des elfes noirs, à la tombée de la nuit, cet instant magique où les derniers rayons du jour nimbe encore la cimes des arbres. Je m'était alors retirée dans les appartements qui m'avaient été attribués. Une magnifique chambre, dont la décoration n'avait rien à envier à celle qui était mienne en Lorien. Le décor me replongeait cependant davantage dans des souvenirs plus lointain d'une jeunesse que jamais je ne parviendrai à oublier.

Le besoin de solitude l'habitant de temps à autres et cet instant en était un. Surtout après un long voyage entourée de gardes. Ma protection était la priorité de mes proches mais celle-ci, malgré toute la bonne attention dont elle était porteuse, m'oppressait. Les raisons de mon voyage étaient simples. Hormis la volonté de voir du pays, je voulais offrir à mon frère et sa future épouse un cadeau de mariage digne de leur amour et de leur rang, et digne de l'amour que je portais depuis toujours à mes deux frères, mes deux petits démons. Une femme, une princesse, possédait ici disait-on un don. Je tenais à la rencontrer et lui exposer mon projet.

Cependant, je ne la verrais pas aujourd'hui, m'avait-on expliqué. Ainsi, je m'étais rendue dans mes appartements, afin de profiter de mes livres, de méditer et de respirer cette nuit si différente de celle qu'on avait là où je vivais. Les heures s'étaient écoulées sans vraiment que je men rende compte. M'étais-je assoupie ? Peut-être bien. Jetais demeurée près de la fenêtre, savourant la fraîcheur de la nuit et la beauté de ce paysage nocturne, les clapotis de l'eau toute proche, le souffle du vent, les ombres sous le clair de lune.

Une de ces ombres cependant attire mon regard... Cela ne fait aucun doute, il s'agit d'une personne, cette allure féminine ne tromperait personne même sans la moindre lune. La robe légère qu'elle porte ne doit lui apporter aucune chaleur et cela m'intrigue. Le plongeon qui suit me surprend encore plus... Et m'embarrasse d'autant plus. La nuit est glaciale, elle pourrait prendre mal...

Je m'empresse de quitter ma chambre, une cape en velours gris perle suis les épaules... En courant (une dame ne devrait jamais courir... Jai horreur des conventions!) je rejoins le bassin dont les bruissements se sont calmés.

Ma voix est un murmure désirant respecter le repos des êtres de ces lieux :

"Ma demoiselle, vous ne devriez pas ainsi nager, l'eau est glacée... Sortez et venez vous réchauffer, cela est préférable!"

WILDBIRD
 
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Mar 3 Mar - 0:53


Lorsque deux princesses se croisent...
 


Je nage. Je suis bien, dans l’eau, même si elle est glaciale, même si elle est toute froide. Je suis bien, dans cette eau, au milieu de la nuit, à vivre sous la lune. C’est une lubie, une de ces lubies dont je suis victime depuis toujours. Mais, j’aime bien. J’aime beaucoup cette solitude, et puis… Le froid ne me dérange pas. Un sourire sur les lèvres, je nage, dans un sens et puis dans l’autre du grand bassin. Et là… Là le monde s’arrête pour moi. Je ressors la tête de l’eau un peu surprise, et je fronce mes blonds sourcils pour observer la demoiselle qui me dérange.

- Sortir ? Mais pourquoi ?

Je m’approche du bord du bassin et je mets mes mains sur la pierre glaciale, avant de poser ma tête dedans, observant de mes yeux bleus la demoiselle qui me fait face. C’est une elfe, mais je ne la connais pas. Je ne connais pas beaucoup de monde, ici de toute façon, même si cela fait près de trois mille ans que je vis ici. Oh, mon esprit est amusant : il adore oublier les choses. Il adore oublier les gens, les visages et les sourires, les rires, les voix. Je ne me rappelle plus de rien. Je ne reconnais que quatre ou cinq personnes. Les trois membres de ma famille, et ma servante. Parfois, je me rappelle aussi de mon autre servante, celle qui vient pour aider la première quand il faut nettoyer la pièce de fond en comble.

Je soupire un coup, et je me laisse aller en arrière dans l’eau. Pourquoi sortir ?

- C’est froid au début, mais… En vrai, ça va. Une fois qu’on est dedans. Vous devriez essayer. Le froid, ça fait circuler le sang, et ensuite, quand vous vous mettez au bord du feu, vous avez l’impression de transpirer et d’avoir très chaud

Mais, c’est qu’elle a une expression drôlement inquiète sur le visage et je finis par soupirer. En voilà une qui va m’empêcher d’avoir mon bain de minuit tranquille. Je me rapproche de la bordure et je me hisse sur le bord de l’eau. Je suis toute nue, mais je m’en fiche. Dans deux jours, j’aurais oublié qui est cette elfe, alors. Je m’approche de ma serviette et je m’enroule dedans, avant d’essuyer mon corps et de passer rapidement ma robe par-dessus ma tête, pour la laisser tomber sur mon corps bien trop maigre. Est-ce de ma faute si je préfère dessiner que manger ?

- Voilà, vous m’avez gâché ma nuit. Maintenant, je vais encore devoir trouver un garde pour qu’il me ramène chez moi, parce que… Je ne sais plus où est ma chambre.

Je croise les bras, et j’observe la demoiselle, boudeuse, avant de pointer mon doigt vers elle, et de lui demander.

- Mais vous êtes qui au juste, pour donner des ordres à la nièce de la reine, hein ?

Rares sont les fois où je mets ce statut en avant. Mais, pour le coup, j’étais bien dans mon bain. Je ramasse ma seconde robe, celle qui est toute tâchée, et je la roule en boule avant de mettre ma serviette en turban sur ma tête. Où sont mes chaussures déjà ? Je ne sais plus…
     
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Mer 4 Mar - 20:18


   
   Nàriel et Arwen
   Lorsque deux princesses se croisent...

L
es yeux perçants de la jeune femme me fixent dans la nuit. Son regard est puissant même dans l'obscurité. Comme porteurs d'une énergie dont elle n'aurait même pas idée.

"Oui! Venez vous réchauffer, vous allez attraper la mort..." Dis-je en resserrant la cape autour de mes épaules. La voir patauger me glace le sang. Pourtant, elle semble à l'aise. Sa nonchalance me surprend. La voilà qui vient dans ma direction, nageant comme une déesse sans trembler ni frissonner, toute en élégance et souplesse. Elle s'arrête près du bord et, les mains sur le rebord du bassin, me fixe avec encore plus d'intensité.

J'ai beau m’inquiéter pour elle, m'inquiéter de ce froid, elle impose un respect. Je n'vais pas pu la détailler à distance. Il s'agit d'une elfe bonde aux yeux bleus intenses. Cette demoiselle possède tous les attributs d'une princesse... Ses agissements en sont pourtant bien loin. Je me sens perturbée...

Elle m'explique en repartant à reculons que cela est agréable, qu'on ne sent plus le froid une fois dans l'eau et que lorsque l'on retrouve le réconfort d'un bon feu... Et je me surprends à venir m'asseoir sur la pierre glacée qui entoure le basse pour plonger le bout de mes doigts dans l'eau. Elle est terriblement froide. Mais cependant, je ne les retire pas. Ma main commence déjà à s’engourdir et je commence vraiment à m'inquiéter pour la jeune femme.

"Je vous en prie, il est vraiment urgent que vous sortiez!" Dis-je d'une voix calme, posée, mais déterminée. Je ne peux donner un ordre à une princesse (je ne sais même pas si elle en est une... Mais elle en possède tous les attributs!)...

A ces mots, elle revient près du bord et décide de sortir en ronchonnant tout ce qu'elle sait, rajoutant une couche en disant qu'elle ne va pas parvenir à retrouver sa chambre. Malheureusement, je ne l'écoute qu'à moitié, ne sachant plus vraiment où me mettre... Elle ne porte pas un seul vêtement. Je m’efforce de détourner le regard. Agir ainsi n'est pas dans mes habitudes, j'ai déjà vu des personnes dénudées, surtout en usant de mes dons médicaux, mais je ne connais pas cette jeune femme, je ne peux me permettre de me montrer trop familière avec elle.

Mais elle a enfin attrapé sa robe, beaucoup trop légère pour une soirée aussi froide que celle-ci. Comment peut-elle supporter un tel temps? Est-ce ici une contrée beaucoup plus froide que de part chez moi? Les personnes y vivant sont-elles plus résistantes?

Mais la voilà à me pointer du doigt. Son interrogation est pleinement fondée, hors son intonation aurait de quoi me mettre hors de moi. Mais je me contrôle, cela ne serait pas digne de mon rang. Mais tout de même? Donner des ordres? La seule chose dont je me soucie, c'est sa santé! Qu'elle soit servante ou princesse n'a rien à voir de ma demande. Elle se présente comme étant nièce de la reine, princesse en somme. Très bien, je n'ai pas l'habitude de mettre en avant mon statut. J'ai du hériter cela de ma grand-mère. Cependant, puisqu'elle a décidé de la jouer sur ce terrain, je vais faire de même!

"Arwen Undomiel, princesse d'Imaldris!" Dis-je en m'inclinant devant la demoiselle qui commence à râler en ramassant sa seconde robe, totalement tachée et humide...

"Laissez-moi vous offrir ma cape!" Dis-je en la retirant et en lui plaçant sur les épaules. Elle ne semble pas vraiment emballée, mais je ne lui laisse pas le choix!

"Et si vous ne vous souvenez plus où se trouve votre chambre, je vous invite dans la mienne, un bon feu y brûle déjà et elle est bien assez spacieuse pour nous deux!"

Je lui souris pour l'amadouer doucement.

"Cela vous arrive souvent de venir ainsi vous baigner en pleine nuit? Je ne suis pas d'ici, cela n'est pas dans mes habitudes, mais peut-être est-ce une tradition que j'ignore!"
WILDBIRD
 
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Mer 4 Mar - 22:50


Lorsque deux princesses se croisent...
 

Quelle frileuse, celle là ! Quelle frileuse que je ne sais que choquer, avec mon attitude. Mais bon. Ce n’est pas grave. Si elle avait été une de mes servantes, je pense bien qu’elle m’aurait crié dessus. Elles me crient souvent dessus mes servantes, parce qu’il parait que je ne fais pas les choses comme il faut. Mais, je m’en fiche. Totalement. J’aime nager. Peu importe l’heure. Peu importe le moment de la journée ou de la nuit. L’eau sur ma peau, fraiche de préférence…

Mais, la voilà qui insiste, même si je refuse. Elle insiste, comme si elle savait mieux que moi ce qui est bon pour moi… Au final, je finis par obéir, et par sortir de l’eau, ronchonnant un peu, beaucoup même. Je me fiche de qui elle est, j’ai décidé de lui parler comme à une de mes servantes, quand elle se permet des choses trop familières pour moi à mon égard. Je n’ai pas de souvenirs récents, et peu d’anciens mais… Mais il y a des choses qui me permettent de me rappeler de mon éducation, de la fraicheur d’un sourire, d’un éclat de rire, d’une après-midi avec un précepteur qui m’a appris à danser, à marcher comme la princesse que je suis. Et puis… Et puis mon esprit est vide, à nouveau. Je sors donc de l’eau, et je me dirige vers ma serviette pour me sécher un peu, avant de passer ma robe. Du coin de l’œil, je continue de surveiller la jeune femme à mon côté, et c’est avec un sourire amusé que je la vois se détourner. Pourquoi tout le monde fait ça ? N’ont-ils jamais vu de corps nus ? C’est étrange. C’est étrange et amusant à la fois. Moi, je m’en fiche, aussi bien de ma nudité que de celle des autres. Parce qu’il est stupide de faire attention à ça. Lorsque nous naissons, nous sommes nus, non ? tous autant que nous sommes. Mais, j’enfile ma robe, et je reste pieds nus, décidée à passer outre cette histoire de nudité pour poser une question tout autre, une question qui, je le vois sur le visage de la jeune femme en face de moi semble la déranger un peu.

Ce n’est pas grave. J’ai l’habitude de déranger les gens. Ma simple personne dérange les gens.

Une princesse ? Dommage, j’aurais préféré que ce soit une servante. Je ne relève pas, occupée à récupérer mes affaires qui sont éparpillées. La robe, c’est fait. La serviette… Je l’ai oubliée par là. Voilà, j’ai tout, je peux rentrer. Même si je ne sais plus comment on fait. Je tourne la tête vers la demoiselle qui me met une cape sur les épaules avant de prendre un air surpris, un peu outré.

- Je n’en ai pas besoin. J’ai l’habitude, je fais ça depuis plus de quatre mille ans, tous les jours ou presque. J’aime le froid. Je préfère avoir froid que chaud.

Quand on a trop froid, on peut y remédier. Quand on a trop chaud, c’est plus difficile. La phrase de la demoiselle me fait pencher la tête sur le côté. Mais, je ne l’aime pas. Enfin, j’ai décidé de ne pas l’aimer, parce qu’elle m’a empêché de prendre mon bain. C’est bien les bains. Dire que j’y vais toujours au milieu de la nuit pour ne pas qu’on se rende compte de ce que je fais. Pour ce soir, c’est raté.

- Vous avez des fusains ?

J’essaie de tirer sur la lanière de la cape pour la défaire. J’ai trop chaud. Vraiment trop chaud. Cette cape, c’était pas une bonne idée.

- Non, ce n’est pas une habitude. C’est moi. Tout le monde dit que je suis dérangée depuis que j’ai perdu mes parents. Mais, ils me laissent faire… Parce qu’ils ont peur de moi. Je suis une princesse, après tout.
     
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Mer 11 Mar - 13:08


   
   Nàriel et Arwen
   Lorsque deux princesses se croisent...

E
lle rejette ouvertement ma cape mais je ne le prends pas mal. Elle ne la retire cependant pas immédiatement. Elle me semble assez spéciale cette demoiselle. J'ai envie de dire qu'elle a un grain. Un petit grain de folie comme j'aime en voir chez les gens. Je la trouve légèrement hautaine peut-être, mais cela va de paire avec le reste du personnage que la nuit offre à moi. Une jeune femme comme il en existe peu... Enfin, jeune, elle est infiniment plus âgée que moi. Mais la jeunesse ne se compte pas au nombre des années, elle se porte dans le coeur, dans l'esprit et dans l'âme. L'âme de cette demoiselle est aussi fraîche que l'eau dans laquelle elle vient de nager. Mais elle n'est pas froide non plus... Elle est... Étrange. Et j'ai décidé de faire plus ample connaissance avec cette étrangeté. Je me demande seulement si tout le monde est pareil en cette contrée que je ne visite que très rarement.

"Je ne déteste pas le froid! Je ne l'ai jamais détesté. Mais je trouve tout de même qu'il y a des limites. Si vous m'expliquiez un peu plus la manière dont vous le voyez, peut-être que je comprendrais votre plaisir de venir ainsi nager au milieu de la nuit dans l'eau glacée."

Je prends les devants, la jeune femme, pourtant maîtresse en ces lieux, semble moins s'y retrouver que moi. Je lui propose donc de m’accompagner dans la chambre. Nous pourrons ainsi discuter plus amplement si cela lui dit. En tout cas, cela me plairait beaucoup. Je n'ai plus envie de dormir malgré la journée de route. Elle me demande si j'ai des fusains... Et ma réponse ne se fait pas attendre.

"Il se trouve que oui. Et de nombreuses feuilles aussi. Il m'a été raconté que la personne que je suis venue voir en ces lieux dessinait pendant des heures. Et comme je venais lui demander un dessin pour le mariage de mon frère, j'ai pensé à lui apporter en cadeau un peu plus de matériel pour sa passion..."

Puis un instant, je réfléchis... Le froid a du geler mon esprit :

"Mais... Ne serait-ce pas vous, cette dame au don si particulier, aux doigts talentueux si exceptionnels?"

S'en suit la révélation que j'attendais depuis le début de notre rencontre... Tout le monde ne fait pas cela, aller nager ainsi en plein milieu de la nuit!

"Je ne comprends pas... Je ne vous trouve pas dérangée. Originale à la rigueur, mais pas dérangée. Après tout, faire ce qui vous plait n'est pas un mal!"

Décidément, cette personne m'intrigue. Je l'aide à retirer ma cape, après tout, si elle aime le froid...

"J'aime l'excentricité, elle rend le monde plus agréable et plus intéressant... La surprise donne du piment à la vie... Vous êtes un bien sympathique piment!"

J'en arrive à me demander si je ne devrais pas tenter un plongeon dans ce bassin pour ressentir les effets si bénéfiques aux yeux de la princesse à mes côtés.

Mais ce ne sera pas pour tout de suite, nous arrivons à ma chambre, très faiblement éclairée. Je pose ma cape sur une chaise à mes côté et m'installe sur le banc près de la fenêtre... Faisant signe à la demoiselle de venir à ses côtés.

Puis je fouille à ma gauche, ma besace renfermant une belle poignée de fusains!
WILDBIRD
 
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Lun 16 Mar - 23:38


Lorsque deux princesses se croisent...
 

La manière dont je vois le froid ? Mon regard se tourne vers l’étang et je plonge mon regard dans l’eau noire, dans l’eau sombre sous l’éclat de la lune. Je reste figée, ainsi, quelques secondes ou quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, alors que l’eau glaciale m’attire encore une fois. Mais, à mon côté, l’autre fille s’éloigne, et mon regard quitte l’eau sombre pour me tourner vers elle et la suivre, à pas lents.

- Le froid, ça permet de se sentir en vie. On a l’impression que nos membres arrêtent de réagir, mais il faut continuer. Il faut continuer à avancer et à nager, et ça donne envie de se surpasser. Ça donne envie d’aller plus loin, et ensuite… Ensuite on se retrouve au coin du feu, blottis contre la pierre brûlante et on a chaud. Le cœur accélère, il se met à battre plus vite, et ça fait tourner la tête, un peu. Et là, j’ai toujours des idées de dessin qui me viennent.

Et puis, je lui demande… Je la lui pose cette question. Est-ce qu’elle m’emmène dans un endroit où je pourrais dessiner ? Est-ce que je pourrais me perdre dans les lignes d’un dessin sans avoir à tenir cette conversation inutile ? Oh, pas qu’elle ne m’intéresse pas, au contraire. Pas que je n’en ai pas envie. Même si sur le coup, je ne l’ai pas aimée, parce que c’est une frileuse, elle dit des choses amusantes. Et, elle a bien voulu écouter pourquoi j’aime le froid, elle. Elle me dit être venue ici pour rencontrer quelqu’un qui aime dessiner, comme moi.

- Moi, je ne dessine que des armes et des bijoux. Je ne fais pas de dessins qu’on accroche sur le mur. Mes dessins, je les garde, tous. Sauf quand mes servantes les prennent parce qu’ils prennent la poussière et vont les ranger dans la bibliothèque de la cité. Alors, si vous voulez juste un dessin, ce n’est pas moi qu’il faut venir voir. Je ne peux pas les donner, mes dessins.

Non, je ne peux pas, parce qu’ils sont simplement à moi. Les uns mis derrière les autres, je peux voir mon trait changer et évoluer, et pour quelqu’un qui ne se souvient jamais des gens, dater ces dessins me permet d’être sûre que je peux croire ceux qui me parlent de mon âge, du temps que j’ai passé ici, dans cette prison conçue par mon propre esprit.

- Non, moi je les garde mes dessins. Mais, les forgerons de la cité fabriquent les objets quand on le leur demande. Il y a cet elfe… Celui qui vient me voir de temps en temps, qui prend un dessin et qui revient avec les bijoux pour me les donner à moi, et pas aux autres. Même s’ils sont pour d’autres, quand il trouve un dessin joli, il me fait l’objet. C’est arrivé plusieurs fois, mais… Je ne les porte pas. Parce que j’ai peur de les abîmer.

Je suis tête en l’air. Je n’aimerais pas oublier un des bracelets quelque part, je n’aimerais pas enlever une bague le temps de dessiner et ne plus la retrouver ensuite. Mais, il y a une chose que je porte, une longue chaine sur laquelle j’ai mis la première bague qu’il m’a donnée. Machinalement, ma main se porte à mon cou et un sourire étrange nait sur mes lèvres, un sourire lointain comme le visage de cet elfe là s’impose dans mon esprit.

- Un piment ?

Je suis un piment ? Mais…

- Mais, les piments, c’est pas bon. Ça brûle et ça pique, et ça laisse un goût bizarre dans la bouche. Je ne veux pas être un piment.

Mais, nous sommes dans la chambre de l’autre elfe. J’ai déjà oublié son nom. Je me retrouve installée sur un siège, et la demoiselle me donne des fusains et des vélins. Je me laisse tomber sur le sol et je pose le vélin sur le siège, installée ainsi, je pose un premier trait sur le papier, un rond parfait. J’ai envie de dessiner une bague. Non, un bracelet, avec des tas de petites perles qui pendent sur le côté, enfermée dans des filins d’or.

-Et, pourquoi vous vouliez un dessin, au juste ?
     
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Mar 24 Mar - 20:22


   
   Nàriel et Arwen
   Lorsque deux princesses se croisent...

C
ette demoiselle est vraiment de plus en plus intéressante. Mystérieuse aussi. Au point qu'elle me donnerait envie d'expérimenter son plongeon. Mais je n'en suis pas encore là. Je l'écoute parler... Elle parle beaucoup! Beaucoup plus qu'au tout début de notre rencontre en tout cas. Elle se fait explicite et j'ai l'impression de me retrouver face à une enfant. Ses mots sont simples mais efficaces. Elle sait ce qu'elle veut tout en étant dans son monde. Je me contente de secouer la tête de haut en bas, l'écoutant patiemment. Je la guide aussi jusqu'à ma chambre.

Je découvre qu'il s'agit probablement bien de la demoiselle qui dessine dans ce château. Voilà qui est intéressant. Je ne l'imaginais pas ainsi. Comment la voyais-je? C'est une excellente question et je n'en ai pas la moindre idée. En tout cas, je ne pensais pas qu'elle serait comme ça, si... Spéciale. Cependant, les mots utilisés pour décrire ses œuvres collent parfaitement à cette personnalité si spéciale en face de moi... Son visage lunaire, ses grand yeux rêveurs et volontaires... Elle colle à son art bien plus que je ne pourrais le croire. Et elle garde ses dessins? Oui, je comprends bien cette décision. Je suis ici pour trouver un bijou à offrir à mon frère et sa future épouse et amie. Leur mariage est un événement et je tiens à ce que le cadeau soit aussi aussi inoubliable que cet instant. Pas de manière ostentatoire mais de manière émotionnelle.

Sa réaction au mot piment m'arracherait un rire profond si je n'appliquais pas autant les préceptes de ma chère grand-maman. Je me contente de rire doucement mais la réaction de la demoiselle est si fraîche, si spontanée qu'elle agit sur moi avec beaucoup d'efficacité. Elle serait plutôt un sorbet au citron. Un peu acide mais extrêmement rafraîchissant. Je l'apprécie vraiment... Je sens qu'elle m'aura oublié demain matin, ou même dès ce soir, dès que je l'aurai quitté. Mais Je ne suis pas prête de l'oublier moi. Elle sera encore dans mes pensées lorsque les longues années de ma vie se seront enfin toutes écoulées.

Nous voilà à présent dans ma chambre et j'ai déposé à son attention toute une poignée de fusain et tout le matériel nécessaire. Elle me demande alors ce que j'attends d'elle.

"Un bijou, ce serait possible? Deux en fait! Des cadeaux de mariage pour mon frère et sa futur épouse qui est aussi une grande amie. Je ne sais pas si cela vous est suffisant. J'ai eu vent de votre réputation, princesse, et je sais que vous êtes très douée. Je vous laisse le choix de ce qui sera le mieux..."

Je lui souris un instant...

"Si vous avez suffisamment d’informations, bien sur!"

J'attends sa réponse et la laisse commencer. Je me place un peu en retrait, ne sachant si elle apprécie d'être observée lorsqu'elle travaille... Qu'elle laisse aller son imagination. Mais je ne peux m'empêcher de laisser ma curiosité prendre le dessus, même à distance. J'observe la dextérité de son coup de main... Me demandant ce que cela va pouvoir donner. Sa réputation n'est plus à faire et je sais qu'elle m'offrira le meilleur pour ces deux êtres chers à mon coeur.

WILDBIRD
 
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Dim 29 Mar - 1:57


Lorsque deux princesses se croisent...
 


Dessiner un bijou… Dessiner un bijou, franchement… C’est tout à fait ce qu’il se passe. Oui, je veux bien dessiner un bijou. Je me fiche de son utilisation. Je me fiche de pour qui c’est. On m’a demandé un bijou. Je relève la tête de mon dessin, mes mains déjà tâchée de la suie du fusain et je pose le dessin inachevé sur le côté avant de pencher la tête pour observer la nouvelle feuille devant moi. Je me mordille la lèvre, quelques secondes, sans répondre à la demoiselle. Oh, je dois avoir l’air d’une enfant ainsi assise par terre, penchée sur mon banc, sans même une paire de chaussures… Mais je m’en fiche, ça arrive souvent ce genre de chose. Ça arrive souvent que j’ai l’air si jeune que je suis incapable de réaliser ce qu’il m’entoure.

Un bijou pour femme et un pour homme. Pour l’homme, l’idée me fient immédiatement et je me contente de laisser le crayon glisser tout en marmonnant dans ma barbe :

- Un bijou pour un homme ? Les hommes ne portent pas de bijoux, vous savez. Par contre, je peux vous faire une jolie dague. Une belle dague avec un fourreau de pierreries. Le genre d’objet qu’on porte toujours dans les banquets ou dans les moments importants. C’est pas pour les combats, c’est pas du tout pour les combats. C’est plus pour… Pour se montrer.

Je lève l’image devant mes yeux et je la tends à la demoiselle. Une jolie dague. Une superbe dague. Et puis, je me passe la main dans les cheveux, laissant une trace de suie dans mes cheveux et sur mon visage au passage. Je commence à dessiner un superbe bracelet pour femme avant de le tendre à la demoiselle. C’est qu’une ébauche. C’est tout petit, pas encore très détaillé, mais je suis bien contente de moi.

ça vous plait ?

     
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Lun 30 Mar - 12:57


   
   Nàriel et Arwen
   Lorsque deux princesses se croisent...

I
nstallée discrètement en retrait, je regarde les doigts de la jeune femme se mouvoir, le fusain noir de geai entre les mains. La dextérité dont elle fait preuve en est presque hypnotisant. Je l'écoute aussi marmonner doucement... Les hommes ne portent pas de bijoux. Ah bon? Je ne sais si c'est la vérité, j'ai vu un bon nombre d'entre eux avec de magnifiques chevalières... Cependant, je laisse son imagination prendre le dessus. Elle semble imprégnée par le dessin qu'elle est en train de faire, plongée dans son propre esprit et je n'oserais en aucun cas la déranger. Il est évident qu'elle sait ce qu'elle fait, son geste est rapide, direct et précis. Je ne vois pas du tout ce qui est en train de prendre forme mais je sais dores et déjà que ce sera magnifique. J'ai déjà pu voir l'étendue de son talent bien qu'elle doive l'ignorer. Je ne l'ai pas choisi par hasard mais je ne pensais en aucun cas la rencontrer ainsi et n'imaginais pas une personnalité telle que la sienne.

Elle me montre ce qu'elle a prévu pour Ella... Une dague! Une arme d'apparat, purement décorative... Le manche est ahurissant de finesse, la lame, sous les traits d'encre, apparaît pourtant étincelante. Comment fait-elle cela. La présentation du dessin ne dur pas longtemps. Elle se replonge dans son monde en glissant de nouveau ses doigts noircis sur le papier. L'objet pour Elinà probablement... Que va-t-elle me proposer? L'impatience gronde en moi.

Quelques minutes s'écoulent, longues comme des millénaires, plongée à moitié dans le noir... Et voilà à nouveau un dessin devant mes yeux. Un bracelet. Je peux déjà le voir orner le poignet de mon amie. Avec une telle précision...

Les dessins ont été tellement rapides à effectuer. Je me doute qu'ils ne sont que des ébauches mais ils sont déjà tellement précis et détaillés, plein de la puissance qui va parfaitement agrémenter les personnalités fortes des futurs mariés.

"C'est magnifique! Vraiment magnifique! C'est... Parfait!"

Je savais, sentais, qu'il s'agissait d'une femme exceptionnelle mais je n'imaginais pas l'étendue de son talent et la rapidité de son exécution... Peut-être cela est-il du à son bain de minuit dans l'eau glacée, peut-être cela lui réveille-t-il les sens? Je devrais peut-être essayer? J'ai presque envie d'essayer! De vivre une aventure, aussi minime soit-elle, loin de tous les regards potentiellement réprobateurs de ma famille...

"Vous m'avez éblouie, princesse! Peut-être est-ce du à votre bain glacé, ce talent inné et inouï... Et vous savez-vous? Vous m'avez donnée envie d'essayer ce plongeon de minuit!"

Ce qui me prends? Je n'en sais pas... Mais qui me montrais si suspicieuse quelques instants plus tôt... Je me lève, attrape ma cape - je crains tout de même un peu plus le froid qu'elle - retire mes chaussures et m'élance dehors, rejoindre le bassin. Je ne sais même pas si elle m'a suivie...
WILDBIRD
 
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Jeu 9 Avr - 0:18


Lorsque deux princesses se croisent...
 

J’aime ça, le dessin. Le temps qui coule sur moi semble n’avoir aucune prise. Il peut se passer des jours ou des heures, je m’en moque totalement, tant sont importantes pour moi les lignes que je trace sur le papier. Pourtant, ce soir, je suis fatiguée. Je n’ai pas envie de me retrouver à m’endormir encore une fois sur mes dessins, surtout que… Cette pièce, ce n’est pas ma chambre. Elle n’a pas tout ce qu’il me faut. Elle n’a pas tout ce qu’il me faut pour dessiner. Et puis, mes servantes sont bien capables de sonner l’alarme si je ne suis pas dans ma chambre quand elles viendront ouvrir les volets, demain matin. Un sourire monte à mes lèvres alors que j’imagine ce qu’il se passera, lorsqu’elles rappliqueront, demain, et que je ne serais pas là. Non, vraiment, il faut que je cesse cette histoire et que je rentre dans ma chambre.

Je finis donc par me lever pour reprendre les croquis de la demoiselle, parce que je ne les ais pas encore terminés. Non, cela n’est pas fini. Je me dois de les reprendre. Pour fignoler. Ensuite, j’irais voir cet elfe qui a toujours une attention gentille pour moi. J’en ai perdu le nom. Je ne sais jamais qui est cet elfe. Je le reconnais, parfois. Souvent ? Oui, je le reconnais. C’est assez rare pour être signalé. Je pousse un soupir et je secoue la tête de droite à gauche en serrant mes croquis contre mon corps avant de pousser un soupir et de tourner la tête vers la demoiselle qui s’éloigne de moi brusquement. Mais, où va-t-elle ? Je n’ai pas écouté… Je n’écoute jamais quand les gens parlent. Ils disent toujours des choses bizarres. Je la regarde partir, la tête penchée sur le côté, et après un pas ou deux, je m’avance vers la porte de la chambre. Je passe la tête dans le couloir avant de passer la porte et de m’immobiliser dans le couloir. Je ferme les yeux, tourne sur moi-même et tends le doigt devant moi. Lorsque je m’immobilise, je suis face à un couloir, dans lequel j’avance, hésitante.

Je tourne ensuite à droite, puis à gauche, et je finis par tomber devant une patrouille qui semble désespérée de me voir là, perdue comme toujours. L’un des gardes me raccompagne jusqu’à ma chambre, alors que je réalise que j’ai oublié ma serviette et ma robe mouillée dans la chambre de l’inconnue… Mes servantes vont encore me gronder… Elles me grondent toujours lorsque j’égare mes affaires…

     
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