Un message d'Imladris ✖ Quête Aléatoire [Elladan]

Le soleil, la chaleur, l'herbe, les feuilles dans les arbres, toutes ces choses dont, avec l'hiver, j'avais presque oublié l'existence. C'est avec ces sensations retrouvées que je chevauche, content de laisser derrière moi cette cité ayant pourtant su me protéger une fois de plus quand la rigueur de l'hiver est venue me congeler le cerveau et abimer en moi les derniers espoirs de revoir un jour une autre saison revenir. Certes, je compte y revenir rapidement, pour tenir la promesse que j'ai faite à Elina de l'épouser au printemps venu, mais Elrohir et moi avons une autre mission à accomplir avant.
Cela fait donc plusieurs jours déjà que nous galopons en direction de la Forêt Noire afin de mettre Thranduil au courant du sort de l'anneau de notre père, retrouvé sain et sauf après l'inquiétude qu'il nous a provoqué.
Déjà l'ombre de l'orée des arbres se profile à l'horizon, et après un signe à mon frère, je fais accélérer davantage encore Aranwë dans son allure. Autant profiter de la dernière ligne de galop avant que le chemin tortueux dessiné entre les arbres ne nous oblige à prendre allure plus réduite.

La plaine s'étend sans limites autres que les arbres de la forêt dans l'horizon face à nous, nous offrant une vue parfaitement dégagée sur ce qui nous entour. Rien de tel pour s'échapper un instant de la menace que sont les orcs, parmi lesquels les deux fils d'Elrond doivent avoir une sacrée prime sur leur tête au vu du nombre des leurs que nous mettons en pièces chaque année. La galopade finale se termine en course où, si Aranwë montre une fois de plus qu'il n'a pas volé le titre de cheval le plus rapide de la cité, la monture de mon frère ne démérite pas non plus, pouvant compter sur sa jeunesse.

Notre galop acharné a tôt fait de nous entrainer à l'ombre des arbres, où nous ralentissons nos montures pour les faire entrer l'une après l'autre sous le couvert des arbres de la forêt. Là, nous reprenons un trot rapide rythmé par les montées et descentes du chemin, l'esprit occupé à observer les arbres au dessus de nos têtes, recherchant n'importe quel indice indiquant la présence d'un nid d'araignées au dessus de nos têtes. Après tout, nos chevaux connaissent leur chemin, ce qui nous retire la préoccupation de risquer de quitter le sentier et nous perdre pour de bon.

Plusieurs heures durant nous chevauchons ainsi jusqu'à ce que la nuit tombant nous force à nous arrêter, les chevaux ayant besoin de repos. De plus, aucun de nous ne tient à ce que l'un de nos chevaux se cassent une jambe dans l'un des pièges de cette forêt. Nous profitons donc d'une clairière que nous connaissons bien pour faire une halte, nous restaurer et nous reposer quelques peu. Le premier tour de garde revient à Elrohir pendant que je me roule dans ma cape pour me réchauffer, comme nous avons préféré éviter de signaler notre présence par un feu, collé contre le dos de Aranwë, couché en vache à coté de moi.

C'est un peu plus d'une heure après le début de mon propre tour de garde que la lumière de la Lune se reflétant au sol attira mon attention, et j'hésite un instant avant de décider de laisser mon frère dormir et aller voir par moi-même ce qu'il en retourne. Là, dans un trou, sans que je ne l'explique, un lot de fioles que je décide de remiser dans la poche intérieure de ma cape pour plus tard. Elinà saura mieux que moi me dire ce qu'il y a dedans.

Ma découverte rangée, je reviens sur mes pas pour reprendre ma garde, retournant à la fourche d'arbre sur laquelle j'étais assis avant de bouger. Je reste là sans bouger plus que nécessaire pour que mon regard balaye les environs autour de moi, jusqu'à finir par réveiller mon frère quand je sens que le sommeil me prend. A vrai dire, j'ai l'impression qu'à peine couché déjà réveillé, surtout avec la migraine qui me vrille les tempes. Et ne me parlez pas d'entendre quoi que ce soit, j'ai des acouphènes au volume maximum dans les oreilles... J'aurai du rester couché une semaine de plus moi. Je finis tout de même par remonter sur mon cheval et suivre mon frère, et, à peine le jour commençant à poindre à l'est, nous sommes déjà de nouveau en route pour le royaume sylvestre du roi Thranduil.
Au final, le voyage se sera vu faire quasiment sans embûches, contrairement à ce que je pensais après le temps pendant lequel la chasse est sortie de mon emploi du temps. Le pire là-dedans, c'est surtout de ne rien entendre ... j'vais espérer que ça va passer vite, parce que j'ai beau ne pas être du genre bavard, et Elrohir non pus, d'ailleurs, cela ne va être qu'à moitié pratique de me trouver en présence des nôtres sans que je n'entende quoi que ce soit ... et cette maudite migraine... si il n'y avait que moi, je dormirai sur l'encolure de mon cheval!