La première chose qu’il est important de souligner, c’est qu’un esprit libre à beau être attaché à sa terre natale, elle n’en reste pas moins le dernier lieu où il voudrait se rendre. C’est le cas de Skÿaldi, qui vit le jour dans les Collines de Fer. A cette époque là, beaucoup de refugier de la Montagne Solitaire investissaient les lieux, mais elle, elle faisait bel et bien partit de la cours de Dáin dont son père à toujours été le plus fideles partisans. C’était un nain fier, fort, fidele mais particulièrement avare, très attaché à ses racines… cela, il ne parvint jamais à le transmettre à son unique fille. Dès son plus jeune âge, Skÿaldi se montra rétive face aux enseignements nains. Non pas qu’elle était différente des autres, au contraire elle n’avait rien d’exceptionnelle, Skÿaldi avait simplement un caractère plus doux et désintéressé, des avis prononcés, et très divergeant. Malgré tout, elle aimait sa famille, son peuple… pourtant, elle ne parvenait pas, en grandissant, à se fondre dans cette société là. Ils aimaient la montagne et l’or, elle ne vibrait que sous les arbres et préférait donner qu’entasser. C’est donc sans surprise qu’à un âge tolérable, elle parvint à s’émanciper. Tâche difficile, d’avantage dut à l’amour de son père que par coutume naine. Il laissa malgré tout sa fille mener son existence comme elle l’entendait, conscient qu’elle dépérissait sous la montagne même si il en éprouvait de la honte.
Une fois partie, jamais Skÿaldi ne revint aux Collines de Fer. La vie était pour elle une découverte permanente, ce qu’elle avait attendu jusque là. Elle avait à peine 26 ans alors, et elle n’avait pas même une notion de ce qui l’attendait. Certes, elle avait tout de même beaucoup apprit des guerriers nains qu’elle avait côtoyé, mais elle ne connaissait que le théorique… la réalité était bien différente, bien plus dangereuse. Mais voila, elle était libre, vivante, et même devant les obstacles qu’elle surmontait, Skÿaldi y trouvait une forme d’assurance et apprenait vite. C’était un esprit vif, ouvert et qui possédait une soif de découverte sans faille, pas étonnant alors, de la savoir sans cesse sur les chemins petits ou grands à la recherche des peuples dont elle avait jusqu’alors, simplement entendu parler. Sans conteste, c’était une curiosité de la nature, mais tous ceux qu’elle rencontra la respectèrent pour son audace et sa volonté. Les années qui suivirent Skÿaldi les qualifieraient sans peine de « parfaites ». Rien de bien palpitant à vrai dire, puisqu’elle n’était ni guerrière ni chasseuse de trésor ! C’était simplement un petit bout de caractère qui parcourait au fil des ans territoires et contrées, se régalaient de ses rencontres avec des peuples de légende et apprenait chaque jour de nouvelle chose.
En réalité, elle se voyait passionnée de médecine. C’est d’abord un apothicaire des Hommes qui lui fit découvrir les secrets des plantes en Rohan. Et de voyage en voyage, elle se voyait confier de nouveaux secrets, appliquait des techniques différentes et parfois même tout à fait burlesque ! A force de pratique et de connaissance, Skÿaldi devenait détentrice d’un savoir immense et achevé.
Allant de Cités en campagnes, suivant parfois des groupes de compagnons ou même des vendeurs itinérants, Skÿaldi ne mit pas bien longtemps avant de se forger une certaines réputations de guérisseuse, notamment dans certaine région où on la surnomme 'la rebouteuse'. Et c'est souvent avec générosité qu'elle exerce, c'est pourquoi beaucoup l'accueil à bras ouverts. Quoi qu'il en soit, facile pour elle de réparer les brisures des guerriers, les blessures plus gravent, de soigner les gros rhums ou les petits bobo de la vie quotidienne... Au final, si elle allait sans but précis, elle vivotait sur les routes et profitait simplement de la vie qui lui avait été donné. Mais une vie comme ça, même si elle la rendait heureuse manquait d'amitié vraie. Certes, Skÿaldi s'en était fait, des gens bons, sur qui compter mais elle s'en séparait toujours un moment où l'autre. La liberté qu'elle avait acquis en quittant son peuple la contraignait à une certaine solitude. Elle l'assumait, mais parfois, c'était difficile. Jusqu'au jour où son chemin croisa le chemin d'une Hobbit bien particulière : Poppy Du Bois. Elle aussi, semblait ne pas avoir d'attache, c'était une chasseuse et sans la méfiance qui l'animait, Skÿaldi aurait très vite été proche d'elle. Pourtant, elle restait une très bonne compagnie, et vite, une amie indispensable. Pendant quelques temps, les deux p'tites bonnes femmes voyagèrent ensemble, un duo plein de bonne humeur, de rire et de jovialité. Mais voila, une attaque de Troll, une panique commune et une course dans deux directions différentes pour échapper à la broche et les deux compagnes s'étaient perdu. Skÿaldi avait reprit son chemin seule, incapable de retrouver sa trace, animé par une lassitude qu'elle n'avait jusque là jamais ressentit. A vrai dire, les attachent lui manquait tout de même. Elle ne rêvait pas de stabilité, mais de continuité. Elle en vint à se demander si s'établir un peu quelques parts n'étaient pas une bonne idée... mais elle en fut incapable.
Depuis ce temps, Skÿaldi continue son petit bonhomme de chemin au grès des rencontres, dispensant des soins à tour de bras, butinant la vie avec autant d’aplombs mais se demandant toujours comment combler son manque d'attache... Mais les temps changent, des rumeurs se dispersent et les curiosités s'attisent. Les jalousies aussi... même si elle n'y est pas sensible, la terre du milieu semble sur le point de subir quelques rebondissements, et si Skÿaldi aime quelque chose autant que sa liberté, c'est bien les rebondissements !