Diarmaid Delwyn # I don't need your past. One bright moment is all I ask

« - Quand je serais grand je serais un dresseur de dragon !
- pfff, arête de dire des âneries ce n'est pas possible ca ptit frère.
- Alors je serais un magicien riche et puissant !
- Tu le fais exprès ou quoi ? Tu ne pourras jamais être tout ça ! C'est Père qui décidera... »

Comme j’enviais ton insouciance mon frère…
Nos vies étaient d’ores et déjà toutes tracées par notre Père. Ce général des armées, autoritaire et toujours à nous parler de notre noblesse. Violent, mais toujours « juste » à l’entendre.Mais nous étions ensemble, unis. Aujourd’hui je t’ai perdu de vue. Qu’es-tu devenu ?
Je me souviens encore de nos jeux sur les toits de la ville. Il y a eu quelques mauvais coups mais nous étions plutôt doués quand il s’agissait de ne pas se faire prendre. Je me souviens d’une ou deux mauvaises chutes qui nous ont valu de belles réprimandes de notre père et des habitants dérangés évidemment. Heureusement, j’étais beau parleur, peut-être un peu trop, et les habitants se laissaient prendre au jeu plus vite qu’ils n’y pensaient. Évidemment, père ne se laissait pas avoir lui. Mina se prêtait souvent à nos jeux. J’ai même appris plus tard qu’elle ne peinait nullement à nous suivre comme nous le pensions. Puis nous avons grandi. Nous rêvions de devenir de grands chevaliers et nous entrainions constamment avec nos petites épées en bois. Évidemment, comme j’étais plus vieux que toi, je te dominais aisément.
Puis tu as disparu…

Notre père n’a jamais voulu m’avouer où tu étais parti, bien que j’aie fini par me faire une petite idée de ce que tu étais devenu. J’ai moi-même continué à m’entrainer, bien que sans toi ce ne soit plus vraiment pareil. Je ne t’ai revu qu’à mes 21 ans, le jour de mon mariage .Mon amour pour Mina, fort heureusement noble, étant connu de tous, j’ai eu la chance de pouvoir l’épouser par choix, non par la force, comme il était prévu pour toi… Le simple fait de t’apercevoir m’a fait comprendre que mes craintes étaient fondées : ton physique, ton attitude, et ton regard avaient changé. Etant donné que je n’avais pas le droit de connaître ta destination lors de ton départ, j’ai tout de suite compris. Tu étais devenu un Homme de l’Ombre. Peu enthousiaste à cette nouvelle, j’ai cependant passée une des meilleures soirées de ma vie. Je crois savoir que la tienne n’a pas été mauvaise non plus, vu la belle inconnue que tu ramenais dans ton lit ce soir-là. Et dire que le lendemain, à un Banquet notre Père a annoncé tes fiançailles…

Moi, je n’ai pas vraiment eu le choix. Moi, Diarmaid Delwyn, fils du Général, j’ai dû devenir un soldat.
Et on peut le dire, je faisais déjà partie des meilleurs, en partie grâce à notre entrainement je dois l’avouer, un ancien Maître d’Arme me prit sous son aile. Il devint très vite un mentor d’exception, et mon ami. Évidemment, mes talents à l’épée ne sont pas restés inaperçus et je me suis retrouvé officier en un rien de temps, sans aucun doute pistonné par notre père. Les complots de ce dernier ont failli nous coûter notre liberté à tous les deux.
Mon rang d’officier m’a permis de commander une petite troupe de valeureux soldats, que j’ai traité en amis, avec lesquels j’ai mené des missions qui pouvaient etre des plus ennuyantes comme des plus dangereuses.
J’ai réussi à me distinguer lors de raids et d’escarmouches contre les orcs et autres créatures du Mordor, plus ou moins grosses et répugnantes, ce qui m’a permis d’obtenir le rang de Capitaine du Gondor assez vite. Mes « talents » pour la rhétorique m’ont valu un titre d’Ambassadeur auprès du peuple du Rohan, ces cavaliers hors paires et, je dois l’admettre, fort sympathiques à certains égards. C’est chez eux que j’ai eu la chance d’améliorer mes compétences de cavaliers, mais n’ayant jamais été un grand cavalier, je suis quand même resté plutôt novice dans ce domaine.
Tout n’a pas été joyeux malheureusement.
J’ignorais alors que mon rang cachait une mission plus sombre.Mission qui a plutôt mal tourné je dois l’avouer. Un assassinat politique, contre une de mes connaissances à Edoras, que je n’ai pu me résoudre à achever, et le Capitaine du Gondor, « Ambassadeur » auprès du Rohan, devient un ennemi du Royaume. Trahi par mon pays, j’ai évidemment été accusé de toute l’organisation de cette « mission », sans la moindre implication du gouvernement. Je savais à quoi je m’exposais, et Mina a été protégée par les quelques amis qui me restaient à Minas Tirith.

Ah, ma Mina. Te souviens-tu d’elle mon frère ? Une beauté inégalable.
Un jour peut-être pourrai-je la revoir, du moins je l’espère.
S’en est suivie une traque à travers des contrées que j’avais traversé maintes fois lors des missions effectuées avec mes hommes. Evidemment, j’ai difficilement eu la possibilité d’admirer le paysage, poursuivi par des Rohirimes et des Soldats du Gondor, je maintenais mon avance sur eux à l’aide de pièges quelque peu médiocres, faits avec les moyens que j’avais. J’ai réussi à me cacher au bout d’un décan, où, épuisé, je décidai de profiter des quelques jours d’avance que j’avais acquis sur eux pour leur tendre une embuscade et me reposer. J’ai dû alors commettre un acte que je regretterai toute ma vie. Etant pleinement reposé et préparé, je ne leur ai laissé aucune chance de réussite.
J’ai par la suite été forcé de me cacher pendant plusieurs mois, dans le village le plus accueillant que j’aie jamais rencontré. Autant de bonté dans une si petite bourgade me réchauffait le cœur, et je décidais d’y passer plus de temps que nécessaire pour les aider à se remettre des précédents raids de quelques trolls qui passaient par là, trolls dont nous avions débarrassé la région à la suite de plusieurs escarmouches auxquelles j’ai participées. J’ai ensuite pu sortir de l’ombre et recommencer une nouvelle vie, même si j’aurais aimé rester avec ma femme à Minas Tirith.

Aujourd’hui, je gagne ma vie comme je peux en tant que mercenaire. Je combats pour certains, je retrouve simplement des objets, ou je règle des conflits, cachant évidemment mon nom, connu de beaucoup de gens dans les royaumes des Hommes, et même au-delà. J’essaie d’éviter le contact avec la noblesse d’Edoras ou de Minas Tirith évidemment, car les ayant tous deux côtoyés un certain temps, je me retrouverais en fâcheuse position si l’un d’eux me reconnaissait. Je suis malheureusement trop souvent obligé d’aller a l’encontre de mes principes, mais j’essaie du mieux que je peux de garder le peu d’honneur qu’il me reste.

Où me conduira cette nouvelle vie ? Je n’en sais rien. Mais je suis sûr que je reverrai ma femme et ma cité. Et qui sait, peut-être te croiserai-je un jour dans les vastes contrées de ce monde.