Tu n'en portais pas le titre, mais aux yeux de ton père tu étais une Princesse, sa princesse. Ton père était bien heureux et il était aussi un bon seigneur, personne ne se plaignait de ce qu'il était ou des décisions qu'il prenait. Il avait eu plusieurs enfants, plusieurs fils qui faisaient sa fierté et plusieurs filles dont il pouvait être fier aussi puisqu'elles étaient toutes jolies et intelligentes, mais parmi toutes ses filles, tu étais sa préférée. Tu lui ressemblais fortement à vrai dire et c'est sûrement pour cela qu'il t'aimait autant. Tu étais une enfant qui rêvait éveillée, on te laissait souvent tranquille parce que personne ne voulait te déranger dans tes activités. Tu avais une préceptrice qui t'apprenait le chant, la danse, la musique et la couture, tout ce qu'une jeune fille du monde devait connaître, mais tu assistais aussi aux cours de tes frères et apprenait la stratégie, la technique et l'équitation. Tu aimais beaucoup cela, tu excellais même dans la pratique. Ta monture était en parfait accord avec toi, ou était-ce l'inverse ? Nul ne saurait le dire. En grandissant, tu n'as pas changé. Tu continuais à chevaucher, partant seule cette fois, sur les plaines du Rohan, le Royaume où tu étais née. Lorsque tu n'étais pas sur un cheval, ta mère t'emmenait à la cour où tu brillais par ta beauté et ta perspicacité. Beaucoup d'hommes te faisaient la cour, mais personne n'était digne de toi aux yeux de ton père, il avait déjà une idée en tête concernant ton futur époux. Tu avais treize ans et tu rêvais de mariage d'amour, comme celui de tes parents qui avaient eu cette chance incroyable.
Un jour, ton père était venu te voir dans tes appartements, cela arrivait peu souvent, surtout au petit matin. Mais il s'était avéré qu'un corbeau était arrivé dans la nuit et que ton père n'avait pu lire le message qu'une fois réveillé. Il t'avait pris dans ses bras et t'avait annoncé que tu allais te marier. Tu n'en revenais pas. Tu avais un peu peur bien sûre, mais tu avais toujours voulus te marier, alors tu prenais la nouvelle avec joie. Tu avais posé des tonnes de questions à ton père, qui était-il ? D'où venait-il ? Quel âge avait-il ? Celui-ci avait répondu avec enthousiaste. Aodhan du Gondor, fils d'un ancien Garde de la Citadelle. Tu imaginais déjà ton futur époux, tu l'imaginais blond, puis roux et enfin brun, grand, petit... Ton père t'avait informé que tu le rencontrerai bientôt, puisqu'un banquet en l'honneur du mariage de son frère avait été organisé à Minas Tirith. Tu rencontra ton futur époux sans vraiment savoir qui il était. Vous aviez dansé, rigolé, parlé. Tu l'appréciais beaucoup et lorsque tu as appris qu'il était Aodhan, ton coeur a sauté de joie. Mais lorsque tu l'as vu partir, tu n'as pas compris. Plus de nouvelles. Tu avais dix-huit ans et ton fiancé était parti avant même que vous ne soyez marié. Pendant deux ans tu as attendu qu'il réapparaisse, sans succès.
Les yeux dans le vague, tu te remémorais ces souvenirs, tu avais vingt-huit ans aujourd'hui et tu était ambassadrice du Rohan, une place d'honneur qui t'avait été donné par le Roi, tu n'avais pas pu refuser, tu n'avais pas voulus refuser. Tu parcourais les royaumes sur un cheval, accompagné d'une garde personnelle et tu avais appris à te battre pour ne pas dépendre complètement de ces hommes qui te suivaient maintenant partout. Pourquoi refuser une telle place ? Elle signifiait tant à tes yeux et aux yeux de ta famille. Tu étais assez intelligente pour tenir une conversation sur la politique et la stratégie, mais tu pouvais aussi montrer les us et coutumes du Rohan aux autres peuples. « Lady Cerseìd ? » Tu sortais de tes pensées et souriais à ton ami. « Nous sommes arrivés à Minas Tirith » Cela faisait longtemps que tu n'étais pas retourné dans cette cité et tu y revenais une boule au ventre. Tu ne pouvais t'empêcher de penser à cet homme auquel tu avais été fiancé et qui s'était enfui, en général, c'était les femmes qui s'enfuyaient, pas cette fois. Tu pensais à ce qui avait été dit lorsque tu avais voulus épouser un autre. Les fiançailles n'avaient jamais été rompus, tu étais donc lié à cet homme pour toujours...