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La musique adoucit les moeurs, et les oreilles avec. | PV Bofur.

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Mar 26 Fév - 20:20






Freya & Bofur
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Quoi de mieux que la forêt pour partir en solitaire siffler avec les oiseaux ? Des fois, Freya était fatiguée des hommes et de leurs défauts. De leur ton hautain, de leur irrespect envers sa race. Alors la naine partait un jour, parfois plus, loin de leurs villes et allait se ressourcer tranquillement dans des endroits verts. Bon, ça faisait elfe dit comme ça, mais elle ne mangeait pas de salades ni ne faisait amis avec Bambi. Elle sifflait, s'amusait à courser des biches, à tuer quelques orcs de passage. Des passes temps de nains, quoi. Tranquille. Elle marchait donc à travers les arbres jusqu'à son endroit préféré : une grande chute d'eau en plein soleil, où les reflets or et verts semblaient prêtes à prendre vie. L'endroit était superbe - malgré le trop plein de verdure - et la naine aimait s'asseoir sur les rochers moussus pour chanter.

Elle avait prit avec elle de quoi manger, dormir à la belle étoile, et surtout de quoi jour. Ses instruments en os ne la quittaient jamais, trop précieux, armes bien plus mortelles parfois que la hache la plus acérée. Mais elle avait prit aussi une lyre, une harpe, des flûtes de bois. Elle les avait emprunté à un autre barde et comptait les essayer en cette jolie journée. Installée sur une fourrure blanche en plein soleil, elle sortit la harpe de bois et essaya quelques accords. Un, deux, un deux, est-ce que vous voulez du rock fort ? Ahem. Les cordes étaient agréables au toucher, mais mal accordées, alors la naine régla quelques longueurs, détendant ou retendant ici et là une corde. Elle réussit enfin à trouver les sons qu'elle cherchait ; glissant avec précaution le bout de ses doigts sur les cordes en boyaux de caribou - dommage pour toi, Thranduil - elle se mit à chanter.

Sa voix s'élevait au début comme un chant d'oiseau, doux, calme, légèrement aigüe. Puis, au son des notes, elle changea pour se transformer en une tapisserie de mélodies et de son divers, de paroles et de rythmes sans chant, c'était une musique à la fois douce et tranquille, qui contenait pourtant un fond de guerre, de peur ; on sentait l'âme d'une histoire derrière cette mélodie, qui évoquait tout à la fois un paysage, une lande verdoyante, et des guerriers valeureux. C'était la mélodie qu'elle avait écrite en l'honneur de son roi et de ses batailles. Elle se tut enfin, laissant mourir les dernières notes ; maintenant qu'elle voyait ce que donnait sur le son d'une harpe sa chanson, elle comptait essayer autre chose.

Elle délaissa ses instruments, et se concentra sur sa voix. Elle ferma les yeux, se laissa happer par le bruit de l'eau, les mouvements des arbres grâce au vent. Alors elle se mit à chanter. Cette mélodie était totalement différente de la première, et pourtant, c'était comme si elles étaient liées. Tout d'abord chant sans parole, rythme de gorge très bas, elle grandit, se développa, et la naine se mit à improviser des paroles. Cela ne rimait pas, car elle travaillait encore dessus ; cela parlait de solitude, d'abandon. Elle se tut encore, réalisant que le chant à la base joli et optimiste s'était mué en un écho de ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Soupir. Elle se passa la langue sur les lèvres, pensive. Y avait-il donc autant d'elle dans ses chansons ? Se mettait-elle corps et âme dans ses rythmes pour que cela soit aussi flagrant pour elle-même ? Elle sourit, puis siffla ; elle imitait si bien les oiseaux que l'un d'eux, curieux, s'approcha d'elle et lui répondit. Elle se mit donc à discuter avec l'animal sans rien comprendre, se contentant de siffler en retour.



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Mer 27 Fév - 19:33


“La musique adoucit les moeurs...”
Bofur & Freya


N’importe qui vous l’aurait dit, les nains savaient festoyer comme personne. Bons vivants par nature, ils aimaient avoir de la compagnie et passaient en réalité très peu de temps seuls. Leur famille étaient souvent importantes, aussi bien en termes de nombre que de l’attachement qu’ils se portaient entre eux, et s’ils étaient souvent méfiants (voire défiants) face aux autres races, ils étaient entre eux d’une solidarité que peu d’autres créatures en Terre du Milieu pouvaient revendiquer. Bofur ne faisait pas exception à la règle. Il aurait tout fait pour son frère Bombur, en dépit des quolibets qu’il lui lançait régulièrement, et il pouvait en dire autant de son cousin, Bifur, de Thorin, qui était le seul nain qu’il acceptait comme son roi, ou encore des neveux de ce dernier, Fili et Kili, qu’il surveillait d’un regard bienveillant. En somme, comme tout bon nain, il aimait ses pairs, et que ce soit dans les mines, sur un champ de bataille, ou autour d’une table, il était toujours bien entouré et ne s’en plaignait pas. Seulement, contrairement aux autres nains, Bofur était doté d’une nature quelque peu solitaire et ressentait parfois le besoin de s’éloigner et de s’isoler. Jamais très longtemps, jamais trop loin. Mais une fois de temps en temps, il s’esquivait et quittait la montagne pour se rendre dans la forêt qui s’étendait à ses pieds, longeant l’Eriador sur plusieurs kilomètres, où il se promenait, jouait un peu de musique, sculptait du bois pendant quelques heures avant de revenir travailler et festoyer parmi les siens comme si de rien n’était.

Ce jour-là était une bonne journée pour une petite escapade. Il faisait bon, et ayant bien travaillé dans les mines toute la semaine, il avait autant besoin de profiter un peu de la lumière du jour que le droit de s’octroyer cette liberté. Il était parti de bon matin, peu après l’aube, alors que l’herbe était encore humide de la rosée tombée pendant la nuit, et que le ciel se teintait paresseusement de couleurs chaudes sous les rayons d’un soleil levant. En tant que nain, il connaissait la Montagne comme sa poche, ses passages et ses raccourcis, ses détours et ses culs-de-sac, et rejoindre la forêt ne lui prit pas plus de quelques heures.
Les nains préféraient généralement les parois rocheuses des montagnes aux collines verdoyantes des bois qu’ils laissaient volontiers aux elfes et aux semi-hommes. Mais les Montagnes Bleues n’avaient pas la splendeur de l’Erebor ni de la Moria des temps anciens et la musique des pioches et des haches n’était pas celle du chant des oiseaux et des cours d’eau. Car oui, c’était bien son amour pour la musique qui poussait Bofur à quitter la montagne pour se rendre dans la vieille et majestueuse forêt à ses pieds. Il ne manquait jamais d’emmener avec lui sa clarinette pour jouer dans les bois, et il lui semblait parfois que la forêt tendait l’oreille, ou chantait en cœur avec lui.

Mais le chant qui lui parvint aux oreilles alors qu’il pénétrait dans la forêt, le soleil désormais haut dans le ciel, n’était pas celui des oiseaux, ni du vent dans les branches, ni même des cours d’eau dans les rivières ; c’était celui d’une jeune femme qu’il n’avait jamais entendue. Bofur s’immobilisa pendant de longues minutes pour l’écouter, charmé autant qu’intrigué, avant de reprendre sa marche, guidé par la voix. La mélodie changea, et l’air aussi, mais les paroles gardaient un sens mélancolique, presque triste, qui avait pour don d’adoucir le cœur du nain. Le chant finit par mourir et se transforma en sifflement, de plus en plus distinct à mesure que Bofur approchait de sa source, et il put entendre un oiseau y répondre avec enthousiasme. Peu après avoir traversé une petite clairière, il finit par déboucher sur une cascade où il aimait parfois se rafraîchir, et à ses côtés, assise sur un rocher, se trouvait, non pas une humaine, ni une elfe comme il s’y était hélas attendu, mais une naine. Une jolie naine, une naine qu’il n’avait jamais vue, et ne pouvait conséquemment pas venir des Montagnes Bleues.

Conscient que son arrivée inopportune pouvait être mal perçue (il ne tenait pas à être accusé de mauvaises intentions) et sans plus l’observer à la dérobée, il se racla la gorge pour lui faire savoir qu’elle n’était plus seule, et fit un pas en avant.

« Pardonnez mon interruption, gente dame, je ne voulais pas vous déranger, mais c’est la première fois que je rencontre quelqu’un en ces lieux, et votre charmante voix m’a guidée jusqu’à vous. Je ne crois hélas pas avoir jamais eu l’honneur de vous rencontrer... »

Il ponctua sa petite tirade d’un sourire pour faire bonne impression, conservant une distance respectueuse vis-à-vis de la naine pour lui faire preuve de sa bonne foi et ajouta :

« …je me serais souvenu d’une pareille voix, croyez-moi. »
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Mer 27 Fév - 19:52






Freya & Bofur
© Never-Utopia




Freya aimait cette sensation que la forêt vivait autour d'elle. La sensation de la vie qui grouillait, les animaux, les plantes, tout cela était non seulement rassurant, mais aussi source d'inspiration. La naine cessa de siffler, l'oiseau à ses côtés pencha la tête puis s'envola alors qu'un raclement de gorge se faisait entendre. Freya tourna la tête, la main négligemment posée sur un instrument d'os, de la taille et de la forme d'un coeur, aux parois trouées. L'inconnu avait intérêt à ne pas en vouloir à sa vie, ou il le regretterait aussitôt. Mais à sa grande surprise, c'était un nain aux allures bon enfant qui se tenait près d'elle, avec une drôle de coiffure, certes, mais son air affable et son sourire plurent à la naine. Il était poli, et semblait tout à fait amical, ce qui détendit la naine. Elle garda néanmoins ses instruments près d'elle, plus discrets et tout aussi mortels qu'une hache ou un marteau de guerre.

« Vous ne me dérangez pas. »

Freya eut un sourire et eut un geste amical, invitant le nouveau venu à s'asseoir sur le rocher près d'elle, sur la douce fourrure blanche. La naine lui fit de la place ; autour d'eux la cascade faisait jaillir une brume humide qui rafraîchissait l'air chaud de l'après-midi. Les oiseaux voletaient dans ce coin de verdure, petit paradis. La naine inspira puis se présenta.

« Je m'appelle Freya, et vous ? »

Elle hésita, puis continua ; elle n'avait jusque là jamais rencontré d'autres nains que ceux d'Erebor, et même si sa mémoire pouvait lui faire défaut, elle n'avait jamais connu un tel nain. De plus, ils semblaient avoir à peu près le même âge, même si c'était difficile à établir.

« Ma voix est mon outils , en tant que Barde d'Erebor. »

Cette simple phrase fit pétiller ses yeux de joie, mais aussi d'une tristesse voilée. Elle avait parlé au présent. Oui, elle restait la barde d'Erebor, même si la cité était tombée ; elle restait le sujet du roi Thorin, elle le resterait toute sa vie, aussi courte fût-elle. Elle aurait donné sa vie pour lui. Freya secoua la tête, réalisant qu'encore une fois, ses pensées se concentraient sur son roi d'une façon bien trop familière. Elle devait arrêter de songer à cela ; c'était vulgaire. Elle se détourna un instant, pour calmer les rougeurs de ses joues, puis se retourna vers le nain près d'elle. Il n'était pas de chez elle, d'où alors ? Freya réalisa qu'en tant que barde, elle avait non seulement un don mais un devoir ; elle était sensée être celle qui chante l'histoire, qui conte les faits, et qui apprenaient aux gens ce qui se passait. Hors, depuis peu, elle était loin de faire ce genre de choses.

Elle réalisa aussi que l'inconnu avait été attiré par sa voix. Elle comprit assez rapidement qu'il aimait la musique - du moins sa voix - et cela suffit à retirer toute méfiance de sa part. Il avait l'air amical, sympathique, et Freya, en bonne curieuse, avait hâte d'en savoir plus sur lui.


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Jeu 7 Mar - 14:33


“La musique adoucit les moeurs...”
Bofur & Freya


Lorsqu’il fut entendu qu’aucun des deux ne se jetterait à la gorge de l’autre pour y passer le fil d’une lame, Bofur se détendit légèrement et s’autorisa un sourire sincère. Si comme tous les nains, il savait se servir d’une hache, il était plus habile à la pioche et préférait tailler les minerais ou sculpter le bois, et malgré son tempérament provocateur, il n’était pas très friand de bagarres. Il avait accepté de rejoindre la quête de Thorin, pour l’or (et la bière) et par fidélité au roi sous la montagne, nullement pour Erebor elle-même, car comme la plupart des nains, malgré ses quelques escapades, il restait casanier et n’aimait guère s’aventurer dans les terres dans l’idée d’affronter un dragon afin de récupérer ce qui ne lui avait jamais, quant à lui, appartenu.
Ce que certains auraient définis par de la lâcheté, Bofur aurait suppléé par sagesse. Il n’était pas idiot et surtout, il était lucide ; il n’était pas le meilleur des guerriers ni le plus vaillant des nains, et il n’aurait pas donné cher de sa peau dans une vraie bataille. En somme, il évitait toute confrontation inutile. Du moins, physiquement. Verbalement, c’était autre chose, cela allait sans dire, et il ne comptait plus le nombre de fois où il devait sa vie à Dwalin ou à l’ombre de Thorin (nul n’ignorait qu’il faisait partie de sa garde d’honneur, et le respect que les nains avaient pour lui avait certainement retenu leur main plus d’une fois). Pour autant, il n’était pas de ceux qui se cacheraient derrière le roi devant la menace : il était prêt à mourir pour lui. Il ne le ferait certes pas de gaieté de cœur, mais il n’aurait pas besoin d’y repenser à deux fois.

La naine se décala légèrement pour lui faire de la place après l’avoir invité à la rejoindre et Bofur s’avança vers la place désignée à ses côtés, sur la fourrure blanche étendue qui recevait de temps en temps des gouttelettes provenant de la chute d’eau à proximité. C’était dans des moments comme ça que Bofur pouvait entrevoir ce qui plaisait tant aux elfes dans la nature, l’attrait qu’ils trouvaient aux forêts et aux rivières qu’ils ne voyaient pas dans les mines et les cavernes chères aux nains.

« Bofur, pour vous servir », répondit-il en s’inclinant, à présent tout près de la naine, après que cette dernière se soit présentée.

Il prit place sur le rocher, appréciant la douceur de la fourrure qui était appréciable après cette demi-journée de marche et cette intense semaine dans les mines.

Il restait néanmoins surpris par la présence de la naine dans cette forêt : il était certain de ne l’avoir jamais vue et avait une bonne mémoire des visages (surtout d’un si joli visage !), et plus encore, des voix. Elle ne venait pas des Montagnes Bleues et sa présence dans la forêt l’intriguait ; il n’y avait à proximité qu’un village humain, et après, des kilomètres de pleines désertes jusqu’à Bree, et un peu plus loin encore, la Comté, qui devait apparemment être leur première destination dans cette quête qui se préparait, bien que le nain en ignorât encore la raison. Quelque chose devait les y attendre.
D’une façon ou d’une autre, elle avait encore moins sa place ici que lui-même, et ce n’était pas peu dire.
Elle lui expliqua alors qu’elle était barde, et le visage perplexe de Bofur fut encore plus marqué par la surprise lorsqu’elle mentionna Erebor.

« Erebor, dites-vous ? Vous êtes donc une naine en exil, mais je ne crois pas vous avoir jamais vu parmi les gens de Durin, là-haut, dans les Montagnes Bleues », dit-il indiquant du doigt la montagne qui les surplombait. « Thorin serait pourtant ravi de savoir qu’il existe d’autres nains d’Erebor dans l’Eriador. Où sont les vôtres ? »

Il était peut-être curieux, mais il ne pouvait s’en empêcher, et à présent qu’il était établi qu’ils avaient en quelque sorte quelque chose en commun (outre leur amour visible de la musique), il se disait qu’elle ne pourrait pas considérer sa curiosité d’un mauvais œil : il était après tout normal qu’il désire en savoir plus. La reconquête d’Erebor n’attendrait plus bien longtemps, et tout ce qu’il pouvait apprendre sur ce royaume, de gens l’ayant fréquenté de près ou de loin, l’intéressait. Il voulait au moins s’assurer que s’il devait risquer sa vie, ce serait pour une juste cause.
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Jeu 7 Mar - 14:51






Freya & Bofur
© Never-Utopia




Le nain face à elle était un parfait étranger, mais cela ne la dérangeait pas. En tant que barde & conteuse, elle avait vu bien des visages étrangers. De l'homme à l'elfe en passant par diverses races qui avaient des points communs avec celles des hommes, des nains ou des elfes. La barde savait que beaucoup de races que certains considéraient comme inférieures n'étaient en réalité pas plus barbares que d'autres. Elle avait joué et chanté pour des enfants au physique si étrange qu'ils auraient été traité de monstres. Elle avait appris que l'extérieur ne comptait pas tant que cela, et que, mine de rien, l'amour de la musique pouvait attendrir les gens, les rapprocher d'une manière que la guerre ou l'amour ne pouvait pas.

Le nain s'assit à côté d'elle & se présenta sous le nom de Bofur ; Freya rangea ce prénom et les informations physiques dans un coin de sa tête. Elle avait une excellente mémoire - bien obligée quand on était barde. Elle observait de ses yeux marrons son nouvel ami, assise en tailleur, l'eau dans son dos formant une brume humide, qui rafraîchissait l'air et faisait onduler ses cheveux. Elle garda le silence après avoir appliqué son état. Oui, elle était une naine d'Erebor, et oui, elle restait une barde de cet endroit. Rien au monde ne lui ferait oublier d'où elle venait.

Les paroles du nain se noyèrent dans le nom qu'il prononça. Thorin. Freya rougit soudain et détourna le regard. Elle toussota, et fit semblant de réfléchir à une réponse. Il était le roi des nains d'Erebor ; il allait mener une quête pour reconquérir son foyer. Il était normal qu'elle entende son nom et que d'autres nains fassent allusion à lui. Mais, depuis leur rencontre dans les monts brumeux, elle ne pouvait entendre son nom sans rougir. Il lui avait donné une mission précise, retrouver son peuple et lui rappeler Erebor, les convaincre de la suivre pour garder leur cité. Elle s'y était attelée, et avait déjà quelques promesses. Mais elle était loin d'avoir fini. Dans son souvenir, elle ne voyait que le regard doux du prince, son torse nu alors qu'il travaillait à dépecer une bête après leur combat, son ton doux mais ferme. Freya s'était sentie rejetée au possible, mais la mission qu'il lui avait donné avec de l'importance ; qui était-elle pour remettre en cause ce qu'il disait ? Alors elle avait accepté, parce que sa vie lui appartenait, plus que toute autre.

« Je suis une naine exilée, oui. Je suis devenue barde itinérante, et je me suis installée dans quelques villages, humains, elfes, nains. J'ai conté nos histoires à des petits d'hommes, j'ai chanté nos victoires à notre peuple. Je n'ai pas vu beaucoup de ceux de mon peuple depuis quelques années. Sauf ... Thorin. Je l'ai revu il y a peu. Et il m'a instauré la mission de ... faire remonter les souvenirs de notre peuple comme je l'ai fait pour lui ... »

Elle se tut un instant, les yeux dans le vague, perdue, repensant à cet instant de joie qu'elle lui avait offert avec sa magie musicale. Puis, elle se mordilla la lèvre. Etait-il bon d'en faire savoir plus à son nouvel ami ? Etait-il ami ou ennemi, d'ailleurs ? Mais elle était barde, et avait tendance à faire confiance trop facilement ; cette fois là ne serait pas un exception.

« Pour explication, je viens d'une famille de bardes d'Erebor, qui avait un secret jalousement gardé, dont je suis la dernière dépositaire vivante. Nos instruments sont magiques. Je ne vous révélerais pas le secret, sinon ce serait de la triche, mais je peux ... disons ensorceler avec ma musique. Rendre un homme joyeux, calmer une foule en colère, ou, comme Thorin le désire ... Faire rejaillir des souvenirs, redonner vie le temps d'une chanson au passé. Je dois faire cela pour lui, Thorin mérite de reprendre son trône. Notre peuple ne sait pas combien il s'inquiète pour lui. Il est un bon prince, et fera le meilleur des rois. Je dois faire comprendre cela à notre peuple, en lui laissant le choix ; ma musique m'aidera dans ma tâche. »

Mais elle-même ne serait jamais la victime de ses musiques, bonnes ou mauvaises. Elle n'avait que ses propres souvenirs, ceux dont elle se rappelait. Elle ne pourrait pas se guérir d'une musique, entraîner son corps à guérir, à se soigner, en brûlant de l'énergie. Elle ne pourrait pas utiliser de musique bénéfique ou mauvaise sur elle-même ; elle était vouée à donner aux autres. Et à ne rien recevoir. Elle secoua la tête, imperceptible ; c'était faux. Elle avait des amis encore vivants, son roi lui faisait confiance pour sa mission. Alors pourquoi se sentait-elle rejetée ? Elle fit un petit sourire à Bofur, gardant le silence, un peu gênée d'en avoir tant dit - et, malgré elle, d'en avoir plus dit qu'elle ne croyait.


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