« Sur les collines de l'Extrême-Orient ! C'est là que la bataille aura lieu. Et nous devons la gagner pour empêcher Sauron de corrompre ces terres ! Si nous perdons, il monterait une armée capable d’envahir l’Ouest. » dis-je.
J'étais en pleine réunion avec Pallando et les trois chefs des tribus de l'Est. Il y avait cinq tribus en tout dans ces terres, les deux plus fortes et plus peuplées étaient maintenant au service du Seigneur des Ténèbres. Dans trois jours, la bataille qui pourrait définir le sort du monde serait lancée.
« Sage Alatar, je ne remets pas en cause l'importance de ce combat, je dis juste que nos peuples sont réticents à se battre. Si nous avons quitté l'ouest c'est justement pour ne plus devoir obéir et être les pions des querelles des Rois. Mais nous comprenons tous l’enjeu présent et nous gagnerons la bataille, ainsi la paix pourra revenir sur ces terres. »
Erodir, avait raison, l'ouest n'est pas dirigé par des rois mais par la guerre... Pourtant il serait de mon devoir après la bataille quel qu’en soit le dénouement de revenir en Ouest pour informer le monde du retour du Seigneur Noir.
Deux armées se faisaient face, plutôt petite, environ cinq cents d'un côté pour quatre cents de l'autre. Pallando, moi et les trois chefs de tribus menions les troupes et attendions devant notre armée que le combat commence. En face l'armée n’avait pas de meneur à l’avant, mais une silhouette derrière. Sa silhouette me rappelait celle de quelqu'un que j'avais déjà vu, mais si je connaissais cette personne, elle avait énormément changé car elle n'avait plus rien d'humain.
Soudain, dans l'air flotta une voix sinistre, pesante s’exprimant en langue noire, puis comme un écho arriva à nos oreilles la langue des hommes (car je ne pensais pas vraiment que d'autres comprennent cette langue à part Pallando et moi).
« Renoncez au combat. Nombreuses seront les vies épargnées. Rejoignez-moi. Rejoignez le Seigneur Sauron. Abandonnez ou périssez, le choix vous appartient... »
Nous pouvions déjà entendre nombreux réticent remuer dans nos rangs. Mon ami prit la parole, une voix confiante et emplit de sagesse pour redonner de la force à nos rangs :
« Nous n'avons pas peur de vous, retournez dans le néant ! Vous n’êtes rien ici, toutes vos tentatives seront vaines ! »
Sur ce, la créature humanoide au fond fit un signe de la main et son armée se rua sur la nôtre. Entre deux petites collines elles se fracassèrent l'une contre l'autre. Pallando et moi nous frayons un chemin dans la bataille pour atteindre directement le maitre adverse pour couper la tête du serpent.
Le son de la bataille s'éloignait peu à peu quand nous montions la colline, plus je m'approchais et plus je reconnaissais la personne en haut qui nous attendait : Asiltil. Le chef de la plus grande tribu de l'Est, un homme ambitieux et égoïste. Il était vêtu d’une robe verte foncée, sa peau était livide, blanche tout ce qui aurait pu faire de lui un homme avait disparu.
« Pallando... C'est Asiltil ! Sauron a fait de lui un puissant être maléfique. »
Etant spécialiste de la magie noire, je connaissais le rituel que Sauron avait utilisé pour faire cela et je l’expliquais alors à mon camarade :
« Pour faire cela, Asiltil a vendu son âme au seigneur noir, il a aussi eu besoin d’un Sacrifice de valeur…
- Sacrifice hein ? Est-ce que tu vois le chef de la Tribus du Nord ? Il devrait être là normalement. M'indiqua Pallando.
- Serait-ce possible qu'il ait commis un tel acte ?
- Plus rien ne pourrait m'étonner cher ami.
Lorsqu'il sourit, ses dents étaient noircies, il n'avait plus de cheveux, plus d'indicatif qui resterait de l'humanité en lui. Je sortis ma baguette de magicien. Nous nous devons d'utiliser la magie en moment critique et nous pouvions dire que là c'était un de ces moments car nous ne pouvions savoir ce qu'Asiltil allait nous réserver. Face à face, son sourire dévoilant ses dents était très significatif, il nous narguait.
« Pauvres vieux fous, vous vous prétendez magiciens. Une nouvelle ère arrive et elle vous terrassera comme je vais le faire. »
Alors une fumée s'échappa de sa main droite. Avait-il reçu des pouvoirs de son nouveau maitre? Non, un bâton se forma, en haut au bout, deux petites pointes et entre les deux, l'Oeil enflammé, petit mais bien là. Sauron se servait de lui pour récupérer ses forces et se mouvoir, ne pouvant prendre de forme. Asiltil, la créature dégaina une épais. Nos deux adversaires étaient redoutable, l'un était un puissant maitre des ténèbres et l'autre un fin manieur de lame. Quoi qu'il en soit, Pallando ne voulait pas le laisser faire il leva son bâton vers le ciel, prononça une phrase et du feu s'échappa du sol, entoura Asiltil puis s'éleva de sorte à faire une barrière. Cette barrière ne le fit que plus rire.
« Vos pouvoirs sont faibles, le Seigneur des ténèbres n'a que faire de vos enfantillages ! »
Il pointa devant lui le bâton sur laquelle trônait le mage noir. Un son terrifiant embauma l'air, la fente dans l'oeil sembla se rétrécir et les flammes s'élevèrent alors dans le même sens et le feu qui prit la forme d'un serpent. Très grandes, les flammes de Pallando n'auraient pas suffi à faire ce serpent, la magie noire à l'œuvre avait ajouté beaucoup plus que ce qu'il avait au départ. Alors que le serpent, dressé aller nous fondre dessus, je lui lançai des coups de baguettes, aussi vifs qu'une épée le lacérant. Les coups tuèrent la bête. Il fallait le vaincre par ses propres moyens, comme pour faire un câlin, mes bras étaient grand ouvert, je sentais cette magie maléfique arriver en moi. Le feu attiré, se rua entre mes bras en rapetissant jusqu'à ce que je ferme mes mains sur les flammes qui rentrèrent en moi. Cette force il fallait la lui rendre à ce serviteur de mal. J'attrapais et serrais ma baguette de mes deux mains les plus fortes possibles en visant Asiltil qui avait perdu son sourire carnassier pour une expression d'étonnement. Je pointais ma baguette vers notre ennemi et là, jaillissant de mes habits, de mon corps une sorte de poussière noire maléfiques partis en direction d'Asiltil.
Le combat était perdu pour lui, du moins, c'était ce que je pensais. Une silhouette totalement noire se dressa devant lui et alors, comme si ma poussière ne voulait pas lui faire de mal, elle s'écarta. C'était lui, Sauron, l'oeil sur le bâton avait disparu. Son esprit seulement et il n'avait pas encore récupéré toute sa force mais il se tenait là. Je sentais qu'il n'avait pas apprécié mon utilisation de la magie noire... Il devait penser que je profanais son art. Il me le fit bien payer, sa silhouette sombre fonça vers moi et traversa mon corps. Ce passage en moi me fit perdre toutes mes forces, tellement que le simple fait de me pencher en arrière me fit tomber. À partir de là, je me suis endormis et à mon réveil la guerre avait été gagné, Asiltil forcé à fuir et Sauron disparu en direction de l'Ouest et le bout des doigts de ma main gauche était noircis, une malédiction du seigneur des ténèbres.
Je me suis levé et j’ai préparé mes affaires, l’Ouest m’attendait, Sauron allait réunir ses forces, ses partisans. Ses plans de l’Est avaient été déjoué, mais rien n’était décidé. Je demandai à Pallando de rester encore dans l’Est quelques temps pour s’assurer de la bonne marche de ces terres, s’assurer que le mal était bien vaincu. Quant à moi, je devais prévenir les mages dans l’Ouest et chasser Asiltil, le général de l’Est. Sauron avait un redoutable soldat à son service, devenu esclave de son maitre. Je redoutais juste que celui-ci ne soit pas devenu un général meilleurs encore depuis qu'il avait perdu son identité d'homme.
Enfin, je posais mon pied sur les terres peuplées de la Terre du milieu. Je regardais une dernière fois ma main, la marque n'avait pas avancé depuis la dernière bataille. Je scrutais l'horizon, me rappelant que je ne devrais pas revenir sur ces terres : le secret de notre existence tenu par Curumo, Olorin et Aiwendil serait brisé et mon retour risquerait de leur causer problèmes, quant à la confiance accordée à leurs plus fidèles amis. Première chose, organiser un Conseil Blanc. Alatar allait se montrer au monde.