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[Année 2768] ○ Fear doesn't prevent the desolation, but it can be avoided . Ft. Thorin

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Jeu 12 Mar - 18:33
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Thorin & Cyrïelle
   
   
Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie.
   
Erebor avait des allures d’El Dorado, il faut dire comme cette cité mythique la montagne solitaire jouissait d’une richesse incalculable pour ceux qui n’en tenait pas les comptes. Alors, c’était d’autant plus compliqué de vivre normalement quand vous n’étiez ici que pour discuter de politique. À dire vrai, elle avait déjà écumé tous les territoires de la Terre du Milieu, du moins les plus prestigieux, pour négocier avec divers peuples, divers traités que voulait établir le Roi des forêts avec les autres peuples elfiques ou avec ses voisins les plus proches. Le mois dernier, une délégation de Mirkwood avait posé le pied dans la montagne pour que le roi ploie le genou devant Thror, le Roi sous la montagne. Déjà donc un mois que la demoiselle logeait dans un appartement partagé avec son père, le diplomate de Mirkwood. Certes, Cyrïelle l’accompagnait en tant que Dame et que fille unique. Un elfe ne pouvait pas laisser son enfant si loin de lui. Alors, les voyages avaient été une pratique courante dans la vie de la blonde. Une chose bien futile si l’on notait qu’elle apprenait l’art de son père dans ses déplacements. Elle n’était pas une diplomate à proprement parler, mais elle avait un autre point de vue sur les négociations, un point de vue plus humain, plus féminin. Les hommes, comme les elfes et les nains ne voyaient pas forcément les autres enjeux. Hormis le commerce ou les traités de paix, peu voyait la vie du peuple et les difficultés que certains pourraient avoir si un traité était ratifié d’une façon plutôt qu’une autre. Devant une coiffeuse, l’elfe remettait en place ses longs cheveux d’or avant de participer à la réunion de ce matin. Cela faisait un mois qu’elle était ici, mais son père avait eu un mal fou à convaincre le roi que le point de vue extérieur d’une femme pourrait être utile à ce qui pourrait se dire. Et c’était normal, si Thror s’était renseigné sur elle, il était certain qu’une femme comme elle n’était pas des plus appréciées au vu de la position qu’elle occupait. Ancienne dame de compagnie de la Reine des Forêts congédier pour une attitude des plus déplorable, Cyrïelle était décidée à faire quelque chose d’utile dans sa vie et reprendre la suite de son père dans les décisions diplomatiques, c’était une solution envisageable.

Revêtue d’une robe bleu clair, aux manches évasées recouvertes en leur sein d’un tissu de couleur pourpre, Cyrïelle entreprit de terminer de mettre en place ses cheveux en les tressant de chaque côté de ses tempes d’une manière qu’une naine, aussi rares soient-elles, lui avait enseigné durant son mois d’ennui. Il est vrai qu’elle avait pu apprendre quelques coutumes naines et savoir comment elle pourrait paraitre plus légitime dans des discussions typiquement masculines depuis leur début. D’un geste léger, elle se leva en enfilant des chaussures assorties à ses tenues n’ajoutant qu’une tiare. Objet de luxe propre au peuple elfique, elle n’avait en aucun cas peur de porter ce bijou. Héritée de sa mère, elle portait avec fierté l’argent et les gemmes blanches qui l’ornaient. C’était divin et digne d’un bijou d’elfe originel, mais personne ne savait vraiment rien du passé de ce feu femme. Blessé par ses propres pensées, l’elfe rejoignit l’espace de vie principal où son père relisait des parchemins contenant les décisions de ces derniers jours en lui exposant rapidement. Un traité de paix et un accord commercial devaient être liés. Les elfes devaient laisser la montagne tranquille et en échange, les nains leur fourniraient les pierres qu’ils désiraient pour leurs bijoux ou leurs fêtes. Bien que l’accord paraisse juste, elle demanda à son père, subtil : « Et qui se chargera du transport des marchandises ? Les nains ? » La question semblât suscité la curiosité de son père, Cyrïelle n’allait pas jusqu’au bout de sa pensé et elle saurait en faire profiter l’assemblé au moment venu.

Ondulant avec la grâce de ses mouvements, elle avançait au rythme des pas pressés de son père, lui tenant la main. Elle n’était jamais allée plus loin que ce qu’on lui avait autorisé et cette partie, réservée un peu plus à la diplomatie de la montagne, était inconnue pour la blonde. Si bien que quand elle arrivât devant les personnes participant aux négociations, elle s’inclina, laissant son père la représenter aux personnes présente donc, le Roi sous la montagne, son fils et son petit-fils. Autant dire que la politique était une question familiale chez les nains. Le Prince de Mirkwood semblait moins s’inquiéter de tout cela. Alors, elle prit place aux côtés de Val, son père et face aux prétendants au trône d’Erebor, le Roi se tenant en bout de table. Et quand les négociations commencèrent, Val n’oublia pas de mentionner le point de l’acheminement des pierres. Cyrïelle croisa ses doigts entre eux durant ce passage attendant une réponse claire du Roi, et visiblement personne n’y avait pensé. Le silence blanc pouvait se faire, si bien elle ajouta doucement et bas : « Votre peuple ne demande aucune marchandise du Royaume Sylvestre, de ce fait aucune délégation d’elfes ne serait disposée à venir chercher notre dû, tout comme vos propres effectifs Majesté. Puis-je proposer l’idée d’utiliser les hommes comme intermédiaires ? Nous avons chacun des accords commerciaux avec eux. Et donc des personnes qui vont et viennent entre Erebor et Dale et entre Mirkwood et Dale. Dale jouerait son rôle de plateforme commerciale à merveille et aucun effectif supplémentaire ne serait nécessaire pour honorer cette part du traité. » La blonde inclina la tête pour signifier qu’elle avait terminé son intervention, laissant les têtes pensantes d’Erebor se pencher sur ce point qui fut l’un des derniers abordés. Chacun se leva, se salua et Sa Majesté sortie le premier, le pas vite emboité par sa famille.

Le temps passait, et de nouveau elle eut l’ennui qui remontait en elle, allongé sur un fauteuil dans l’endroit qui lui était donné pour la durée de son séjour. Instinctivement, elle se leva et suivit les couloirs d’Erebor pour parvenir à l’entrée de la montagne. Devant elle hormis le paysage d’une cité humaine en plein essor, et la beauté des sapins et autres arbres qui poussaient en cette région, rien n’était bien mieux que le soleil de juin. D’un mouvement de tête, elle se tourna sur elle-même voyant que de loin, l’un des Princes sous la montagne se tenait là. Ne participait-il pas aux négociations de l’après-midi ? Curieuse, la Dame se rapprocha rapidement du nain en s’inclinant légèrement, ajoutant : « Altesse, puis-je vous imposer ma présence un instant ? ». Il était dans ses habitudes de reproduire les comportements elfiques même envers les nains. Et parfois cela était de trop. Joignant ses mains devant elle, sur son ventre, elle demanda. « Excusez ma curiosité, mais je m’étonne que vous ne participiez pas aux négociations de l’après-midi. Des points importants vont y être soulevés si je ne m’abuse. » Question tout à fait classique, mais c’était en soi la raison de sa présence.

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Dim 15 Mar - 12:56
Fear doesn't prevent the desolation, but it can be avoided
Thorin Oakenshield

Cyrïelle Valdóttir


 

 



 

 


Quand un diplomate dit ‘oui’, cela signifie ‘peut-être’ ; quand il dit ‘peut-être’, cela veut dire ‘non’ ; et quand il dit ‘non’, ce n’est pas un diplomate.  Henri Louis Mencken

Convoqué par son père tôt le matin, Thorin se voyait à nouveau pressé d’obéir aux ordres de ce dernier. Son jeune âge signifiait pour ce dernier l’inexpérience et donc le besoin pressant d’apprendre ce qui seyait d’apprendre au prochain héritier de la lignée de Durìn. La diplomatie, cela n’avait jamais été une matière que le nain appréciait, d’autant plus qu’il n’était là que pour observer et écouter, jamais donner son avis même lorsqu’il désapprouvait pour de bonnes raisons. Sa franchise en prenait chaque fois un coup et son honnêteté avec. Alors, droit comme un ‘i’, il écoutait son père proférer ses reproches quant à sa prise de position contre ses leçons qui n’en était finalement pas à ses yeux en soupirant intérieurement, ne montrant rien de son désaccords. Lorsque son grand-père entra en scène et coupa court aux vociférations de Thrain, le nain aux cheveux noirs s’inclina face au roi sous la montagne. De même, il du bien faire en sorte de troquer ses vêtements simples qu’il utilisait pour aller à la forge contre ceux d’apparat qui serait bien mieux vu pour cette réunion diplomatique. Regagnant ses appartements, il y trouva son jeune frère, Frerin, en train de se moquer de lui et il lui mit un bon gros coup de tête, le laissant à moitié assommer sur le sol alors qu’il retrouvait sa chambre pour se changer. En quittant ses appartements, il croisa dans le couloir les pas d’une petite naine surveillée par l’œil attentif d’une nourrice. Embrassant sa petite sœur bien-aimée sur les deux joues, il se pressa alors de gagné la salle du conseil et de s’y planter sans aucune autre forme de procès.

Si, la matinée lui fût pénible par le silence qu’il se devait de garder, la discussion ne l’intéressa que peu, puisque de toute façon, son avis n’était en rien solliciter. Il préféra rêvasser à un après-midi de garde sur le rempart principal ou de confection à la forge, voir encore de jeu avec Dìs et Frerin. Peut-être pourrait-il les emmener à l’extérieur pour leur faire découvrir Raven Hill. Non, Père n’accepterait jamais qu’il risque la vie de la cadette qui lui rappelait par trop sa défunte épouse. Ponctuellement, il suivait le contenu d’un point à discuter, mais il décrochait bien vite dès que l’avis que donnait l’un de ses parents divergeait du sien pour ne pas être tenté de desserrer lèvres et dents. La folie de son grand-père lui était visiblement de plus en plus grandissante et il redoutait même qu’il finisse par s’attirer les foudres des elfes en acceptant ce traité alors qu’il serait capable de le rompre avec une seule mauvaise décision. Dernièrement, il l’avait entendu marmonner que jamais il ne rendrait les gemmes blanches au roi des elfes. Ce qui serait un périlleux accident diplomatique et ce même si ce n’était pas la matière que lui-même maîtrisait le plus. Il ne fallait pas être fin diplomate pour comprendre que c’était folie que de faire pareil accord alors que la maladie de l’or commençait à le ronger, mais son père feignait à merveille de ne pas s’en rendre compte. N’était-il pas lui-même en train de sombrer là-dedans. L’intervention de la seule femme parmi eux attira enfin son attention pour de bon. L’idée n’était pas mauvaise, il n’aura pas trouvé mieux lui-même d’ailleurs, mais un coup d’œil vers son père et son grand-père lui firent rapidement comprendre qu’ils se fermaient à la discussion à partir de là. Sur cette entrefaite, la session se termina pour que chacun puisse y réfléchir devant repas et en reposant leurs esprits. Il emboita le pas à son père, regagnant avec eux les appartements de Thròr.

Attablé devant un plat de viande et une chope de bière, il écouta le père et le fils se disputer sur les résultats de la réunion. Son regard suivait tour à tour celui qui criait sur l’autre et il soupira avant de boire une longue gorgée de bière ambrée. « Moi, je trouve qu’elle a raison. » décida-t-il de tranché en faisant tourner le liquide dans son récipient. Son père était pour un transport par les nains et son grand-père pour exiger que les elfes viennent chercher ce qu’ils commandaient. « Pourquoi est-ce que vous vous compliqué toujours la vie ? Les hommes sont dignes de confiance, il me semble. Jamais aucun n’a tenté de nous rouler ou de rouler les elfes, ils savent qu’ils le regretteront de toute façon… » acheva-t-il avant de vider sa chope pendant que ses deux aïeux le traitait d’ignare, d’idiot et probablement aussi de jeune imbécile. Puis que c’était ainsi, il se leva et prit congé sur ces mots : « Puisse que je n’ai rien à dire et aucune utilité, je passerais l’après-midi sur le rempart avec Balìn. Je suis fatigué de vos réunions où je ne suis bon qu’à faire de l’apparat. » Il claqua la porte sur les protestations des deux nains plus âgés et sans prendre le temps de se changer et par contrariété, il alla trouver la garde sur les remparts, mais Balìn ne s’y trouvait guère. Alors, il se mit à arpenté le tour de garde de long en large pour patienter. Son camarade de toujours saurait trouver les mots pour le sortir de ses idées noires et de son air morose. Cependant, ce ne fût pas lui qui lui adressa la parole, mais l’elfe à l’intervention juste de ce matin. Face à sa petite révérence, il inclina la tête et l’observa réellement pour la première fois. Comme beaucoup de nain, il ne lui trouva rien de particulier, peu enclin à juger la beauté des elfes qui ne répondaient pas aux critères des nains, mais elle avait quelque chose de joli tout de même. Peut-être sa façon d’avoir arrangé ses cheveux longs et doré rayonnant comme les monceaux d’or des salles inférieurs. « Avec plaisir, ma dame. » lui répondit-il courtoisement avant de retourner son regard azur sur le paysage et la ville de Dale qui s’imposait au centre de sa vision. La question de la dame elfe aurait pu le mettre de méchante humeur, s’il ne l’était pas déjà en vérité. Il se contenta d’un léger haussement d’épaule avant d’appuyer ses avant-bras puissant entre les créneaux du rempart. « À quoi servirait-il de m’y rendre, puisque mon avis n’est point désiré ? Je suis bien plus utile ici ou dans les forges étouffantes ou encore auprès de mon frère et de ma sœur que là-bas où je ne sers que de décoration. » Il tourna ses yeux vers l’elfe et la regarda avec intensité. « Je m’étonne de même que vous n’y soyez pas. Votre intervention était intéressante et j’oserais aller jusqu’à dire qu’elle était très juste, mais je crains que mes parents ne soient trop campé sur leurs décisions et leurs préjugés face aux hommes. »

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Thorin Oakenshield
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Mar 17 Mar - 11:22

   
Thorin & Cyrïelle
   
   
Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie.
   
L’été était surement l’un des mois que l’elfe préférait, le mois de juin était certes celui qui suivait son anniversaire et pourtant, elle avait une affection pour la saison chaude et les sorties près des rivières pour y jouer de la harpe avec sa famille. Au lieu de cela, elle était à l’ombre, cachée par la fraicheur de la montagne. Bien qu’agréable, cette situation avait tôt fait de la lassé de sa condition de fille de diplomate. Elle n’était en sécurité qu’avec les grands de ce monde, laissant le petit peuple la haïr quand elle prenait ou suggérait des idées qui pouvaient les mettre dans une situation déplorable. Et autant dire qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour faire au mieux et mettre en œuvre les propositions les plus équitables malgré son caractère de cochon. Si elle avait été d’une autre race surement aurait-elle était une naine tant elle st têtue et colérique quand l’envie lui prend. Certes un énorme préjugé qu’on lui avait mis dans la tête. Car elle n’avait rien à redire de l’hospitalité de ce peuple qui la supportait, elle et ses caprices depuis un mois. Elle était curieuse et avait appris quelques us et coutumes, côtoyant les gens qu’elle pouvait. Du moins, il n’était pas rare d’être accompagné de la Princesse sous la Montagne et de sa nourrice lors des promenades de cette dernière. Les deux femmes avaient le don de lui apprendre plusieurs choses, la nourrisse avait le don de s’occuper des enfants et d’arranger à merveille la petite Dis et donc Cyrielle en avait pris de la graine pour être intégré dans le décor malgré tout. Et la petite blonde avait eu le don de réchauffer des journées trop fraîches de ses humeurs enfantines. Certes Cyrielle se plaisait plus à la regarder jouer, mais jamais elle ne se serait permis de jouer avec elle. Attirer les foudres de la famille royale d’Erebor n’était pas dans les plans de son père et elle devait se contenir malgré sa passion dévorante pour les enfants.

Alors, sa promenade de l’après-midi l’avait conduite sur les larges remparts de pierre donnant sur la ville florissante de Dale. Et le paysage était à couper le souffle. Loin des forêts auquel elle était habituée, le paysage un peu plus montagneux, mais pas moins fleuri et vivant que dans la forêt de Mirkwood. C’était plutôt curieuse qu’elle se fût avancée pour l’admirer un peu plus avant de tomber sur le Prince sous le Montagne. Thorin de son prénom. Mais jamais la blonde ne se permettrait de le nommer ainsi, c’était quelqu’un de la royauté, alors qu’elle n’était qu’une Dame. Néanmoins, elle se permit tout de même de l’aborder et c’est courtoisement qu’il répondit positivement à sa demande de lui tenir compagnie un instant. Néanmoins, au-delà de la relation elle-même, Cyrïelle avait demandé au nain brun pourquoi il n’était pas aux négociations de l’après-midi. Il se contenta d’un haussement d’épaules et de s’avancer vers les remparts. Finalement, son plaidoyer était compréhensible, c’était normal de ne pas vouloir être un simple objet de décoration que l’on met ici et là quand on en a besoin. « C’est certes une bien désagréable pensée qui vous habite. Servir ainsi son royaume n’est pas des plus plaisants, je comprends aisément. » Pourtant, le nain, la jaugea avec intensité et contre toute attente, la fille du diplomate maintenu le contact visuel, le regardant correctement pour la première fois.

La justesse et la franchise de ses propos eurent pour effet que Cyrielle ne put s’empêcher de sourire gentiment. Il avait raison, certes son idée n’était pas murie depuis des semaines et pourtant sa spontanéité n’était ni mal ni mauvaise puisqu’elle convenait au moins à quelqu’un. Mais l’appréciation du deuxième héritier au trône était bien dérisoire quand le premier et le roi lui-même étaient contre ce qu’elle pouvait dire ou penser. « Vous savez », commença-t-elle en levant les yeux au ciel « Je ne suis diplomate, je suis juste porté sur l’utilité et la facilité, je laisse à mon père mes idées et ils les modifient pour qu’elles puissent plaire aux uns ou aux autres. Je reste néanmoins flattée que mon avis vous soit paru juste, mais je n’ai pas la place légitime de diplomate comme vous n’avait pas celle du Roi pour approuver l’accord. » Cyrielle eut un petit sourire en coin, et elle savait finalement qu’il ferait un roi bien plus docile que son père ou son grand-père. C’était certain, elle avait déjà plus de deux mille cinq cents ans d’expérience finalement. « Cependant, je pense que les hommes sont les plus aptes à passer outre les querelles insensés et la vanité mal placée des dirigeants de nos royaumes. C’est pour cela, ils sont neutres dans un conflit sans queue ni tête. Du moins, cela reste mon humble point de vue. » Et finalement, le décroisa ses mains, posant le bout de ses doigts sur la pierre fraîche, elle sourit en regardant l’horizon. En avouant : « Mais de toute façon, seuls les Dieux seront nous dire, qui de mes idées ou de la ténacité de vous ainées, sera la plus prolifique pour nos deux royaumes. Certes je n’ai pas le poids d’une couronne sur la tête. Et je ne l’aurai jamais. » Pourtant, elle était loin de se douter de ce que l’avenir pourrait lui réserver et elle se tourna nonchalamment vers le brun qui regardait elle ne sait où, mais elle ajouta plus tendre. « Mais vous avez raison, vous serez bien plus utile aux près de votre sœur, elle vous demande sans cesse quand je l’accompagne durant ses promenades avec ça nourrisse. » Puis plus douce, elle tortilla une mèche de cheveux avant de regarder dehors. « La douce enfant, je ne voudrais pas dire que je la plains, elle est choyée et entourée d’amour néanmoins, elle reste enfermée comme un oiseau en cage cela me fait un peu de peine. »

Et Cyrielle la comprenait mieux que tout cette enfant qui parfois voulait aller au-delà des murs et faire d’autres choses. La mort de sa mère avait rendu Val, son père, plus protecteur, si bien qu’elle n’avait pas pu sortir de Mirkwood en dehors des voyages diplomatiques, ce que la princesse ne connaitrait surement jamais. Elle ne sortait surement jamais d’ici avant d’être promise à un autre nain. Finalement, la condition féminine était la même, malgré la différence des races.

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Thorin Oakenshield
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Mer 18 Mar - 12:55
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Cyrïelle Valdóttir


 

 



 

 


Quand un diplomate dit ‘oui’, cela signifie ‘peut-être’ ; quand il dit ‘peut-être’, cela veut dire ‘non’ ; et quand il dit ‘non’, ce n’est pas un diplomate.  Henri Louis Mencken

Les saisons vont et viennent lorsqu’on vit sous la Montagne et il était ainsi difficile pour le nain de dire laquelle il préférait. Il avait vu le jour en été avec les premiers rayons de soleil, c’est ce que feu sa mère lui avait toujours dit et qu’il avait hérité de cette belle journée par la clarté de ses yeux. Peut-être qu’elle n’avait pas tout à faire tort, car de la fratrie, il était le seul à les avoir aussi clair. Frerin arborait les yeux sombres de leur mère, ceux de Dìs tirait sur le gris singulier de leur père. Il avait appris à aimer chacune des saisons pour ce qu’elle est, parce que trop rare étaient les sorties extérieurs, mais il se souvenait de chacune des batailles dans la neige avec Frerin, ou dans les feuilles automnales, des baignades dans la rivière en été et des couronnes de fleurs qu’ils confectionnaient pour leur mère bien-aimée. Tout ce que Dìs semblait condamnée à ne jamais connaître à cause du deuil de leur père. Ils avaient tous souffert de la mort de leur mère à la naissance de la petite naine, mais cela faisait maintenant près de cinq années et il était probablement temps que l’enfant découvre le monde extérieur, du moins était-ce le point de vue de l’aînée. Comment son père qu’il avait connu si aimant et prompt à laisser ses deux fils s’amuser hors des murs ne le voyait-il pas. C’est tout juste si l’enfant pouvait l’accompagner sur les remparts ou même se balader dans la cité. Si, lui avait héritier du ciel dans ses yeux, sa sœur elle avait pris le soleil de la journée de printemps qui la vit naître dans ses cheveux. Il se plaisait à croire qu’ils étaient des enfants du jours, là où le fils cadet était un enfant de la nuit, empêchant son aîné de dormir et cavalant dans Erebor à la nuit tombée. La voix mélodieuse de l’elfe le tira de ses réflexions, lorsqu’elle dit comprendre le peu d’engouement dont il faisait preuve pour les négociations à la vue de son utilité. « La politique n’a jamais été quelque chose que j’aimais apprendre, peut-être est-ce un tort… Je me débrouille bien mieux avec une épée entre les mains ou un marteau dans la rudesse des forges. Cependant, je dois apprendre c’est ce qui dit mon grand-père, c’est ce que dit mon père et c’est la dure réalité de ma condition, je le crains. » conclu-t-il sur un sourire plein de nostalgie pour l’époque passée de l’enfance et de la tristesse d’une condition qu’il n’avait pas choisie et qu’il ne désirait pas.

Le nain brun n’aimait pas la politique, n’aimait pas la diplomatie, les grands discours et les courbettes, mais il s’y pliait de bonne grâce et avec un petit talent d’après Balìn qui ne manquait pas de confirmer que ce qu’il pensait juste l’était aussi pour lui et d’autres nains. « L’utilité et la facilité n’ont rien de néfastes dans la gestion d’un royaume, pourvu que ces choix soient fait judicieusement et dans un but louable. Parfois, cela résous des problèmes plus gros que nous et croyez-moi, il est aisé de trouver plus gros qu’un nain. » Dit-il sur un ton humoristique, conscient d’être parmi les êtres les plus petits, malgré que lui-même soit considérer comme hors norme de par sa stature plus imposante que le nain lambda, dépassant de plus d’une tête son père et son grand-père. « Je ne puis dire que je suis pressé de devenir roi, en réalité… je crois que je ne serais jamais prêt à endosser ce rôle, mais il viendra bien un jour. Peut-être que ce jour-là, vous aurez remplacé votre père et moi le mien. » De nouveau, il ironisait la situation, préférant rire de son sort que d’en pleurer. Son avis sur les hommes était bien moins tranché que celui de ses aînés et il en fit donc part à Cyrïelle. « Je pense que les hommes ne sont pas stupides… Ils savent qu’ils pourraient tirer parti de ce genre d’alliance entre nos deux peuples. Et puis, ils n’oseraient jamais nous doubler, ils craignent trop la colère des elfes, comme celle des nains. Quant à prendre parti, ils en seraient mal avisé, il perdrait sur un tableau fructueux que ce soit d’un côté ou de l’autre. J’ai souvent entendu les hommes tenter de calculer le nombre de nain habitant sous la Montagne en allant à Dale… Cela à l’air de les angoissé autant que de les rassurer. » Oui, seul les dieux sauraient dire ce qui allait se décider dans cette salle, mais il ne put s’empêcher d’ajouter : « Ignorez-vous tout de l’opiniâtreté des nains ? Mon grand-père est un excellent exemple de ce trait qui nous est souvent donnez et mon père avec lui. Avant qu’ils n’entendent raison, je serais sur le trône. » Thorin admettait facilement les défauts de son peuple, de sa famille, mais il pouvait aussi défendre leurs qualités. D’ailleurs, il se demandait à l’instant ce que dirait son père ou son grand-père, s’ils le savaient en train de discuter amicalement avec une elfe. À n’en pas douter, ils n’apprécieraient guère, mais le jeune nain n’était porteur d’aucune animosité envers ce peuple, jugeant qu’il y avait plus important en ce monde qu’une querelle millénaire entre ces deux races.

La discussion bascula sur sa sœur et malgré lui, le prince nain sentit un boule se formé au creux de son ventre. « Elle est mon rayon de soleil, vous savez. Je crois que je n’aimerais jamais une femme comme j’aime ma sœur. Frerin, mon frère, l’a détesté lorsqu’elle est née et que notre mère est morte. Je lui pardonne, il n’était qu’un enfant perdu. Moi, je l’ai regardée et je n’ai pas vu le monstre qu’il décrivait avec tant de verve, mais une petite fille qui n’aurait jamais la chance de connaître la mère qui nous aimait tant. Je me suis fait devoir de prendre le relai, comme je le pouvais. Mon père pleurait tant la mort de mère qu’il ne se souciait même plus de personne. Mon grand-père avait d’autres problèmes, si je puis m’exprimer ainsi. » Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres et il se fit violence pour ne pas montrer l’étendue de son chagrin lorsqu’il repensait à tout cela. « J’aimerais vous savez, lui faire partager tout ce que j’ai vécu avec mon frère. Mon père nous laissait souvent aller au-delà des murs, surveillez bien sûr, mais nous avons vécu tant d’aventure d’enfant, qu’elle ne pourra jamais, sauf si je la soustrais en douce à sa nourrice. J’aimerais lui montrer Raven Hill. » Il pointa la grande tour au sommet d’une des racines de la montagne, imposante avec sa chute d’eau. « Lorsqu’elle l’a vu la première fois, elle a tendu les bras vers elle. J’ai eu une leçon de moral pour l’avoir amener sur les remparts. Elle ne devrait pas rester enfermée, elle est faites pour vivre à la lumière, pas dans les ombres. » Il regarda enfin l’elfe blonde avec un sourire penaud. « Et je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça… mais ça me fait du bien. »

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Thorin Oakenshield
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Mer 18 Mar - 14:26

   
Thorin & Cyrïelle
   
   
Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie.
   
La mort d’un proche était quelque chose qu’on ne pouvait jamais accepter ou comprendre. À quoi bon puisque c’était ainsi. Les mortels ne décidaient pas l’avenir, les Dieux le faisaient pour eux. Alors que ce soit en été ou en hiver, les Dieux n’épargnaient personne. Que ce soit dans la jeunesse ou dans la maladie. Tout le monde doit mourir et c’est ainsi. Bien que sa nature d’elfe la protégé de la mort plus qu’un homme ou un nain, Cyrïelle était la mort pour les gens de Mirkwood, pour ceux qui avaient connu sa mère. Alors, elle savait ce qu’on pouvait ressentir à la fois de la perte d’un proche et des accusations qu’on pouvait porter sur soi et de comment la personne visée les interprétait malgré les paroles réconfortantes du dernier parent qui lui reste. Thorin était un nain imposant, de par son statut ou bien de son physique. Se tenir à côté de lui était en soi valorisant, mais également un sentiment de bienveillance et de protection qu’il pouvait apporter malgré lui. Malgré les diverses questions qu’elle lui posait ou les affirmations qu’elle pouvait avouer à son égard, il restait courtois, plein d’humour, ironique. Qui pouvait supporter d’être prit pour un jouet ou bien une décoration. Elle était l’une des personnes surement les mieux placés pour comprendre ce que c’était, elle qui avait parcouru la Terre du Milieu de fond en comble pour des raisons politiques. Politique et diplomatie qu’elle avait apprises malgré elle, juste pour être avec son père, juste pour cela. Et pourtant, le nain ramena tout cela à sa condition de Prince hériter et Cyrïelle eut un petit sourire en coin avant de glisser au nain sans que personne ne l’entende : « Si vous voulez mon avis, vous n’avez rien de bien important d’eux. Un grand roi vit de ses erreurs et des leçons qu’il en tire. Vos aïeux ne semblent pas le savoir. » Elle e redressa pour poser sa hanche contre la pierre et croiser ses bras sous sa poitrine, regardant encore le paysage, elle l’aimait énormément. Mirkwood était une cité cachée dans une espèce de grand chêne, ici rien n’était comparable. Thorin semblât pourtant enclin à lui dire que sa façon de voir la politique n’était forcément la plus mauvaise d’entre toutes. Au contraire, la facilité était une qualité qu’elle aimait tant cela était utile pour le reste.

C’est avec un rire gracieux qu’elle répondit au nain quand il parla de prendre la place de son père en tant que diplomate. C’était forcément ce qui arriverait un jour et elle serait là pour le voir. Elle avait ce don d’immortalité si on ne lui cou pait pas la tête. Et elle s’empressa de répondre : « Je le serais sans peine, cela doit faire deux mille ans que j’étudie la diplomatie sur les routes avec mon père, mais je serais bien plus rassuré de voir que je pourrais négocier en toute transparence avec un monarque. » Mais ce qu’il pensait des hommes lui fit retrousser le nez légèrement. « Si l’on établir des liens grâce à la peur, cela… C’est comme mettre un oiseau en cage et l’obliger à regarder d’autres voler librement autour de lui. Bien que plus faibles, les hommes doivent être traités comme nos égaux et avoir notre confiance sans que l’on puisse appuyer notre pression avec l’influence ou les armes. Cependant, je connais bien les nains, j’ai passé quelques années dans les montagnes bleues à négocier. Vous êtes de bons comédiens et opiniâtres de surcroit. Des belles qualités qui peuvent être des défauts. Je tiens à garder la tête sur les épaules et réussir mon traité, sans quoi je pourrais dire sans problèmes le fond de ma pensée. » Cependant résolu et avec sa franchise bien gardée, elle se pencha sur l’oreille du nain : « Mais votre grand-père est pire qu’un mulet. C’est affolant. » La blonde se redressa dans un petit sourire aimable. Elle avait le don d’être franche et n’allait pas le cacher même au petit fils du roi qui semblait penser exactement la même chose qu’elle. Malgré la politique et tout ce qui en suivait, Cyrielle déborda sur le sujet de Dis, la princesse sous la montagne. Son affection pour les enfants était un mal pour cette elfe qui n’arrivait pas à trouver celui qui lui était promis. Mais elle se consolait aisément avec l’affection qu’elle portait à ceux des autres. Comme à Ingeras, son cousin. Dis avait malgré elle, la beauté d’une elfe mélangé au caractère d’une naine bien trempée. Et la diplomate se voyait quelque peu en l’enfant qu’elle était.

Respectueuse et curieuse, Cyrïelle laissa le nain se dévoiler un peu plus sur l’histoire de sa famille. Bien que les informations auraient pu lui être utiles dans un contexte où elle aurait été la vilaine politicienne. En tant qu’Elfe, elle ressentait la douleur du nain malgré lui. Et s’en voulait un peu d’avoir engagé le sujet. Quand il pointa du doigt Raven Hill, la Blonde se tourna vers l’endroit qu’il montrait. Une cascade majestueuse se jetait du haut de la montagne, rayonnant grâce au soleil de juin. Elle comprenait très bien pourquoi la petite avait voulu la toucher ou s’y rendre, brillante comme les diamants, l’eau étaient loin, mais elle semblait si proche. Le Prince avait beau soupirer et regretter que sa sœur soit enfermée, elle le serait toujours malgré elle. Mais c’est presque rassurant, que l’elfe posa sa main sur la large épaule du nain. « Ce que votre frère ressent est tout à fait légitime malgré ce que vous pouvez penser. C’est la même chose dans n’importe quel peuple. » Elle regarda au loin, toujours la main posez sur son épaule. « Comme Dis, j’ai causé la perte de ma mère, on dit encore aujourd’hui, malgré le temps qui passe que je ne suis que le fruit de magie noire, qui a causé le malheur de mon père et de mes grands-parents. Je ne l’ai pas connu, ce que je garde d’elle ce n’est que sa tiare. Au-delà de cela… C’est dans la nature elfique de surprotéger un enfant, je comprends en soi votre père, car il est comme le mien, mais Dis manque d’air et des gens dans tous les voyages que j’ai effectués m’ont aidé à surmonter l’isolement. » Elle lui sourit faiblement en ajoutant bien bas : « Si vous le désirez tant, je veux bien vous aidez, Raven Hill est à quoi, vingt minutes à cheval. Qui hormis la nourrice le remarquerait ? Personne. » Elle avait le don de mettre en œuvre des plans insensés e pourtant, l’aventure était un gêné chez elle qui ne pouvait pas s’éteindre facilement. « En tout cas, je suis bien aise que vous vous confié, cela veut dire que vous avez assez confiance en moi pur me parler de cela, je suis flattée Altesse. »

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Quand un diplomate dit ‘oui’, cela signifie ‘peut-être’ ; quand il dit ‘peut-être’, cela veut dire ‘non’ ; et quand il dit ‘non’, ce n’est pas un diplomate.  Henri Louis Mencken

La mort est la seule chose certaine, la vrai souveraine en ce bas monde et cela depuis la création du monde. Certes, les dieux ne manquent pas d’ironie quand ils l’envoient faire sa sale besogne parmi les êtres vivants, mais qui sait si un jour elle ne se retournera pas contre eux. Peut-on réellement tuer un dieu, certes pas mais, il peut disparaître dans le néant, son nom peut-être oublier ou usurper. Il n’existe pas d’être qui soit déjà parvenu à ne rien craindre sur terre, pas même la roche. Ceci dit, le prince sous la Montagne tentait –tel un roc- d’être le modèle à suivre pour son frère et sa sœur, cachant certaines émotions derrières un masque impassible qui pouvait fondre à tout instant, mais qui jusqu’ici ne s’était liquéfié que dans l’intimité de sa chambre. Être fort pour ceux qui en ont besoin, pouvoir sécher les larmes de l’un et répondre courageusement aux questions de l’autre. Était-ce dans son caractère ou ce qu’on attendait de lui ? Il n’aurait su dire, toujours est-il que c’est ainsi qu’il vivait, même si cela ne voulait pas dire qu’il était incapable de sentiment ou de s’amuser. Il le faisait moins que lorsqu’il était encore un petit enfant et ce malgré le fait que pour les nains, il n’était pas encore adulte. Oh il devait y avoir un trait de famille là-dedans, mais on aurait du mal à savoir de qui il venait dans le fond, peut-être de sa mère. Un pauvre sourire s’étira le long de ses lèvres aux paroles de l’elfe. « Les nains, ma dame, n’ont guère l’évolution facile dirons-nous. Pas plus qu’ils n’admettent facilement de se tromper ou qu’ils peuvent commettre des erreurs. » Oh, il aurait pu tenir un discours aussi grand que la montagne elle-même sur les défauts des nains, mais tout aussi grand sur leurs qualités. Il est de toute façon de notoriété publique que les nains sont un peu chauvins, moins en revanche qu’ils puissent être aussi critiques envers eux-mêmes.

Un sourire plus amusé vient alors orner le visage du nain, flatté du compliment sous-entendu de l’elfe, car il était rare que les deux peuples puissent s’entendre sur de nombreux sujets. Ceci dit, il coulerait encore beaucoup d’eau sous les ponts avant qu’ils ne parviennent l’un et l’autre aux postes mentionnés. Quand à ce qu’il et elle pensait des hommes, il devait il y avoir un malentendu. « Je pense que nous nous sommes mal compris. Je ne souhaite pas que les hommes nous craignent, mais j’expose un fait. Ils nous craignent, pourquoi je l’ignore. Comme vous dites, probablement que notre allure commune à quelque chose de peu rassurant. Notre facilité à entrer en guerre de même, sans parler de l’avarice de certains d’entre nous. » Son avis sur son grand-père le fit partir dans un rire franc avant qu’il ne s’éteigne en un soupire aussi désolé que mélancolique. « Il n’en fût pas toujours ainsi… Vous devriez informer discrètement votre père d’ailleurs. Négocier avec mon grand-père n’aboutira à rien… rien de ce qu’il acceptera aujourd’hui n’est sûr de tenir. Il n’y a pas qu’aux dragons que l’or fait tourner la tête. Vous comprenez ? » Non, il ne pouvait décemment pas dire tout haut ce que beaucoup supposait tout bas dans les tréfonds de la Montagne, mais l’idée même que les elfes soient fourvoyés de la sorte à cause d’une espèce de malédiction le dérangeait. Il préférait jouer franc jeu, même s’il ne l’avouait qu’à demi-mots. Cette histoire le travaillait bien plus qu’il ne voudrait bien l’admettre, les craintes de finir comme lui ou même son père, les conséquences que cela pourrait avoir sur les relations externes et pas qu’avec les elfes justement. Et puis, que se passerait-il si la folie le gagnait au point qu’il soit impossible de le laisser gouverner ? Un cas aussi intriguant n’était encore jamais arrivé au sein du royaume des nains et quelque part, il ne voulait pas y penser non plus.

Dìs, la petite sœur adorée, celle pour qui les nains devraient se battre avec lui pour avoir seulement le privilège de la courtisée et je ne vous parle même pas de ce qu’ils devront accomplir pour avoir sa main ! Tout cela était bien loin dans l’avenir, bien entendu, mais cela ne l’empêchait pas d’y penser de temps en temps. Ce que son frère avait pensé d’elle au début, ce qui pouvait encore penser parfois, il le lui pardonnait et ne jugeait pas non plus. Peut-être que notre nain brun avait une autre forme de logique et de croyance que la plus part des gens. « Je ne crois pas à cela. La magie vient des dieux, toutes les formes de magie et je ne puis pas croire qu’ils soient cruels au point d’arraché la vie à une femme qui est en train de la donner. Non, je pense que le début et la fin de notre existence à tous est écrit, qu’on ne sait pas quand cela arrivera et qu’il faut faire en sorte que, ce qui se trouve au centre et qui est laissé à notre libre arbitre, compte vraiment à nos yeux. Naissance et magie noire ne peuvent être mises ensemble, car une naissance est symbole de lumière quoi qu’il se passe ce jour-là. Là, où je penserais que la magie noire agit c’est si mère et enfant meurent ensemble. » Si, Thrain pouvait seulement laisser l’enfant gambader dans Erebor, elle pourrait voir des gens de passage, rencontrer des humains et des elfes aussi de temps à autre. Pourquoi pas un magicien, si tenter que la Montagne les intéressent un peu. Son regard se tourné interloquer vers l’elfe. Était-elle sérieuse ? Cela en avait tout l’air du moins. Ses yeux azurs se reposèrent sur la chute de Raven Hill avant qu’il n’ajoute. « Les chevaux ne montent pas là-haut… Mais, je connais des montures qui le font. Cependant, pour les atteindre, il nous faudra quand même y aller à cheval. » Il réfléchit un instant avant de regarder Cyrïelle. « Mieux vaut faire préparer les chevaux avant d’aller chercher Dìs et mon frère… il n’est jamais bien loin d’elle non plus. » C’était presque décidé, il regarda à gauche à droite avant d’ajouter tout bas. « Vous vous occupez de ma sœur, je m’occupe de mon frère. » Il haussa un sourcil avant de hausser ses massives épaules. « Ne le soyez pas, chez nous faire confiance aussi vite à quelqu’un c’est signe de faiblesse. Je suppose qu’on me l’excusera par ma jeunesse. » Termina-t-il sur un sourire qui se voulait presque taquin. « Venez, je connais des raccourcis et des chemins détournés pour éviter la garde. »



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Mer 25 Mar - 23:21

   
Thorin & Cyrïelle
   
   
Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie.
   
La vie au contraire de la mort, reste une chose que l’on espère et que l’on souhaite voir éclore dans le ventre rond d’une femme. La femme n’est que la porteuse de lumière alors que l’homme en est le porteur. Alors à faire plus ou moins les choses, les dieux devraient avoir honte de la souffrance qu’il cause à la femme pour faire naître le nouveau jouet de leur fabrication. Cadeau des dieux ou pas. Aucun enfant aussi lumineux soit-il ne devrait prendre la vie de la femme qui l’avait mis au mode. Certes la volonté des Dieux, c’était leur volonté, mais pourquoi tant de haine envers l’enfant qui en souffrirait à vie. Et qui a son tour aura peur de la donner. La crainte de mourir était souvent bien plus forte. Mais une femme était faite pour enfanter et ne pas mettre au monde était comme faire une offense aux cieux, alors pour ne pas les craintes fallait-il donner la vie et croire que malgré tout ils seraient cléments avec nous et qu’ils laisseraient la mère rester avec son enfant. Cyrïelle n’en savait que peu, mais dans le doute de cela, elle refrénait ses envies de famille et son envie d’aller et venir dans les cités elfiques pour trouver la personne qui lui était destinée. Elle avait toujours peur de subir le sort qu’elle avait fait subir à sa propre mère. Bien qu’en peine, elle ne voulait pas laisser paraitre cela, être faible et ne montrer qu’une femme et non une diplomate. Le Prince sous la montagne avait cet air vague et dur, comme certains nains qu’elle avait pu croiser dans la montagne. Elle ne savait que peu ce qu’il pouvait penser, les nains et les elfes avaient des idéologies et des espérances différentes. Alors, comment décrypter une personne qui n’est finalement pas du même peuple hormis l’écouter et attendre qu’il se dévoile ou l’inverse. Dans le fond, Cyrïelle n’avait pas ce mauvais fond et écouter les gens parler, ça avait le don de l’apaiser malgré ce que l’on pourrait croire. Quand il ajouta que les nains avaient un peu de mal à reconnaitre leur défaut, elle ne put s’empêcher de souffler : « Et pourtant, vous le faites sans peine. » Sortant de ses lèvres rosées, cela planait comme un compliment d’admiration.

Les yeux allants et venants sur le paysage, elle parlait et il parlait de tout ce qui pourrait se passer dans un avenir pas si proche que cela en se demandant si finalement il aurait lieu. Cyrïelle n’avait pas de mauvaises idées, mais les richesses de la montagne pourraient attirer les plus envieux. Mais le sourire amusé de Thorin arracha à l’elfe un sourire et un rire. C’est vrai que cette perspective de devoir négocier avec lui dans le futur était amusante, mais rassurante. Cependant, l’avis sur les hommes semblait diverger. Du moins plus après la longue explication du brun, elle pencha la tête en arrière et plaça correctement ses cheveux en répondant. « J’avais en effet compris cela d’une façon bien à moi. Un drôle de défaut, mais je m’en accoutume facilement. Chacun à son petit monde. Bien que lors de question diplomatique cela puisse poser problème. Un véritable problème. » Elle sourit en s’appuyant sur les remparts, se penchant légèrement en avant au vu de sa taille peu commune pour des remparts plus bas que ceux des cités Elfiques. Cependant, la petite remarque venant de Cyrïelle semblât plaire au Prince, mais elle semblait la désespérer et en tout point l’un été annulé par l’autre pour la blonde. Elle le regarda, l’interrogeant d’une question muette, à laquelle il répondit avec une dextérité et une discrétion digne de son rang. Elle répondit en riant : « Sachez qu’il le sait très bien et que je comprends parfaitement. Mais c’est un peu ma faute si la montagne nous retient. Pas que je ne veuille pas retourner à Mirkwood. Mais ma curiosité m’emportera et je l’ai prié de faire durer les négociations jusqu’aux fêtes du cinq août donné en votre honneur pour en avoir un aperçu. Mais ma curiosité me perdra n’est-ce pas ? Du moins, j’espère ne pas vous offenser de ma présence et du caractère bien direct de la discussion. » Et très franchement, même si elle l’offensait, il ne le monterait pas alors pourquoi ne pas continuer sur cette lancée ? Les nains n’aimaient peut-être pas tellement la franchise, mais elle était ce qu’elle était malgré toutes les convenances politiques qu’il pouvait y avoir entre eux. La blonde avait le don de dire ce qui lui passait par la tête quand elle ne préparait pas une discussion. Et pourtant, elle n’avait pas honte, ni de gêne quand elle avait tort ou quand ses plaisanteries n’étaient pas du goût des autres.

Alors, le sujet se détourna une nouvelle fois. Parlant de la Princesse sous la montagne, Dis était une petite fleur que l’elfe avait eu l’occasion de rencontrer de nombreuses fois. Merveilleuse professeur dans l’art de nouer ses cheveux, la petite naine blonde avait une facilité pour nouer des liens avec ceux qui l’entouraient et Cyrïelle n’avait pas échappé à ce grappin imaginaire. Et elle avait de l’affection pour cette petite. Quand Thorin parla de la tragédie de sa naissance, de l’avis de son frère, elle se confia sur ce qu’elle pensait, sur ce qu’elle avait déjà vécu la perte de sa mère. Mais Thorin avait un point de vue bien arrêté sur ce qu’était un enfant. Elle ne voulait pas, mais quelques larmes amères coulèrent sur le visage blanc de l’elfe. Elle ne voulait pas qu’il puisse dire cela, il avait certes perdu sa mère, mais il n’était pas la cause de cette perte. Un enfant qui prenait une vie pour vire la sienne ne pouvait être lumière dans l’esprit de Cyrielle. C’est la voix enraillée qu’elle répondit : « L’avis que vous vous en fait, cette lumière que la naissance doit dégager, c’est votre avis. Bien arrêté bien stéréotypé malgré toutes les races qu’il existe ici-bas. Je n’ai qu’une peine d’entendre cela. Pas que je suis en désaccord avec vous. Une naissance est une chose merveilleuse, mais elle est tellement malheureuse quand elle se déroule de la plus mal des façons. Au-delà de la vivre et de pleurer l’être prit par les Dieux, je m’excuse de mes prochains mots Altesse, mais vous n’en serrez jamais plus. Dis contrairement à vous quand elle comprendra, s’en voudra et pour l’amour qu’elle portera à sa mère, elle voudra se battre pour vivre la vie qu’elle aurait eue avec cette dernière. Et cela sera tout naturel, elle a malgré elle du sang sur les mains. Je vous offense peut-être, littéralement je l’admets, c’est peu réjouissant, mais c’est ainsi. Elle est malgré tout un peu comme moi et contrairement à moi, j’espère qu’elle ne s’en voudra jamais d’avoir pris la vie d’un être cher. J’ose espérer que si moi-même je peux l’aider à se retirer cette idée de la tête, je le ferais. On ne sait trop ce que c’est de souffrir à cause d’idées qui ne devraient pas nous hanter, et la laisser prisonnière de la montagne, je ne trouve pas cela juste, ça l’enferme dans cette idée. » Et peut-être pensait-il la même chose quand on parlait de la liberté des enfants. Elle avait été couvée durant toute son enfance, alors qu’elle aurait aimé vivre une vie plus libre que d’être tenu de suivre son père à gauche et à droite. Elle avait eu de la peine, alors la proposition qui sortit de sa bouche à l’adresse du futur Roi sous la montagne semblait étrange et peu conventionnelle.

Enfreindre la loi dite verbalement par son propre père et emmener la petite Dis à l’extérieure. C’était le défi qu’elle lançait envers Thorin et il la regarda, les yeux grands ouverts ne croyant pas spécialement à ce qu’elle venait de dire. Mais il l’avait pourtant très bien compris et elle lui lança un petit sourie entendu pour affirmer son envie de faire cette folie en sa compagnie. Qui savait à ce moment-là que c’était l’un des premiers quatre cents coups qui se profilaient entre eux. Cyrïelle avait les yeux rieurs et des étincelles donner par ses anciennes larmes. Elle n’avait pas peur de défier l’autorité et de toute façon le Prince lui avait lui-même dit que le marché ne serait s’honorer envers son peuple. Bon connaisseur de la montagne, le nain lui avoua qu’il fallait d’autres montures pour atteindre Raven Hill. Elle n’avait rien à ajouter de plus, il était chez lui et il savait ce qu’il faisait malgré tout. Que dire de plus, le coup se serait fait à Mirkwood, ça aurait été ses conseils que l’on aurait écoutés. Quand il ajouta plus bas que son frère n’était jamais loin de Dis, elle eut un petit froncement de sourcil, mais bon, elle n’avait que faire de qui les accompagnaient tant qu’ils sortaient de cette étouffante montagne. Elle aimait les lieux, mais le vert de l’extérieur lui manquait. Une inspection rapide des gardes présents, et Cyrïelle firent de même. Quand il lui donna le semi-ordre de se s’occuper de la petite blonde. Cyrïelle eu une grande courbette exagérer se baissant bien bas, ses cheveux tombant devant-elle, alors qu’elle ajoutait rieuse : « Je ne vis que pour vous servir Altesse. » Quand elle se releva au milieu de sa phrase concernant la confiance, elle lui rendit le sourire qu’elle lui offrait. Et acquiesçant d’un vif mouvement de tête et lui emboitât le pas. Thorin était rapide et savait où il allait. Certes, elle n’avait jamais visité ses boyaux de la montagne et elle espérait ne tomber sur personne qui pourrait les voir comploter. Alors au détour d’un couloir, elle regarda à gauche et à droite. « J’espère que vous savez ce que vous faites. Peut-être qu’à pied cela aurait été plus sur ? Sommes-nous encore loin ? »

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Quand un diplomate dit ‘oui’, cela signifie ‘peut-être’ ; quand il dit ‘peut-être’, cela veut dire ‘non’ ; et quand il dit ‘non’, ce n’est pas un diplomate.  Henri Louis Mencken


Il est des hommes dans ce monde qui ne reconnaissent pas que les femmes valent autre chose que la vie d’épouse confinée dans leurs demeures. Thorin, lui, pouvait reconnaitre sans peine qu’un bras armé et entrainé, fut-il d’homme ou de femme restait un bras armé utile, mais les naines étant si rares, qu’il ne pouvait que comprendre qu’on les conserve avec autant de précaution. Cependant, car il y aura toujours un revers à la médaille, il comprenait moins bien qu’elles ne puissent prétendre à avoir une carrière plus politique. Son père comme son grand-père arguaient souvent qu’elles n’auraient dès lors plus de temps à consacrer à leurs enfants et Mahal sait à quel point un jeune nain peut-être remuant et exténuant. Malgré cela, l’héritier de Dùrin restait convaincu que certains conseils devraient prendre en considération l’avis des femmes. La peur de l’enfantement, le nain la partageait de même,  elle restait la première cause de mortalité des femmes et même si il était du devoir du prince de prendre épouse et de perpétuer la lignée, il était encore trop jeune pour y songer. Ô il y avait bien une jeune naine qui l’attirait dans les tréfonds d’Erebor, mais il n’était pas encore question de cela dans sa vie, il n’était même pas encore considérer comme adulte pour son peuple, alors l’affection et le mariage viendrait en son temps. De plus, il craignait de même de voir périr la femme de sa vie dans pareil moment pourtant magnifique considéré comme cadeau du ciel. Il n’en était pas encore question, alors le jeune nain préférait ranger ses craintes dans un coin de sa tête et les ressortirait au moment opportun qui ne verrait pas le jour avant de nombreuses années. Lorsque l’elfe lui fit remarquer qu’il arrivait sans peine à parler des défauts de son peuple et à fortiori des siens, il haussa simplement les épaules avant de la regarder. « Je suis jeune… quand j’aurais vieilli, je serais peut-être plus acariâtre. » Tout ne se bonifie pas avec le temps, on ne peut dire cela que du bon vin finalement.

Les défauts qui n’en possèdent pas ? Celui qui se targuerait de ne point en avoir ne serait qu’un fieffé menteur et quelque part, ce sont nos défauts qui nous rendent intéressant et prouvent que nous ne sommes, au final, pas si différent les uns des autres. Quoi qu’en disent les Historiens ou les grands philosophes. « Si, nous n’avions pas tous des défauts, je crains que le monde serait bien ennuyeux et puis, c’est un peu ce qui fait le charme de chacun. On apprécie les gens pour leurs qualités, certes elles sont plus louables, mais on les apprécie d’autant plus lorsqu’on connait leur défauts, ça les rends plus sympathique et les faits descendre de leur piédestal. » Et en cela, les elfes étaient rendu plus sympathique par l’existence de ces défauts, bien que les nains soient capable de leur en trouver d’assez mauvais, alors qu’ils sont souvent considéré comme la perfection par bien d’autres races. Les soucis concernant son grand-père le préoccupait énormément autant que la vie et la santé de son frère et de sa sœur. Ce qui en définitive ne lui laissait pas énormément de temps pour lui-même et il avait également la fâcheuse tendance à ruminer silencieusement dans son propre fort intérieur. Un pauvre sourire vient à nouveau s’étirer le long de ses lèvres, la perspective d’une fête en l’honneur de sa naissance ne le réjouissait pas, bien loin de cela. « Probablement oui, elle finira par vous perdre. Oh, elle ne pourra pas m’offenser plus que la célébration elle-même. Je n’aime pas les fêtes, je n’aime pas voir beaucoup de monde et de toute façon tout ceci ne servira à rien d’autre qu’à m’exposer une fois de plus comme un vulgaire bibelot. Vous aurez, je le crains, un bien triste spectacle, je suis particulièrement taciturne dans ces moment-là et je fuis à la première occasion. » Peut-être devrait-on le qualifier d’antisocial, mais il ne se voyait pas comme ça, seulement comme quelqu’un qui a son caractère propre et qui ne juge pas utile les flagorneries et les dépenses. Un jour, il pouvait le sentir, ils paieraient tous cette opulence…

Thorin préféra ne plus s’appesantir à nouveau sur le sujet des naissances mortelles, il sentait bien sans la regarder que l’elfe était mal à l’aise. Il avait sa vision des choses, elle avait la sienne, il trouvait cependant assez triste qu’elle soit aussi conventionnelle, pour quelqu’un d’aussi peu conventionnel ceci-dit. Cependant, il ne souhaitait plus entendre parler de mère mortes en couche, cela lui rappelait irrévocablement sa mère et le moins que l’on puisse en dire c’est qu’il avait aimé cette mère. Il aurait pu, tel Frerin, en vouloir à Dìs et pourtant, il ne pouvait voir en un enfant, qui n’avait même pas demandé à naître ou à être simplement conçu, un meurtrier. Ainsi, il serait toujours le premier à rassurer sa sœur et à tenter de lui ôter les idées noires qu’elle se collerait en tête lorsqu’elle en aurait l’âge. Quant à ce qui allait se passer, le fait que les naines ne sortent pas ou peu de leurs cités, il n’y pouvait rien dire et rien n’y faire tant qu’il ne serait pas roi, alors autant ne pas du tout parler de cela. Le traitement que subir Dìs ne serait pas différent des autres femmes sous la Montagne et cela, elle devrait s’y faire… C’était peut-être idiot, d’à ce point couper les femmes du monde extérieur, il y avait sans doute moyen qu’elles puissent se rendre utile à l’extérieur, sans pour autant aller à la guerre. Bref, tout ceci n’était pas des préoccupations à avoir pour un nain de moins de trente ans, dont l’avis ne comptait finalement pas, comme il avait déjà pu le faire savoir à Cyrielle. Il lui faudrait attendre longtemps avant d’être à même de prendre des décisions qui compteront vraiment ou même de pouvoir poser un avis qui serait entendu.

Ce ne serait pas la première fois que le nain brun ferait une bêtise, même si celle-ci risquait fort de lui coûter cher en leçon de moral et peut-être même en réclusion… Et pourtant, il fonçait droit vers la folie en emmenant avec lui l’elfe blonde qui, au final, était un peu le cerveau de l’opération. Il tourna légèrement la tête lorsqu’elle émit un léger doute quant à leur destination. « Ne vous en faites pas, je connais cette Montagne depuis que j’ai l’âge de 5 ans. Pas un passage dérobé ne m’est inconnu, en revanche mon père en ignore plusieurs. » Le nain se faufila derrière une imposante statue, après avoir vérifié que personne ne regardait dans leur direction. Pas besoin de torche et il le savait, les yeux des nains sont accoutumé à l’obscurité et les elfes y voient clairement. Au bout de plusieurs minutes, il fit un effort pour pousser l’épais bloc de pierre qui délimitait la sortie du tunnel, ou l’entrée selon les cas. « Nous voici dans ma chambre, Dìs ne saurait plus être très loin. » En quelque foulée, il quitta sa chambre et lui désigna la chambre de sa sœur de laquelle s’échappaient quelques rires. « Je m’occupe de Frerin, rendez-vous ici. » Vif, il parcourra les quelques mètres le séparant de la salle d’étude et frappa à la porte. Après une rapide discussion avec le précepteur, il ressortit accompagné de son frère qui le regardait avec des yeux qui veulent dire ‘mais où on va ?’ De retour à sa chambre, il retrouva l’elfe. « C’est maintenant qu’on détale et en vitesse. » Prenant la tête, il conduisit tout le monde dans la salle à manger et fit pivoter la cheminée. « J’espère que vous aimez les glissades. » Il poussa son frère et invita l’elfe à le suivre avec sa sœur avant de refermer le tout. La fin du grand tobogan de pierre atterrit justement dans les écuries et précisément sur une botte de foin assez moelleuse pour ne pas qu’ils se fassent mal. La suite fût tout aussi rapide, monter en selle et sortir de la montage au galop dans un tonnerre de sabot, droit vers Ravenhill. « Phase un réussi, on dirait. » lança-t-il en riant.
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Dim 14 Juin - 21:41

   
Thorin & Cyrïelle
   
   
Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie.
   
Le destin fait parfois les choses étrangement et jamais l’un comme l’autre ne l’aurait su. Dans le pire des cas, les deux populations auraient pu croire à une mauvaise blague qu’un nain et une elfe puissent finalement s’apprécier à leur juste valeur. Si avec l’âge Cyrïelle avait déjà parlé avec bon nombre de nains tâtant leur défaut et leur qualité, elle avait bien plus d’aisance à parler à un prince héritier qu’à un seigneur. Peut-être parce qu’elle savait que finalement, il n’avait pas encore de pouvoir et qu’elle ne mourrait pas si elle se montrait déplacer. Pourtant, Thorin semblait bien plus ouvert que ses congères sur les elfes et leurs relations avec les peuples des montagnes semblaient bien plus faciles avec lui qu’il ne l’aurait été avec son père ou son grand-père. Les deux perdant peu à peu la raison pour un mal. Qu’elle ne comprenait finalement pas, et forcément, elle n’était pas touchée par la maladie de l’or et elle espérait dans le fond que le jeune nain en serait un jour épargné. Mais l’espoir est bien vite remplacé par la réalité et forcément, il va de soi que Cyrielle aurait un jour à faire avec un roi sous la montagne presque fou. Mais dans quel sens, elle ne le savait, elle n’était pas devineresse ! Et par les Valars, merci pour elle, comment supporter de voir le futur alors qu’un peu vivre éternellement. Vraiment, un calvaire. Pourtant, le futur proche, elle pouvait sans peine l’imaginer. Les discussions avaient tourné court et l’un comme l’autre était d’accord. Une sortie pour la petite princesse n’était pas de trop. Dis avait huit ans et elle n’avait que rarement vu l’extérieur, étouffé par un père trop protecteur et un peuple tout aussi protecteur, les nains étaient une grande famille et la famille royale leurs parents à tous, alors qui ne surveillait pas les mouvements de chacun d’entre eux ? Personne, assurément. C’est donc pour cela que l’elfe avait quelques craintes en parcourant les couloirs d’Erebor en compagnie du prince aîné. Il y avait peut-être quelques risques pour qu’ils se fassent prendre, mais finalement comme Thorin lui avait dit plutôt sur les remparts, le roi sous la montagne n’était pas apte à accepter la négociation avec Mirkwood, alors une bêtise ou pas, autant leur donner une raison de refuser l’accord. Pourtant, Cyrïelle se demanda tout de même au nain s’il était certain de son coup, et c’est sans une once de peur ou de doute qu’il répondit connaître par cœur les couloirs et les passages secrets de cette montagne depuis son plus jeune âge.

C’est peut-être pour cela que la blonde se décida à la suivre dans un étroit passage caché dans le dos d’une statue. Elle y voyait comme s’il faisait jour et elle ne doutait pas de la vue du nain qui vivait continuellement dans l’obscurité de la montagne. C’était presque à se demander si la lumière du jour ne brulait pas les yeux de ces pauvres petites créatures. Alors que certaines naines se seraient senties honorées d’arriver ainsi dans la chambre princière, Cyrïelle se contenta d’y jeter un œil et de le suivre dans une espèce de hall desservant plusieurs pièces dans les appartements royaux. D’un geste furtif, il lui montra une porte d’où s’échappaient quelques rires et il affirma s’occuper de son frère cadet. C’est sans peine que la dame frappa en entrant sans difficulté, sous le regard de la petite princesse blonde et de sa nourrice qui ne savait pas quoi faire alors que l’inconnue était dans la chambre de la princesse. Bien que Cyrïelle n’ait eu qu’à parler de Thorin, la nourrice ne préféra pas chercher plus loin en plus confiant l’enfant. Bien qu’apte à marcher, l’elfe la prit dans ses bras, retournant dans la chambre du nain alors que la petite jouait avec des mèches de cheveux qui pendaient sur les épaules de l’elfe. Il revint tout aussi vite accompagné du petit frère et donc du second prince nain. Il fallait tout de suite dire que finalement l’elfe savait bien s’entourer. C’est d’un signe de tête que la dame de Mirkwood approuva le fait qu’il fallait vite disparaitre et c’est sans un mot qu’elle le suivit dans la salle à manger, regardant ébahie la cheminé tourner pour ouvrir un passage… Les nains avaient ce don pour les passages secrets, c’était tout de même incroyable… Et pourtant, il l’invita à glisser après avoir envoyé Frerin le premier. Elle releva sa robe et se glissa avec la petite naine dans le passage. C’est avec un petit cri étouffé que l’elfe tomba dans la botte de foin avec Dis qui riait aux éclats finalement, le rire contagieux s’estompa à l’arrivé de Thorin peut après elle. Puis tout se déroula rapidement, tous avaient un cheval et les femmes chevauchaient ensemble en direction de Raven Hill quand Thorin s’exclama en sa direction que tout s’était bien passé. Elle lui sourit en ajoutant : « J’en ai bien l’impression » ajouta-t-elle pour terminer. Finalement, Frerin ne savait toujours pas plus où ils allaient, mais la destination se précisait tout autant que les yeux de la princesse qui pétillaient à l’approche de la chute d’eau.

Un spectacle que l’elfe avait un peu de mal à comprendre, elle qui était libre comme l’air, allant et venant au rythme de ses envies et de celle de son père. Cyrïelle avait déjà eu l’occasion de voyager énormément et de découvrir la terre du milieu comme certains rêvaient de le faire. Alors, les montures finirent leurs courses folles à l’approche de leur destination, Frerin fut le premier des quatre à descendre et à toujours interroger du regard son grand frère, alors que Cyrïelle descendait en emportant Dis dans son mouvement. C’est sans Crainte pourtant qu’elle la posa sur le sol, mais que la petite naine s’accrocha tout de même à sa main. L’Elfe eut un mouvement en arrière et un haussement de sourcil. Elle avait l’instinct maternel, mais elle eut quelques appréhensions. Mais elle se tourna vers Thorin, le regard suppliant, elle n’avait jamais eu de frère ou de sœur, elle ne savait pas comment s’y prendre, malgré tout. Elle n’était jamais venue à Raven Hill et ne savait ce que Dis aimait faire et pourtant. « Que faisions-nous maintenant ? »  Elle tourna sa tête vers Dis : « Une promenade peut-être ? »


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Sam 18 Juil - 12:13
Fear doesn't prevent the desolation, but it can be avoided
Thorin Oakenshield

Cyrïelle Valdóttir


 

 



 

 


Quand un diplomate dit ‘oui’, cela signifie ‘peut-être’ ; quand il dit ‘peut-être’, cela veut dire ‘non’ ; et quand il dit ‘non’, ce n’est pas un diplomate.  Henri Louis Mencken


Il était désormais certains que dès qu’ils renteraient tous à Erebor après cette après-midi ensoleillée passé au grand air, si on ne venait pas les chercher avant à coup de garnison de gardes, que les discussions diplomatiques allaient en prendre un coup. Cependant, le jeune prince nain gardait un dernier tour dans son sac et serait des plus capables de s’accuser de tout ceci en seul et unique responsable, en arguant qu’il avait invité l’elfe à découvrir l’une des plus belles tours du royaume dans le but de satisfaire à sa curiosité d’invitée dans le royaume des nains. De cela, ses pères ne pourraient lui en tenir rigueurs, puisqu’ils étaient eux-mêmes très fiers de Ravenhill. Pour ce qui était alors de son frère et de sa sœur, on ne lui tiendrait certainement pas rigueur d’avoir embarqué Frerin dans pareille « aventure », mais pour Dìs ce serait une autre histoire. Cependant, il argumenterait en signifiant bien qu’il était trois à pouvoir veiller sur elle, dont un elfe probablement déjà millénaire qui en plus de possédé une vue inégalable avait également une ouïe à toutes épreuves. Cela devrait probablement lui éviter la plus désagréable des punitions – à savoir de se retrouver cloîtré dans le palais pendant plus d’une semaine-, mais cela ne lui épargnerait aucune leçon de morale et d’ailleurs, il n’y comptait pas. Peut-être que son père déciderait de le punir par quelques travaux d’intérêt publique ou par des séances d’études plus longues et moins de libertés, mais il n’allait tout de même pas le mettre au cachot pour ça. D’accord que Thraìn pouvait se montrer intraitable lorsque le sort de sa cadette était en jeu, mais pas de quoi ici faire de son aîné un ennemi de l’état, pas plus que de Cyrielle. Combien de fois son père et son grand-père d’ailleurs ne lui avaient pas demandé de plus s’investir dans les visites diplomatiques ? Ils arguaient sans cesse que ce serait un bon exercice pour son futur, qu’en tant que prince d’Erebor, il était le meilleur représentant pour vanter les mérites de son peuple, -ceci dit, il était aussi très fort pour vanter les défauts de celui-ci-. Dès lors, cela serait aussi un argument de poids dans son plaidoyer contre la punition à venir et le moins qu’on puisse dire c’est que question défense, le nain brun avait déjà expérimenté la chose et se montrait très éloquent le cas échéant.

Mais, revenons-en à notre joyeuse troupe de bras cassé qui venait d’atteindre le pied de Ravenhill, s’ils voulaient en voir le sommet, il leur faudrait y aller à pied ou emprunter les bouquetins et même si l’aîné de la fratrie princière en était un inconditionnel, cela n’était guère le cas de son frère cadet et Dìs était encore trop petite pour cet exercice. Il craignait également que par sa légèreté, elle soit facilement désarçonnée et la prendre en fardeau sur de tels animaux risquait d’être plus compliqué, voir pis que bien. La solution vient d’elle-même, il fallait y aller à pied et la proposition de l’elfe tombait dès lors à point nommé. En parlant de la grande blonde elfe, cette dernière semblait paniquée à l’idée que sa cadette s’accroche ainsi à elle et il pouvait le comprendre. Lorsqu’on n’a pas eu de frère ou de sœur, difficile de savoir que faire de ces petites choses remuante et aux réactions parfois inattendues. « On peut voir ça comme ça, Ravenhill se trouve au bout du chemin qui est ici. Il faut grimper, ça nous dérouillera les jambes. » Lança-t-il avec un sourire avant de regarder la toute petite blonde – car oui, les nains ne sont déjà pas bien grand alors les enfants nains…-. Il s’accroupit alors en regardant sa sœur. « Hey, Dìs, à dada ? » demanda-t-il à sa sœur en tapant sur ses épaules. La naine sourit alors de toute ses dents en se lançant vers lui avec un ‘oui’ des plus sonores. Il la saisit alors par en dessous des bras et l’installa sur ses épaules. « Tiens-toi. Frerin à toi l’honneur, montre nous le chemin. » Faire cohabiter son frère et sa sœur était parfois compliqué, le garçon gardant encore rancœur à la fillette de la mort de leur mère. Thorin le savait, ce pourquoi il confiait la tâche d’honneur à son frère pendant qu’il distrayait la petite. « Avoir des frères et sœur, ce n’est pas une sinécure… mais, je les aime quand-même. Il faut sans cesse veillé à faire plaisir à l'un, sans pour autant vexé l'autre. C'est parfois épuisant.» Expliqua-t-il à l’elfe. Alors qu’ils se lançaient sur le chemin de la tour aux corbeaux et du haut de la chute d’eau, il sentit ses deux tresses de devant tiré en arrière. « Je ne suis pas un poney ! » Cependant, il se mit à rire avant d’entendre la petite voix de sa sœur dans son oreille. « On peut voir ça comme ça, oui… » L’héritier de Durin regarda alors l’elfe, malgré le peu de manœuvre que lui laissait sa sœur avec ses airs de cavalière. « Elle demande si vous êtes une fée… Elle ne comprend pas encore vraiment la différence entre les elfes et les créatures des contes. »

La ‘promenade’ durant plusieurs minutes durant lesquels Frerin expliquait parfois quelques histoires brèves sur la construction du chemin ou de la tour en elle-même. Le nain brun laissait le cadet se gorgé de cet honneur, sachant qu’il en serait plus calme et moins prompt à chercher misère à quelqu’un s’il avait de l’attention. Dìs se cramponnait toujours à ses cheveux en riant lorsqu’un papillon venait lui chatouillé le nez et en cessant de s’extasier sur la beauté de la nature qu’elle connaissait somme toute trop peu, sans parler de la beauté de l’elfe. Thorin quant à lui préférait écouter ce qui se passait, taquiner sa sœur d’une chatouille de temps en temps ou féliciter son frère de ses connaissances. Bref, il était le médiateur dans cette troupe pour le coup très particulière. Lorsque la dernière marche fût franchie, ils se retrouvèrent au sommet de la majestueuse chute d’eau sur un ‘oh’ trahissant surprise et émerveillement chez la plus petite du groupe. Alors, l’aîné reposa la fillette au sol, mais lui tient la main pour la retenir de courir partout. « Thorin ! Thorin ! L’eau ! Je veux l’eau ! » La plus petite du groupe tirait dangereusement en direction de l’eau, mais le plus vieux avait cependant plus de force qu’elle. « Dìs, on est trop près de la chute, plus loin peut-être si tu es sage et que tu ne cours pas partout comme une petite folle. » Alors, la blondinette s’arrêta pour faire ses plus beaux yeux à son aîné puis vers l’elfe. « Madaaaaaaaame la fée, on peut aller dans l’eau ? »
© Gasmask


Thorin Oakenshield
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