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|  Dim 10 Mai - 14:49  Je rentre tout juste d’une épuisante journée, où j’ai rencontré une femme étrange qui m’a tapé dans l’œil. Il faut bien ça, après tout, pour que je lui confie mon cheval préféré. J’espère qu’elle en prendra soin et qu’elle saura le bichonner comme il le mérite. Je l’adorais, cet animal. Me voilà donc en train de rentrer vers la cité, après avoir passé un moment seule avec Shane. Je ne vais pas vous raconter ce que nous avons fait : il n’y a ici nul besoin de dessin. Shane et moi sommes faits l’un pour l’autre, et si j’avais le choix, je partirais avec lui sans demander mon reste, oubliant ma mission, ma noblesse, quitte à vivre comme une fermière pour le reste de ma vie. Mais, j’ai une mission. Le Mage compte sur moi. Je n’ai donc pas le choix. Je dois continuer à avancer et me contenter des rares moments que le sort m’accorde pour laisser mon corps et celui de Shane exprimer la passion qu’ils ressentent, mes lèvres soupirer à ses oreilles ces mots que je ne peux lui dire autrement, et mon regard plonger dans le sien alors qu’il me domine de toute sa taille, comme deux égaux…
Nous voilà donc rentrés dans les hauteurs de Minas Thirit, dans le soleil couchant. Une de mes servantes semble nous attendre à l’entrée de la maison, et je fronce les sourcils. Étrange. Très étrange, même. Je mets pieds à terre et écoute ce qu’elle a à me dire. Je fronce les sourcils et secoue lentement la tête de droite à gauche. J’entre dans la maison et me dirige vers ma chambre. Je retire la lourde robe noire que je porte pour enfiler une autre, plus simple, bleue clair, plus passe partout.
- Il a dit qu’il allait à la taverne, et qu’il repasserait demain…
Je hoche la tête avant de déposer sur mes épaules une cape grise. Je remonte la capuche pour ne pas qu’on voie mon visage, et dans la nuit qui prend ses quartiers, je sors de la maison que j’habite pour commencer à faire la tournée des tavernes. Je n’ai qu’un seul indice : il porte une cape bleue.
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| Dim 10 Mai - 15:29 Alors que j’avance dans les rues, un homme me bouscule et j’en profite pour le soulager de sa bourse. C’est quelque chose que les Dames ne devraient pas savoir, mais j’ai passé les six premières années de ma vie à courir comme une va nu pieds dans le palais où je suis née, ignorée de tous, et à jouer avec des gamins qui n’avaient rien à faire là. J’ai appris quelques petits trucs, qui me servent encore aujourd’hui, d’autant que si j’ai pris un couteau, j’ai oublié ma propre bourse. Je tourne dans une ruelle encore plus sombre et m’arrête le temps d’attacher la bourse à ma taille avant de me rendre dans la première taverne. J’entre et laisse mon regard tourner sur la salle, recherchant une cape bleue. Personne. Je me décide donc à m’avancer vers le comptoir pour poser directement la question au tavernier, sortant une pièce d’argent pour lui délier la langue…
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| Dim 10 Mai - 15:33 L’homme secoue négativement la tête et hausse les épaules. Il n’a vu personne correspondant à ma description. Je ressors donc pour me rendre dans la seconde taverne, un peu plus loin. En chemin, je bute dans une caisse qui fait un bruit de verre cassé. J’en soulève le couvercle et récupère la dernière fiole non cassée. Après l’avoir levée dans la lumière d’une torche, je hausse un sourcil intéressé. Voilà le genre de chose qu’on ne voit pas partout. Cela pourra m’être utile un jour prochain. Je soupire et secoue la tête de droit à gauche avant de reprendre mon chemin vers la taverne. J’entre et répète le même rituel. On commence par observer la salle, puis on va voir le tavernier. C’est intéressant de voir les têtes se tourner vers moi puis m’ignorer dans la seconde qui suit. Ces gens sont des moutons trop occupés par le contenus de leur assiette pour se rendre compte de ce qu’ils ont sous les yeux.
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| Dim 10 Mai - 15:37 Cette fois, le tavernier hoche la tête et m’indique la petite salle derrière le comptoir où se trouvent des messagers qui doivent manger vite pour repartir aussi vite. J’entre et m’approche du seul homme qui est là, vêtu en effet de la couleur de mon maitre. Je m’installe en face de lui, le laissant voir cette bague que je ne retire jamais et qui fait de moi l’une des trois prêtresses du Mage Bleu. Il hoche la tête et sort un petit paquet de son sac, paquet qu’il me remet sans un mot. Nous n’avons pas besoin de mot. Dans le paquet que j’ouvre immédiatement, une fleur blanche séchée, très rare dans cette portion du monde, car elle a besoin du froid de mes montagnes pour pousser et s’épanouir, ainsi qu’une longue lettre. Je hoche la tête et ressors pour reprendre le chemin de ma maison, la lettre bien au chaud dans mon corsage.
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