Depuis quelque jours, j'avais appris que l'un des fils du seigneur de la citée comptait enfin s'engager dans une relation. Un couple qui c'était tourner autour pendant un bon moment, ils avaient mit beaucoup de temps avant de s'engager. Déjà il y avait des rumeurs et des murmures de mariage.J'étais heureuse de voir quelque chose d'aussi positif et bienveillant qu'un mariage, cela faisait du bien avec tous les malheurs arriver depuis des siècles. Voir le fils de mon ami Elrond prendre une femme était une bonne chose, d'ailleurs je n'aurais jamais cru qu'un jour l'un des jumeaux se marierais. Ils étaient tellement loin des femmes, et à toujours faire l'opposer de ce que leur demande leur père.
Pourtant c'était une ambiance si étrange pour moi. Le dernier mariage auquel j'avais assister en tant qu'invité était celui d'Elrond et Celebrian. Cela remontais à loin. Cela me rappelais de bons souvenirs, mais aussi de mauvais. Ce n'étais pas bon signe quand je devenais nostalgique. Je ne voulais pas qu'on me parle de ça, même si cela devait arriver dans plusieurs mois, cela ravivais déjà de vieilles blessures. Je m'étais isolé du reste de la citée. Toute cette effervescence me donnais le tournis. Je ne savais même pas si j'aurais le courage d'assister à la cérémonie. J'espérais que si ce n'était pas le cas personne ne m'en voudrais. Dans un sen je m'en fichais totalement, personne ne pouvais comprendre ce que j'avais vécu en dehors d'Elrond. Avacher sur un fauteuil, le balcon de ma chambre donnais du côté des cascade et ce son me faisais un bien fou. Le regard vers le ciel, je tournais machinalement mon alliance autour de mon doigt. Une partie de moi avait hâte que tout cela ce termine. Mes pensées tournée vers on défunt époux, vers tout ce qu'on avait vécu, tout ce que j'avais vécu avait tendance à me rendre amer. Personne ne devais avoir envie de venir me voir.
Si vous saviez toute l’organisation qu’un mariage demande… si vous saviez tout ce qu’il y a à faire… Oh, que j’ai envie de tout laisser tomber, d’oublier cette fête dont nous avons parlé, Elladan et moi, d’oublier ces rêveries dont nous avons parlé… Si seulement Elladan n’était qu’un elfe comme un autre, si seulement je n’étais pas la dernière héritière de Celebrimdor… Tant de choses auraient été plus faciles, si nous n’avions, l’un comme l’autre, pas eu de titre de noblesse. Mais non. Nous ne sommes pas n’importe quels elfes. Nous ne pouvons pas partir du jour au lendemain pour nous unir sous la lune, pour échanger nos anneaux, ceux qui orneront nos doigts jusqu’à la fin des temps, en oubliant la fête, les invités, la robe, la tenue d’Elladan, toutes ces choses auxquelles nous devons penser désormais. Si nous avons convenu d’un commun accord que la cérémonie se déroulerait au printemps en Lorien, sous les mallorns qui m’ont vue grandir. Et, nous n’avons pas eu le temps de penser au reste. Non, car monsieur le marié a trouvé le moyen de se carapater à l’autre bout des Terres du Milieu.
Ah, je vais finir par croire qu’il ne le souhaite pas réellement, ce mariage. Pourtant, lorsque nous en avons parlé, il a semblé réellement enjoué, à faire des projets d’avenir, allant même jusqu’à penser à la possibilité pour nous d’avoir des enfants. Oh, comme j’ai été heureuse lorsqu’il a dit ça ! Parce que ça voulait simplement dire qu’il était à nouveau sur le chemin, le doux chemin de la rédemption. Oh, certes, je n’allais pas guérir son cœur et lui faire oublier ce qu’a vécu sa mère il y a près de cinq cent ans, mais… Quelque part, j’ai toujours espéré pouvoir lui apporter un peu de douceur pour lui permettre de surmonter ce tragique évènement, pour qu’il cesse de vivre dans le passé et pour qu’il se tourne enfin vers l’avenir, vers un futur qui peut être intéressant à vivre, un futur sympathique où le monde tournera un peu plus rond.
Aujourd’hui, j’en ai marre. Je n’en peux plus de tout faire toute seule depuis deux semaines qu’Elladan et son frère ont mis les voiles. Alors, je laisse là ma jolie robe noire, or et blanche qui me servira pour mon mariage, je laisse là les dessins de la bague que je compte offrir à Elladan, j’oublie la liste des invités, celle des plats, et tout le reste, et je sors dans la rue pour me diriger vers la cascade. Je passe dans la rue, devant les maisons, sans réellement regarder où je vais, et je finis par m’immobiliser dans la rue, observant la porte d’une maison. Cette elfe-là, je ne la connais que peu. Je ne vais pas dire que je l’évite, mais… Disons que nous n’avons jamais eu le temps de nous retrouver face à face très longtemps. Soit j’étais sur les routes, à cette époque où je n’assumais pas mon statut d’héritière d’un grand nom elfique, et où je me trouvais heureuse quand je guérissais les gens. Mais, je me suis lassée de cette vie, je me suis lassée de voir les gens mourir malgré mes soins, et je me suis sédentarisée à Imladris, petit à petit, reprenant les affaires de mon ailleul, son héritage, son statut. Mais, il m’arrive encore de voyager, il m’arrive encore de partir dans le sud, au Rohan lorsqu’on fait appel à mes services.
Ici, je reste un peu bête, face à la porte d’Aryanna, incapable de frapper, mais en en ayant quand même envie, au fond de moi, parce que je sais qu’ici, je trouverais très certainement de l’aide pour préparer mon mariage, des conseils, peut être aussi. Ou alors, tout simplement un cours de guérison. Mais, Aryanna m’impressionne tellement… Déjà lorsque j’étais une toute petite elfe et qu’elle marchait dans la cité, je me cachais derrière la jambe du garde qui est devenu mon père d’adoption, car elle dégageait quelque chose d’étrange, qui me faisait penser que j’étais simplement une petite souris.
Mais, je finis par frapper trois coups, car après tout, la petite souris a grandi, désormais.
