L'anneau d'Elrond [Quête PNJ] [Elinà - Elladan - Elrohir]

Je ne suis pas de ceux à laisser passer une rumeur quand je l'entend circuler, même si cette rumeur parait se trouver à la limite de l'absurdité. Et quand on me chante doucement à l'oreille que l'anneau disparu de mon père pourrait se trouver ni plus ni moins qu'à l'intérieur même de notre cité, il n'y a pas à trancher, je compte bien vérifier cette information. D'accord, cette information a le mérite de ne pas me faire quitter Imladris et sa chaleur printanière, sinon je ne l'aurai jamais écoutée, je le sais parfaitement, mais que voulez vous, je suis une tête de mule irrécupérable, et même si une troupe d'orcs se trouvait juste à l’extrême limite de la neige, je n'irait même pas. J'ai dit ne plus vouloir voir un seul flocon de l'année - ou de la décennie, ou du siècle, allez savoir combien de temps cette foutue neige continuera à tomber - ce n'est pas pour reprendre mes paroles dix jours après parce que "oh, y a un truc intéressant là-bas". Enfin bref, fin de la discussion, vu que quitter Imladris ne semble pas dans les options, même si ma monture enfin rétablie ne compte pas me laisser tranquille de sitôt pour obtenir le galop qu'elle me réclame. Jusqu'au gué de Bruinen, ok, plus loin, non.

Enfin, je finis par laisser Aranwë dans son enclos, non sans avoir du lutter pour qu'il y reste sagement, et récupère l'arc, le carquois et l'épée laissés dans l'écurie avant de rejoindre la sortie de la cité, le pont chevauchant la rivière où Elinà, Elrohir et moi nous sommes donné rendez-vous - ce qui a du inquiéter bien des adultes, même si la présence de Elinà est plutôt bon signe pour eux.
A mon arrivée, je ne me cache pas d'embrasser Elinà, me moquant peu de la présence de mon frère, qui, de toute façon, a parfaitement deviné de quoi il en retournait entre nous, et je salue Elrohir d'un signe de tête.

"Parés? On commence par où du coup?"

Les rumeurs. Elles gonflent, elles enflent, elles ne font que tourner et murmurer dans tous les coins jusqu’à ce qu’enfin, on accepte de s’occuper d’elles. Je ne veux pas, cependant, ouvrir ma bouche pour réussir à briser les espoirs de mon elfe et de son frère, c’est quelque chose qui est au-dessus de mes forces. Pourtant, quelque part dans mon cœur, il y a quelque chose qui se met en retrait pour rester tout de même cohérente. Parce qu’une rumeur, c’est une rumeur. On ne peut pas s’amuser à la laisser gonfler, enfler et y croire en plus de tout ça. Parce qu’elle est vraiment étrange, cette fichue rumeur. L’anneau de mon Maitre serait dans les alentours de la cité ? Parce que le mage a terminé de l’utiliser ? Ce serait une nouvelle exceptionnelle. Mais, d’un autre côté, cela voudrait dire deux choses : ce n’était pas l’anneau qu’il cherchait, et les deux autres porteurs des anneaux sont en danger. Mon cœur se serre en pensant à Galadriel. Elle avait l’air tellement fatiguée alors que je l’ai croisée dans sa Lorien, il y a quelques semaines.

Pourtant, j’accompagne sans hésiter Elladan et Elrohir en mission. Parce que, je les connais, ces deux là. Ils étaient fâchés il y a peu. Et il ne faudrait qu’un rien pour qu’ils le soient à nouveau. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je n’ai pas l’intention de laisser mon futur beau frère subir les humeurs de l’elfe de ma vie.

En ce matin neigeux, j’enfile donc une tenue de voyage simple et pratique, et j’ajoute par-dessus une fourrure épaisse. Je traverse la ville pour me rendre au pont, où j’ai rendez-vous avec les jumeaux. Je vois Elrohir sur place, et il me serre dans ses bras, avant de déposer un baiser sur mon front.

- Je suis heureux que tu ai enfin fait ouvrir les yeux à Elladan.
- Merci, Elrohir.

Mais, nous n’avons pas le temps de discuter plus longtemps. Elladan arrive et mon regard ne vois plus que lui. Il m’attrape immédiatement par la taille pour unir nos lèvres durant quelques trop courtes secondes, et ma main attrape l’extérieur de la cape pour ne pas qu’il s’éloigne de trop. Ma main glisse pour se mettre dans la sienne, et je souris un coup.

- Prête, oui. Une idée de par où commencer les garçons ?

Premier réveiller, premier sur le ponton. C’est ce qu’on dit n’est ce pas ? Et, c’est plus ou moins ce qui se passe puisque je suis le premier installé là, mon regard perdu dans le vide, à me flageller encore une fois de ce qui a bien pu se passer avec Père. Mais, aujourd’hui, j’ai peut être le moyen de réparer une partie de ma faute, puisque mes informateurs racontent qu’il est possible que le Mage Bleu ait jeté l’anneau de Père quelque part autour d’Imladris. Un sourire crispé monte à mes lèvres à cette idée. Encore une fois je me dis que c’est ma faute. Que c’est à cause de moi si Père s’est retrouvé dans cette inconfortable situation. Parce que… Hé bien, parce que je n’ai pas su le protéger.

Mais, peu de temps après que j’ai posé mes fesses sur la rambarde du pont, Elinà arrive, et un instant durant j’oublie mon aversion pour les contacts humains. Parce que c’est désormais une demoiselle que je vais devoir compter dans ma famille. Je n’ai cependant pas le temps de lui dire grand-chose, que déjà mon frère arrive pour embrasser sa promise. Mes lèvres s’étirent en un sourire sincère et je secoue lentement la tête. Et moi alors ? Je vais être jaloux.

- Mes sources ont parlé d’une troupe vêtue de bleu de l’autre côté du gué de Bruinen, un peu au Nord. C’est à une demi-heure de marche. Vous pensez que vous arriverez à avancer tout ce temps-là sans vous bécoter ou je vais devoir aller chercher une chandelle ?

Le gué de Bruinen, tel est votre destination, arrivé à votre destination, vous vous retrouvez nez à nez avec des hommes et femmes vêtus de bleu. Un feu se trouve au centre et ses personnes se trouvent autour de celui-ci. Ennemi ou pas, allez-vous aller vers eux ?

Ma main attrape les doigts d’Elladan alors que nous avançons dans les ruelles pour finalement sortir de la ville. Je ne regrette pas d’avoir pris ma cape bien chaude, pour la peine, car à peine sortis de la cité, le froid me prend à la gorge. C’est comme si je n’arrivais plus à respirer. Et, quelques pas plus loin, mes yeux se posent sur un groupe de personnes qui ne me dit immédiatement rien qui vaille. Je suis sortie sans armes, aujourd’hui, car je ne pensais pas être mise devant le moindre danger. Mon regard se pose sur le duo de grumeaux à mes cotés, et je m’avance en premier pour prendre la parole. Ces deux là, je les connais. On tape d’abord, et on réfléchis ensuite. Alors, je pose ma main sur mon cœur et je m’incline légèrement, tout en sentant la tension des deux elfes dans mon dos.

- Suilaid, étrangers. Que venez vous faire de ce côté-ci des Terres du Seigneur Elrond ?

Je ne pouvais pas savoir s’ils étaient de gentilles personnes ou des personnes armées de mauvaises intentions. Et puis, cette tenue bleue… Elle me fait tellement penser à ce qu’on raconte sur ce mage qui vient du Nord…

- Je suis Elinà, et voici Elladan et Elrohir, les fils de notre Seigneur. Nous laisserez-vous partager votre feu quelques minutes, le temps que nous nous habituions au froid ambiant ?

Je colle une claque derrière le crane de mon frère après qu'il nous ai posé cette question, et je l'aurai bien envoyé chercher sa fichue chandelle si je n'avais pas eu peur qu'il ne mette trois plombes à revenir, le temps qu'il la trouve. Cependant, les doigts de Elinà se serrant dans ma main me font penser à autre chose et je me contente donc de suivre mon frère et ma fiancée dans leur progression sans faire plus entendre parler de moi. Quitter la cité, suivant les indications de mon frère, parlant d'une troupe aperçue au niveau du gué de la Bruinen, me fait espérer qu'ils ne comptent d'aucune façon dépasser le gué, sans quoi ils pourront toujours courir pour que je les suive, comme non, je ne compte vraiment et certainement pas mettre un seul pied dans la neige, quoi qui puisse m'y attirer.

Alors, bien sur, devinez mon expression en découvrant que ces idiots de voyageurs ont su s'installer du coté enneigé de la rivière ... au lieu d'avoir la brillante idée de traverser, sans déconner... d'une, ils me font suer, clairement, de deux, quand j'vois un abri, j'y vais, où est la brillante idée de rester du coté enneigé alors que l'autre est presque vert?
Alors ensuite, l'idée, et bien, c'est de tirer dans le tas. Croyez pas que je ne sache pas atteindre ma cible à la distance qu'offrent les deux rives de la rivière. Sauf que Elinà se met en tête de parlementer, et je me trouve donc contraint d'arrêter la main se dirigeant vers mon arc le temps qu'elle me donne l'autorisation de m'en servir. Pour le coup, j'aurai du amener que Elrohir, ça serait déjà réglé.

"Attends, quoi? Ah non, moi j'traverse pas. Y a au moins 40degrés de différence entre ici et là-bas, et j'compte pas foutre un pied dans la neige. Allez-y sans moi, j'ai une meilleure vue sur le groupe d'ici de toute façon."

Je manque d’exploser de rire lorsque mon frère me colle une tarte derrière le crâne à ma remarque, avant de jeter un coup d’œil vers la cité. Mais, non. Non, je ne vais pas faire ça. Même si j’ai l’air détendu, en réalité, je suis à deux doigts de me ronger les ongles ou de me mettre à hurler. J’ai peur de ne pas réussir à trouver l’anneau de mon père. Parce qu’il me semble impossible que ce soit aussi facile. Depuis deux mois, je n’ai de cesse que de me morfondre dans ma déprime et cette impression que je ne suis qu’un moins que rien, ce n’est pas pour que ça s’arrange en quelques minutes, même si la présence de mon frère est apaisante, surtout depuis qu’on s’est réconciliés.

Je prends la tête de notre petite compagnie, et j’avance vers le gué, où nous trouvons quelques personnes vêtues de bleues. Mon premier geste est de poser ma main sur Aranruth, et je serre les dents en voyant Elinà s’avancer, les mains levées, pour parlementer avec les autres. Je serre les dents, parce que je ne supporterai pas de la voir mourir aussi stupidement. Je sens qu’Elladan fait de même avec son arc. La voix d’Elinà est apaisante, et je peux voir, de l’autre côté de la rivière, les hommes en bleu échanger des regards. Ma main reste posée sur mon épée, prêt à dégainer au besoin.

- Alors reste là, frérot. Et couvre nous.

Pour une fois, l’aversion du froid de mon frère est une bonne excuse. Elinà et moi allons traverser. Et, on verra bien ce qu’on trouve de l’autre côté.

Vous décidez de discuter calmement avec ses étrangers tout en restant sur vos gardes. Un homme vient vers vous et vous salue. Il se présente sous le nom de "ALWIN", il vous invite à prendre part à leur cérémonie en l'honneur de leur dieu. Vous prêtez attention aux autres participants et ils ont l'air complétement perdue. En l’occurrence, vous avez à faire à un groupe de marginal, allez-vous rester à leur côté ou passer votre chemin ?

info : merci de donner une réponse clair (un choix possible)

C’est donc avec Elrohir que je traverse le gué gelé. L’épaisse couche de glace supporte sans peine notre poids, et je m’adresse aux étrangers dans la langue commune, avec calme et patience. Je sens Elrohir tendu à mon côté, et je lui jette un regard qui se veut rassurant. Je n’ai certes pas d’armes sur moi, mais d’un autre côté, je sais que je suis bien plus rapide et vive que ces personnes. De plus, c’est peut être une perte de temps pour les jumeaux, mais je veux comprendre ce qu’ils font là. Alors, quand il se présente à moi, sous le nom d’Alwin, cet homme étrange vêtu de bleu, je pose mes mains sur mon cœur et je lui donne mon propre nom, avant de contempler les quelques personnes qui se trouvent là. J’ai du mal à comprendre qui peut être leur Dieu, et ce qu’ils peuvent bien faire là, c’est pourquoi je décide de rester pour voir.

- Qui est ce Dieu ? Est-ce le Mage de la Neige ?

J’essaie d’utiliser des mots simples, car je vois bien que l’homme en face de moi est étrange. Peut-être même totalement drogué. Ses pupilles sont dilatées, et la guérisseuse en moi a peur de ce que ça signifie. Si cet homme et ses quelques amis sont drogués, qui sait ce dont ils sont capables ? JE n’ai pas peur pour la cité, bien cachée et surtout protégée par des gardes, mais… Mais j’ai plus peur pour eux. Mon cœur est trop tendre… Beaucoup trop tendre pour mon propre bien. J’ai peur de voir ce qu’ils vont devenir le jour où la drogue qu’ils consomment viendra à manquer. J’ai peur des extrémités dans lesquelles ce manque va les pousser.

- Pour participer à votre cérémonie, je me dois d’en savoir plus.

Bordel Elinà, pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu t'emmanche dans des situations aussi à la con que celles-là?! Ok, revanche sur toutes les fois où je me suis mis dans des situations pareilles, sauf qu'à sa différence, j'ai toujours une arme sur moi et je n'hésite jamais à m'en servir. Elinà a toujours tendance à trouver la micro-zone de bien dans les gens qui retient son bras. Personnellement, je n'ai pas ce manque de prudence. Et Elrohir non plus, en temps normal. Alors, pourquoi bon sang ne trouve-t-il même pas à dégainer sa dague histoire de faire reculer d''à peu près vingt mètres celui de ces hommes se trouvant juste devant Elinà?!

Et cette maudite neige ... Non, je ne traverserais pas cette maudite rivière, et ce même si je fais les cents pas devant la limite que m'impose son lit comme un lion en cage. Comme le reste de mon être, d'ailleurs, mes oreilles se trouvent parfaitement aux aguets, et entendre Elinà parler de participer à la cérémonie de ces hommes en l'honneur d'un dieu qu'ils refusent de lui nommer est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de ma patience, et mon arc quitte mon épaule dans le même temps qu'une flèche vient s'y placer, prête à atteindre la cible que je lui offre. Comme si la largeur de la Bruinen m'empêchait de viser juste. Bon, par contre, Elrohir, t'es gentil, tu fous le camp de ma trajectoire. Je t'aime bien mon frère, sincèrement, mais si tu dois jouer les dégâts collatéraux pour protéger ma fiancée, je n'hésiterais pas deux heures ... Après tout, on est pas trop loin de la cité, et je suis assez futé pour éviter de toucher l'un de tes organes vitaux ... Après, je concède que recevoir une flèche, ça ne fait de bien à personne... mais tu devrais y survivre. Ou alors, t'es gentil, et tu sors de mon foutu champ de vision! Est-ce que je me place sur la trajectoire de ton cheval quand on combat moi? J'crois pas!

Elinà… Arrête un peu tes bêtises. Ces gens là sont dangereux, chaque parcelle de mon être le sent.

Voilà ce que je pense alors que je vois ma future belle-sœur s’avancer et s’intéresser à ce qu’il se passe pour ces pauvres ères hagardes. Ma main se porte néanmoins à ma ceinture, comme je ressent un besoin de dégainer mon épée. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle dit, ce qu’elle fait, mais d’un autre côté, je n’ai pas réellement le choix. Mon regard va d’Elinà à l’homme en bleu, et je finis par me retourner vers Elladan, pour voir qu’il a déjà en joue l’homme le plus proche de sa fiancée. Je m’avance d’un pas, et discrètement, je fais le tour, pour laisser le champ libre à la flèche si jamais besoin s’en fait sentir. Quand à ma main, elle ne quitte pas la poignée de mon épée. J’ai bien l’impression que nous allons devoir croiser le fer sous peu. Car, il m’est impossible d’imaginer une fin heureuse à cette rencontre. Qu’est ce qu’ils vont bien pouvoir faire. Néanmoins, après avoir pris une grande inspiration, je me tourne vers l’homme en bleu. Si dans les muscles de mon épaule, on peut lire que je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’il se passe, autant dire que je n’ai pas l’intention que ça se voie aussi sur mon visage.

- Auriez vous par hasard vu un anneau. Un bel anneau avec une pierre bleue, montée sur un anneau en or.

Qui ne tente rien n'a rien, n'est ce pas ?

L'homme vous confirme que la cérémonie est destiné au mage bleu, celui-ci apportera bonheur et richesse à tout ceux qui lui voue un culte. Il vous explique qu'il suffit de rester autour du feu et faire des offrandes. En parlant d'anneau, il vous montre un anneau que vous connaissez bien, c'est Vilya ! Il veut le jeter dans le feu pour l’offrir comme offrande. Il vous explique qu'il a trouvé l’objet tout à l'heure, il ne sait donc pas q'uil détient un anneau de pouvoir !

Tentez d'être assez convaincant pour l'échanger contre un autre objet qui aurait plus de valeur à ses yeux...

Mon cœur manque un battement lorsque l’humain confirme que cette cérémonie est en l’honneur de notre ennemi. Mon regard s’écarquille ensuite quand il sort l’anneau d’Elrond de sa poche, et je retiens à grand peine ma main. J’avais envie de lui piquer l’objet et de m’enfuir en courant. Je croise donc les bras avant de secouer lentement la tête de droite à gauche, observant l’homme.

- Oh mais… ça ne va pas. C’est pas… C’est pas comme ça qu’on fait une offrande. Il faut… Oui, il faut quelque chose auquel vous tenez. On doit jeter quelque chose d’important dans le feu. Par le premier anneau que vous avez trouvé.

Elrond, je suis désolée. Vraiment désolée d’avoir parlé de votre anneau comme ça. Mais, il faut qu’il semble de peu d’importance. Vu la magie que contient Vilya, j’ai bien l’impression qu’il ne sera pas détruit par ce feu. Mais, ça m’ennuierai. Ça m’ennuierai vraiment beaucoup de le voir jeté comme ça dans le feu. Parce que, c’est un anneau de pouvoir. Il doit être protégé. Pas… Pas manipulé de cette manière.

- Une offrande c’est… C’est pour un Dieu. C’est quelque chose qu’il faut réfléchir. Mesurer. Penser. Tenez, si mon ami devait offrir quelque chose à votre Dieu ce serait certainement… Sa boucle de ceinture. Parce que c’est un objet dont il a besoin.

J’attrape Elrohir par le bras, et je me penche pour soulever un peu sa chemise, pour montrer la dite boucle de ceinture – ouvragée – à l’homme en bleu. Je secoue la tête de droite à gauche, et je croise les bras.

- Oui. Cette boucle de ceinture serait un objet de meilleur augure pour une offrande. Parce qu’il est important. N’est ce pas Elrohir ?

Je me tourne vers mon ami, avant de revenir, sans attendre sa réponse, vers l’humain.

- Qu’est ce que vous en dites ? Elrohir vous donne sa boucle de ceinture, et vous, vous lui donnez l’anneau ?

Bon, c'est quand l'action là? C'est pas que je m'ennuie, mais je vais choper des crampes aux doigts à force de tendre la corde de mon arc sans que l'on ne m'offre de cible sur laquelle tirer... Et non, je ne traverserais pas cette maudite rivière, pas tant qu'il n'y a pas un peu plus de soleil de l'autre coté et un peu plus de courant au milieu de la rivière... Sérieusement, ces idiots ne pouvaient franchement pas établir leur campement au soleil?! Quelle idée de rester à se geler les miches dans la neige alors qu'il fait bien meilleur en ayant juste à traverser la rivière? C'est pas comme si ils allaient se faire submerger sur le passage, il est à moitié gelé l'Anduin là...

Enfin, en attendant, je me contente de suivre la conversation de loin, et de jouer les arrières-gardes pour Elinà et Elrohir. D'un coté, ça me va très bien, et ce n'est pas la première fois que mon choix d'arme me conduit à ce poste. De l'autre, je n'aime pas franchement rester à l'écart quand il est question de quelque chose d'aussi important que Vilya. D'ailleurs, je remercie intérieurement Elrohir d'avoir enfin compris que 'javais besoin de ma ligne de tir, alors que je fais le tour visuel du campement afin de repérer chaque membre de la troupe ennemie et surtout les possibilités de tir que j'ai. Normalement, je peux tous les avoir en un tir chacun, à part deux suffisamment dissimulés par les arbres nous séparant pour que je sois certain de ne pas les abattre du premier tir. Bon, normalement, Elrohir sait encore dégainer son épée, donc on devrait s'en tirer. En attendant, ma flèche se pointe de nouveau vers celui qui semble être le chef de cette troupe, celui qui se trouve si proche de Elinà que les cheveux se dressent sur ma nuque devant le manque de prudence évident de ma fiancée. Bon, c'est quoi cette histoire de boucle de ceinture?! Je devrais apprendre à écouter et regarder en même temps moi. Compter sur mon frère pour s'assurer de l'un de ces deux sens est parfois une mauvaise chose, surtout quand il n'est pas à coté de moi.

Je crois que si ma future belle sœur n’avait pas réellement pris la situation en main, mon épée aurait tranché cet homme là en deux depuis longtemps. Parce que, franchement… Franchement j’en ai marre de cette situation. D’ailleurs, en entendant Elinà parler de boucle de ceinture et proposer d’échanger l’anneau contre ça, j’ouvre la bouche, avant de secouer la tête de droite à gauche.

- Mais… Mais… Mais j’en ai besoin moi ?

Ma voix est incertaine. Elle est incertaine et je regarde mon amie échanger la bouche de ma ceinture contre Vilya, avant de soupirer un coup et de passer un bras autour des épaules de la demoiselle. Alors, d’un certain côté, elle peut très bien se jouer de moi. De l’autre. Elle joue avec l’un des maitres en bêtises, manipulations et autres bêtises du même genre.

- Elle a tout à fait raison, cependant. Et, elle-même va vous donner … Le lacet de son corset. Parce que, vous voyez, pour elle, c’est à peu près aussi indispensable que ma boucle de ceinture. Sans… Sa poitrine lui descend jusqu’aux genoux. C’est affreux à voir. Et puis, c’est un fil d’or, vous savez. Ça a une grande valeur. Bien plus que votre anneau trouvé dans la neige.

Un sourire sur mes lèvres. Et puis, je me contente de hausser les épaules, avant de secouer la tête, et de tirer sur le fil du corset d’Elinà.

- Je sais, je pense que tu aurais préféré que ce soit mon frère qui fasse ça. Mais, il faut ce qu’il faut.

Malheureusement, vous n'arrivez pas à convaincre l'inconnu avec votre échange. Celui-ci n'est pas équitable, bien qu'il ne sache pas quel est la véritable nature de l'anneau, il sait reconnaitre un objet de valeur. Il se retourne vers le feu, il n'a plus de temps à perdre avec vous. Il est sur le point de lancer l'anneau dans le feu, comment allez-vous faire pour le récupérer ?

Si j’ai pensé un instant laisser Elinà raconter des bêtises pour convaincre l’homme – quitte à me passer de la boucle de ceinture que j’ai moi-même forgée, aux armoiries d’Imladris – le simple mouvement qu’il fait pour aller plonger l’anneau de mon père dans le feu me fait tirer mon épée. Maintenant, fini de rire. La lame chante en quittant son fourreau, comme pour montrer sa joie d’être bientôt nourrie de sang. Sachant ma compagne d’infortune parfaitement désarmée, jela repousse de mon bras droit pour qu’elle se place derrière moi. Je sais qu’elle n’y restera pas longtemps, mais d’un autre côté, je n’ai pas vraiment le choix. Je crois que mon frère ne me pardonnerait pas d’avoir mis sa belle en danger.

- Il suffit maintenant. Nous avons été assez patients avec vous. Rendez-moi l’anneau de mon Père, où ma lame tranchera votre gorge avant que vous ayez le temps de faire le moindre geste.

Avant qu’il n’ait le temps de répondre, je fais un pas et je pose la pointe de l’épée contre sa jugulaire. Je n’attends en réalité qu’une chose : qu’une des flèches de mon frère quitte la corde de son arc pour le tuer, sans la moindre pitié. A mes yeux, les disciples de ce mage de folie n’ont pas de meilleure raison d’écumer ces Terres que les orcs. Ne comptez donc pas sur moi pour faire montre de la moindre pitié.

Enfin un peu d'action! Un sourire monte à mes lèvres alors que je pense que j'étais à deux doigts de lâcher cette flèche sur mon frère suite à sa suggestion à Elinà.
Sans attendre de meilleur signal que l'épée de mon frère posée contre la jugulaire de l'homme face à lui, ma flèche quittant le refuge de mon arc pour rejoindre sa carotide, qu'elle tranche net, bien que je n'en ai pas grand chose à faire comme une nouvelle flèche se trouve placée à mon arc avant de rejoindre une nouvelle cible. Ma troisième flèche frôle Elinà de si près que je peste un instant contre elle pour avoir bougé, enfin, elle touche également sa cible, ce qui me soulage aussitôt du risque pris envers Elinà. Il n'aurai plus manqué que je la touche, et qu'en plus, je rate ma cible. Parlant de rater ma cible d'ailleurs, la flèche suivante s'arrête en vibrant dans le tronc pluricentenaire d'un arbre se trouvant quelques mètres derrière ma nouvelle cible, m'arrachant une grimace de mécontentement. Et oui, avec les cibles mouvantes, c'est le jeu. Bon, maintenant que ma position est clairement repérée et que ces idiots pas si idiots se mettent hors de portée de mes flèches, malgré les attaques de mon frère, il ne me reste plus qu'à changer de place. Je récupère donc mon arc dans une main avant de quitter le chemin pour chercher entre deux arbres une nouvelle position de tir, ce qui ne prend guère de temps comme je connais bien suffisamment cette forêt pour savoir repérer les meilleurs sites.

Elrohir me pousse sur le côté, prenant par la même occasion les choses en mains. Je me retrouve donc les fesses dans la neige, à l’observer pointer son arme sur l’homme qu’il tient en joue. Et, franchement… J’ai du mal à comprendre ce qu’il se passe. Une flèche siffle, et je me redresse pour tenter de faire quelque chose. L’homme étrange s’effondre sur le sol, sa gorge tranchée par l’épée d’Elrohir. Ou par la flèche d’Elladan. C’est la cohue. Dans la neige disparait l’anneau et je repousse le cadavre pour attraper l’anneau d’or. Je me relève et recule d’un pas. Une flèche m’effleure la joue et je me retourne vers la rivière. Elladan est en train de viser les quelques hommes. Et moi… Moi, je laisse Elrohir gérer le combat. Il est équipé pour ça. Il est équipé, et moi je m’avance vers l’Anduin gelé. Mon pas se veut sûr, mais pourtant… Pourtant je n’ai qu’une peur. Lâcher l’objet que j’ai dans ma main. Lâcher Vilya. Les cris autour de moi me font frémir. Mais, je ne me retourne pas. J'ai déjà vu la mort en face. De nombreuses fois. Et, ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'arrêter à ça. Je ne dois pas laisser mon empathie passer avant le devoir de l'elfe que je suis. Je dois avancer. Mais, la pellicule de glace est fragile. Et, mon pied tremble plus que ce que je souhaiterai.

Les choses se compliquent alors que l'homme est sur le point de lancer l’anneau dans le feu, vous n'avez pas d'autres choix que d'attaquer ses hommes qui semblent surpris par vos attaques. Ceux-si essayent de s’échapper tandis qu'Elina récupère le précieux anneaux.
Vous vous rendez compte que le groupe est peu armé et semble peu favorable à répondre à votre attaque, ce qui vous déstabilise un instant... Ceux-ci profitent pour disparaitre alors qu'une tempête de neige se soulève et repart aussi vite qu'elle est apparu...
Vous avez la possibilité de les poursuivre ou de retourner chez vous pour mettre l'anneau en sécurité...

Le premier homme s’effondre sous mon épée, et un autre sous une flèche d’Elladan. Mon regard se porte dans le vide et je secoue lentement la tête de droite à gauche en voyant les autres s’enfuir en courant, allant s’éparpiller dans la forêt proche. Mon premier réflexe est de les poursuivre, alors qu’Elinà s’enfuie avec l’anneau de Père. Mais, je m’arrête bien vite, soumis à un vent violent mêlé de neige qui me fait reculer d’un pas, puis de deux. Je porte mon bras à mon visage, incapable de réaliser vraiment que je n’arrive plus à voir. Je recule et je me retrouve face à … une sorte de tornade qui disparait soudainement. Mon regard se fait sévère, et je secoue lentement la tête de droite à gauche, faisant demi-tour pour traverser la rivière gelée d’un pas rapide. Je risque mon cou, là, mais heureusement pour moi, aucun de mes pas ne me conduit à glisser, et je rattrape Elina rapidement. Nous arrivons d’un commun accord de l’autre côté où je rejoins mon archer de frère.

- Tu as l’anneau ?

J’attends confirmation de ma belle sœur pour me retourner une dernière fois vers l’autre côté de la rivière. Il n’y a plus personne. Je me demande bien où ils ont pu partir, et surtout quelle était cette magie qui leur avait permis de s’enfuir de cette manière.

- Rentrons. Père doit retrouver son anneau.

Lorsque j'arrive à mon nouveau point de tir, c'est pour découvrir que nos ennemis se sont évaporés entre temps, et je ne peux que jurer avant de revenir sur mes pas, après m'être assuré qu'effectivement, personne n'est resté pour me servir de cible. Je lâche un dernier juron sur ma route avant de sortir des arbres pour retrouver le sentier et surtout Elinà et Elrohir. Je replace mon arc à mon épaule avant de me rapprocher d'eux et attirer Elinà contre moi d'un bas autour de ses épaules, attrapant doucement sa main dans la mienne pour jeter un œil à l'anneau que son poing referme, comme si j'avais besoin d'une confirmation que l'on ai trouvé le bon. Je laisse un léger sourire reprendre le dessus sur l'air fermé que j'affiche sous la concentration de mes tirs en observant le métal briller sous l'effet de la lumière filtrant entre les arbres.

"Ouais, rentrons. Elinà, tu permet?"

Je prend l'anneau de sa main avant de m'éloigner d'elle pour rejoindre mon frère, l'arrêtant sur sa route pour lui placer l'anneau dans la main.

"Et pas de 'mais'. De nous trois, c'est toi qui a le plus souffert de la disparition de Vilya, c'est normal que ce soit toi qui le ramène à Père."

Le sentant prêt à répondre, je referme son poing sur l'anneau en plantant mon regard dans le sien, tâchant d'y placer suffisamment d'avertissement pour que l'idée de me contredire ne lui vienne même pas à l'esprit. Finalement je me détourne de lui en posant une main sur son épaule avant de rejoindre Elinà, l'embrassant sur la tempe avant de mêler mes doigts aux siens.

"Un jour, je tâcherai de t'apprendre le mot 'prudence' tu sais."

Je fais un bond alors qu’Elrohir pose sa main sur mon épaule pour ma guider le long de la rivière glacée jusqu’à Elladan. Je me retrouve dans les bras de l’elfe de ma vie et je ferme les yeux une seconde, avant de lui donner avec plaisir l’anneau. Qu’il laisse son frère aller le ramener à Elrond me touche, et je souris, avant de nicher ma tête dans le cou de l’elfe.

- Pars devant, Elrohir. On vous rejoindra.

Il me regarde quelques instants, et je lève la main pour lui désigner la cité. Non, je ne veux aucun des honneurs qu’il recevra en arrivant à la cité. Je lui laisse tout le crédit, car, comme dit son frère, il a vraiment souffert de cette disparition. Je ne le regarde pas partir, alors que je me tourne vers Elladan pour hausser un sourcil.

- Toi, m’apprendre la prudence ? Monsieur je cours droit à la chasse à l’orc tout seul sans regarder derrière toi ?

J’éclate de rire avant de l’attraper par le col de sa cape pour l’obliger à se baisser. Mes lèvres se joignent aux siennes, et lorsque je m’éloigne je secoue la tête. Bon, c’est moi qui l’ai demandé en mariage mais…

- Si tu veux vraiment m’épouser, il va falloir qu’on signe un contrat tous les deux. Tu me laisse me mettre en danger, et je te laisse te mettre en danger. Sans râler. Même quand je serais en train de soigner tes plaies. Ou que tu me trouveras en train de bander les miennes. D’accord ?

Je n’attends pas qu’il réponde, je m’échappe de ses bras pour courir vers la cité et grimper dans les rues tortueuses jusqu’à ma maison.

Vous avez décidé de retourner chez vous, de toute façon, vous perdrez votre temps à retrouver vos ennemis. Le but était de retrouver l’anneau, il est temps de tourner à Fondcombe pour rendre l'objet à son propriétaire...

Quête réussie !