Retrouvailles, réconciliations & projets d'avenir [Elrohir]

Je ne préfère pas relancer le débat sur Aranwë. Ce cheval commence à se faire vieux, et il me semble totalement impossible qu’Elladan en retrouve un aussi complémentaire par la suite. Cette vieille carne commence à se faire vieille, et je vois avec appréhension arriver le moment où elle va rendre l’âme. Qu’il ne m’aime pas, au fond, je m’en fiche un peu. Mon dernier cheval n’aimait pas Elladan non plus, et celui dont je viens de finir le débourrage semble être bon. Je devrais peut être l’offrir à mon frère ? Comme une sorte de gage de paix ? Je ne sais pas. Un soupir monte à ma poitrine, même si j’essaie de le cacher. Lorsque je sens que je commence à laisser entrer dans mon cœur certaines de ces créatures vivantes à la vie bien trop courte par rapport à la mienne, je m’en sépare et je l’offre et le revend. C’est triste, et sur le coup une torture, mais je finis toujours par m’en remettre, et ce avant que ces bébêtes n’en arrive à un point où je continuerai à penser à eux une dizaine d’années après leur mort.

Et puis, la conversation dérive vers Père, et ce jour où je lui ai fait perdre son anneau par mon imprudence. Je ne sais pas réellement comment c’est possible, mais je me retrouve aujourd’hui, perdu, et incapable de me pardonner. Les mots de mon frère passent sur moi, et je n’arrive pas à réaliser réellement ce qu’il me dit. Il n’était pas là, ce jour là, ce jour où j’ai déçu mon Père. Un soupir monte à ma poitrine, et je hoche lentement la tête.

- Je ne veux pas parler de ce jour là, je ne veux pas parler de Mère.

Certes j’ai amené le sujet sur le tapis, mais Elladan sait comme moi que ce sujet est tabou. Nous avons fait ce que nous avons pu, nous avons tout fait pour sauver notre mère. Mais nous sommes arrivés trop tard pour que les lésions qu’elle a subies soient réversibles et qu’elle puisse rester parmi nous. Aujourd’hui il ne nous reste que quelques bijoux, des portraits et des lettres pour nous souvenir d’elle. Mais, il est impossible pour nous d’en parler. Il est impossible pour moi d’en parler.

- Père a réellement eu cette expression, il y a deux mois, lorsque je l’ai récupéré à la sortie du labyrinthe. Je… J’ai tout fait. J’ai tout fait pour le retrouver. Les Rohirrim ont du me trainer hors du labyrinthe pour m’empêcher d’y retourner et m’assommer pour m’emmener dans leur campement. Mais, quand on a trouvé Père à la sortie du labyrinthe, sans son anneau…

Ma voix se brise et je secoue lentement la tête de droite à gauche, encore une fois, avant de changer de sujet et de parler de cette quête dont il revient, amusé de sa réponse. Comment dire ?

- Heureusement qu’Elinà était là, alors, histoire de relever le niveau des Princes d’Imladris, par ce que sinon… On aurait été bon pour la honte du siècle. Entre moi qui perd l’anneau de Père et toi qui rentre chez toi à cause du froid…

Un sourire sur le visage, j’oublie presque cette histoire, et je réponds à sa question :

- J’ai repris mes occupations de capitaine de la garde, et j’ai passé mes journées à m’entrainer et à organiser les rondes et les patrouilles. Rien de bien intéressant si tu veux mon avis.

Je souris, amusé de la réaction d’Elladan à la simple mention d’Elinà. Je soupire cependant, incapable réellement de comprendre ce qui lie ces deux là. Mon cœur à moi me semble bien trop humain pour l’occasion : je ne suis pas certain qu’un jour je réussirai à choisir une seule personne comme ça semble être devenu si naturel pour Elladan. Son regard s’anime sans même qu’il ne s’en rende compte à la simple mention du nom de sa belle. Et, je soupire discrètement alors qu’il s’agite sur mon lit. Je finis par me relever, mettant pour une fois de côté cette aversion que j’ai depuis longtemps pour tout contact en dehors de ceux dus au combat pour aller m’allonger à côté de lui et poser ma tête sur le second oreiller. Mon regard se fixe vers le plafond et je tourne la tête vers mon frère.

- Non, j’ai aussi été envoyé en mission dans le Sud, mais elle n’a pas non plus été couronnée de succès. Des orcs, encore des orcs, et de la neige partout pour le retour. Je n’ai pas fait grand-chose, et en plus… En plus Nolàs était là. Je ne le supporte pas, ce mec. Sale pirate voleur. Un jour je lui reprendrai le collier qu’il m’a pris, celui de Mère.

Mère… Si autrefois, j’arrivais à supporter le contact des membres de ma famille, depuis son départ, il y a cinq cent ans, même mon frère a du mal à passer les barrières que j’ai mise autours de moi. Est-ce lié ? Je n’en sais trop rien, en fait.

- Et, même si ça avait été le cas, hein ? qu’est ce que ça aurait changé ? Il fait bien meilleur ici que dans toutes les Terres du Milieu. Je suis certain que nous sommes bien mieux ici qu’en vadrouille, pour une fois. Et je n’ai pas l’intention d’en bouger à moins qu’on m’y force.

Je prends une grande inspiration et je tourne la tête vers mon frère, jouant machinalement avec le lacet de ma chemise, avant de prendre la décision de la poser, cette question :

- Je te connais, ‘Dan. Je sais qu’il y a un truc de changé en toi. Tu t’es enfin décidé à écouter tes sentiments… Tu as… choisi ?

L’amour des elfes est unique. Nous pouvons hésiter, nous pouvons réfléchir, mais une fois que notre choix est fait, il est immuable. Et, si c’est le cas, alors malgré le mage bleu qui semble réellement être une menace, nous autres, elfes, allons pouvoir célébrer le mariage d’un prince.

Un rire monte à ma poitrine alors qu’Elladan parle de Nolas. Celui-là, il a eu de la chance que je sache tenir mon rang, et surtout qu’il y ait cette demoiselle avec nous. Sans l’humaine, je pense sincèrement que nous aurions finit par en venir aux mains, et tant pis pour la mission. Mon regard se pose sur une des poutres, et je secoue lentement la tête. J’espère ne plus jamais croiser ce sale voleur de bas niveau. Il est totalement inutile, et j’espère sincèrement que ce n’est pas celui qui a volé le cœur de Valaina, sans quoi, la petite sœur que mon cœur a choisi va avoir du mal à s’en remettre. Mais, je préfère ne pas relever sans quoi, je vais finir par m’énerver à nouveau. Je n’ai pas envie de m’énerver tout seul alors que je viens juste de me réconcilier avec Elladan.

- Dormir… Quelle bonne idée.

Je souris un peu et hausse les épaules.

- Quelle neige étrange… J’en ai assez d’avoir froid. Je préfère rester au chaud ici. Il est cependant étrange que nous soyons moins touchés que le reste du monde.

Et puis. La conversation tourne. Sur Elinà. Je l’apprécie beaucoup cette petite elfe, et pas seulement parce qu’elle se sert de moi comme d’un nounours dans le placard. Il ne m’a pas fallu longtemps pour voir les regards qu’elle lançait à Elladan, et la façon dont mon frère avait de lui tourner autour. Je le connais aussi bien que je me connais, et je peux vous avouer que j’ai su désespérer en voyant à quel point il n’arrivait pas à ouvrir les yeux malgré toutes les fois où je faisais des compliments sur la demoiselle histoire de le voir enfin faire tilt. Mais non. Pendant un temps, il a cru que c’était moi, qui étais amoureux d’elle. N’importe quoi.

- Si mamie s’y met aussi… J’aurais du lui demander de l’aide plus tôt alors. J’ai bien cru désespérer.

Mon oreiller trouve ensuite le chemin de la tête de mon frère et je lève les yeux au ciel. Valaina ?

- Pour ta gouverne, Valaina est comme une sœur pour moi. Jamais je ne pourrais la voir de cette manière. Jamais. Par ailleurs, un autre elfe que je ne connais pas lui a volé son cœur depuis un millénaire déjà. Tu devrais écouter quand je te parle, parfois.

Passons sur le fait que cet elfe inconnu s’appelle Nolas et que mon instinct me pousse à me dire qu’il s’agit de mon voleur. Et, passons aussi sur le fait qu’une jolie elfe blonde hante de plus en plus souvent mes pensées ces derniers temps, en grande partie à cause de son caractère de feu.

Bon, autant dire que je vais arrêter de parler de neige, moi. Aucune envie de finir à la flotte. Je ne tiens pas à être malade pendant trois semaines. Je suis certain qu’Arnaël trouverait un moyen de se venger de la dernière farce de mauvais goût que je lui ai faite, lorsqu’il était attaché à cet arbre sans pantalon il y a quelques mois. Un sourire amusé sur le visage, je change donc de sujet, passant à Elinà. La jolie elfe brune et mon frère n’ont eu de cesse de se tourner autour depuis tant de siècles que je ne saurais les compter, et les voir enfin unis est une chose qui me soulage enfin. S’il y a de l’espoir pour Elladan, qui a toujours été le pire de nous deux dans le domaine des bêtises, peut être pourrait-il éventuellement y en avoir pour moi ? Même si l’elfe de mes pensées a de la concurrence. Enfin, je n’en parlerai pas à mon frère. Mon cœur me semble parfois bien trop humain pour l’elfe que j’ai depuis longtemps choisi d’être.

- Arrête un peu tes bêtises. Elinà, quoi que tu en dise, tu ne l’a jamais regardée comme une sœur. Il y avait toujours cette étincelle dans ton regard, une sorte de tendresse lorsque tu parlais d’elle. Voir même parfois une pointe de jalousie lorsque je lui faisais des compliments auprès de toi. Tu n’as jamais su me cacher que tu l’aimais. Pour moi… Le choix est loin d’être fait. Il y a peut être quelqu’un, en effet, mais… J’ai trouvé le moyen de mal me faire voir d’elle, et je tente de réparer mes bêtises, depuis quelques années maintenant.

Je tressaille cependant quand il prononce le nom de Sirillë, et l’image de l’elfe blonde flotte devant mon regard alors que je tente de la chasser d’un geste de la main. Je dois avouer que cette elfe là, j’aime son caractère de feu… Elle correspond bien au mien.

Bon, autant le dire clairement : je suis totalement cramé. Parce que… Elladan sait reconnaitre chaque expression de mon visage, et qu’il va tout de suite comprendre que… Bah, non. Et puis, quand bien même ? Ce n’est pas dramatique, qu’il sache ce genre de choses. Parce que, c’est tout de même mon frère, ma moitié. Je sais qu’il saura garder mon secret. Nous sommes après tout impossibles à séparer. Même nos disputes n’arrivent pas à nous opposer plus de quelques semaines. Parce que nous sommes complémentaires l’un avec l’autre. Nous sommes toujours là. Toujours incapables de faire deux pas l’un sans l’autre.

- Non. Je ne l’ai jamais regardée de cette manière. Par contre, je voyais bien ce qu’il y avait dans ses yeux un air différent. Et, dans les tiens aussi, même si tu ne voulais pas l’admettre.

Au fond, j’ai parfois l’espoir que mon frère ne réussira à guérir de cette fuite en avant dans laquelle nous nous sommes l’un comme l’autre embarqué qu’aux cotés de sa jolie elfe. Parce que… Parce qu’elle possède une sorte de douceur étrange, quelque chose qui fait que, même moi, lorsque je suis à côté d’elle, je ne peux pas m’empêcher de respirer un peu plus calmement. De sentir ce poids que j’ai sur les épaules lentement s’envoler. C’est Elinà. C’est tout.

- Je suis vraiment heureux que tu ai ouvert les yeux, petit frère.

Quoi ? Il est le plus âgé ? Ouais, bah de cinq minutes. Et, je suis le plus mature des deux. Non mais ho. Enfin, le plus mature… Peut être que mon frère ne se serait pas mis à dos la femme qu’il aime … plus ou moins. Peut être … de la manière dont moi je l’ai fait. Parce que, clairement, c’est la pire des idées. Mais, je n’ai pas l’intention de laisser cela me miner, même si mon frère me répète ce que je me dis en boucle depuis un moment.

- Ho, j’ai jamais dit que j’avais fait mon choix. J’ai toujours eu le cœur bien plus humain que toi, après tout. J’ai le droit d’hésiter. Un peu.

Et puis, Elladan bouge, et je serre les dents en le voyant se rapprocher. Bon. Allez, c’est mon frère. Je peux faire un effort pour lui laisser pénétrer ma bulle de confort. Cette bulle dans laquelle je ne supporte rien ni personne depuis près de cinq cent ans, même si je n’ai jamais été un grand fan de contact physique. Enfin. Passons. Je prends une inspiration et je tourne la tête vers les cheveux de mon frère avant de soupirer doucement – et longuement. –

- Il n’y a rien à dire. Je ne suis pas réellement certain de ce que je veux. Et puis, comme je t’ai dis, elle n’est pas vraiment d’accord. Je vais pas choisir quelqu’un qui a juste envie de me frapper. Bonjour l’immortalité avec que des emmerdes dans la tête.

Qu’il ne parle pas de grenouilles. Parce que, j’ai des souris dans une jolie cage derrière un fauteuil.

Un rire monte à ma poitrine alors que mon frère me dit qu’il trouve sa petite amie sacrément folle de l’aimer. Sa future femme, même, je devrais dire. Parce que… Notre peuple est ainsi fait. Nous n’avons pas de petits amis. Nous vivons simplement pour une seule personne que nous choisissons. Parce qu’il nous est impossible d’avoir plusieurs personnes dans notre vie. Notre cœur ne peut appartenir qu’à une seule personne. Pour l’éternité. Et, ça, au fond, ça me fait peur. Parce que… Parce que j’ai du mal à réaliser. Une seule personne. Qui partagera ma vie pour toujours. Une seule personne.

- Elle t’a pourtant choisi, frérot. Et, je ne pense pas qu’elle reviendra là-dessus. Elle est têtue quand elle le veut, celle-là ! Elle a bien fait en sorte de t’avoir, même s’il lui a fallu près de deux mille ans de patience pour t’ouvrir les yeux. Crois-moi, d’ici peu, tu seras un mari modèle. Et, même que tu prendras des cours avec Père pour le jour où tu reprendras sa suite.

Je le taquine. Un peu. Beaucoup ? J’en sais rien. Disons qu’il me semble impossible de tenir une conversation censée. Surtout vu la direction que semblent prendre les questions d’Elladan. Je n’ai pas envie de devoir parler de Sirillë. De ce qui hante mon cœur. Parce que, cette tête de mule va très certainement me rendre fou. Et puis, je ne me vois pas … Je ne me vois pas vivre dans un seul endroit avec elle jusqu’à la fin des temps. Je ne me vois pas… Je ne nous vois pas en petit couple heureux. En plus, ce n’est pas du tout cette notion de l’amour que j’ai. J’ai besoin d’avancer. J’ai besoin de bouger. Elle a besoin de parcourir les terres du milieu. ET, elle est l’une des favorites de Galadriel. Donc… Comment accepter de m’épouser ? Est-ce qu’elle ne s’imaginerait pas que j’ai envie de la changer ? Que j’ai envie de la sédentariser ? Non. Vraiment pas. Ce n’est pas ce que je veux. Ce n’est pas ce dont j’ai besoin.

- C’est pas une question … De cumul. C’est une question que… J’hésite. Un peu. Pendant un long moment, je me suis demandé vers qui mon cœur balancerait. Entre deux personnes. On ne peut pas dire que j’ai réellement choisi. Parce que, choisir si ce n’est pas réciproque ce serait… trop douloureux. Donc. Il y a deux personnes. Il y avait deux personnes ? J’en sais rien. C’est trop compliqué. J’ai absolument aucune envie de… J’ai aucune envie de penser à tout ça. Je préfère laisser les choses venir à moi.

Je parles trop. Vraiment trop. Vraiment, vraiment trop. Mon regard se fait vague. Et puis. Et puis je soupire un coup. J’observe le plafond un instant. Avant de sourire tristement.

- Tu la connais déjà.

Un coup d’oreiller dans la tête plus tard, je me contente de rire, quelques secondes, avant de mettre le coussin par terre et de me renfoncer dans le mien.

- Hey, j’ai accepté le poste de capitaine de la garde ! Je suis déjà là pour Père, je vais pas en plus prendre la place de grand-mère en Lorien. Gandalf le fera, ça. Ou Arwen.

Je ricane, avant de voir le sujet m’échapper. De beaucoup. Partir très loin. J’ouvre la bouche. Comme un poisson hors de l’eau. Mon regard affolé part vers le côté de la pièce, et une seconde durant, je me dis que je ferais bien de lâcher les souris maintenant. Pour me retrouver tiré d’affaire.

- Arrête. Je veux pas en parler.

Je grommelle. Et je soupire. Je croise les bras. Je lève les yeux au ciel. Je détourne les yeux. Je me traite d’imbécile. Parce qu’au fond, je n’aime ni le contact physique, ni cette sensation de dévoiler mon âme. Parce que… Parce que je ne sais pas comment ça va se passer pour moi. J’ai déjà eu, il y a quelques jours, cette conversation avec Valaina. Où je lui ai confié combien j’avais peur que mon cœur ne soit que trop humain par rapport à ce que je suis. Un elfe incapable de faire son choix. Un elfe qui hésite. Si je n’avais pas une seconde l’impression que Valaina pourrait me juger (enfin, si un peu… au début), je dois avouer avoir plus que peur de la réaction de mon frère.

- Je sais pas. Je ne suis pas certain de… Mon cœur a changé tant de fois d’avis que… Je crois que je ne préfère pas en parler, au fond. Parce que, dans deux semaines ou deux ans, mon cœur aura changé d’avis. Il n’y a pas… Il n’y a vraiment personne qui sache entrer dans mon cœur de façon durable comme Valaina, Elinà ou toi l’avez fait.

- Ouais, Radagast est une bonne solution aussi. Pourquoi pas. Je lui proposerai, la prochaine fois que je le croiserai.

Comment ça, j’ignore totalement la moitié de la phrase de mon frère ? Non, vous vous moquez. Mais, d’un certain côté, ses paroles réveillent en moi une étrange musique. Elladan est l’héritier d’Imadris, car il est le premier né de notre fratrie. Mais, dans le fond, il est aussi celui de la Lorien, car le premier né des petits enfants de Galadriel. Sauf qu’on ne peut pas diriger deux endroits à la fois. Et, personnellement, je ne me vois pas du tout diriger quoi que ce soit. Je suis bien trop… impulsif pour devenir le seigneur de quoi que ce soit. Alors, je le laisse dire. Et, la conversation se poursuit. Sur moi. Sur ces choses que je ne suis pas sûr de savoir oublier. Sur ces choses que je ne suis pas sûr de savoir trier. Sur mon cœur. Je ne réponds rien à sa phrase, et je me contente de me lever d’un bond quand il me pique mon oreiller, le contemplant quelques secondes avant de me détourner de lui pour aller m’installer devant mon petit cabinet d’écriture. J’ai beaucoup trop à penser, désormais. Qu’il dorme là s’il le souhaite, sa présence ne me dérange pas. Au contraire, savoir qu’il m’a pardonné m’apaise un peu. Et, ça me permet de me pardonner aussi.