C'était un beau matin de mai, le soleil peinait à se lever dans le ciel et les nuages étaient de cette couleur rose pâle qui annonce les jours de vent. Il y avait en effet une petite brise qui soufflait de l'ouest , surement venant des Montagnes Bleues, à l'est en direction des Monts Brumeux, balayant alors la Comté d'un bon air frais, annonçant bientôt la fin du printemps et le passage en été. S'arrêtant sur le bord du Chemin, un drôle de petit homme huma l'air à pleins poumons et lâcha d'un air plus que satisfait, un long soupir, laissant ses épaules ce relâcher complètement, diminuant de manière assez flagrante sa taille, qui, il est important de le signaler, n'était déjà pas très grande. Ce soudain relâchement des membres supérieurs valus à l'oiseau posé sur son bras une petite frayeur lorsqu'il sentie son perchoir vivant se soustraire sous ses pattes. D'un battement d'ailes agacé, il tenta de faire comprendre qu'il était temps qu'on lui enlève ses entraves. « Je te demande pardon Filius, ne t'inquiète de rien bientôt tu vas pouvoir virevolter au-dessus du Quartier Est ! ». Passant délicatement une main sur le dos de l'oiseau, il reprit sa route, va nu-pied dans l'herbe fraîche, chantonnant gaiement une chanson bien du coin. Ce petit homme n'était autre que Wilibalt Wheatfox ( ou Blérenard à votre guise), Hobbit de son état et ayant acquit tout récemment un superbe faucon crécerelle pour son vingt et unième anniversaire. Dans la famille Wheatfox, on était fauconnier de père en fils ! Du moins quand un des fils acceptait de bien vouloir reprendre la succession. Ce ne fut pas le cas de ses deux frères aînés : Bastiaan et Maedoc, mais lui, Wilibalt ne rêvait que de ça. C'est donc pour cette raison que son père lui offrir Filius, deux ans et un caractère de cochon. Et bien lui en-à prit au Vieux Fox d'offrir un tel cadeau à son fils ! Pourquoi me diriez vous ? Attendez donc mes braves gens, l'explication arrive ! C'était donc pour profiter de Filius que Wilibalt était partie de chez lui en ce jour qui allait devenir si important et alors qu'il parcourait la route, fier comme un paon d'être celui qui allait succéder au Vieux Fox qu'il la vit pour la première fois. Elle était dans le jardin, un panier en osier au bras, elle ramassait des premières tomates de la belle saison, dans une belle robe verte feuille que sa mère lui avait cousue avec amour. Ses longs cheveux blonds lui tombaient sur les épaules en une cascade de boucles dorées, ses lèvres roses s'étiraient en un charmant sourire lorsque son regard bleu croisa celui de Will'. Il se trouva tout drôle face à ce regard bleu qui semblait se fondre en lui , son coeur ce sera et il eut l'impression que des centaines de papillons dansaient la Ronde dans son estomac. Un coup de foudre, le sentiment d'être amoureux sans que l'on sache pourquoi. Un sentiment qui apparaît d'un coup et qui disparaît bien trop vite. Ce regard, ce fut le premier qu'ils échangèrent, celui qu'ils n'oublièrent jamais. On dit qu'on peut tomber amoureux devant une personne dès le premier regard, c'est sans doute ce qu'il se passa ce jour-là. Wilibalt venait de voir pour la première fois Donamaria, la jeune Hobbit du clan des Pâles qui allait devenir sa femme une décennie plus tard et qui lui donnera une fille du nom de Liùsaidh. Mais ça, il ne se sait pas encore. N'est il pas beau le Destin ?
« Liùsaidh !!! » Penchée sur le rebord d'une fenêtre toute ronde, Donamaria cherchait un vain l'être insaisissable qui lui tenait lieu de fille. La journée était assez spéciale et Donamaria s'était levée avec la boule au ventre ce matin, il lui en fallait donc peu pour être au bord de la crise de nerf. Comme tout bon hobbit qui se respecte, Dona aimait l'ordre, la tranquillité et surtout son petit train train quotidien, chaque chose devait se trouver là où elles devaient être et ses habitudes ne devaient en rien bouger aussi ! Hors en ce jour de juin rien n'allait comme il fallait ! Impossible de mettre la main que ce soit sur sa fille ou son mari ! « Bonté Divine mais où est elle donc ?! » Les mains sur les hanches, elle se planta devant l'entrée du Trou regardant vers le sentier qui , s'il on partait vers l'Est menait à la Forêt qui longeait le Bout des Bois , alors qu'en Ouest c'était vers les Collines vertes que l'on marchait.Criant un plein poumon une nouvelle fois le nom de sa fille, elle fut enfin gratifiée d'une réponse. Sur le petit sentier de terre allant vers la Forêt, elle aperçut enfin sa fille courant comme une folle , une large sourire aux lèvres et surtout, ce que remarqua Dona à la seconde où elle vit sa fille, dans un état lamentable. Arrivant devant elle, Liusaidh parvint à articuler quelques mots, pliée en deux, les mains sur les genoux, soufflant comme un boeuf « Ils....ont...éclos !...Les bébés...des deux...nichées !» Relevant la tête, elle gratifia sa mère d'un magnifique sourire, ses yeux bleus pétillants d'une joie bien visible. Les cheveux en bataille, sa robe dans un état qui n'était pas possible à imaginer sur une jeune fille hobbit, elle avait sans aucun doute encore grimpé à un arbre pour déloger je ne sais quel oiseau refusant de descendre de son perchoir. Au grand désespoir de Dona, Liùsaidh avait hérité de la passion dévorant de son père pour les oiseaux et passait la plupart de ses journées dans la grande volière qu'il avait construit a deux ou trois kilomètres de leur Trou.
Poussant un long soupir, Donamaria secoua la tête de droite à gauche, elle tourna les talons et retourna à l'intérieur du Trou , faisant signe à sa fille de la suivre. Leur trou se situait sur le flanc d'une toute petite colline, elle-même surplombée par un arbre immense aux racines interminables, si bien que deux d'entres elles formaient le montant de la porte du Trou. Le Trou avait une forme ronde et toutes les pièces communiquaient entre elles, ainsi lorsque l'on entrait pour la première fois, on arrivait dans un grand vestibule où toutes les capes et autres manteaux étaient soigneusement accrochés, sur la gauche venait alors le salon avec une belle cheminée ,une jolie table ( tout était bien évidemment rond), au fond du salon une arche donnait sur la cuisine en tournant légèrement à droite, puis une porte fermée à clef menait au garde manger. Une autre porte était à l'autre bout et donnait sur le bureau de Wilibalt, encore un peu à droite on avait leur chambre, encore à droite et nous voilà dans la Salle des Plantes, comme la nommait Liùsaidh, pièce qui se situait juste ) côté de l'entrée. Voilà vous veniez ,sans vous en rendre compte, de faire un cercle sous une colline ! Et la chambre de Liù ainsi que la salle d'eau ? A l'étage au-dessus. Oui, une des rares excentricité de ce trou. Un petit étage donnant juste sous l'arbre ! « Je ne peux pas croire qu'à ton âge tu te comporte comme une gamine ! Grimper aux Arbres, non mais sérieusement ma fille grandit un peu ! » Levant les yeux vers le ciel Liusaidh ne supportait plus ce nouveau sermon venant de sa mère. Voilà maintenant une semaine qu'elle lui sortait le « grandit un peu » , depuis son dix-septième anniversaire à vrai dire et Liù n'aimait pas vraiment ça. A quoi bon vouloir devenir quelqu'un de sage et bien sous tout rapport dans un endroit comme la Comté où jamais rien ne se passe ? Si on lui enlevait son âme d'enfant, ses aventures imaginaires et tout le reste, que lui resterait il, à part une vie fade et régler comme du papier musique ? Oh non non non ce n'était pas pour elle ça ! Pendant que sa mère s'affairait dans le Salon, Liùsaidh traînaillait dans la Salle des Plantes , rêvassant devant les dessins de multiples fleurs, feuilles ou autres végétaux, dont certaines espèces étaient soigneusement enfermées dans des bocaux ou cultivé dans le jardin de Donamaria.
Herboriste comme sa mère, Dona avait inculqué son savoir à sa fille, lui apprenant l'art du dessin, de la belle calligraphie et surtout du « savoir guérir grâce à la nature » c'était comme ça que Dona nommait les remèdes fabriqués à base de plantes. Si Liù s'intéressait beaucoup au métier de sa mère, sauf qu'elle préférait largement celui de son père, mais se gardait bien de le faire savoir car Donamaria était une femme de fort caractère tout comme sa fille et les disputes entres elles à propos de sujets épineux comme celui-ci pouvaient finir en vrai guerre de nerf ! Un mot prononcé par sa mère la fit descendre de sa rêverie. Foncombe. Pourquoi parlait elle du Royaume des Elfes ? Soudain ses yeux s'agrandir et sa bouche forma alors un grand O ! C'était donc ce soir ? Déjà ? Non impossible ce n'était pas aujourd'hui ! Rejoignant aussi vite que ses courtes jambes lui permettaient, sa mère dans le Salon , elle la vit en effet ranger plusieurs affaires dans une besace de cuir.Sautant littéralement en l'air, elle poussa un cri si aiguë qu'il en fit sursauté Donamaria « Ouiiiiiiiiiiii je vais voir des Elfeeeeees !! » Une main sur le coeur, l'autre sur la table pour l'empêcher de tomber, Dona cru faire une crise cardiaque quand sa fille cria. « Oui et j'espère bien que tu te souviendras de tes bonnes manières ! » Ne l'écoutant déjà plus, Liùsaidh sautillait de joie dans tout le Trou, répétant en chantonnant comme une gamine qu'elle allait ENFIN voir des elfes ! Pourquoi me diriez vous , un Hobbit irait à Foncombe ? C'est tout simple mes braves gens ! Depuis des générations les Hobbits Pâles et plus précisément ceux de la famille de Donamaria (les Dewleaves )entretenaient des liens amicaux avec les elfes de Foncombe, ainsi une fleur sauvage du nom d'Eldalótë qui ne pousse qu'à Foncombe , fleurie tout les sept ans, et en cette occasion le Seigneur Elfe invite deux membres de la famille Dewleaves à venir voir cette fleur rare et tenter de la dessiner pour leurs herbiers. Malheureusement aucun membre n'arriva jamais à temps pour cela. C'est pour cela que Donamarie était un peu -beaucoup- sur les nerfs ! Cette année c'était Liùsaidh qui partirait à Foncombe avec son père pour tenter de dessiner et peut être même de ramener une fleur d'Eldalótë. Et en effet, après sa pseudo crise de joie, Liùsaidh partie le soir même, peu avant la tomber de la Nuit, pour le Royaume des Elfes.
Si Liùsaidh devait raconter son histoire , il est certain qu'elle ne l'aurait pas fait de cette manière . Non non, de toute façon Liù vous aurait certainement répondu que sa vie est tellement inintéressante à son gout qu'elle vous ferait perdre votre temps à la raconter. Et puis, que pourrait bien t'elle dire ? Vous conter l'histoire de ses premiers pas ? De sa première dent de lait ? Ou bien de la fois où voulant attraper le poison au bout de sa ligne elle a fait renverser la petite barque ? Rien de bien palpitant dans la vie de notre hobbite. Pourtant il s'est passé des choses qu'elle rêverait de raconter a tout le monde : ses séjours à Foncombe ! Malheureusement dans la Comté peu de gens s'intéressent aux choses de l'Exterieur et les histoires d'Elfes n'attisent guère la curiosité... Plus haut vous avez pu lire que pour son dix-septième anniversaire, elle était partie pour la première fois là bas, si vous la questionnez un peu sur ce séjour elle vous dira que , comme bon nombre de sa famille avant elle, elle n'avait pas pu voir l' Eldalótë, mais ce son voyage là changea grandement. Pour dire vrai elle y resta cinq années à Foncombe, apprendre des remèdes d'elfes ( ou des poisons aussi), leur langage ou leur culture alors que son père lui avait quitté la Cité une quinzaine de jours après leur arrivée.C'est malheureusement le décès de sa mère qui la contraint à revenir au Bout des Bois. Ce retour à la réalité lui fit ouvrir les yeux sur un point : les elfes ont toute l'éternité pour faire ce que bon leur semble, elle n'avait qu'une vie. Alors lorsqu'elle rentra , elle prit la décision de faire de chaque jour un jour différent. Elle ne voulait pas de la vie monotone que sa mère avait eu, elle rêvait d'aventures et de mystère. Ca, elle se le répète à chaque fois même s'il faut être réaliste, dans la Comté il ne se passe pas grand-chose. Ce fut donc dans les livres et les légendes qu'elle trouva son bonheur, essayant avec ses propres moyens de découvrir si ce qu'il y avait dans les livres était vrai en parcourant la région en long en large et en travers. Malheureusement pour elle , son père quitta ce monte lorsqu'elle dépassa son trois quatrième anniversaire. La laissant seule, dans un trou trop grand pour elle. Trop vide...
Oh ne vous apitoyez surtout pas sur son sort,oh non ! Elle était très bien entourée, ses ami(e)s , ses oncles et tantes étaient là pour elle. Et puis il ne faut pas ce voiler la face, elle n'était pas seule dans sa vie, non une jolie hobbite comme elle a connu des amourettes plus ou moins longues et quand son père mourut, elle était en ménage avec un certain Baldwin (inutile de lui rappeler aussi ce que goujat préféra s'enfuir avec une Touc quelques années plus tard). Que dire de plus au sujet de Liùsaidh ? Qu'elle retourna presque tous les trois ans à Foncombe ? Qu'elle vécu un certain temps à Bree ? Ah oui tiens parlons-en de son séjour à Bree ! Elle qui avait lu des tonnes d'ouvrages sur les Grands Gens et les Nains, dieu qu'elle fut déçue en les voyant pour de vrais ! Elle imaginait les premiers semblables aux Elfes, grands et élégants dans leur style, fiers et un tantinet arrogants. Elle voyait dans les Nains de farouches guerriers, pleins d'aplombs, avec des marteaux gravés et des haches monstrueuses, des tresses sophistiquées dans leurs bardes et leurs cheveux. Qu'a-t'elle vue à Bree ? Pour les Grands Gens, une majorité de goujat sans nom, impoli et odieux. Les Nains ? Quel déception d'en voir quelques-uns réduits à la basse besognes de forgerons, le poil hirsute et le regard noir.
Alors aujourd'hui, si Liùsaidh devait faire le point sur sa vie elle dirait qu'elle aurait mille fois vivre dans un livre plutôt que dans la Comté, et même si elle espère silencieusement qu'un jour sa vie change, à quarante ans, elle n'ose plus y croire...
« Liùsaidh !!! » Penchée sur le rebord d'une fenêtre toute ronde, Donamaria cherchait un vain l'être insaisissable qui lui tenait lieu de fille. La journée était assez spéciale et Donamaria s'était levée avec la boule au ventre ce matin, il lui en fallait donc peu pour être au bord de la crise de nerf. Comme tout bon hobbit qui se respecte, Dona aimait l'ordre, la tranquillité et surtout son petit train train quotidien, chaque chose devait se trouver là où elles devaient être et ses habitudes ne devaient en rien bouger aussi ! Hors en ce jour de juin rien n'allait comme il fallait ! Impossible de mettre la main que ce soit sur sa fille ou son mari ! « Bonté Divine mais où est elle donc ?! » Les mains sur les hanches, elle se planta devant l'entrée du Trou regardant vers le sentier qui , s'il on partait vers l'Est menait à la Forêt qui longeait le Bout des Bois , alors qu'en Ouest c'était vers les Collines vertes que l'on marchait.Criant un plein poumon une nouvelle fois le nom de sa fille, elle fut enfin gratifiée d'une réponse. Sur le petit sentier de terre allant vers la Forêt, elle aperçut enfin sa fille courant comme une folle , une large sourire aux lèvres et surtout, ce que remarqua Dona à la seconde où elle vit sa fille, dans un état lamentable. Arrivant devant elle, Liusaidh parvint à articuler quelques mots, pliée en deux, les mains sur les genoux, soufflant comme un boeuf « Ils....ont...éclos !...Les bébés...des deux...nichées !» Relevant la tête, elle gratifia sa mère d'un magnifique sourire, ses yeux bleus pétillants d'une joie bien visible. Les cheveux en bataille, sa robe dans un état qui n'était pas possible à imaginer sur une jeune fille hobbit, elle avait sans aucun doute encore grimpé à un arbre pour déloger je ne sais quel oiseau refusant de descendre de son perchoir. Au grand désespoir de Dona, Liùsaidh avait hérité de la passion dévorant de son père pour les oiseaux et passait la plupart de ses journées dans la grande volière qu'il avait construit a deux ou trois kilomètres de leur Trou.
Poussant un long soupir, Donamaria secoua la tête de droite à gauche, elle tourna les talons et retourna à l'intérieur du Trou , faisant signe à sa fille de la suivre. Leur trou se situait sur le flanc d'une toute petite colline, elle-même surplombée par un arbre immense aux racines interminables, si bien que deux d'entres elles formaient le montant de la porte du Trou. Le Trou avait une forme ronde et toutes les pièces communiquaient entre elles, ainsi lorsque l'on entrait pour la première fois, on arrivait dans un grand vestibule où toutes les capes et autres manteaux étaient soigneusement accrochés, sur la gauche venait alors le salon avec une belle cheminée ,une jolie table ( tout était bien évidemment rond), au fond du salon une arche donnait sur la cuisine en tournant légèrement à droite, puis une porte fermée à clef menait au garde manger. Une autre porte était à l'autre bout et donnait sur le bureau de Wilibalt, encore un peu à droite on avait leur chambre, encore à droite et nous voilà dans la Salle des Plantes, comme la nommait Liùsaidh, pièce qui se situait juste ) côté de l'entrée. Voilà vous veniez ,sans vous en rendre compte, de faire un cercle sous une colline ! Et la chambre de Liù ainsi que la salle d'eau ? A l'étage au-dessus. Oui, une des rares excentricité de ce trou. Un petit étage donnant juste sous l'arbre ! « Je ne peux pas croire qu'à ton âge tu te comporte comme une gamine ! Grimper aux Arbres, non mais sérieusement ma fille grandit un peu ! » Levant les yeux vers le ciel Liusaidh ne supportait plus ce nouveau sermon venant de sa mère. Voilà maintenant une semaine qu'elle lui sortait le « grandit un peu » , depuis son dix-septième anniversaire à vrai dire et Liù n'aimait pas vraiment ça. A quoi bon vouloir devenir quelqu'un de sage et bien sous tout rapport dans un endroit comme la Comté où jamais rien ne se passe ? Si on lui enlevait son âme d'enfant, ses aventures imaginaires et tout le reste, que lui resterait il, à part une vie fade et régler comme du papier musique ? Oh non non non ce n'était pas pour elle ça ! Pendant que sa mère s'affairait dans le Salon, Liùsaidh traînaillait dans la Salle des Plantes , rêvassant devant les dessins de multiples fleurs, feuilles ou autres végétaux, dont certaines espèces étaient soigneusement enfermées dans des bocaux ou cultivé dans le jardin de Donamaria.
Herboriste comme sa mère, Dona avait inculqué son savoir à sa fille, lui apprenant l'art du dessin, de la belle calligraphie et surtout du « savoir guérir grâce à la nature » c'était comme ça que Dona nommait les remèdes fabriqués à base de plantes. Si Liù s'intéressait beaucoup au métier de sa mère, sauf qu'elle préférait largement celui de son père, mais se gardait bien de le faire savoir car Donamaria était une femme de fort caractère tout comme sa fille et les disputes entres elles à propos de sujets épineux comme celui-ci pouvaient finir en vrai guerre de nerf ! Un mot prononcé par sa mère la fit descendre de sa rêverie. Foncombe. Pourquoi parlait elle du Royaume des Elfes ? Soudain ses yeux s'agrandir et sa bouche forma alors un grand O ! C'était donc ce soir ? Déjà ? Non impossible ce n'était pas aujourd'hui ! Rejoignant aussi vite que ses courtes jambes lui permettaient, sa mère dans le Salon , elle la vit en effet ranger plusieurs affaires dans une besace de cuir.Sautant littéralement en l'air, elle poussa un cri si aiguë qu'il en fit sursauté Donamaria « Ouiiiiiiiiiiii je vais voir des Elfeeeeees !! » Une main sur le coeur, l'autre sur la table pour l'empêcher de tomber, Dona cru faire une crise cardiaque quand sa fille cria. « Oui et j'espère bien que tu te souviendras de tes bonnes manières ! » Ne l'écoutant déjà plus, Liùsaidh sautillait de joie dans tout le Trou, répétant en chantonnant comme une gamine qu'elle allait ENFIN voir des elfes ! Pourquoi me diriez vous , un Hobbit irait à Foncombe ? C'est tout simple mes braves gens ! Depuis des générations les Hobbits Pâles et plus précisément ceux de la famille de Donamaria (les Dewleaves )entretenaient des liens amicaux avec les elfes de Foncombe, ainsi une fleur sauvage du nom d'Eldalótë qui ne pousse qu'à Foncombe , fleurie tout les sept ans, et en cette occasion le Seigneur Elfe invite deux membres de la famille Dewleaves à venir voir cette fleur rare et tenter de la dessiner pour leurs herbiers. Malheureusement aucun membre n'arriva jamais à temps pour cela. C'est pour cela que Donamarie était un peu -beaucoup- sur les nerfs ! Cette année c'était Liùsaidh qui partirait à Foncombe avec son père pour tenter de dessiner et peut être même de ramener une fleur d'Eldalótë. Et en effet, après sa pseudo crise de joie, Liùsaidh partie le soir même, peu avant la tomber de la Nuit, pour le Royaume des Elfes.
Si Liùsaidh devait raconter son histoire , il est certain qu'elle ne l'aurait pas fait de cette manière . Non non, de toute façon Liù vous aurait certainement répondu que sa vie est tellement inintéressante à son gout qu'elle vous ferait perdre votre temps à la raconter. Et puis, que pourrait bien t'elle dire ? Vous conter l'histoire de ses premiers pas ? De sa première dent de lait ? Ou bien de la fois où voulant attraper le poison au bout de sa ligne elle a fait renverser la petite barque ? Rien de bien palpitant dans la vie de notre hobbite. Pourtant il s'est passé des choses qu'elle rêverait de raconter a tout le monde : ses séjours à Foncombe ! Malheureusement dans la Comté peu de gens s'intéressent aux choses de l'Exterieur et les histoires d'Elfes n'attisent guère la curiosité... Plus haut vous avez pu lire que pour son dix-septième anniversaire, elle était partie pour la première fois là bas, si vous la questionnez un peu sur ce séjour elle vous dira que , comme bon nombre de sa famille avant elle, elle n'avait pas pu voir l' Eldalótë, mais ce son voyage là changea grandement. Pour dire vrai elle y resta cinq années à Foncombe, apprendre des remèdes d'elfes ( ou des poisons aussi), leur langage ou leur culture alors que son père lui avait quitté la Cité une quinzaine de jours après leur arrivée.C'est malheureusement le décès de sa mère qui la contraint à revenir au Bout des Bois. Ce retour à la réalité lui fit ouvrir les yeux sur un point : les elfes ont toute l'éternité pour faire ce que bon leur semble, elle n'avait qu'une vie. Alors lorsqu'elle rentra , elle prit la décision de faire de chaque jour un jour différent. Elle ne voulait pas de la vie monotone que sa mère avait eu, elle rêvait d'aventures et de mystère. Ca, elle se le répète à chaque fois même s'il faut être réaliste, dans la Comté il ne se passe pas grand-chose. Ce fut donc dans les livres et les légendes qu'elle trouva son bonheur, essayant avec ses propres moyens de découvrir si ce qu'il y avait dans les livres était vrai en parcourant la région en long en large et en travers. Malheureusement pour elle , son père quitta ce monte lorsqu'elle dépassa son trois quatrième anniversaire. La laissant seule, dans un trou trop grand pour elle. Trop vide...
Oh ne vous apitoyez surtout pas sur son sort,oh non ! Elle était très bien entourée, ses ami(e)s , ses oncles et tantes étaient là pour elle. Et puis il ne faut pas ce voiler la face, elle n'était pas seule dans sa vie, non une jolie hobbite comme elle a connu des amourettes plus ou moins longues et quand son père mourut, elle était en ménage avec un certain Baldwin (inutile de lui rappeler aussi ce que goujat préféra s'enfuir avec une Touc quelques années plus tard). Que dire de plus au sujet de Liùsaidh ? Qu'elle retourna presque tous les trois ans à Foncombe ? Qu'elle vécu un certain temps à Bree ? Ah oui tiens parlons-en de son séjour à Bree ! Elle qui avait lu des tonnes d'ouvrages sur les Grands Gens et les Nains, dieu qu'elle fut déçue en les voyant pour de vrais ! Elle imaginait les premiers semblables aux Elfes, grands et élégants dans leur style, fiers et un tantinet arrogants. Elle voyait dans les Nains de farouches guerriers, pleins d'aplombs, avec des marteaux gravés et des haches monstrueuses, des tresses sophistiquées dans leurs bardes et leurs cheveux. Qu'a-t'elle vue à Bree ? Pour les Grands Gens, une majorité de goujat sans nom, impoli et odieux. Les Nains ? Quel déception d'en voir quelques-uns réduits à la basse besognes de forgerons, le poil hirsute et le regard noir.
Alors aujourd'hui, si Liùsaidh devait faire le point sur sa vie elle dirait qu'elle aurait mille fois vivre dans un livre plutôt que dans la Comté, et même si elle espère silencieusement qu'un jour sa vie change, à quarante ans, elle n'ose plus y croire...