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Double trouble {ft. Aedis}

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Mer 18 Déc - 12:30



Double trouble {ft. Aedis} Jzz594
“Double trouble” - ft. Aedis Darrek





- Te moquerais tu de moi?


La menace résonna dans l'atelier à en faire trembler les murs. Les deux perruches de compagnie qui dormaient dans la cage accrochée au plafond se réveillèrent en piaillant dans une cacophonie du tonnerre, ajoutant au tapage qui régnait déjà dans l'échoppe. Se tenant à bonne distance l'apothicaire se recroquevilla un peu plus sur lui même si c'était possible, fixant sa vis a vis de ses petits yeux porcins. C'était un petit homme d'allure quelconque, plutôt maigrichon, son couvre chef de feutre posé de travers sur la tête. Il semblait hors de propos dans l'univers plutôt agité et bruyant de cette armurerie. La jeune femme était furieuse, c'était le cas de le dire. Les deux mains posées sur le comptoir, elle l'indiquait d'un doigt menaçant, le regard noir. Devant elle, un parchemin roulé, barré de chiffres et de listes en tout genre associés à des dates. Deux ans de dettes en tous genre, soigneusement gardées durant sept ans et qu'il avait le culot de venir lui réclamer. Avec les intérêts s'il vous plaît! Ce petit arnaqueur ne manquait pas d'air de venir lui demander des comptes après tout ce temps. C'était un comble de la faire passer pour une voleuse alors que lui non plus n'était pas en reste. Si Indira n'était pas totalement innocente dans l'affaire, elle n'aimait pas particulièrement porter le chapeau pour tous les responsables. Si elle refusait encore et toujours de payer, même toutes ces années après, c'était surtout qu'elle estimait avoir été flouée dans l'affaire.

- Dis moi Vidiàn, tu sais pourtant que je pourrais te faire passer l'envie de venir me chercher querelle? Murmura-t-elle menaçante


Elle le savait. Ce retour à Minas Tirith était une erreur monumentale. Non pas que cela soit de son fait. Elle aurait préféré éviter de remettre les pieds dans la cité blanche si elle avait eut le choix. Mais ça n'était pas le cas. Ça semblait complètement fou d'imaginer ça mais c'était pourtant ce qui s'était passé. Elle avait fermé les yeux sur le Forodwaith et son froid polaire pour les rouvrir depuis les terrasses de Minas Tirith, baignées sous le soleil d'automne. Et encore maintenant la jeune femme avait bien du mal à le croire. Comment était-ce possible? Elle commençait à avoir vu pas mal de choses mais des gens qui passaient d'un endroit à l'autre de la Terre du Milieu en un claquement de doigt? Jamais. Ou alors ça signifiait qu'elle avait définitivement perdu la tête. Mais si tout ceci était l'oeuvre de son esprit malade, le scénario était décidément bien élaboré. Au point d'avoir conjuré le vieux souvenir de ce commerçant à qui elle devait une forte somme d'argent, venu la traquer jusqu'à l'armurerie où elle était occupée à faire réparer ses dagues, décidée à quitter la cité au plus vite. Elle n'était pas en odeur de sainteté ici. La preuve! Ce petit rat avait décidément les oreilles partout pour être descendu des cinquièmes cercles où il avait son échoppe jusqu'ici. On ne pouvait rien faire sans être vu dans le coin.

- Ne me force pas à te rappeler toute l'histoire, persiffla-t-elle, ce n'était pas ce que tu avais convenu de me livrer à l'époque. Pas de marchandise, pas de paiement.
- Tout était parfaitement en ordre!
- Mensonges! Répliqua-t-elle, un enfant de huit ans n'en aurait pas voulu!



Tel un poisson hors de l'eau, le petit homme ouvrit la bouche pour parler, se figea, puis se ravisa devant son regard noir. C'était presque trop facile. et avec l'habitude des situations périlleuses, Indira se rendait bien compte qu'il cédait du terrain trop facilement. Et déjà le forgeron levait le nez de son ouvrage pour s'enquérir sur l'origine du tapage qui régnait dans son échoppe. A en croire son air renfrogné, leurs présences en ces lieux n'était plus les bienvenues.
Ce qu'elle pouvait bien comprendre. Ils étaient en train de perturber le reste des clients avec leur petite scène et ce n'était vraiment pas bon pour les affaires. Mais Indira n'avait certainement pas l'intention de se laisser faire face à ce petit voleur.

- Tu m'a livré des marchandises de mauvaises qualité et inutilisables, je ne te paierais pas, gronda-t-elle dangereusement, fin de la discussion.


Et elle ne croyait pas si bien dire. Déjà, une silhouette imposante se dessinait dans l'embrasure de la porte. Les épaules larges, l'air menaçant, il n'y avait pas besoin de poser plus de question pour comprendre ce qu'était venu faire cet homme. Arme au poing, la mine patibulaire, ça sentait les ennuis à plein nez. Rien que le petit sourire mesquin de son créancier suffisait à la renseigner sur la situation. L'infâme petite pourriture, non content de venir lui réclamer de l'argent, il avait engagé du monde pour faire ce qu'il était trop peureux pour faire lui même. Il allait payer pour ça. Évaluant la situation, Indira tenta de trouver une issue rapide, jetant des coups d'oeil en direction des différentes issues. Mais elles n'étaient pas légion et deux autres gros bras s'avançaient déjà, bien décidés à lui faire rembourser ses dettes, de gré ou de force. Trop tard pour s'engager sur la voie diplomatique.

- Tu me le paiera, lança-t-elle en direction de l'apothicaire, je te conseillerais de bien faire attention à tes arrières à l'avenir.

Trop tard pour reculer, l'un de ces hommes se jetait déjà sur elle. Profitant de son agilité et de l'avantage de sa petite taille, Indira l'évita de justesse, agrippant le commerçant par les épaules pour le jeter en travers de son chemin avant de filer sans demander son reste. Elle bouscula une étagère au passage, les instruments s'effondrant au sol dans un fracas métallique. Ces hommes étaient plus forts physiquement mais elle était plus rapide, elle avait encore une chance de les distancer. Jetant quelques pièces sur le comptoir au passage, elle adressa un signe de tête penaud au forgeron, profitant de sa surprise pour s'élancer vers l'arrière salle, en direction d'une autre sortie. Il y en avait forcément une. Sa courses effrénée la conduisit jusqu'aux derniers ateliers, slalomant entre les ouvriers, évitant de justesse la collision alors qu'elle entendait derrière elle, le fracas d'une cavalcade. Sans même se retourner l'éclaireuse savait qu'ils s'étaient lancés à sa poursuite.

Et déjà, l'air libre, elle déboucha sans crier gare sur une cours intérieure, encombrée d'outils en tout genre et de ferraille mise au rebut. Indira connaissait cette cité comme sa poche, une fois rejoint les rues familières de son adolescence, elle les perdrait dans le dédale des quartiers du premier cercle. Les rues pavées n'avaient quasiment pas changé et la jeune femme s'y engouffra, dévalant les escaliers, coupant par les passerelles, sans un regard pour la population qui se retournait, étonnée, sur son passage. Elle ne s'était même pas rendu compte que ses pas la menaient à des lieux plus que familiers, les quartiers où elle avait vécu adolescente, vieux souvenirs à sa mémoire et pourtant si présents.
Un énième escalier, un ultime couloir, une dernière passerelle et là, le premier accroc à sa fuite parfaitement orchestrée. Un bruit au détour d'une allée alors qu'elle grimpait par dessus un parapet pour enjamber un balcon, un instant de déconcentration et cela suffit. Son pied glissa sur une faille du dallage et elle se rattrapa de justesse. A quelques centimètres du vide, elle s'agrippa à une corde à linge tendue entre deux balcons. Mais il était déjà trop tard, entraînée par son élan, Indira perdit l'équilibre. La corde se brisa dans un claquement sonore et elle se sentit basculer dans le vide dans un déluge de toile colorée et de draps, terminant sa course un étage plus bas, au milieu du linge propre et des effluves de fleur d'oranger. Dans un concert de jurons plus colorés les uns que les autres, se frottant ses membres endoloris, la Variag se releva tant bien que mal, jetant un oeil alentour pour s'assurer que personne n'avait été témoin de sa maladresse. Évidemment, elle n'eut pas cette chance.



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Sam 4 Jan - 19:20
Les relations entre le Gondor et le Rohan se calmaient peu à peu, alors que des émissaires des deux royaumes faisaient des allers-retours réguliers entre les capitales. Les tensions avaient été palpables dès le complot de l'ancien conseiller démantelé, mais avec le temps les choses se tassaient. Tous croisaient les doigts pour que rien ne vienne bousculer l'étrange état de stabilité dans lequel ils étaient, et qui avait mené sinon à un accord, au moins à une paix plus ou moins rigoureusement installée. Le trafic des frontières était plus foisonnant que jamais, alors que tous les marchands et voyageurs dont la route avait été interrompue se précipitaient dans les régions voisines. Le commerce redevenait normal, ou presque, et les rumeurs les plus folles circulaient parmi le peuple pour expliquer les récents évènements. Si quelques langues imprudentes osaient dire que le conseille était un traître, la plupart n'osaient guère exprimer cette vérité devant tous : le royaume se devant de conserver son unité, un poste aussi important que celui de conseiller devait être protégé. On avait inventé une excuse pour son départ, avait prétexté quelques tensions et messages mal compris, puis s'était efforcé d'oublier tout ces évènements au plus vite. L'unité Rohirrim était préservée.
C'était dans ce contexte qu'Aedis était sortie pour la première fois des frontières de son pays. Ayant doré son blason aux yeux du Roi, malgré quelques couacs maladroits, elle avait gagné un certain respect qui lui faisait augurer de grandes choses. Enfin, elle évitait de trop se monter à la tête, sachant pertinemment que les choses ne se passent pas toutes comme prévues ; et les déceptions sont parfois trop grandes par rapport aux attentes. Elle se considérait déjà assez chanceuse, pour une femme et une semi-elfe, d'être arrivée là où elle était. Mais pour être sincère, la simple idée de voyager, ne serait-ce qu'un peu, la faisait déjà bondir de joie. Elle allait voir Minas Tirith ! Quand elle l'avait appris, elle avait presque sautillé de joie. En fait, elle avait effectivement trépigné comme une gamine, mais une fois seule uniquement : elle savait se tenir en public, tout de même. Le voyage s'était bien déroulé, tout comme sa mission, qui était de contacter et de parler armées avec son homologue gondorien. Les deux capitaines s'étaient plutôt appréciés, et avaient même bu quelques pintes ensemble. Diplomatie réussie ! Face à cette petite victoire, Aedis avait décidé de prendre quelques jours de vacances. Elle en avait le droit, personne n'était derrière son dos, et elle faisait entièrement confiance à celui qui la remplaçait.
Elle avait donc pris une chambre dans une taverne, préférant l'anonymat de la ville à la grandeur du palais, qu'elle avait déjà goûté, et faisait le tour des rues et ruelles, tour à tour à pieds et à cheval. C'était le troisième jour qu'elle passait ici en électron libre, et ses pas la menaient plus ou moins au hasard dans un dédale de ruelles d'habitations toutes plus blanches les unes que les autres. C'était magnifique, et la demoiselle fut déçue de penser qu'elle devrait bientôt revenir chez elle ; ses obligations lui revenaient tout de même régulièrement en tête. Elle ne se sentait pas tout à fait tranquille à tout laisser tomber comme ça. Et, au final, elle profitait de moins en moins de son séjour ; c'est perdue dans ses pensées qu'elle entendit un bruit sec étrange, et qu'elle vit un frou-frou de tissus tomber à quelques mètres devant elle. Sortant de son esprit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle resta coite, interdite, regardant une jeune femme se dépêtrer des vêtements. Stupéfaite, Aedis ne bougea guère, essayant de comprendre un peu ce qui se passait. Une jeune femme qui tombait du ciel, ce n'était guère commun. Puis, reconnectant une à une ses synapses, elle s'approcha en trottinant, et, inquiète s'enquiéra de l'état de l'inconnue :


    - Je... Vous allez bien ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ?

Elle recula d'un pas, avisant si la demoiselle était blessée. Puis, quelques minutes plus tard, un bruit de course précipitée résonna un peu plus loin. Faisant volte-face, surprise, Aedis sortit la lame qu'elle portait à son côté, Rohan's Fortune. C'était une épée à deux mains, qu'elle n'utilisait guère que pour les combats officiels et les choses très règlementaires. Un peu trop ornée pour le voyage, c'était toutefois la lame qu'elle portait pour ses missions... Et qui donc ceignait sa hanche. Se présentant un peu en retrait, pour avoir en vue les deux parties, elle fronça les sourcils :

    Qu'est ce que vous lui voulez ?

Son sens commun lui disait de se mettre du côté de la fille seule, mais elle pouvait être une voleuse, ou une fauteuse de trouble. En mission officielle, elle ne devait compromettre les relations entre les deux royaumes pour des futilités...

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Mer 8 Jan - 21:21



Double trouble {ft. Aedis} Jzz594
“Double trouble” - ft. Aedis Darrek




Les premières secondes elle ne bougea pas, fixant le ciel d'un air hébété, complètement endolorie par sa chute. On aurait dit qu'elle était bien trop surprise pour faire autre chose que ça, emmêlée qu'elle était dans les draps et le linge propre. Ca n'avait rien fait pour amortir sa chute et Indira pouvait remercier sa chance qui dans un élan de générosité lui avait évité de se briser quelque chose. Mais elle sembla s'arrêter là pour l'instant car des bruits de pas précipités se firent entendre et d'un bon, grimaçant de douleur, l'éclaireuse s'extirpa de sa prison de toile, rejetant le tout quelques pas plus loin, affectant un air nonchalant. Elle? Faire une chute du premier étage par pure maladresse? Fadaises que tout cela. Elle avait bien choisi son jour pour ce genre de farce. Ca ne lui était plus arrivé depuis des années. A vrai dire, elle n'aurait pas su se rappeler la dernière fois qu'elle s'était montrée aussi maladroite. Mais il était trop tard pour ça, une jeune femme s'approchait d'elle, plutôt inquiète, ses cheveux blonds encadrant un visage au regard bleu étonné. Aussi dignement que le lui permettait la situation, elle se releva, impassible, alors que l'inconnue s'écartait pour lui donner un peu plus de place.

- Ca va, ronchonna-t-elle, rien de cassé a priori.

Elles s'observèrent de longues secondes, Indira se demandant fugitivement si la demoiselle s'inquièterait des raisons qui l'avaient amenée à cette chute malencontreuse. Après tout la situation prêtait à confusion. C'était plutôt inattendue de se retrouver face à des jeunes femmes tombées du ciel au détour d'une ruelle. Sur le point de rajouter quelque chose, une justification, une explication, n'importe quoi, Indira se figea immédiatement en entendant le bruit de pas sur la pierre, pas très loin. Ils étaient sur ses traces. Pestant contre sa malchance, la demoiselle, lâcha un juron bien senti contre l'instigateur de toute cette mascarade. Il ne paierait rien pour attendre et regretterait amèrement cette idée. Mais pour l'instant, mieux valait se mettre en sécurité. Soit très loin de ces énergumènes. Non pas qu'elle ait particulièrement peur mais n'étant déjà pas en odeur de sainteté dans la cité blanche, elle préférait éviter d'être arrêtée pour trouble à l'ordre public. Même si elle était plutôt bien partie pour. Et Indira ne croyait pas si bien dire. Au détour d'un escalier, les deux brutes débouchèrent dans l'allée où elle avait atterri, arme à la main. Cette vue lui arracha un soupir agacé. N'aurait-elle donc jamais la paix?
Et contre toute attente, dans un bruit de métal, la jeune femme dégaina son épée également. Assez ouvragée, de fort belle facture et dont elle savait manifestement se servir. C'était plutôt étonnant et Indira qui avait plutôt l'habitude qu'on se dresse contre elle plutôt que l'inverse se permit à un petit regard moqueur.

- Oui, renchérit-elle à la remarque de la blonde, surtout expliquez nous bien ce que vous avez après une pauvre fille innocente?
- Innocente? Railla l'homme, on te qualifie de bien des choses, petite voleuse, mais innocente n'en fait pas partie!


La demoiselle se permit un petit rire désabusé. Aucun doute, sa réputation la précédait. Mais pis encore, il semblait bien que ce petit affrontement se terminerait par les lames et que sa rencontre improvisée y soit mêlée par la force des choses. Elle avait clairement l'impression qu'Indira n'avait rien fait. Ce qui n'était pas totalement vrai. Mais ça, elle n'était pas obligée de le savoir. Et ce qu'elle avait fait ne constituait pas une raison pour vouloir l'embrocher sur une épée. C'était même dérisoire. Mais il était trop tard pour reculer, l'homme avait également sorti son arme, tout disposé à en découdre.

- Livre nous la fille, l'étrangère, répondit-il sans préambule, et tu pourra filer d'ici sans problème.
- La fille à un nom, grommela Indira, et il n'est pas dit qu'elle se laissera mener aussi facilement.


Et il était déjà sur elle, la jeune femme ne devant d'éviter sa lame que par un sursaut d'agilité, le sifflement du métal passant à quelques pas de sa poitrine. Sérieusement? Et comment ce petit crétin de commerçant comptait se faire payer une fois qu'elle aurait rendu l'âme? Il était décidément tombé sur des perles rares. Dans un fracas de métal, leurs deux lames s'entrechoquèrent brutalement avant que la brune ne se recule de quelques pas, cherchant à évaluer la situation. Elle n'avait pas l'avantage face à ces deux énergumènes, si son compagnon se joignait aux festivités ça risquait de devenir très vite assez compliqué. Avisant la blonde, Indira se demanda quel dilemme pouvait bien l'agiter à ce moment là. Avait-elle le droit de l'entraîner dans un tel traquenard? Ca ne paraissait pas très correct. Le sien était plutôt clair, le combat ou la fuite? Dans chacun des deux cas, s'il s'agissait de sauver sa peau elle n'aurait aucun scrupule.

- Et quand tu m'aura embrochée sur ton épée, je te souhaite bien du plaisir pour expliquer à celui qui t'a payé que je ne suis plus en mesure de lui rendre l'argent que je suis censée lui devoir, railla-t-elle, et je ne te savais pas si intelligent pour vouloir te débarrasser de moi devant témoin!

Elle désigna la demoiselle de la tête. Avec un peu de chance, ces deux là rechigneraient à passer aux choses sérieuses en présence d'une tierce personne? Rien n'était moins sûr mais elle pouvait toujours tenter sa chance. Surtout qu'il serait tout de suite plus compliqué de mettre leur plan à exécution à présent qu'elle avait tout vu.


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Jeu 9 Jan - 11:18
C'est soulagée qu'Aedis entendit la réponse de la jeune femme tombée du ciel. Enfin, sûrement pas du ciel, sinon, elle serait un peu plus cassée que ça ; peut-être cependant les draps et tissus avaient amortis sa chute ? Au final, la façon dont l'inconnue avait réussi à s'en sortir indemne important peu à la Capitaine : l'important était qu'elle s'en soit effectivement sortie... Après, les raisons pour lesquelles cette chute avait eu lieu étaient autrement intrigante, et sans doute dignes d'une petite histoire. Mais elle ne pouvait raisonnablement interpeller comme ça une fille et lui demander nonchalamment "eh mad'moizelle, t'es un ange tombé du ciel ? Comment qu't'es arrivée là ?". Hum, non, ça ne se faisait pas, et ce n'était pas son style.
Et puis, ce n'était pas comme si deux gorilles -des gorilles ? C'est quoi des gorilles ?- venaient d'arriver en courant, semblant vouloir attenter à la vie de la jeune femme tombée du ciel. Avait-elle été poussée ? Il était certain en tout cas qu'ils en voulaient à sa vie... Sinon à son argent. Aedis comprit rapidement que c'était ce qui motivait toute cette folle histoire, et que la fille devait simplement être une mauvaise payeuse ; en ce cas, les deux armoires à glace devaient être les larbins d'un prêteur ou d'un riche marchand, chargés par lui de récupérer son dû. Malgré son retrait, tous semblaient croire qu'elle s'était placée du côté de la fille. Ce n'était pas forcément vrai, mais pas forcément faux non plus : elle se placerait là où elle devait se placer. Et si sa morale lui demandait d'être du côté de la fille, toute seule contre deux balourds un peu stupides, il fallait bien avouer que politiquement, ce n'était pas aussi évident. Mais si elle ne voulait pas rester spectateur passif -ce qui ne serait bon pour aucun des deux aspects- il fallait qu'elle se bouge les fesses et qu'elle agisse.
Ce qui la décida fut d'une part la volonté évidente des hommes de lui trouer le corps, alors que pour récupérer de l'argent, c'est mieux d'avoir quelqu'un en vie -blessé mais en vie-, et aussi le fait qu'ils faisaient partie d'une milice privée, ou qu'ils étaient de simples mercenaires. Et faire justice soi-même n'est jamais bien vu. Ils seraient simplement accusés de meurtre, "justifié" ou non. Il y avait d'autres moyens, plus légaux, de récupérer son bien... Même s'il est vrai qu'ils sont généralement moins efficaces que la menace d'une main coupée. Se décidant enfin à agir, la demoiselle sortit attrapa fermement sa lame, sa superbe épée à deux mains, et bloqua la lame de l'autre crétin qui s'était lui aussi avancé. Montrant des crocs, Aedis grogna :


    - Allez-vous en. Je suis Aedis Darrek, Capitaine de l'Infanterie du Rohan. Et si vous ne déguerpissez pas au plus vite, vous saurez que je n'ai pas usurpé mon titre.

Celui en face d'elle eu un moment de recul, mais semblait sceptique. Il fit quelques passes, prévisibles, avant d’accélérer le mouvement. Et au bout de quelques secondes, laissa une ouverture qui permit à Aedis de le désarmer. Vive et souple, elle attrapa l'épée qui gisait au sol, une petite lame à une main quelque peu déséquilibrée, et rangea Rohan's Fortune dans son fourreau. Malgré sa piètre qualité, ce serait suffisant. Lançant un regard de braise à celui qu'elle avait affronté, et qui battait en retraite, elle rejoignit son camarade, qu'elle menaça sans remords. Hésitant quelques secondes, il remarqua sa soudaine infériorité numérique, et rejoignit son camarade. Souriant, Aedis relâcha sa garde, et se tourna vers la jeune femme :

    - Eh bien, vous devez avoir le chic de vous mettre dans des situations impossibles, vous.Son sourire s'accentua : Je crois que je n'ai plus besoin de me présenter...

De toute façon, elle n'était pas là incognito, sa lame le prouvait.
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Ven 10 Jan - 13:50


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A sa grande satisfaction, Indira vit la demoiselle finir par se ranger de son côté, menaçant l'homme de sa lame. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque celle ci s'annonça comme la capitaine de l'infanterie du Rohan. Que de beau monde dans les sombres ruelles de Minas Tirith! L'éclaireuse se demanda tout de même les raisons de sa présence au Gondor. Les tensions entre les deux royaumes s'apaisaient tout juste et la paix n'était que relative. Mais ça ne voulait pas dire que des voyageurs de cette trempe avaient tendance à ce balader dans le camp opposé pour le plaisir. Si elle n'avait pas été si préoccupée par sa situation actuelle, la jeune femme aurait même été étonnée de cet état de fait. Mais elle n'avait pas les moyens de s'attarder sur les pérégrinations de celle ci.
Elle était encore furieuse, prête à réclamer vengeance à cet imbécile d'apothicaire. Mais déjà la blonde revenait à sa hauteur.

- Vous n'imaginez même pas à quel point, répondit-elle avec un petit air désabusé, et je crois bien que les présentations sont effectivement faites, à moins que vous n'ayez quelque chose à ajouter.

Où qu'elle aille, on aurait dit que les ennuis la suivaient à la trace. Elle commençait à avoir l'habitude. Mais si parfois Indira avait l'air de les attirer, ce coup ci c'était tout de même en partie de la faute de ce petit arnaqueur. Qui donc irait conserver une dette vieille de sept pour venir vous l'agiter sous le nez? Apparemment cet imbécile en était capable. Et il ne savait pas ce qui était sur le point de lui tomber dessus. Et ça n'allait pas tarder. Profondément furieuse, la jeune femme ruminait sa vengeance prochaine sous les yeux étonnés de la blonde, pas plus gênée que ça de comploter un meurtre en présence d'un personnage plus ou moins officiel. D'ailleurs Indira se demanda vaguement ce qui avait bien pu la pousser à prendre sa défense? Après tout, à entendre ces hommes elle n'était rien d'autre qu'une sale petite voleuse. Et où qu'on soit en Terre du Milieu, les mauvais payeurs était loin d'être bien vus.

- Et vous n'avez pas peur d'être au centre des prochains ragots pour être venue en aide à une criminelle? Ajouta-t-elle, peut être devrions-nous nous éloigner. Je crains que l'endroit ne devienne assez fréquenté dans les minutes à venir.


Et rien n'allait plus vite en ce bas monde que le bon vieux vent de la rumeur. Un petit commérage pouvait faire et défaire des réputation en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dore. Que ça soit vrai ou pas d'ailleurs. Mais si sa nouvelle connaissance tenait à éviter les histoire, il vaudrait peut être mieux pour elle qu'on ne raconte pas partout qu'elle avait pris la défense d'une vulgaire voleuse. Surtout que son récent retour l'avait rappelée à la mémoire de pas mal de monde. A croire que chacun avait son mot à dire sur l'histoire, sans pour autant en connaître tout les détails. C'est fou ce que les gens pouvaient se montrer curieux de choses qui ne les concernaient pas.
Jetant des regards alentours, Indira se serait presque attendu à voir rappliquer du monde en représailles. Mais rien ne venait, le silence était revenu dans la ruelle, à tel point qu'on avait du mal à imaginait ce qui venait d'arriver. Mais elle ne se faisait aucune illusion à ce propos, ils devaient déjà être en train de faire leur rapport à l'heure qu'il était. Et connaissant Vidiàn, il chercherait à se venger à peu près autant qu'elle rêvait de lui faire payer ses manigances? Mieux valait ne pas s'éterniser dans les parages si elle ne tenait pas à se retrouver nez à nez avec des créanciers ou tout autre recouvreurs de dettes. Mieux valait privilégier la prudence et filer rapidement. Indira avait beau être orgueilleuse, son instinct de survie pesait plus lourd dans la balance. Quoique, l'idée de passer dire un petit bonsoir au commanditaire lui plaisait assez pour le moment. Peut être un peu risqué avec sa vis a vis, surtout qu'elle ne connaissait toujours pas son avis sur la situation. Aussi attendit-elle sa réponse avant de se lancer dans des projets d'expédition punitive. Bien que l'idée d'aller terroriser son ennemi du jour soit grandement tentante.

- Je suppose que vous passerez votre tour pour une petite visite de courtoisie à un de mes plus fidèle fournisseurs? Ronchonna-t-elle tout en donnant l'air de vouloir noyer le poisson


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Lun 13 Jan - 9:47
Aedis ne savait pas trop comment réagir à présent. Regardant le visage de l'inconnu alors qu'elle répondait à son injonction, elle essaya de déterminer quel était le ton de la fille tombée du ciel ; colère, abattement, habitude. Voilà des choses qui pouvaient passer à travers sa voix. La Capitaine haussa les épaules : non, elle n'avait guère besoin d'ajouter quoi que ce soit aux présentations. La fille avait son nom, sa fonction... Elle avait peut-être été prompte à le donner, mais les rumeurs étaient toujours nombreuses sur elle et une de plus ou de moins ne changerait guère la donne. Alors, Aedis secoua la tête, et répondit doucement :

    - On ne fait pas justice soi-même, quel que soit le pays ou le royaume. Je suis venue en aide à quelqu'un qui aurait pu se faire tuer ; son antécédent n'a pas d'incidence là-dessus. Si ça vous chagrine, je peux toujours vous dénoncer.

Néanmoins, l'idée d'être impliqué plus que ça la chagrinait quelque peu, et elle suivit la demoiselle alors qu'elle lui conseillait de dégager. Les rues de Minas Tirith lui étaient inconnues, et les pas la menaient si vite dans le labyrinthe qu'elle ne pouvait se souvenir des chemins pris. Retourner chercher ses affaires, puis repartir en direction du Rohan lui serait sans doute plus difficile que prévu. Elle aurait dû prendre un autre chemin, retourner dans les grandes artères, laisser tomber la fille et lui dire de se débrouiller. Mais elle était curieuse. Bien trop curieuse. Et l'idée de laisser cette furie -elle n'avait guère l'impression que l'inconnue allait laisser tomber cette histoire- seule dans la ville lui aurait fait avoir des remords. D'ailleurs, quand on en parle... Grimaçant, Aedis répondit en secouant légèrement la tête.

    - Je doute que ce soit une bonne idée. Que ce soit moralement ou en pratique. Je suppose qu'il vous connait, et qu'il a pris ses précautions.

Il y aurait bien une autre solution, non, que tout résoudre en ferraillant ? Assez ironique de penser cela alors qu'elle-même avait de tels antécédents et surtout qu'elle était Capitaine de l'Infanterie. Non, son métier ne se résumait pas à se battre, qu'allez-vous donc penser ? Se tournant vers l'inconnue, Aedis reprit :

    - A qui ai-je l'honneur, à propos ?

Voilà une question intéressante.
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Ven 31 Jan - 22:41


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Evidemment sa réponse était plutôt attendue. Elle n'aurait pas laissé Indira s'embarquer dans une expédition punitive juste après avoir annoncé qu'on ne se faisait pas justice soi-même. Et puis c'était un personnage assez officiel d'après ce qu'elle avait compris, pas vraiment le genre à tremper dans de drôles d'histoires. Tout du moins en apparences. Elles ne tardèrent pas à prendre la clé des champs, l'éclaireuse la guidant à travers rues et ruelles. Un dédale qui n'avait plus de secret pour elle, même si elle n'y était pas retournée depuis un certain temps. Dédaignant les quartiers populaires où elle était sûre qu'on viendrait la chercher, Indira gravit les escaliers en direction des quartiers un peu plus bourgeois à la recherche d'un endroit où on aurait pas l'idée de se lancer sur les traces d'une criminelle en fuite et de sa compagne de galère.
Le square était désert à cette heure de la nuit, c'était une petite place où les mères de bonne famille amenaient leur progéniture chérie pour qu'ils s'amusent pendant qu'elles échangeaient des ragots en affectant l'air digne des bourgeoises respectables qui ne s'abaisseraient jamais à ce genre de chose. A l'ombre des demeures de pierre, la place se prolongeait sur une terrasse depuis laquelle on pouvait admirer les plaines du Gondor. Le bruit d'une fontaine couvrait celui de leurs pas. Dès le lendemain, une foule de bambins haut comme trois pommes viendraient y faire flotter leur embarcations de fortune mais pour l'instant le clapotis de l'eau constituait la couverture parfaite.

- Ca ira, finit-elle pas répondre, inutile de me dénoncer, ils me retrouveront bien assez facilement.

Vu leur acharnement à vouloir se débarrasser de sa petite personne, ça ne faisait aucun doute. Elle n'avait pas été très discrète, il fallait l'avouer. Mais ça n'avait jamais été le genre de la maison. Où qu'elle aille, elle ne passait jamais inaperçue très longtemps. Résoudre les choses autrement que par la force? Elle aurait bien aimé faire ça. Il fallait avouer qu'avec son caractère emporté, il était plus facile d'en venir aux mains que de négocier. Et les milieux dans lesquels elle trainait n'étaient pas toujours propices à la discussion. Il n'y avait qu'à voir comment on l'avait reçue ce soir.
Pensive, Indira s'accouda au garde fou, observant la ville en contrebas. Ce silence lui laissait comme une drôle d'impression, comme si une catastrophe était sur le point d'avoir lieu. Elle n'avait fait qu'enchaîner les difficultés depuis son retour, c'était un échec sur toute la ligne. A la réponse de sa vis a vis, elle hésita quelques secondes avant de se reprendre. Après tout elle venait de loin et Indira n'avait pas mis les pieds au Rohan depuis des mois, depuis cette mésaventure dans cette taverne à vrai dire. Une catastrophe de plus à son actif pour être honnête. Et elle n'allait rien dire de plus qui aurait pu aggraver sa situation. Pas après ce qui venait de se passer.

- Indira Ahmedani, répondit-elle de bonne grâce, il n'y a pas grand chose d'autre à dire sur moi. Je suis une simple voyageus
e.

Une voyageuse qui avait tendance à s'attirer tous les ennuis possibles et avait la langue trop pendue pour son propre bien. Mais ça elle se garda bien de le préciser. Tout comme elle omit de parler de ses origines. Elle ne se mêlait pas de politique mais les relations entre les royaumes de la Terre du Milieu était assez compliquées ces derniers temps sans qu'elle y ajoute son grain de sel en révélant à tout va qu'elle était originaire du sud. La brune se demanda d'ailleurs ce qu'une émissaire du Rohan pouvait bien faire au Gondor. La jeune femme avait suivi l'affaire de très loin, trop accaparée par ses mésaventures au Nord. Mais les nouvelles allaient vite et elle n'avait entendu parler que de ça depuis son retour. Comment les deux royaumes avaient manqué de se déclarer la guerre et venaient tout juste d'instaurer une paix relative. On parlait de trahison, de fausses rumeurs, d'un haut représentant du Rohan en fuite et d'invasion. C'était tellement fou que ça paraissait invraisemblable. Mais il n'y avait qu'à voir l'air sérieux des officiels pour comprendre que ça ne l'était pas autant que ça. Toujours aussi curieuse, l'éclaireuse se risqua à une question en direction de la blonde.

- Si vous me permettez ce commentaire, je suis bien étonnée de votre présence en ces terres, déclara-t-elle, vous êtes bien loin de chez vous.

Elle n'y était pas allé de front, consciente de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Mais le message était passé. Avec les relations plus que frileuses entre les deux royaumes, Indira s'étonnait de la présence d'un officiel du Rohan en plein Minas Tirith.


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Lun 3 Fév - 10:26
Suivant avec méfiance l'inconnue, Aedis se pliait néanmoins de bonne grâce à son guide, sans qui elle serait définitivement perdue dans les rues de Minas Tirith. La ville était si différente d'Edoras ! Là-bas, elle pouvait se promener les yeux fermés, trouver son chemin et même éviter les jambes des mendiants qui trainaient. Ici, même avec une carte, elle parviendrait à se perdre. Cette cité était tout autant en hauteur qu'en largeur, ce qui n'aidait en rien. Ils finirent par arriver à une petite place, où se trouvait une fontaine qui crachotait une eau limpide et bruyante. Elles déambulèrent, silencieuses, le long de la place, avant que finalement la voleuse -ou quoi qu'elle soit- ouvrit la bouche, répondant à la fausse question que la Capitaine avait posé plus tôt. Aedis soupira et secoua la tête, tout en remettant en place ses cheveux, défaits. Elle ne répondit pas, mais elle n'avait de toute façon pas eu l'intention de la dénoncer ; ça avait été une question plus sarcastique qu'autre chose.
L'inconnue ne le resta pas très longtemps, car elle se présenta, rapidement, quelques secondes plus tard. La demoiselle rohirrim sourit et inclina la tête, sans pour autant oser lui proposer sa main.


    - Enchantée de vous rencontrer...

Simple voyageuse. Aedis leva un sourcil, mais ne fit pas de commentaire. Se mêler trop longuement des affaires des autres -et précisément de celles des "simples voyageurs" qui en plus étaient pourchassés- était une mauvaise idée quand on est affublé d'une mission officielle. Néanmoins, sa curiosité naturelle ne pouvait pas l'empêcher de se montrer avenante et intéressée. Indira Ahmedani semblait tout aussi curieuse qu'elle ne l'était elle-même, et se demanda la raison pour laquelle la Capitaine de l'Infanterie se trouvait si loin du Rohan.
Sourire amusé sur les lèves d'Aedis. Allons bon. Elle baissa les yeux quelques secondes, inspira une goulée d'air et répondit, à mi-voix :


    - Eh bien, suite aux récents évènements, qui n'ont rien de secret, il faut bien rétablir les relations entre nos pays. Et deux hommes de guerre ont plus de chance de s'entendre entre eux qu'avec des diplomates ou des gratte-papiers...

Tout dire ou ne rien dire, la limite est ténue. Secouant sa tête, Aedis s'étira, observant la place, quasiment vide. Moment de grâce, il faisait beau, tout était calme, et la ville se déroulait sous leurs yeux. C'était un spectacle sublime, que Meduseld ne pouvait pas offrir ; se gavant presque de la blancheur de la ville. Se tournant vers Indira, Aedis reprit :

    - Que comptez-vous faire à présent ? Je doute que vous puissiez rester longtemps ici maintenant...

Aux aguets, la demoiselle se demandait si quelque chose allait encore leur tomber dessus. Après tout, les mercenaires connaissaient eux aussi les ruelles de Minas Tirith, contrairement à elle...
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Mar 18 Fév - 20:47

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Il lui eut comme un accord entres elles, malgré le silence qui suivit sa réponse, Indira savait que ni l'une ni l'autre n'était dupe. Mais elle ne poserait pas de question à ce sujet et la jeune femme en était ravie. Non pas qu'elle ait des choses graves à révéler mais autant rester une étrangère à ses yeux et si la blonde avait choisit de fermer les yeux sur son état de simple voyageuse c'était très bien comme ça. Elle n'eut pas l'air de mal prendre sa question, lui répondant même plutôt naturellement. Restant évasive sur le sujet, se contentant de laisser entendre qu'il s'agissait d'un voyage officiel. Indira hocha la tête pensivement, elle était loin de toutes ces considérations politiques, continuant ses voyages tout en écoutant les dernière nouvelles d'une oreilles distraite. Elle ne s'y serait probablement jamais intéressée si ses propres pas ne l'avaient pas menée à la rencontre de problèmes tout aussi graves. Car s'il y avait bien une chose qui occupait les esprits, au même titre que les relations du Gondor avec le Rohan, c'était bien cet hiver éternel qui avait frappé la Terre du Milieu pour disparaître tout aussi mystérieusement. On se montrait tout de suite plus intéressé lorsqu'on était mêlé à la grande histoire. Bien que ces murmures de mages et d'anneaux soient bien loin d'occuper autant de place dans les esprits que ces rumeurs d'espions et de guerre.

- Il est étrange d'imaginer que nos deux nations soient passées si près du conflit, marmonna-t-elle

C'était plus une réflexion d'ordre générale pour illustrer le fait que tout s'était passé si vite. En l'espace de quelques mois, le conflit avait pris une ampleur telle que la guerre s'était trouvée sur toutes les lèvres. Mais occupée au nord, Indira n'était revenue que pour assister à la paix toute relative qui s'installait doucement entre les deux royaumes ennemis. Aussi vite qu'elle était apparue, la rumeur de la guerre s'était évaporée. La présence de la demoiselle était là pour en témoigner. S'ils en étaient à rétablir la paix, ça n'était pas plus mal.
Quant à savoir ce qu'elle comptait faire, la jeune femme l'ignorait encore. Elle trouverait probablement une autre mission. De préférence loin de la cité blanche, le temps que les choses se tassent. Ca n'étaient pas ça qui manquait, surtout avec le retour des beaux jours. Et après toutes ces péripéties, retrouver la monotonie du voyage ne lui ferait pas de mal. Plus de spectre, plus d'hiver et plus de mystère. Ca paraissait plus qu'intéressant comme perspective.

- Je vais probablement prendre la route, répondit-elle, il y aura toujours du travail pour les gens comme moi. Avec le retour des beaux jours les marchands vont reprendre leurs voyagent et certains sont à la recherche d'un guide.

Un retour à la normalité qui ne serait pas pour lui déplaire après ses dernières mésaventures qu'elle entendait laisser derrière elle pour de bon. Peut être qu'il serait temps de ne plus se mêler de ce genre d'histoires, ça ne lui avait apporté que des ennuis jusqu'à présent. Mais quand avait-elle jamais écouté la voix de la raison?
Repérant la gêne de la native du Rohan, Indira se permit un petit haussement d'épaule pensif. Il est vrai qu'après les récents évènements il y avait de quoi se sentir sur le qui vive. Qui sait ce qui pouvait encore leur tomber dessus? Mais la jeune femme doutait que ces deux hommes retrouvent leur trace pour ce soir. Si tant est qu'ils soient à sa recherche. Ils devaient plutôt se trouver dans une des tavernes mal famées du premier cercle à dépenser une partie de leur paie.

- Ne vous inquiétez pas, ajouta-t-elle, je doute qu'ils viennent me cherche ici, c'est bien trop bourgeois pour eux. Mais il est vrai qu'il serait peut être plus prudent pour vous de me quitter? J'ai un don tout particulier lorsqu'il s'agit d'attirer les ennuis.

Façon de dire qu'elle ne se sentirait pas vexée que la demoiselle décide de clore ici la rencontre. Elle avait après tout probablement d'autres chats à fouetter? Et elles n'étaient pas vraiment à l'abri de représailles. Autant lui éviter de se retrouver mêler à des affaires qui ne la concernaient pas et auraient porté préjudices aux raisons de sa venue ici.



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Mar 25 Fév - 13:29
Aedis acquiesça d'un hochement de tête silencieux. Au vu de la méfiance et des ennuis qui poursuivaient Indira, il semblait évident qu'elle était une voyageuse qui vivait sur les routes. Qu'elle évite Minas Tirith en particulier ou les grandes villes en général n'était qu'un point secondaire dans cette histoire, mais quelque chose disait à la bâtarde que la ville blanche avait un statut particulier dans le coeur de la jeune inconnue. Elle venait d'apprendre qu'elle était gondorienne, sans doute plus attirée par la paix -toujours toute relative- que les conflits. Vouloir le contraire peut se révéler surprenant, mais parfois évident : si Aedis a vécu toutes ses années dans le calme, grimpant des échelons plus grâce à sa maîtrise des entraînements et des liens hiérarchiques que par son expérience du terrain, elle n'en restait pas moins un soldat qui avait dans le sang la violence et l'envie de s'élever au-dessus de la populace. Être un héros était un rêve partagé par bien des soldats de son unité, qu'elle comprenait tout à fait.
Néanmoins, la réplique suivante d'Indira fit pouffer la semi-elfe, qui secoua la tête :


    - Pour ce qui est d'attirer les ennuis, je suis vernie aussi. Peut-être que tout cela s'annule ? Nous devrions tester ensemble...

Elle ne pouvait pas s'éterniser, malheureusement. La journée avançait plus vite qu'elle ne l'aurait voulu, et elle devait repartir pour le Rohan au plus vite. Avec un sourire gêner, la demoiselle aux oreilles pointues se tourna vers Indira, espérant que la réponse à sa question soit positive :

    - Je dois repartir rapidement... Mais je pense m'être bel et bien perdue ici. Pourriez vous m'indiquer le chemin jusqu'à l'auberge où je suis descendue ?

Lui indiquant le nom du lieu et le nom des commerces qui gravitaient autour et dont elle se souvenait, elle leva les yeux vers le haut de la ville. Les pierres blanches brillaient sous le soleil, et le ciel bleu tranchait à peine, pâle mais entouré de couleurs froides...
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Sam 15 Mar - 14:33
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Une ombre de sourire ourla les lèvres de l'éclaireuse. La petite mésaventure touchait à sa fin et il était temps de clore la parenthèse, que chacune d'entre elle reprenne sa route. La brune ignorait ce qu'il adviendrait d'elle pour la suite et se disait que c'était probablement la dernière fois qu'elle croisait la demoiselle. Aussi mystérieusement qu'elle était apparue, elle s'en irait. Curieux et à la fois habituel pour la jeune femme qui avait laissé bien des connaissances en court de route, pour ne plus jamais les recroiser après. Elle s'arracha à la contemplation de l'horizon pour revenir à des considérations plus pratiques. Bientôt, Minas Tirith s'endormirait sagement et il serait probablement plus facile pour elle de revenir à leur point de départ. Bien que la brune se garderait bien de laisser ses pas la porter trop près de créanciers potentiels. Aussi écouta-t-elle attentivement lorsque la blonde lui décrivit l'endroit où elle souhaitait se rendre. Les souvenirs étaient anciens à sa mémoire, ça faisait des années qu'elle n'avait pas arpenté ces rues. Mais ils étaient encore bien présents et elle pourrait retrouver sa route sans trop de mal.

- Je peux vous accompagner un bout de chemin, répondit-elle, vous m'excuserez de ne pas m'approcher trop près des lieux, j'ai pour habitude de ne pas chercher les ennuis plus d'une fois par jour.


Une moyenne qu'elle dépassait néanmoins très régulièrement, malgré tout ce qu'elle pouvait dire. Mais autant ne pas tenter les ennuis de trop près. Rien de mieux qu'une auberge pour faire circuler un commérage. Trop de gens, trop d'oreilles indiscrètes et de regards susceptibles de la voir. Aussi la conduisit-elle, reprenant la route en inverse, d'anciennes allées, de vieux escaliers qu'elle avait dévalé il y a des années de ça alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente. C'était étrange de se dire que la ville avait été son foyer à cette époque et qu'elle en connaissait la plupart des recoins pour les avoir explorés. Bien qu'elle eut sciemment évité les plus hauts cercles, dédaignant les quartiers nobles car trop peu intéressants à ses yeux. La brune s'arrêta à quelques rues de l'auberge en question, indiquant le chemin d'un doigt.

- Pour ma part, la route s'arrête ici, répondit-elle, vous n'êtes plus qu'à quelques pas.

Elle lui résuma succinctement la route à prendre, puis, s'apprêtait finalement à prendre congé de la demoiselle. Un peu emprunté comme lorsqu'il s'agissait de dire au revoir à quelqu'un que vous connaissiez à peine. Curiosité oblige, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il adviendrait d'elle et si le destin les replacerait sur la même route un de ces jours. Il était peu probable que ça soit le cas, elles évoluaient dans des univers trop différents l'un de l'autre et n'auraient même pas du se rencontrer mais c'était amusant de se poser la question. D'autant plus que le Rohan et le Gondor seraient probablement de nouveau amenés à se côtoyer. C'étaient des histoires qui la dépassaient de trop loin mais l'éclaireuse avait tout de même son avis sur la question et se disait qu'une guerre ne bénéficierait à personne. Du sang, du désespoir et des morts, voilà ce qu'ils gagneraient à continuer sur cette voie. Et aux vues de ce qui les attendait, il valait mieux se montrer unis. Les évènements au nord étaient bien trop étranges et dangereux pour qu'on s'abîme dans des querelles stériles.

- Merci pour votre aide, finit-elle par conclure, et je vous souhaite bonne route pour la suite de votre voyage.

Et déjà la brune reprenait son chemin comme elle était venu, sur un dernier signe de tête pour son compagnon d'un soir. Le jour tombait déjà sur cette drôle de soirée et il lui faudrait envisager d'autre solution car les ennuis ne tarderaient pas à revenir à elle. Mais avant ça, il restait à Indira une dernière soirée à passer dans la cité Blanche et elle comptait bien en profiter.

Spoiler:

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Lun 24 Mar - 9:22
Aedis hocha la tête, compréhensive. Mettre les gens dans la panade n'était guère dans ses habitudes -ou du moins dans ses envies-, et comme elle aimait aussi attirer les ennuis, c'était sans doute mieux si elle allait seule jusqu'à l'auberge. En plus, elle éviterait toutes les questions indiscrètes que les aubergistes ne manquent pas de poser, en toute innocence évidemment. Et évidemment, en toute innocence, on se retrouve à dévoiler sa vie. Des petits plaisantins, ces aubergistes.
Elles marchèrent d'un pas plutôt vif au travers d'un dédale de ruelles qu'Aedis n'aurait pu suivre si elle avait été seule. La jeune femme qui l'accompagnait était sa bonne fortune, apparemment. Elle s'arrêta au bout de quelques minutes de marche, et Aedis pila à ses côtés. Apparemment, leur chemin se séparait ici. Acquiesçant, elle retint le chemin, observant avec admiration avec quelle aisance la demoiselle se retrouvait au milieu de ces pierres blanches ; même la Capitaine, qui pourtant connaissait bien Edoras, n'aurait pu se targuer d'agir ainsi. Les paroles d'au revoir suivirent, bien qu'elles sonnent comme des adieux : Aedis ne comptait pas quitter les frontières Rohirrim avant un certain temps...


    - C'était tout naturel. Merci à vous de m'avoir guidé, je pense que j'aurais dû passer la nuit dehors, faute de pouvoir retourner sur mes pas. Soyez prudente.

D'un signe de tête et de la main, la bâtarde s'éloigna, se dirigeant vers l'auberge. Au vu de l'heure, elle devait se résoudre à quitter la cité Blanche le lendemain, à moins de passer la nuit dehors. Cette idée la mit mal à l'aise : de nuit, tout pouvait arriver, et elle ne serait sans doute pas suffisamment attentive pour sa propre sécurité. Une nuit de plus ou de moins... Se retournant une dernière fois pour apercevoir la brune tourner dans un coin de rue, elle sourit, et avança de quelques pas, prête à rentrer dans son chez-soi temporaire...
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