Quand on se plaint que je ne tiens pas en place...Cela ne fait que quelques jours que je suis réapparu dans la cité, et que Elrohir et moi avons eu droit à un sermon parfaitement comme il se doit de la part de notre père, nous rappelant que lorsqu'il donne des ordres ils ont à être respectés par tous, y compris par ses propres fils, qu'à notre age c'est inconcevable d'être encore si irresponsables, et j'en passe. On est revenus entier, c'pas le plus important? Bon, ok, on a eu très chaud aux fesses sur ce coup là, et si c'était à refaire, on aurait surement pris quelques elfes pour nous accompagner, même si j'avoue ne pas être convaincu que quelques elfes de plus nous auraient empêchés de prendre la fuite. Enfin, comme on ne peut pas revenir en arrière, autant aller de l'avant.
Et quelle meilleure idée pour aller de l'avant que trouver quelque chose à faire pour tromper l'ennui avant que l'idée ne me prenne de remonter sur mon cheval et repartir de plus belle? Si j'arrivais à mettre la main sur Elrohir seulement...cependant, depuis notre retour, mon frère semble s'être évaporé, ou me fuir, ou avoir trouvé mieux à faire - et je ne doute pas que quelque elfette soit dans ses projets, plus qu'à trouver laquelle... -, je sais cependant qu'il n'a pas quitté la cité, son cheval n'ayant pas bougé de l'écurie et personne ne l'ayant vu partir. Bah, je le trouverais bien assez tôt. En attendant, en cherchant mon jumeau, j'ai eu le loisir d'apprendre que Eluna se trouve dans la cité, et je ne compte pas la laisser en repartir sans la croiser. Pour quoi faire, que lui faire subir, ou que faire subir à d'autres en sa compagnie, je ne l'ai pas encore décidé, mais qu'importe, j'aurai bien le temps de trouver d'ici à ce que je la trouve. Revenu sur les hauteurs de la cité, passant une nouvelle fois sous les balcons de la demeure de mon père comme si je préparais un nouveau sale coup - je suis à peu près certain que Glorfindel a du être mis au grain de m'attraper avant -, je repars en sens inverse, descendant plusieurs rues et tournant dans divers angles, préférant les "passages secrets", comme nous les appelions enfants, aux artères principales de la cité - de toute façon, le jour où Imladris aura à souffrir de ruelles "coupe-gorge" est bien loin d'être arrivé -, je ne met guère de temps à rejoindre le quartier où je la sais habiter lorsque ses pas la conduisent jusqu'ici. Ne me souciant guère de prévenir de ma présence, je m'accoude à la fenêtre ouverte, passant la tête à l'intérieur. "Depuis quand on ne vient pas voir son copain Elladan à la minute où on débarque dans la cité? Tu vas me faire pleurer tu sais..."
Voyager... C'était ce que je faisais depuis ma plus tendre enfance, en fait et principalement grâce à ma mère - dont je tenais aussi le caractère bien trempé -qui passait sa vie sur les routes. J'adorais ça, voyez vous. Cette partie de mon esprit qui reste toujours enfantin ne pouvait s'empêcher d'imaginer des princes charmants à chaque tournant, des dragons qui m'attaqueraient et autres fantaisies dont je me gardais bien de parler autour de moi. Je n'avais pas envie de passer pour une folle, voyez vous... L'union de mes parents avait déjà fait un peu jaser, n'en rajoutons pas sur le produit de cette dite union, n'est ce pas ? Lorsque je m'étais établie comme garde de la cité, j'avais été à la fois la plus heureuse du monde, et à la fois la plus triste du monde. Heureuse, car on reconnaissait enfin mes capacités à l'épée, moi qui avait passé des heures à m'entraîner auprès des maitres d'armes de Mirkwood et d'Imladris, allant jusqu'en Lorien pour en apprendre un peu plus. Néanmoins, pas d'arcs pour ma part. J'avais choisi l'épée comme compagne, et sa présence permanente sur mon flan était rassurante. Et puis, il y a vingt ans, le Seigneur Elrond m'avait convoquée pour me confier une mission, et j'avais repris la route, aidant mon prochain et recherchant les traces de ce mal dont il parlait, de ce mal qui rongeait petit à petit le monde. D'allers en retours, j'avais écumé chaque centimètre carré des Terres du Milieu, et il y avait une chose qui me manquait le plus au monde : Imladris, ma patrie, mon chez moi, et l'un de ses princes qui était tout pour moi. J'étais arrivée depuis quelques jours à peine et le seigneur Elrond avait accaparé une bonne partie de mon temps dans la salle du conseil, où nous avions débattu des nouvelles que j'apportais de Lacville et des montagnes. Il avait semblé encore plus préoccupé qu'à son habitude, mais il avait néanmoins fini par me congédier, me laissant aller dans la maison de mon enfance pour présenter mes respects à mes parents. Les retrouvailles avaient été émouvantes, et c'est avec grand plaisir que je leur racontais chaque minute de ma vie, avant de les écouter m'annoncer leur départ proche. Ils étaient partis ce matin, et je les avais accompagnés avec un pincement au coeur jusqu'à l'entrée de la cité, puis j'étais revenue chez moi pour me mettre à faire de la pâtisserie. Trois fournées de petits gâteaux au miel et à la vanille refroidissaient sur le rebord de la fenêtre, et j'étais en train de nettoyer les ustensiles lorsqu'une voix bien connue retentit à la fenêtre. Je me tournais, rayonnante, vers Elladan et mis mes mains sur les hanches. - J'aimerai bien voir ça. Le grand Elladan, pleurer ? C'est à peu près aussi crédible que moi tirant à l'arc ! Je m'approchais de la fenêtre et le serrais contre moi malgré le rebord qui nous séparait. Arda qu'il m'avait manqué ! - J'ai préparé tes gâteaux préférés. Je voulais monter chez ton père voir si tu y étais pour qu'on aille se balader quelque part. Je ne le dirais jamais à haute voix, mais bon sang, revoir sa tête d'elfe était un vrai bonheur après presque un an à voyager sur les routes pour récolter des informations sur ce qui semblait se profiler à l'horizon.
(c) sweet.lips
Invité
Invité
Invité
Invité
Jeu 9 Jan - 0:32
Too many days in the city
Je lui offre un sourire moqueur devenant malgré moi plus sombre, content qu'elle profite de ce moment pour me serrer dans ses bras, me permettant de dissimuler le malaise qui me prend un instant. Oui, il m'arrive de pleurer, plus souvent qu'on ne pourrais le penser d'un elfe trois fois millénaire ou presque passant sa vie à massacrer des hordes d'orcs, et jamais en public. Je ne sais même pas si Elrohir peut se vanter de m'avoir connu une seule fois les larmes aux yeux. "Je t'ai déjà vu tirer à l'arc, tu sais. Même si tu es aussi douée que mon frère pour rater ta cible, il faut le reconnaitre." Je me libère doucement de son étreinte pour m'intéresser à ses gâteaux, en prenant un pour la peine. "Arrête, ça fait vachement plaisir de te voir ici, ça fait combien qu'on s'est pas croisés toi et moi? [...] Mais comment est-ce que j'ai pu survivre sans ces merveilles?!" Ouais, parler avec du gâteau dans la bouche, c'pas le top. M'enfin, comment résister à si bonne odeur? Surtout quand je sais que le gout est au moins aussi bon! Emmenant un autre gâteau, je m’éclipse de la fenêtre pour entrer par la porte, voulant éviter de mettre par terre les gâteaux par un geste indélicat, et, après avoir fini ce nouveau gâteau, je sers de nouveau l'elfe dans mes bras, n'ayant pas cette fois la gêne de la fenêtre. "Bah, j'traine suffisamment en dehors de la cité pour que tu ai parfaitement pu me louper... et mon père sait comment m'expliquer que cela n'est pas pour lui plaire... Il devrait être content, tout orc qu'on élimine est un orc de moins à venir sous les remparts de la cité..."
Le regard assombri d'Elladan ne m'échappe pas, mais je n'ai pourtant rien à dire là dessus, voyez vous. Les hommes ont leur fierté, et mettre le doigt sur leurs faiblesses n'est pas du tout une bonne idée. Je me contente de sourire, le taquinant à mon habitude, faisant celle qui n'a donc rien vu. J'en profite même pour attirer son attention vers les biscuits que j'avais fait juste pour lui, avec tout mon amour et tout mon coeur. Pas que j'aime Elladan de cette manière, hein... Enfin, peut être. Quoi qu'il en soit, ce n'est certainement pas un sujet sur lequel j'ai envie de m'appesantir. - ça fait au moins deux ans que je ne suis pas rentrée à Imladris, j'étais... occupée. J'avais pourtant envoyé de nombreuses missives à Elrond, glissant toujours une lettre pour Elladan dedans, pour le tenir au courant de ce qu'il se passait pour moi. Mon métier d'espionne était prenant et passionnant, et le fait que je passe mon temps à m'arrêter pour aider mon prochain n'était pas réellement du genre à jouer en ma faveur. La fin de la phrase d'Elladan me fit rire et je secouais la tête. - Je n'en ai aucune idée. J'en ai fait toutes les semaines en pensant à toi. Mes patients et les membres des villages où j'ai fait escale ont à chaque fois adoré. Je le laisse faire le tour, en profitant pour retirer mon tablier et le poser sur le plan de travail. Le bol vide où j'ai mélangé la pâte finit dans l'évier, à coté des spatules et autre, et je jette rapidement dans un bac les restes des oeufs et autres gousses de vanille. Elladan arrivant, je me tourne vers lui pour accepter son calin, passant mes propres bras autour de son cou et posant ma tête dessus. J'avais oublié qu'il était aussi grand, au moins une bonne tête de plus que moi. - Tu devrais arrêter de tout faire pour que le Seigneur Elrond te punisse comme si tu avais encore quatre cent ans. T'es un adulte bon sang ! Prends ta vie en mains. C'étais peut être pas tout à fait la chose à dire. Il allait certainement finir par partir tout seul dans son coin, pour devenir chasseur d'orc sous un autre nom, épouser la première venue et lui faire trois gosses, et quand son père le retrouverait, il allait en faire une crise cardiaque. Déjà que le pauvre se dégarnissait d'année en année...
(c) sweet.lips
Invité
Invité
Invité
Invité
Ven 10 Jan - 1:03
Too many days in the city
"Tu crois sincèrement que ce serait une brillant idée? Que je prenne ma vie en main plus que je le fais actuellement? Je crois que je risque d'aller chercher les orcs directement en Mordor si je décide de m'écouter." C'est peut-être pas la réponse la plus maline à apporter, mais c'est la seule que j'ai. Depuis le départ de ma mère pour Valinor, depuis que ces infâmes créatures l'ont blessée jusqu'au point de non retour, et que pas un jour ne passe sans que ces souvenirs ne reviennent à mon esprit, je ne vois plus rien d'autre dans mon avenir que d'anéantir purement et simplement cette race infecte, même s'il me faut passer encore plusieurs millénaires à les chasser, et probablement mourir de l'une de leurs lames. Certes, je suis encore capable de quatre cents coups avec mon frère et d'autres de nos complices, et c'est surement ce qui me sauve de la folie, cette apparente insouciance que je montre ouvertement, mais intérieurement, je ne vois rien d'autre. De toute façon, la sédentarité c'est pas mon truc, et je ne vois absolument pas mon père songer à nous laisser la cité entre les mains, donc... à la chasse aux orcs j'irai. "J'ai lu tes lettres oui. Si j'avais su où tu t'arrêtais plus de quinze jours, je t'aurai répondu... En vérité, je l'ai fait, mais j'ai jamais envoyé les lettres de réponses... Puis, suis tellement présent ici que j'les trouvaient par paquets de cinq ou six parfois!" Quand je relâche Eluna, je remarque que son expression est étrange, comme si elle avait songé à quelque chose dont elle n'avait pas envie, cependant je n'en dis rien et me contente de me retourner vers ses gateaux pour lui en tendre un. "Depuis combien de temps t'en as pas mangé un toi-même? Penser aux autres c'est bien, mais oublie pas de penser à toi de temps en temps, hein?" Ca me va bien de parler, moi qui ne jure que par mon arc...
Mes sourcils se froncent lorsqu'il répond à ma petite pique, et j'enfouis juste ma tête un peu plus contre son épaule, histoire de me retenir de lui mettre deux tartes dans sa tête d'elfe débile. Non mais sérieusement ? Il en a d'autres des comme ça ? Si jamais il me faisait ça, il n'y aurait pas besoin de Glorfindel pour aller le chercher par la peau des fesses, j'irai moi même. Les bras d'Elladan autour de ma taille me font du bien, plus de bien que ce que j'ose m'avouer, en fait. Et, lorsqu'il me relâche, c'est légèrement troublée que je m'éloigne pour prendre un des biscuits, comme il me le propose. J'en mange peu. En fait, je mange très peu la plupart du temps. Parce que je n'ai pas le temps, parce que je suis occupée, toujours sur les routes... Je saute facilement un ou plusieurs repas, sans que ça ne me touche réellement. - Je t'interdit d'aller prendre le Mordor tout seul. Laisse donc les orcs là où ils sont et... Je m'interromps, bien consciente de la blessure qu'il porte en lui, et bien que j'ai la chance de ne jamais avoir vécu ça, je sais qu'il ne pourra jamais la surmonter. Je reviens vers lui et lui pose la main sur le bras. - Laisse les là où ils sont et va de l'avant, d'accord ? Sinon, je vais devoir te trainer avec moi sur les routes en tant que garde du corps personnel pour te sortir cette idée de la tête. Je souris avant de croquer dans mon gâteau et de répondre à sa question suivante : - Comme ça, tu sauras où me trouver pour me répondre ? Juste sur la selle du cheval d'à coté ! Laissez moi vous dire que cette idée m'enchante au plus haut point. J'adorerai partager mes voyages avec Elladan, bien que je ne puisse cependant pas lui dire le contenu exact de mes missions. Il est mon meilleur ami, mais le Seigneur Elrond m'a fait promettre le secret absolu sur ce que je fais pour lui. - C'est vrai qu'ils sont bons. Mais, je préfère les donner aux autres. Leur transmettre un peu d'amour, un sourire. Dans certains villages, c'est tellement rare... La pauvreté avait envahit le monde, et le trop long hivers avait fait de nombreuses victimes, créé des famines dans certains endroits, et j'avais usé de tous mes talents pour rendre le sourire aux gens. Malheureusement, ce n'était pas possible de sauver tout le monde. A cette pensée, une ombre passa sur mon visage. J'avais vu tellement d'horreurs qu'il ne m'était plus possible de les compter, mais le visage de certains enfants décharnés me tiraient encore des cauchemars.
(c) sweet.lips
Invité
Invité
Invité
Invité
Ven 10 Jan - 2:14
Too many days in the city
Je connais ma leçon. Je sais qu'il n'est pas possible de se construire un avenir si on ne se réconcilie pas avec le passé. Mais la blessure est trop récente, la plaie encore bien trop ouverte, pour pouvoir passer outre et continuer d'avancer. La suggestion de Eluna m'apporte cependant un sourire comme je lève un sourcil interrogateur dans sa direction. "Tu penses que ta présence me sortirait les orcs de la tête? Il va te falloir argumenter Eluna! [...] Ouais mais comment on s'envoie des lettres si t'es à coté de moi? J'aime bien tes lettres t'sais, même si j'aime autant te voir devant moi." Bon, Ella, arrête là, on croirais voir Elrohir tentant une fois encore de draguer Valaina...J'y donne trois millénaires pour y arriver, ça devrait pas être de trop. Enfin, revenons à Eluna, Elrohir n'a absolument pas besoin d'être dans ma tête en ce moment...c'est déjà bien étonnant qu'il soit pas dans mes pieds. Moi désagréable? Non, c'est juste que parfois, j'ai besoin d'oublier mon double diabolique ayant comme but dans la vie de se radiner à chaque fois que j'arrive à trouver un peu de temps pour moi. Dans nos conneries ou lors de nos parties de chasse, c'est un allié précieux, mais pour les relations sociales, pitié. "A vrai dire, je pense que tu n'y gagnerais que l'interdiction de t'éloigner à plus de dix jours de cheval d'ici avec ordre de nous voir dans la cité au moins une fois par mois. Tu connais mon père. Il craint tellement, avec raison, que je ne me lance dans une expédition totalement stupide qu'il préfère m'avoir sous les yeux." Je passe une main légère sur sa joue avec un sourire compréhensif quand elle me parle de ce qu'elle voit dans certaines contrées. A dire vrai, Valaina m'a fait à peu près le même résumé quand je l'ai croisée (entre deux trolls à mettre à terre, mais je doute que mon père soit un jour au courant de cela), et je me contente de passer une main dans ses cheveux pour la serrer de nouveau contre moi. " C'est ce qui nous différencie, et nous rapproche en même temps. Je vois les horreurs du combat sur la ligne de front, face aux orcs et aux diverses engeances du Mordor que l'hiver a aidé à survivre, comme ceux qui les chassent habituellement ont eu d'autres choses à songer à l'arrière, et tu vois les horreurs du combat à l'arrière, au milieu des gens, de la vie. Et je ne te jalouserait pas ta place. Il est plus facile de risquer sa vie en tuant ces créatures que de se voir impuissants devant la mort d'autrui." Même si des morts au combat, j'en ai vu. J'ai perdu d'excellents amis au cours des décennies, des siècles, tant chez les elfes que chez les hommes.
Il y a des choses qui se racontent plus facilement par écrit. J'arrive plus facilement à confier mes doutes et mes joies à un morceau de papier que de vive voix. Je ne sais pas ce qui me retient d'avoir une vie sociale normale, mais je n'ai de cesse que de parcourir les routes, m'enfermant dans mon silence. Et, Elrond n'aurait pu me faire de meilleur cadeau que celui de m'envoyer de par les routes. - Pour s'envoyer des lettres, il suffit de les écrire et de se les donner. Il y a certaines choses qu'on raconte mieux par écrit, tu sais. Et puis, le soir, je me sens seule devant mon feu de camp. Je souris lorsqu'il dit qu'il aime bien mes lettres. C'est un gentil compliment, et c'est pour cette simplicité que j'apprécie être en sa présence. J'ai beau ne pas souvent être d'accord avec lui, ça ne m'empêche pas de me rendre compte que ce jeune homme est une perle rare. - Je suis certaine que si je le lui demande de la bonne façon, il ne pourra pas me le refuser. Ton père sait entendre raison quand on a des arguments imparables. Oui, bon. Peut être faudrait-il déjà les trouver, ces dits arguments, avant de commencer à proposer à Elladan de les présenter à son père. - Hey ! On dirait que tu veux absolument éviter d'être en ma présence. Ce n'est pas très gentil... Je sens alors la main d'Elladan sur ma joue et ferme les yeux, essayant de me sortir les images qui venaient hanter mon esprit, certainement de la même teneur affreuses que celles de sa mère à lui lorsqu'elle a été torturée par les orcs. Ma tête à nouveau contre son épaule, je me blottis contre lui, glissant mes bras sur sa taille, et essayant d'arrêter mon coeur qui bat tellement vite que j'ai peur qu'Elladan l'entende. Bon sang, c'est pourtant pas compliqué de caser cet elfe dans la catégorie 'amis' ... Si ? Je finis par soupirer, prenant la mesure de ce qu'il vient de dire, avant de m'éloigner juste ce qu'il faut pour plonger mon regard dans le sien. - Ne meurs pas, d'accord ? Et ne te blesse pas si je ne suis pas dans les parages pour te soigner. J4ai envie de lui demander de me le promettre. J'ai envie de lui faire répéter encore et encore qu'il va faire attention. Mais, je ne peux pas. Et, c'est pour ça que je m'éloigne de son étreinte pour aller sortir deux tasses et un brevage à base de jus de pomme légèrement acidulé que j'affectionne particulièrement depuis mon dernier séjour à Lacville. Là bas, c'est réservé aux enfants, mais je n'ai jamais aimé l'alcool, de toute façon. Le fossé qui me sépare du prince d'Imladris me saute aux yeux alors que je pose le tout sur la table, à coté des gâteaux qu'Elladan a rentrés pour m'en faire gouter un tout à l'heure.
(c) sweet.lips
Invité
Invité
Invité
Invité
Ven 10 Jan - 3:17
Too many days in the city
Effectivement, elle marque des points. Elle a ses arguments convaincants, et à vrai dire, c'est avec plaisir que je chevaucherais avec elle. Et en fait, peut importe mon père. Ai-je un jour tenu compte de ses interdictions? Le ras le bol légendaire de Glorfindel lorsqu'il s'agit de retrouver notre trace me prouve que non. "Sincèrement, si tu trouve les arguments, je te suis où tu veux. Personnellement, j'ai seulement jamais réussi à trouver les arguments pour avoir droit d'avoir Lindir comme animal de compagnie... bon, ouais, j'avais 150ans est des poussières à ce moment là." Je la laisse s'éloigner de moi, légèrement à regret, et la regarde sortir deux tasses et une boisson que je ne sais pas reconnaitre. J'en profite pour m'asseoir et lui répondre. " T'sais, je choisis pas vraiment le moment où je vais pas réussir à dévier une lame. J'ai juste la veine que ça m'arrive, en général, plus près de la Lorien que d'ici, ça m'évite un sermon ou deux... Grand-mère est moins sujette à pétages de plomb que mon père..." J'accepte la tasse qu'elle me tend et goute à son contenu avant de la reposer sur la table et me re-servir un gâteau - c'pas ma faute, j'm'en rendrais malade de ses gâteaux! "C'pas mauvais du tout. Ça change de ce dont j'ai l'habitude...même si, sincèrement, Thranduil a du meilleur vin dans ses caves que les humains n'ont de bière dans leurs tavernes...Aller, reprend un gateau avant que je te l'enfourne de force! T'mange pas!" Peut-être est-ce un moyen de changer de sujet, j'en sais rien. Comme j'ai déjà du le dire, si je ne connaissait pas ma dépendance à la chasse à l'orc, qui me conduira inévitablement à commettre une erreur dans laquelle je ne veux absolument pas qu'elle se trouve impliquée, c'est avec plaisir que je prendrait un temps la route avec elle, histoire de prendre quelques vacances bien méritées. Seulement, je sais bien que je ne saurais résister à cet appel qui viendra forcément, un orc, un gobelin, mon frère, un Dunedan, il y aura toujours quelque chose ou quelqu'un pour me ramener dans cette voie, et je ne saurais y résister.
Je pourrais les trouver, ces fichus arguments, si je les voulais vraiment. Mais, je préfère ignorer la remarque d'Elladan pour aller sortir de quoi nous désaltérer tout en mangeant mes gateaux. Mon coeur bat la chamade, et je ne sais si j'ai réellement le droit de ressentir ... De ressentir ça pour lui. Je l'aime comme un frère, comme un ami très proche, mais peut être un peu plus que ce que j'ose m'avouer, et beaucoup trop pour ce que j'ose m'autoriser. - Lindir n'est pas un objet. C'est un elfe. Et puis, regarde, tu as gagné Glorfindel. Oui, bon, j'ai pas mal de respect pour cet elfe là, mais il faut avouer qu'il joue très bien les chiens de garde des jumeaux. Toujours là quand il faut pas, et juste après avoir prononcé son nom, je ne peux m'empêcher de regarder vers la fenêtre, histoire de vérifier qu'il n'est pas là, posté et droit comme un 'i' à attendre Elladan, tel un chaperon qui viendrait vérifier que nous ne faisons rien de répréhensible. Comme si nous avions besoin d'un chaperon. Il n'y a rien entre nous, n'est ce pas? ... N'est ce pas ? - Avec tout le respect que je dois à la Dame de la Lothorien, elle a tort de ne pas te hurler dessus à chaque fois que tu es blessé. Un jour tu vas finir par ne pas t'en remettre, Elladan et ça c'est... Je m'interrompt, encore une fois, pour boire une gorgée de mon jus de pomme et cacher mon trouble. Je ne veux pas qu'il sache que je le regarde de cette manière. Ce n'est tout bonnement pas possible de m'autoriser ça. Et puis, je n'ai pas envie de tourner en vieille moralisatrice. Elladan en profite pour me proposer de manger un gateau et c'est avec plaisir que je me l'autorise. C'est vrai qu'ils sont bons mes gâteaux. - Arrête d'essayer de me gaver, tu sais très bien que je ne mange pas beaucoup. Et puis, je les ai faits pour toi, pas pour moi. Si tu viens avec moi, tu en auras à chaque escale... Comment ça, je tente de l'apâter pour venir avec moi lors de mon prochain voyage ? C'est totalement faux, mesdames et messieurs. Totalement et irrémédiablement faux. C'est juste que... J'aimerai bien ne pas être seule, la prochaine fois, et Elladan est l'une des très rares personnes à avoir passé les barrières dont je m'entoure pour ne pas être déçue par les êtres qui peuplent cette terre.
(c) sweet.lips
Invité
Invité
Invité
Invité
Lun 17 Fév - 0:05
Too many days in the city
Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je l'ouvre moi? Et pourquoi a-t-il fallu qu'elle retienne principalement ce détail au milieu du reste de notre conversation? Bah, c'est toujours comme ça entre nous, je ne peux m'empêcher de donner un détail que je ferais mieux de garder pour moi, et elle ne peux s'empêcher de me faire une remarque à ce sujet. "J't'ai dit que j'avais pas deux siècles à l'époque. J'ai compris qu'après que Lindir était déjà l'animal de compagnie de mon père tu sais. Et Glorfindel... tu m'excuse mais j'passe d'un teckel à un rottweiller là, pas sur que l'échange soit si intéressant que ça." Un coup d’œil rapide dans mon dos, non, ce n'est pas vrai, je n'ai pas la mauvaise habitude de dire quelque chose de Glorfindel alors même qu'il se trouve juste derrière moi. Ça m'est arrivé que deux fois au cours des cinq dernières années, pas si mal comme moyenne. "Je t'ai déjà dit d'éteindre ta boite à idées quand il s'agit d'imaginer des malheurs. Depuis le temps depuis lequel je me bats comme je le fais aujourd'hui, je suis toujours en vie. J'collectionne les cicatrices, c'est vrai, et c'est vrai aussi que j'ai de la chance d'avoir la meilleure équipe de guérisseuses prêtes à me soigner en cas de besoin - et t'es comprise dedans -, mais j'en reviens toujours, ok? Et j'peux compter sur Elrohir pour m'en faire revenir, j'suis l'archer des deux tu te souviens? Il est bien plus en première ligne que moi." Je souris devant la tentative de chantage à laquelle j'ai droit. Evidemment que s'il n'y avait que ses gâteaux, j'accepterais son offre tout de suite, ici et maintenant. Cependant, pour moi il y a davantage en jeu. Déjà, malgré qu'il se fasse distant ces derniers temps, mon frère a toujours été prioritaire sur quiconque pour m'accompagner en chasse, ensuite, je tiens davantage à la sécurité de Eluna qu'à celle d'Elrohir (c'est surtout que je le sais capable de se défendre sans moi), et enfin... ok, un elfe à court d'argument, c'est plausible? "T'es au courant que j'attire les ennuis comme un aimant? Sinon, t'accompagner sur ton voyage, je ne dis pas non. Je ne veux pas te voir dans mes chasses en revanche, c'est bien trop dangereux!"
Je souris en voyant Elladan jeter un coup d'œil par-dessus son épaule, comme si Glorfindel allait sortir d'un placard. Je penche la tête pour vérifier à mon tour, plus amusée qu'autre chose. - Ne t'inquiète pas, j'ai vérifié dans les placards, il ne s'y est pas caché. La conversation dérive ensuite sur les dangers qu'Elladan court lorsqu'il part sur les routes, combattre des orcs. Moi, j'ai beau savoir me défendre, j'ai tendance à les éviter et puis… Je passe surtout beaucoup plus de temps dans les villages à offrir mes dons de guérisseuse. Alors, je ne risque pas grand-chose. - Et bien, c'est justement ça ton soucis. Tu passe ton temps à me faire imaginer des malheurs, parce que tu n'es pas capable de rester en place. Quand à Elrohir, j'ai beau l'apprécier, tu sais très bien que j'ai plus d'affinités avec toi surtout parce que c'est son colloc de placard et que ça se bouffe le nez là dedans toute la journéeEt ce n'est pas non plus parce qu'on est capables de te recoudre encore et encore que tu ne vas pas finir par te faire tuer. Je finis par prendre un gateau, un peu boudeuse et mécontente du tour que prend cette conversation, avant de proposer à Elladan de m'accompagner la prochaine fois que je m'en vais en voyage. Je n'ai pas besoin de lui, pas réellement, mais j'apprécierais, je pense, de passer du temps avec lui juste pour passer du temps avec lui. Depuis que j'ai quitté Imladris, nous ne nous voyons que trop rarement. - En fait, tu me prends vraiment pour une incapable ? Tu crois que je suis incapable de me défendre ? J'en rencontre, des orcs, dans mes voyages, et je m'en débarrasse toute seule. Trop dangereux. Non mais, j't'en foutrais du trop dangereux. Je me lève, en colère comme pas deux, dans cet état que seul Elladan sait me faire atteindre. N'importe quoi. Je ne suis plus une enfant, je ne suis plus une gosse qu'on doit protéger en permanence, et avec mes dagues je suis largement capable d'en raconter à n'importe qui. Pour ne pas me mettre à hurler contre mon ami, je quitte la pièce, claquant la porte dans mon dos, et je vais me réfugier de l'autre coté du couloir, dans le petit bureau de ma mère. Non mais il me prend pour qui ? Je me laisse tomber dans le fauteuil devant la fenêtre, soupirant sur l'idiotie des hommes. Non mais sincèrement. 2500 ans, et il me traite encore comme une gamine incapable de toucher au but avec une épée ?
(c) sweet.lips
Invité
Invité
Invité
Invité
Mar 18 Mar - 23:27
Too many days in the city
Et voila, une fois de plus j'ai réussi à lui faire prendre la guèpe, et une fois de plus sans savoir expliquer comment. Eluna est une pire tête de mule que moi, et quand elle a un truc dans la tête elle ne l'a pas ailleurs... Ceci explique 95% de nos prises de têtes, comme l'un de nous (ok, moi) arrive toujours à faire sortir l'autre de ses gonds à ne pas connaitre la frontière entre le raisonnable et l'entêtement pur et simple. Je me relève de ma chaise à sa suite pour aller frapper à la porte close par laquelle elle vient de s'éloigner, avant de la pousser pour la franchir à sa suite devant son absence de réponse. "Tu interprètes mes paroles comme tu l'entends... une fois encore. On doit encore se battre comme les deux têtes de mules que nous sommes ou tu va accepter que je puisse tenir suffisamment à toi pour m'inquiéter pour toi? J'suis juste pas foutu de trouver les mots justes, mais ça, c'est pas nouveau dans mes souvenirs..." Je referme plus doucement qu'elle ne l'a fait la porte dans mon dos avant de m'approcher d'elle, restant debout derrière le fauteuil dans lequel elle est assise, en profitant pour regarder au dehors. "Je ne te considère pas comme une incapable, et ce serait un honneur pour moi de chevaucher à tes cotés. Seulement, mon instinct de survie se réveille bien plus vite pour ceux que j'aime que pour moi."
Trois coups sur la porte m’apprennent qu’Elladan vient faire l’effort de s’expliquer, ou peu importe, et je me recroqueville un peu plus sur mon fauteuil, ramenant mes jambes contre mon torse pour passer mes bras autour. Non mais sérieusement ! Comment fait-il pour toujours taper sur la corde sensible et finir par me faire sortir de mes gonds comme ça ? J’ai de plus en plus l’impression que rien ne tourne rond dans sa tête. Mais, vraiment rien. Je ne sais comment il fait pour à chaque fois que nous nous disputions comme ça, et encore moins si c’est ma faute, mais il tire toujours sur la corde, et à force de trop tirer, elle va finir par casser. Peut-être que c’est ça, au fond, notre relation : tirer sur cette fichue corde chacun de notre côté, jusqu’à ce qu’on finisse par s’éloigner une bonne fois pour toutes ? Oh, et puis zut. Mon regard se fixe volontairement dans l’âtre vide de toute flamme pendant qu’il parle, me rappelant que j’ai tendance à mal comprendre ce qu’il me dit à chaque fois. Mais, d’un autre côté, s’il disait ce qu’il pensait et non des trucs étranges qui tourbillonnent comme si c’était de la fumée, ça serait plus simple, non ? Après, je dois avouer qu’il m’avoue qu’il tienne à moi, ça me fait un petit quelque chose. Mais si, ce petit quelque choque que les femmes ressentent lorsqu’elles reçoivent quelque chose de la part de l’homme qu’elles aiment. Je suis sûre et certaine que vous voyez de quoi je parle. Ce petit pincement, ce frémissement, cette joie qui vous envahit alors que vous réalisez que… Et bien qu’il y a peut-être quelque chose de possible. Enfin, peut-être, hein, parce que dans mon cas, je ne me fais que peu d’illusions. - Si tu commençais par réfléchir avant de parler. Je bougonne et marmonne dans ma barbe, mais ça non plus c’est pas nouveau. Je fais toujours ça quand on se dispute, et j’espère toujours que ses oreilles d’elfe n’entendront pas. M’enfin, d’un autre coté… Ses oreilles d’elfes entendent tout. Je lève la tête pour l’observer, au dessus de mon fauteuil, boudant toujours. Après tout, ce n’est pas comme ça qu’on va réellement pouvoir avancer, et je n’ai aucunement envie de lui pardonner. - Je veux plus que… Attends, t’as dit quoi là ? Pour le coup, ça c’est surprenant. Je me retourne sur le fauteuil, à genoux sur mon coussin, le regard surpris, cette fois, dans celui d’Elladan. Non mais, attendez j’ai bien entendu ?