Darkness always had its part to play. Without it, how would we know when we walked in the light? It’s only when its ambitions become too grandiose that it must be opposed, disciplined, sometimes—if necessary—brought down for a time. Then it will rise again, as it must. • Clive Barker
Darkness and fears of old
Les cavaliers dévalèrent la pente au galop, puis bifurquèrent sur le pont, le bruit saccadé de la cavalcade envahissant le silence de la Vallée Cachée. Et lorsqu’enfin Tindómë, sur l’ordre de son cavalier, s’arrêta au milieu de la cour pavée, l’Elfe se surprit à être soulagé d'être enfin revenu ici. Après trois semaines à vagabonder sur les Terres du milieu, emmenés comme ils l’avaient été en des endroits qu’ils n’avaient pas prévu, il savait que la petite troupe qui mettait pied à terre en même temps que lui n’aspirait plus qu’à une chose : le repos.
Il ne fallut pas longtemps avant que des Elfes de la cité viennent les accueillir, et les quelques blessés furent emmenés sur le champ dans les salles de guérison. Il était temps. Depuis l’embuscade imprévue, ils avaient forcé l’allure jusque la cité, et chevaux et soldats commençaient à payer ce retour forcé. Il détestait ça. Parce que chaque blessé, même léger, était un échec. Il était leur capitaine, et bien qu’il eut été impossible de détecter cette embuscade, c’était une forme d’échec.
Mais le plus important n’était pas là. Cette mission était avant tout une mission de reconnaissance, et ce qu’ils avaient appris au gré des rencontres était, à mesure qu’ils en apprenaient, devenu de plus en plus inquiétant. Confiant son étalon crème à celui qui avait pour habitude de s’en occuper, Glorfindel salua vaguement Lindir avant de continuer directement à travers les couloirs de la cité. Marchant d’un pas décidé, il enleva dans le même temps sa cape, et détacha aussi Daerachas, qui pendant à sa taille. Sa cape et son épée dans les mains, il avançait sans y penser dans les couloirs de la Dernière Maison Simple. Des siècles à parcourir ces allées… Il aurait pu y vivre les yeux bandés. Et comme souvent avec lui, le fil de ses pensées se détacha lentement de la réalité.
Ce qu’il avait appris… lui semblait impossible. Un mage… un anneau de pouvoir… et ces rumeurs venant de la Forêt Noire… Mais les Hommes avaient l’imagination fertile et la peur était quasi innée chez eux, alors pouvait-on réellement croire ce qu’ils disaient ? Où était le mythe, ou était la réalité ? Pourtant le doute s’était insinué lentement en lui. Si ces rumeurs de mage, d’hiver et d’anneaux étaient vraies… Alors des temps sombres les attendaient.
L’Elfe blond continua ainsi son chemin à travers la cité, et totalement absorbé, ne portait plus aucun attention à ce qu’il se passait autour de lui. Il lui fallait éclaircir cela, et il ne voyait que deux solutions, l’une allant probablement avec l’autre. Alors il bifurqua, et quelques minutes après, poussa la portes de la grande bibliothèque. La lune éclairait vaguement la pièce, et des bougies étaient allumées ça et là, à l’écart des longues rangées d’ouvrages dont l’âge dépassait parfois la vie de certains jeunes Eldar. Il s’avança dans la bibliothèque, et déposa presque sans bruit son épée, à l’abri dans son fourreau, et sa cape, sur la large table qui trônait là. Il avait espéré trouver ici quelqu’un de précis, mais apparemment cela attendrait demain. Les livres, au moins, pourraient peut-être lui apporter quelques réponses, ou tout du moins quelques éclaircissements à ses doutes.
Ses yeux clairs parcoururent les rayonnages, et patiemment, il parcourut la bibliothèque. Il s’arrêta finalement, et enleva des ses doigts fins un livre large, dont la reliure de cuir, usée bien que travaillée, témoignait des époques qu’il avait traversé. S’approchant de la table où brûlaient quelques bougies, il le posa et l’ouvrit précautionneusement, tournant toute son attention vers l’ouvrage et faisant abstraction de ce qu’il se passait autour de lui.
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Lun 20 Jan - 18:24
DARKNESS AND FEARS OF OLD
†
GLORFINDEL & ELROND
Le ciel est clair et dégagé, la brise nous amène l'air marin, la faune s'épanouit au milieu de sa flore, pourtant, je ne suis pas serein. Ma nuit fut agitée par maint questionnements et bien que le soleil en soit à la moitié de sa course journalière, aucune réponse ne s'est offerte à moi. Je marche désormais d'un pas calme dans les allées de Fondcombe, saluant les eldar que je croise. Ma démarche est modérée et posée, quoique mes pensées soient dispersées et emplies d'inquiétudes. Il m'a été rapporté, hier au soir, par Dame Galadriel, des rumeurs que je n'ose concevoir. Si ne serait-ce qu'un pan de ces rumeurs se révèle exact, nul doute qu'il me faudrait prendre certaines mesures. Mais si la majorité de ces rumeurs s'annoncent véridique, je ne serai pas le seul à devoir prendre certaines décisions. En attendant confirmation, cependant que je flâne, je ne peux qu'espérer que ces ouï-dires ne se soient pas trop ébruités, auquel cas, nonobstant véridicité, il ne serait pas étonnant de voir moult personnes se lancer dans des quêtes déraisonnables. Hommes et nains ont parfois tendance à ne voir que ce qu'on leur présente et à ne pas chercher plus loin … Il m'arrive quelquefois de me prendre à penser que même nos plus jeunes eldar avaient tendance à l'impétuosité et à l'impulsivité. Mes fils me virent à l'esprit. Ils n'étaient sûrement pas les plus maîtrisés d'entre nous, en dépit de nos quelques conversations où ils se sont révélés sages et réfléchis, et je craignais qu'ils n'attendent pas confirmation pour se lancer à la recherche de l'une ou l'autre des choses que sous-entendent ces rumeurs.
Mais pourquoi réclame-t-il un anneau de pouvoir ? Sans précision, l'on ne peut savoir si cette personne que l'on nomme le mage bleu est désireuse d'un anneau en particulier ou que tout anneau de pouvoir le satisferait. Rien que cette appellation demande réflexion. S'agit-il de l'un des deux mages bleus envoyés en Terre du Milieu par les Valar, il y a bien des années de cela ? Ceux là même qui sont sensés protéger la Terre du Milieu du mal ? Perdu dans mes interrogations, j'arrive alors à une des terrasses les plus hautes de la cité. J'écoute le passage du vent dans la douce verdure d'Imladris, profitant pleinement de l’apaisement qu'un tel spectacle me procure. Soudain, un changement. Le son plus brut des sabots claquant net au milieu du silence de la vallée m'apprend alors le retour des cavaliers. Ils étaient partis, trois semaines plutôt, en mission de reconnaissance. Glorfindel est le commandant de cette troupe. Je n'aurai pu trouver meilleur commandant et ami plus fidèle. Ilúvatar me rendit service lorsqu'il offrit à cet elfe aux cheveux d'or de revenir parmi les vivants de la main de Manwë. Longtemps j'avais entendu parlé de lui, lors de mes jeunes années, de sa mort, de son sacrifice qui avait permis à mon père de vivre. Ce n'est qu'à son retour en Terre du Milieu que j'appris la vérité de son destin.
Au loin, je vois mon intendant et d'autres eldar venir accueillir la cavalerie. Certains de nôtres semblent mal en point, mais je ne m'inquiète pas outre mesure, nos guérisseurs ont bien des talents, en cas de blessure plus importante, il me suffirait d'intervenir, Vilya m'octroyant un pouvoir de guérison plus grand encore. Je reporte mon attention sur les nouveaux arrivés. Assez rapidement, Glorfindel se détache de l'équipée pour s'engouffrer dans la cité. Son visage me dit qu'il a bien des pensées en tête. Son esprit semble occupé par quelques inquiétudes. Je fais demi tour, avec pour idée de le retrouver. Je n'ai pas d'hésitation quant au lieu où il se rend. Lorsqu'il est ainsi en prise aux questions, il n'est pas rare qu'il aille chercher des réponses à la bibliothèque. C'est d'ailleurs une habitude que j'ai moi-même. Il ne me faut pas longtemps pour arrivée à destination et, une fois dans cette pièce de connaissance, je peux constater que mon intuition était la bonne. Je m'approche de Glorfindel, le saluant poliment. Je suis ravi de le revoir et il me faut lui faire savoir.
« Le suilon, Glorfindel. Im gelir ceni ad lín. Manen nalyë ? »
Avant de lui demander ce qu'il a appris de son excursion, je préfère m'enquérir de son état, qu'il soit psychologique ou physique. Je me doute qu'il se porte bien, malgré l'inquiétude qui peut se lire sur le visage, mais par politesse autant que par intérêt, je lui pose cette question. Je finis tout de même par chercher à en apprendre plus sur le résultat de leur mission et le lui fait savoir.
« Le soucis se lit sur votre visage, mon ami. Laissez moi vous soulager du poids de vos questionnements si la chose m'est possible. »
Darkness always had its part to play. Without it, how would we know when we walked in the light? It’s only when its ambitions become too grandiose that it must be opposed, disciplined, sometimes—if necessary—brought down for a time. Then it will rise again, as it must. • Clive Barker
Darkness and fears of old
Fausse manip', j'ai édité au lieu de citer --' je vais tenter de le retrouver sur mon pc, et si pas le réécrire si j'ai le temps *ça fait chier*
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Mer 22 Jan - 13:33
DARKNESS AND FEARS OF OLD
†
GLORFINDEL & ELROND
Dans la pièce, l'odeur délicate des manuscrits, collectionnés ici depuis la fondation d'Imladris, fait resurgir en moi de vieux souvenirs. Tout comme l'odeur de la brise, aux Havres Gris, celle de ces témoignages des jours anciens, bien que certains soient plus récents, me rappelle chaque jour passé sur cette terre. Les mauvais comme les bons. Mais ceux qui surgissent avec plus de force et d'intensité à mon esprit restent les bons, les jours passés auprès de Gil-Galad, même les combats, les années suivant mon mariage avec Celebrían, puis celles passées à chérir nos enfants, à leur inculquer le savoir qui nous vient de nos ancêtres et des nos expériences. Malheureusement, la souvenance de ces jours heureux est également teintés des malheurs traversés, des jours qui meurtrirent à la fois la Terre du Milieu et mon existence. Du bout des doigts, sans pour autant lever le bras, j'effleure quelques livres, sur mon passage. Chargés de la mémoire des temps passés, ces livres ne sont pourtant pas que la réminiscence de ce qui a prit fin, ils sont aussi l'héritage qui peut nous aider à comprendre le présent et envisager le futur. C'est pour cela que je savais trouver ici l'un de mes conseillers, l'un des eldar en qui je place ma confiance, sans que le doute ne vienne ternir mes pensées à son égard.
À mon approche, il relève la tête, croisant mon regard. Dans ce regard, l'on peut voir toutes les années passées à fouler cette terre, mais l'on devine également celles passées vers l'ailleurs, celles dont lui seul à présent peut témoigner. Tel Lúthien qui ému Námo, le sacrifice de Glorfindel lui avait permis de revenir des Cavernes de Mandos. De tous les eldar qu'il m'a été donné de rencontrer, il est le seul à avoir cette aura, que nul ne saurait expliquer, qui est due à cette seconde chance accordée par le Juge. Avec calme, il répond à ma question, me signifiant alors qu'il se porte bien, me retournant par la même occasion la question. La réponse n'est pas aisée. Elle ne l'a été, pour moi, que pendant une trop courte période de ma vie, car nul être ne peut répondre à cette question en tout sincérité, à moins d'être dans un état de plénitude que l'on atteint que rarement et que tous n'éprouveront pas forcément durant leur existence. Quand Celebrían était encore en ces lieux, malgré les inquiétudes qui me traversèrent à cette période, je ne doutais pas de ma réponse. Depuis son départ, je ne peux, même lorsque nul tracas ne me gêne, y apporter de réponse fidèle à mes pensées. Lorsque je suis en proie au doute, la difficulté de l'exercice arriverait même à me plonger dans l'embarra. Mais cette question est souvent l'habitude des conversations et il est coutume d'y répondre, souvent à l'affirmatif.
« Im maer. »
Je sais que peu de personnes sauraient déceler dans mon visage le fond des mes pensées, quelques peu troublées, mais je sais également que Glorfindel fait partie de ces personnes. Les signes d'inquiétude, de joie ou d'émotion quel qu'elle soit, ne peuvent être dissimulés éternellement, les années passant, il arrive forcément un moment où l'on connaît suffisamment une personne pour entendre entre les mots qu'elle prononce, comprendre l'expression pourtant neutre qu'elle affiche. Mon ami referme son livre, reportant son attention sur notre conversation et la question qui est maintenant la mienne. Ce qu'il me dit ne fit que confirmer ce que je pensais déjà. Mais penser seul est une chose, voir ses pensées partagé par un autre, puis suivis par d'autres encore, en est une autre. La paix dont on pouvait se réjouir jusqu'à ce jour semblait compromise et l'idée même que ces jours pourraient venir à s'éteindre me cause une grande affliction. Bien sûr, j'ai entendu parler de ces rumeurs, Galadriel m'en a même fait part et mes songes ont été entrecoupés d'impressions brumeuses. Mais les entendre, de vive voix, d'une voix que je sais sûre, me procure un sentiment croissant d'inquiétude. L'incertitude de cette rumeur, l'incertitude même de cette potentielle menace, le manque de précision, ne peuvent que laisser mon esprit dans le flou. L'on réclamait un anneau de pouvoir, là était chose certaine, mais le reste l'était moins. Glorfindel précise alors qu'en effet, nombreux furent ceux qui lui dire que ce on en question pourrait-être l'un des deux mages bleus avec qui il était revenu en Terre du Milieu après avoir passé maint années en Valinor. Les Mages bleus. Il est vrai qu'en ces terres, ils sont peu connus et ne l'ont jamais été. Quand le nom de Mage bleu fait raisonner de vieux souvenirs aux eldar, pour les hommes, les nains et les hobbits, il n'évoque pas forcément quelque chose, si ce n'est un nom folklorique susceptible de faire peur du fait de la présence de la magie dans l'intitulé.
« Ces rumeurs sont arrivées jusqu'à moi, en effet. Accompagnées de ce nom. Je doute que beaucoup comprennent ce que ce nom peut signifier, ceci dit. Il ne m'a été donné l'oportunité de rencontrer Alatar et Palando qu'en une seule occasion avant qu'ils ne s'en fussent aller vers l'Est. Mais vous qui les avez côtoyé plus que quiconque en cette terre, à l'exception de Mithrandir et de ses confrères, que pensez-vous de ces rumeurs ? Est-il possible que l'un d'eux ait le sombre désir de posséder un anneau ? Pedo, mellon in. »
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Darkness and fears of old
Alatar et Pallando… Voilà des noms qu’il n’avait plus entendu prononcés depuis des temps éloignés. Alors même que les souvenirs des deux mages bleus lui revenaient en mémoire, le Gondolindrim se perdit dans ses souvenirs, comme cela lui arrivait trop souvent. Tel était le revers des vies éternelles : on se noyait facilement dans leurs souvenirs. Alalar et Pallando… D’eux, il se souvenait surtout des deux Maias qu’il avait accompagnés en Terre du Milieu, au secours de Numénor vacillante et de la soif de pouvoir de Sauron. Parfois lui revenait en mémoire ce doute tenace qui ne le quittait depuis que cette seconde vie lui avait accordée. Pourquoi lui ? De ceux qui avaient combattu à la Chute de Gondolin, il n’était certainement pas le meilleur, tout du moins ne se démarquait-il pas de ses contemporains de l’époque. Alors, pourquoi lui ? Ses yeux quittèrent leur absente contemplation du vide, et croisèrent ceux d’Elrond. Peut-être était-ce là la réponse, ou du moins une partie de celle-ci. Elrond, Elros et avant eux leurs parents avaient accompli des actes décisifs pour ce monde et le peuple entier des Eldar. Peut-être était-ce la raison. Peut-être était-ce pourquoi il était là aujourd’hui. Peut-être était-ce pour cela qu’il avait accompagné les Mages Bleus dans leur traversée.
« Alatar et Pallando ne sont en rien comme leurs compagnons. Je ne peux nier qu’ils possèdent une sagesse sans doute plus grande qu’aucun des Eldar, mais cette sagesse n’a rien de commun avec celle de Mithrandir. » Mithrandir… Le Pèlerin Gris. Glorfindel, durant ces années pacifiques mais étranges passées en Aman, s’était lié avec Olorin, alors encore sous sa forme de Maia. Une amitié insoupçonnée s’était liée entre eux, et continuait encore aujourd’hui, lorsque, à la bonne volonté du destin, leurs chemins se croisaient. « Je ne peux m’avancer sur leurs intentions. Mais j’ai toujours eu la sensation qu’il y avait en eux quelque chose de plus sombre, de plus incertain, que chez leurs compagnons. Ils ne sont pas venus pour les mêmes raisons, et dans des époques différentes, que ces derniers. » Les deux Mages Bleus et lui-même étaient la réponse à l’appel des Elfes, alors qu’ils venaient de découvrir qu’Annatar les avait bernés. L’Unique avait été forgé, et à nouveau la noirceur répandait ses malheurs. C’était une époque plus troublée, plus maléfique, malgré ce que d’aucuns en disaient, que celles qu’ils vivaient aujourd’hui. Enfin, pour l’instant. « De là à les estimer capables de convoiter un anneau de pouvoir… Je ne veux pas y croire, mais malheureusement cela ne peut être exclu. Nous ne pouvons ignorer cette idée, car si elle s’avérait vraie, la situation serait pire encore que nous ne le croyons. Mieux que quiconque, ils connaissent les œuvres de Celebrimbor… et savent que les Trois sont les plus puissants. » Ils savaient aussi lequel des Trois eux-mêmes était le plus puissant, et probablement où il était caché. Un des deux Maias avait-il pu céder à l’avidité ? Glorfindel refusait d’y croire, mais pourtant, une partie de lui n’arrivait pas exclure totalement cette idée. Les Maias n’étaient pas incorruptibles, et les deux Mages Bleus avaient toujours eux, à ses yeux, quelque chose de plus sombre que ceux qui les suivirent, près d’un Âge après. Sauron lui-même n’était-il pas un Maia ?
Ses doigts effleurèrent la couverture du cuir usé du livre posé sur la table, et c’est avec son calme habituel qu’il reprit : « Mais les Hommes ont l’imagination fertile, et les rumeurs s’amplifient facilement lorsqu’elles passent d’Homme à Homme. Aussi, nous devons prendre ces nouvelles avec prudence, et nous méfier surtout de ce qu’elles peuvent engendrer. Il se murmure que ce Magicien réclame un Anneau, et il en est qui n’ignorent pas que certains anneaux de pouvoir sont encore chez les Elfes. Il vous faudra, je le crains, être plus prudent encore qu’à l’accoutumée, car certains ne reculeront devant rien… » Ce trait de caractère avait toujours fait partie de Glorfindel. Déjà à l’époque bénie de Gondolin, son ami et Seigneur de la Maison de la Fontaine lui reprochait sa trop grande prudence et sa facilité à s’inquiéter… bien que cela leur ait déjà plusieurs fois sauvé la vie à tous les deux. Avec le temps et les évènements qu’il avait pu contempler, ce trait s’était accentué : le Gondolindrim avait appris qu’il ne fallait jamais ignorer les rumeurs, ni même sous-estimer ceux qui paraissaient les plus faibles. Et bien souvent l’Histoire avait donné raison à ses doutes, se révélant même pire encore que ce qu’il avait pu prévoir.