Il est déjà bien tard lorsque ma suite et moi arrivons enfin jusqu'à Erebor. Naturellement, mon regard s'attarde sur ces ruines, ne pouvant hélas qu'imaginer ce que ça pouvait être d'y vivre, à l'apogée de sa puissance. Mon poney trébuche constamment sur des gravas et soulève des nuages de poussière tant les abords de la montagne sont arides. Autant être honnête, je n'apprécie pas ce que je vois. J'ai du mal à imaginer que c'est là que je vais désormais vivre pour une durée indéterminée. Le confort de Dali me manque déjà. Cependant, je n'hésite pas une seule seconde à entrer dans la sombre cité. C'est ici que se sont déroulées les funérailles. C'est ici qu'il repose. Une ombre traverse mon visage et mon regard s'obscurcit. Ma dame de compagnie me jette un regard compatissant auquel je ne réponds pas. Les gardes s'arrêtent en cercle autour de moi et mettent pieds à terre en premier. Ce n'est qu'à l'arrivée de Balin que je m'autorise à quitter également ma monture. Je suis courbaturée par la longue route et les nombreuses nuits passées à même le sol. Heureuse de revoir mon vieil ami, un sourire étire mes lèvres, malgré les tristes circonstances de ces retrouvailles.
Je m'étonne de ne voir nul part mon oncle par alliance. Où se trouve le maître des lieux ? J'espérais qu'il viendrait m'accueillir, mais je suppose qu'il ne doit pas être dans un meilleur état que moi. Sa lignée s'est éteinte, ses neveux ont rendu l'âme. Connaissant Thorin, il doit s'être caché dans un coin en espérant que personne ne le dérange pendant plusieurs jours. Je n'insiste donc pas pour le voir. Il viendra à moi en temps voulu. Mon regard s'attarde alors sur une petite créature, à peine plus courte qu'un nain, pieds nus, avec de drôles d'oreilles pointues. Qu'est-ce donc que ceci ? Je n'avais jamais vu un personnage pareil. Balin s'excuse et s'éloigne car il a fort à faire et je me retrouve seule en compagnie de l'étrange petit homme. « Pardonnez ma curiosité, mais qu'êtes-vous, exactement ? Et quel est votre nom ? » Je lui demande. Cela n'est guère poli de poser des questions ainsi à quelqu'un que l'on n'a pas réellement salué, mais mon étonnement et l'état émotionnel dans lequel je me trouve ont un peu raison de mes bonnes manières. Pendant ce temps, ma dame de compagnie emmène Nox jusqu'à un endroit où il pourra se reposer et brouter de la paille.
crackle bones
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Lun 18 Mai - 18:58
Please, be my guide into the darkness
C’était déjà décembre… Un peu plus de trois mois depuis la reconquête d’Erebor. Et miraculeusement, il n’y avait pas eu de guerre, rien qui pouvait attirer les convoitises de quelqu’un en particulier. Alors, pourquoi être aussi maussade ? La mort, chère amie. Rien de plus, rien de moins, le royaume avait tellement perdu en quelques heures, que personnes de la compagnie n’avait de mots. En fait, la perte des frères nains avait été plus que touchante pour tous. Si Thorin était médusé et complètement déprimé à l’idée de n’être que le dernier de sa lignée, d’autres comme Dori ou Nori accusaient le choc en pleurant, en chantant quelques louanges. Bilbo, lui se contentait de rester silencieux. Ça faisait plus de deux mois désormais que les corps reposaient dans le fond de la montagne et seulement quelques semaines que le nouveau Roi sous la Montagne ne restait plus des journées entières devant les tombeaux de pierres. Close et froide, la montagne avait de plus en plus de mal à revivre. Même si certains hommes étaient revenus à Dale, reconstruisant peu à peu cette ville désertique. De nombreux commerçants, humain ou elfe y vivaient en petit groupe. Ce qui suffisait au Hobbit pour aller chercher quelques provisions en compagnie de Balin. C’est d’ailleurs accompagné de ce dernier que ce petit être aux pieds poilus allait dans les couloirs de pierre. Il faut dire que depuis des mois, faire renaître la montagne n’était pas des choses les plus faciles. Si enlever les toiles d’araignées des portes était à la portée de Bilbo, celle qui étaient plus haute n’était plus de son ressort et il ne pouvait que suivre Balin pour remettre en ordre quelques maisons abandonnées, car selon les dire du vieux nain, quelques personnes allaient venir vivre à la montagne un temps. Bilbo était curieux, mais il n’avait pas osé demander de qui il pouvait s’agir. Mais tant que ces personnes repeuplaient petit à petit Erebor, cela lui convenait. Car plus le temps passait, plus le lieu lui donnait la nostalgie de son trou de hobbit. Malgré le fait que désormais, il n’y aurait certainement plus jamais sa place.
Bilbo avait donc fait de son mieux pour rendre les habitations du premier niveau plus accueillantes et bien plus habitables que durant le règne de Smaug. La poussière avait disparu et les corps à demi calcinés ou quasi momifié des nains qui avaient péri brulé avec ceux que la compagnie avait pu trouver. C’était comme si les premiers niveaux n’avaient jamais été touchés par la fureur du dragon et pourtant. Erebor avait été touché par ce mal. Et personne ne pouvait en dire autrement, c’était désormais dans son histoire. Noté quelques parts dans le grand livre de la vie en Terre du Milieu. Alors, Balin passa avec hâte devant l’appartement dans lequel le hobbit venait d’allumer des bougies en le priant de le suivre. Aussitôt dit aussitôt fait. Le hobbit était dans le sciage du nain. À la fois curieux et à la fois inquiet de voir le nain aux cheveux blancs aussi tendus. Seul son frère aurait pu dire pourquoi il était dans de tels états. Alors la réponse venue d’elle-même. Quelques gardes, et deux poneys largement escortés. Deux femmes, deux naines semblaient arriver de loin, très loin, et Balin accueillit la brune aussi chaleureusement que possible, malgré la tension qui semblait régner dans l’air. Bilbo ne savait que faire ou que dire. Il ne connaissait pas cette femme d’une tête plus grande que lui. Et il vit Balin déguerpir prétextant avoir bon nombre de tâches à faire. Ce qui ne vérité était le cas. Mais Bilbo était toujours là, à regarder les nouveaux habitants d’Erebor.
Pourtant, la naine en face de lui ne serait restée tranquille. Elle le regarda de haut en bas, avant de lui adresser la parole… Le hobbit la regarda, puis il se pointa du doigt pour être certain que c’était bien à lui qu’elle parlait. Bilbo n’était pas un habitué des présences féminines. Et pour ce faire. « Je suis… Un hobbit, madame. Nous vivons par-delà la colline et nous avons dû traverser l’eau pour nous établir dans l’Ouest. » Il s’inclina, comme il l’aurait fait devant une femme de sa race en ajoutant : « Je suis Bilbo Baggins, pour vous servir Madame. Mais puis-je vous retourner vos questions ? Car je n’ai pas eu vent de votre nom ou de votre rang. Ce qui au demeurant ne m’a pas été communiqué. » Finit-il médusé par la honte de ne pas savoir qui été leur invitée. Pourtant, il ne bougea pas d’un centimètre attendant sa réponse. Il ne saurait être maladroit, ou bien impoli, ce n’était certainement pas dans sa nature. C’était un Hobbit après tout.
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Lun 18 Mai - 20:13
Malika & Bilbo
Please, be my guide into the darkness.
La petite créature s'incline et me répond avec une voix très douce, que j'apprécie beaucoup dès les premiers mots prononcés. Il a l'air mal à l'aise, peu habitué à la présence féminine. Je me souviens que Fili n'était pas doué pour me parler non plus au début. C'est peut-être pour cela que cette timidité m'attendrit chez le petit homme. Je l'écoute sans l'interrompre, laissant mes grands yeux marrons fixés sur lui. Je hoche la tête pour lui montrer que je comprends ce qu'il peut dit. A vrai dire, je suis une naine plutôt érudite en ce qui concerne la géographie des Terres du Milieu, donc je visualise ce dont il me parle. « Je suis enchantée de vous rencontrer, Bilbo Baggins. » Dis-je tout d'abord. Puis c'est à mon tour de répondre aux questions que j'ai posées précédemment. Un sourire s'étire sur mes lèvres et je me présente donc. « Je suis Malika Blacklock, fille du seigneur de Sali, à l'Est. Je suis la femme... » Je m'interrompt, consciente que cette dernière phrase ne convient plus. « La veuve de Fili. » Je dis en baissant délicatement les yeux vers le sol.
Mon regard glisse finalement sur ce qui nous entoure. Je remarque que les ruines ne sont pas dans un état si terrible. Les travaux ont commencé, cela se voit un peu. Je remarque que certains endroits ont été particulièrement nettoyés. J'ose imaginer que mon arrivée a dû précipiter les choses et je me sens mal à l'aise à cette idée. Tous ces hommes ont déjà traversé beaucoup d'épreuves, je ne voulais pas qu'ils se coupent en douze pour m'accueillir plus confortablement. Mon nez pique et mes yeux s'humidifient, cependant je ravale mes larmes. Il n'est plus temps de pleurer. « Je suis désolée, je tolère encore mal la nouvelle. » Je dis avec la gorge serrée. ne souhaitant pas faire l'étalage de ma peine, je me force à sourire et change de sujet. « Cela fait longtemps que vous accompagnez Thorin ? »
crackle bones
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Dim 7 Juin - 16:06
Please, be my guide into the darkness
Bilbo n’avait jamais été des plus ç l’aise avec qui que ce soit, en fait, il n’était très populaire chez lui, car il semblait être un sage et un érudit. Mais c’était sans compter le sang de sa mère qui avait décidé de se réveiller il y a quelques mois de cela. Sans quoi il n’aurait jamais pris la route en compagnie des nains et jamais il ne se serait battu pour la cause d’Erebor s’il n’avait pas trouvé en eux une seconde famille. Lui qui avait le don de détester sa famille en Comté à cause de leur histoire de richesse et de vanité mal placée, il avait vu dans les nains, une loyauté sans faille à leur meneur et à celui qu’il pourrait un jour nommer roi. Mais maintenant que Thorin était le roi sous la montagne, les jours n’avaient jamais été aussi maussades. La montagne ne chantait pas comme Balin lui avait dit, elle était silencieuse ce qui en devenait presque inquiétant. Quels jours sombres se préparaient dans le cœur de la Terre du Milieu ? Bilbo n’en savait rien, mais malgré la tristesse qui régnait ici, il savait qu’il voulait être un soutien pour Thorin, comme ce dernier l’avait été pour lui tout le long de leur quête malgré les moqueries et les piques de ce dernier, il l’aimait bien… Un peu trop ? Non, il ne souhaitait même pas y songer finalement. Mais la naine en face de lui semble réfléchir un instant pour mettre en place dans sa tête une carte et y repérer la Comté. Ce qui en soit n’est pas plus mal. Bilbo se laisse alors imaginer qu’elle est de noble lignée, entre les gardes et la jeune femme à ses côtés, comment pouvait-il en être autrement. Finalement, elle rétorque à la petite créature qu’elle est enchantée de le rencontrer, puis dans un sourire elle se présente comme étant Malika Blacklock, fille d’un seigneur de l’Est. Puis se coupe finalement pour perdre son sourire et détourner le regard.
Interloqué, le hobbit se permet un pas vers elle. La veuve de Fili, alors c’est pour cela qu’elle est ici ? Un deuil ou bien toute autre chose. Bilbo n’est pas du genre sentimental, mais les personnes tristes ont le don de le rendre triste à son tour. Les vases communiquant sans doute et puis les nains l’ont finalement changé. Il pose tout de même une main sur la sienne, n’ajoutant que bas à son adresse : « Votre peine est notre Madame. » Quand il parlait de nous, il parlait très certainement de la compagnie, ce qui était tout à fait vrai, Bilbo savait que tous avaient été affectés par les morts des deux frères et sa veuve devait l’être tout autant si ce n’est plus. Pourtant, elle reste là en face de lui, alors qu’il retire sa main, en les plaçant dans son dos. Le regard de la naine est vague et triste, il n’y a pas à dire, les rencontres aussi funèbres que celle-ci, Bilbo s’en passerait bien. Elle s’excuse platement de son habitude. Mais le roux ne voit certainement pas en quoi elle s’excuse. « Dame Malika, il n’y a pas d’excuses à me présenter. C’est une nouvelle peu faste, mais c’est moi qui devrais m’excuser envers vous… Nous avons été… trop sûrs de nous. » Mais il rebondit également sur sa question. « Néanmoins, si je peux satisfaire votre curiosité, je suis dans la compagnie depuis son départ de Comté. Et je vous assure qu’accueillir sans être préparé treize nains chez soi n’est pas une mince affaire. » Ajouta-t-il avec un petit sourire en coin pour se remémorer les évènements ? Mais ce jour-là il était bien mécontent d’une telle visite. Cependant bien qu’il ne veuille pas l’offusquer il lui demanda tout de même. « Mais, sans vouloir vous offenser madame, votre venue en Erebor est-elle une bonne idée ? » Il savait tout aussi bien, qu’elle était là pour Fili, mais ce dernier n’était plus.
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Dim 14 Juin - 14:13
Malika & Bilbo
Please, be my guide into the darkness.
Le contact un peu rugueux de la main du hobbit sur la mienne me rassure et me réconforte dans cette dure épreuve. Je ne pensais pas que venir ici me donnerait autant l'impression d'être proche de mon époux. Il me semble, par moment, sentir sa présence autour de moi, comme s'il me couvait toujours de ses profonds yeux clairs. Un minuscule sourire reconnaissant s'étire sur les lèvres tremblantes, à l'égard de ce petit homme dont je viens à peine de faire la connaissance mais qui possède déjà visiblement beaucoup de qualités que j'apprécie. « Je vous remercie. Il semble que mon époux était tenu en haute estime dans votre coeur. Cela ne rend votre compassion que plus admirable. » Dit-elle sur un ton doux, presque maternel. Pourtant, ce semi-homme ne devait pas être beaucoup moins âgé qu'elle, mais il lui paraissait terriblement fragile et enfantin en cet instant. Sûrement, le fait de ne pas avoir eu d'enfants de Fili, la rendait plus sensible à la détresse qu'elle sentait chez les autres. La dame ressentait le besoin irrépressible de protéger et consoler son entourage, comme une véritable mère poule.
C'est assurément pour cette raison que les excuses de Bilbo Baggins concernant la faute qui avait scellé le sort de son époux et de son beau-frère lui parurent intolérables. D'un mouvement lent, elle déposa ses doigts fins et fragiles sur sa joue, de manière apaisante. « Il n'y a rien à pardonner. Vous et vos compagnons avez fait tout votre possible, je n'en doute pas un instant. Cette perte, aussi tragique soit-elle, n'est pas de notre fait. » Dit-elle sur un ton qu'elle voulait convainquant. Elle aussi s'était longuement demandé si Fili aurait survécu si elle l'avait supplié de rester auprès d'elle. Cependant, après avoir pleuré maintes fois et s'être accusée de tout, elle en était arrivée à la conclusion qu'il n'aurait pas pu laisser son oncle partir sans lui, et cela quelque soit le but de leur mission. Par amour pour lui, elle l'aurait laissé partir, de toute façon. Fort heureusement, la réponse suivante du hobbit apporta un peu de bonne humeur dans son coeur. Elle s'autorisa même un petit rire étouffé derrière sa main. « Je veux bien le croire. » Répondit-elle en hochant la tête, comprenant à quel point sa belle-famille et ses compagnons pouvaient parfois sembler un peu...envahissants.
La dernière remarque de Bilbo, ce pendant, ramena un peu de sérieux dans leur discussion. En fait, il n'était pas loin de marquer un point. La présence de Malika dans cette cité en ruine lui faisait mal au coeur, et elle craignait d'être un fardeau inutile pour son oncle, déjà bien accablé par son chagrin. Cependant... « Je ne pouvais me résoudre à rester chez moi, en le sachant ici, tout seul, enfermé dans un bloc de pierre pour l'éternité. Fili n'aimait pas le noir... » Répondit-elle dans un premier temps, avant de conclure, sur un ton bien plus décidé : « Et puis... Mes talents de soigneuse pourraient vous être bien utiles, j'en suis persuadée. Vous avez besoin d'une femme ici. Je m'occuperai de ce que vous ne pouvez pas faire. » Car elle n'avait nullement l'intention de s'installer dans un coin et exiger qu'on la traite comme une princesse. Si elle était venue jusqu'ici, c'était pour mettre la main à la pâte.