Héritage Ancien [Quête]

C'est avec soulagement que je pris le chemin du retour. Les information sibyllines de la chamane nous avait données grâce au bracelet que j'avais sacrifié m'avaient rassurées, néanmoins. Mes petits fils et l'autre groupe avaient réussit à trouver l'origine de cette neige étrange, et ils avaient réussit à trouver le moyen de faire ce qu'il fallait pour que le temps revienne à la normale par chez nous.
Notre groupe avait lui aussi pris le chemin du retour, mais je me séparais assez vite de mes compagnons, pour prendre le chemin de ma propre contrée, seule. J'étais armée, et je savais ces terres tranquilles et peu propices aux attaques, bien qu'une femme seule soit tout de même une proie plus facile à attaquer qu'un groupe ou un homme.
Au bout de quelques heures de voyage, j'arrêtais mon cheval et contemplais la fumée qui s'élevait dans le lointain. Une autre tribu de nomades ? Je n'hésitais pas une seconde, faisant volter mon cheval sur le coté pour prendre cette direction. Je n'étais après tout plus à une journée de voyage près, n'est ce pas ? Et puis, qui sait si je ne glanerait pas un nouvel indice, ou quelque chose d'important ? La vie est faite pour ceux qui acceptent de prendre des risques.
Sans réellement me presser, cependant, je pris le chemin de cette colonne de fumée qui s'élevait vers le ciel. Je m'attendais à tout, sauf peut être à ce que j'y trouvais.  

Je n'avais pas prévu de me presser, mais en voyant l'heure tourner, je réalisais que la fumée semblait être beaucoup plus loin que prévus. Je lançais donc mon cheval au galop afin d'essayer d'atteindre l'endroit avant la nuit, qui s'annonçait glaciale. Cependant, le point de fumée ne semblait pas bouger, restant un simple filet à l'horizon. Comment était-ce possible ? Comment pouvais-je avancer sans m'approcher de cet endroit ?
Indécise, je commençais par arrêter mon cheval, regardant autour de moi, cherchant à dénicher une personne suceptible de me jouer ce tour, sans pourtant que mon regard ne trouve quoi que ce soit. Je remis mon cheval au galop, surveillant du regard la fumée . Etait-elle plus loin que prévus ? Je m'arrêtais une seconde fois, sourcils froncés. On se jouait de moi, et c'était une chose que je n'aimais pas plus que ça. Pas du tout, même. Faisant volter mon cheval, je décidais d'abandonner ma quête pour rentrer en Lorien. J'avais passé suffisamment de temps loin de ma famille, et je ne désirais plus qu'une chose : rentrer, retrouver mon époux, ma forêt, mes amis.
Je n'étais pas ici pour qu'on joue avec mes sens, pour qu'on me manipule comme si j'étais la dernière des enfants, amusée par les tours des sorciers. Je n'avais pas de temps à perdre.
Mais, à peine avais-je fait volter mon cheval que je me retrouvais face à une longue caravane à quelques centaines de mètres. Ils semblaient en train de s'installer, de se mettre en cercle pour la nuit. Mais qu'était-ce encore que ça ? Pourquoi... Il y a quelques minutes à peine, il n'y avait personne derrière moi. Comment était il possible que soudainement, apparaisse autant de monde. C'était un mystère.
On se jouait de moi et de mes sens ce soir. Il était impossible que ce soit de vraies personnes. Comme je l'ai déjà dit, il y a quelques minutes, il n'y avait personne dans mon dos. Personne. Seule la magie pouvait les avoir amenés là. Je soupirais de lassitude, me demandant si les personnes que j'avais en face de moi étaient celles qui se trouvaient à l'autre bout de la plaine gelée, à proximité de la fumée.
J'hésitais un instant avant de m'approcher de ces personnes étranges. Un pas après l'autre, je poussais mon cheval dans cette direction, m'interrompant aux limites du campement. J'attendis alors qu'on s'intéresse à moi.


 

Même après avoir touché ma main le bois râpeux d'un charriot, je ne peux m'ôter de l'idée que ceci n'est qu'une illusion particulièrement réelle. Je finis néanmoins par suivre cette demoiselle, non sans avoir pris le temps de descendre de mon cheval et de l'avoir flatté quelques secondes, le remerciant par ce simple geste de me rester fidèle depuis si longtemps.
Je ne l'attachais pas. Un cheval tel que ma Tinùviel n'avait pas besoin d'être attachée pour savoir qu'elle devait rester à sa place, attendant le retour de sa cavalière sage comme une image. Et puis, ne pas l'attacher avait un autre avantage : si jamais les choses tournaient au vinaigre pour moi, je pouvais toujours siffler ma jument et grimper dessus à la volée, pour m'enfuir le plus loin possible.
La jeune femme qui s'était approchée de moi m'avais laissé le temps de faire ces préparatifs, et je m'intéressais à nouveau à elle, répondant à ses questions :
- J'étais venue ici pour trouver une solution à l'hivers éternel qui semblait s'être installé dans ma contrée. Maintenant que cette saison froide est terminée chez moi, j'étais sur le chemin du retour lorsque je vous ai croisés.
Je ne parlais pas de mon idée de faire un détour dans ce long chemin pour rejoindre une colonne de fumée qui semblait coincée à l'horizon. Je n'étais pas sûre qu'elle existe réellement, et quand bien même... Elle était visiblement inaccessible. Alors, je n'allais pas passer pour une idiote devant mes hôtes juste pour parler de cette colonne.
Le discours de la jeune femme me rassura un peu, même si je trouvais très étrange de ne pas les avoir vus arriver sur cette plaine infinie. Une caravane, ça ne passe tout de même pas inaperçu, non ?
- J'accepte avec joie de partager votre repas. Je n'ai malheureusement rien à partager avec vous, à part un peu de Lembàs. C'est un pain elfique très nourrissant.
Pour le coup, j'étais un peu embarrassée. Mon éducation me poussait à participer à la fabrication de ce repas, mais je n'avais vraiment rien à apporter. Je pris mes Lembàs, et suivit la jeune femme vers le feu de camps, à la fois gênée et curieuse de voir ce qu'allait bien pouvoir donner cette rencontre

 

Leur accueil était tout à fait étrange. J'avais l'impression d'être parmi les miens, mais... Mais il n'était pas possible qu'il soient des miens. J'étais méfiante, j'avais été trahie de nombreuses fois au cours de ma vie, et je n'accordais jamais ma confiance totale et absolue. Alors, lorsqu'après avoir dîné avec eux on me proposa de rencontrer leur chef, j'hésitais durant une longue minute.
Rencontrer leur chef me donnerait certainement des informations supplémentaires sur ces gens, ce clan. Alors que là, pour le moment, je ne savais rien d'eux, mis à part qu'ils semblaient capables de sortir du néant dans le dos des gens. Alors, peut être... Je pris une grande inspiration.
Autour de nous le campement était presque monté. Des tentes, plus ou moins grandes se trouvaient là, autour de nous. Tout ceci avait poussé comme des champignons, alors que je n'avais même pas réagis, parce que j'étais concentrée sur les gens autour de moi, sur la nourriture qui me paraissait tellement exotique et différente.
- J'accepte avec joie de rencontrer votre chef.
Je me levais et déposais mon bol au milieu de ceux des autres, avant de m'incliner devant cette demoiselle.
- Je vous suis.
Voilà, j'avais choisis. Je choisissais l'inconnu, quitte à repousser mes retrouvailles avec mon époux, mes petits-enfants et mes amis. Je finirais par les revoir dans tous les cas, et même si au fond de moi, le plus tôt serait le mieux, parfois il fallait légèrement repousser les moments attendus pour découvrir des choses qui pouvaient m'émerveiller, me surprendre, ou tout simplement me démontrer que j'en connaissais bien moins que ce que je croyais sur les Terres du Milieu.
Mais, pour le coup, ma main se posa tout de même sur ma dague. Et si c'était un pièce ?