Adûnakhôr - Seigneur d'Umbar

Je suis le Seigneur, digne héritier. Approchez et venez écouter.

Adûnakhôr

Adûnakhôr n’est pas un homme facile. Il est froid, autoritaire et tortionnaire à ses heures perdues. N’ayant aucune pitié pour les traitres et les espions. Il n’hésite pas à organiser des exécutions publiques afin de faire des exemples, de montrer ce qu’il en coûte à ceux qui osent le défier et s’en prendre à son peuple. Bien qu’il mène un règne d’une main ferme, il protège son peuple et reste loyal envers lui. Il passe avant le reste et il donnerait sa vie sans hésiter. Adûnakhôr est aimé de son peuple mais il se doit de le mener avec justice en prenant en compte les différentes cultures habitants sur ses terres. Pour les siens, il est un homme bon, mais pour ses ennemis, il est devenu un tyran extrêmement dangereux.

Comme tous ses ancêtres, il est un fin navigateur et a hérité de la puissante flotte Númenórèenne. Flotte qui est devenue le cauchemar des navires lambda et des côtes de la Terre du Milieu. Adûnakhôr veut affirmer sa position, son pouvoir. Montrer la puissance de son peuple et son désir profond d’anéantir les Elfes et les Dúnedain, ses ennemis. C’est une haine viscérale et héréditaire, et il rêve du jour où Sauron reprendra sa puissance. Bien qu’il traque sans relâche ses ennemis, il sait se montrer patient et diplomate, voulant préserver de fortes alliances. Il agit avec subtilité et ne risquerait jamais de mettre en péril une alliance, sauf en cas de trahison.

Cependant, dans le cercle privé, il donne un autre visage. Plus doux, plus aimant. Sa femme est morte en couche et il a élevé sa fille seul, une jeune femme de dix-neuf ans nommée Zimraphel.

Adûnakhôr est grand d’un mètre soixante-quinze et a les cheveux foncés, hérité de ses illustres ancêtres. Ses yeux sont gris, ne montrant que rarement ses sentiments. Sa peau est bronzée du fait de vivre au bord de mer et proche du désert. Il a un maintien noble, droit et fier. Il ne baisse jamais les yeux, signe de faiblesse, de soumission. De même, il est toujours bien habillé, montrant avec fierté ses origines. En expédition, il est souvent vêtu simplement pour plus de facilité dans les mouvements, sauf en cas de visite diplomatique, il se doit d’être présentable.

On lui donnerait trente, trente-cinq ans, bien qu'en réalité, il en a quarante cinq. Tout comme les Dúnedain (ils ont les mêmes ancêtres), son peuple a une vie plus longue que les Hommes ordinaires.

Ton histoire

« Seigneur de l’Ouest », tel est mon nom en adûnaïque, la langue de mes ancêtres. Mes parents ont voulu rendre hommage à l’un des grands Rois de Númenor : Ar-Adûnakhôr, vingtième Roi, le premier qui interdit la langue des Elfes sur l’île, celui qui a définitivement rompu le lien avec les Valar et les Elfes. Je suis fier de porter son nom et j’espère en être digne.

Je suis né le 1er Mai 2896 du 3ème Age, au Port d’Umbar. Mon père était Seigneur du Royaume, dirigeant les Númenorèens Noirs ainsi que ceux venant habiter sur ses terres. Mon peuple s’est allié aux Haradrim et aux rebelles du Gondor en 1448 afin de reprendre le royaume. Notre sang restait malgré tout pur. Ma famille et les nobles ne se sont jamais unis aux autres peuples demeurant en Umbar, voulant préserver la « pureté » de la race de Númenor. Cela faisait notre force mais aussi, je devais l’avouer, notre faiblesse. Notre terre est peuplée par mon peuple, les Númenorèens, les Haradrim et les corsaires de souche qui étaient originaires d’Umbar depuis la nuit des temps. Bien que nos lois prenaient en compte ces différentes cultures, que ma famille protégeait chacun de ses habitants, le fait de rester en clan au sommet de la hiérarchie était un tort. Les tribus Haradrim voulaient de la reconnaissance, surtout les plus puissantes d’entre elles. Notre règne s’est fragilisé mais notre puissance maritime faisait que nous parvenions à garder le contrôle. Sans parler que les miens étaient des tueurs, des êtres aimant la chasse et le sang. Des pillards et des conquérants. Beaucoup nous craignaient, restant méfiants, mais je ne pouvais que comprendre leur colère. Nous avons pris leur terre il y avait bien des siècles. Nous nous sommes proclamés Maître de ces terres sans leur demander leur avis. Ils ont suivi le mouvement, acceptant face à notre puissance.

J’ai grandi en apprenant les différentes cultures de la Terre du Milieu, les langues également. J’allais succéder au pouvoir quand mon père le déciderait, il fallait donc que je connaisse ce monde. La diplomatie et le maniement des armes, ainsi que la navigation. Mon peuple était un navigateur. Un Seigneur ne prenant pas la mer ou ne sachant pas diriger un navire n’était pas fait pour régner. J’ai beaucoup voyagé, même en étant jeune enfant. Mon père voulait que je sois prêt à n’importe quel moment. Notre loi voulait que le Seigneur cède le pouvoir à son fils des années avant sa mort. Loi nous venant de Númenor et préserver par mes ancêtres. Et malgré la jeunesse de mon père, il voulait que je sois préparé. La mort ne prévenait pas. Mais en attendant, nous continuons d’affirmer notre pouvoir sur l’Umbar et à traquer notre propre sang : les Dúnedain. Notre vision du monde était différente et je crois que le temps n’y changerait plus rien. Cela faisait désormais bien trop longtemps que nous étions en guerre. Nous soutenions Sauron, et eux étaient des amis des Elfes, c’était un énorme problème. Aucune paix, aucune alliance n’était possible. Pourtant, il y avait un début à tout, j’ai déjà brisé notre coutume qui ne voulait pas de « sang-mêlé ».

En effet, j’ai épousé une femme d’Harad. L’une des filles d’une grande tribu. Mes parents n’ont pas apprécié bien que ma mère vît en cela une occasion de raffermir nos liens, et donc notre position. Les tribus Haradrim ont cessé de critiquer notre manière de les mettre à l’écart. Rien de tout cela n’a été volontaire de ma part, même si, par la suite, j’ai compris l’importance de cette union. J’ai aimé cette femme mais il fallait attendre nos vingt-cinq ans, notre majorité pour nous marier. Nous avions donc attendu afin de pouvoir savourer ce moment qui nous unirait à jamais.



Notre union a été célébrée en grande pompe et tout le royaume était en fête. Je me souvenais encore de ses longs cheveux noirs volant dans le vent, de son regard pétillant et plein de vie. Cependant, ce bonheur ne fut que de courte durée. Sa grossesse fut difficile, le guérisseur prévoyait même une fausse couche. Mon épouse, dont je ne nommais plus le nom afin d’oublier sa douleur son absence, mena sa grossesse à terme mais en y laissant la vie. Jamais je n’ai eu une colère aussi intense. Était-ce les Valar qui me punissaient pour le chemin que j’avais pris ? Je n’avais jamais prié pour eux. Jamais je ne m’étais tourné vers eux. Pourquoi donc me prendre celle que j’aimais le plus au monde ? J’aurai pu sombrer dans la démence mais en entendant les premiers pleurs du nouveau-né, je me ressaisis. C’était une fille, une merveilleuse petite fille. Elle est rapidement devenue mon joyau, mon bonheur. Elle fut baptisée Zimraphel, « Un joyau de fille » en adûnaïque. C’était le nom de la dernière Reine de Númenor. Un honneur pour elle de porter le nom d'une Reine.

Je l’ai élevé pour qu’elle prenne ma place un jour. Notre loi autorisait les femmes à prendre le pouvoir, une chance pour moi car je doutais épouser une autre femme un jour. Zimraphel reçu l’entrainement du meilleur maître d’armes du royaume et je m’occupais moi-même de l’apprendre à naviguer. De la part de sa gouvernante et de ma tendre mère, elle apprit la danse, les langues et les nombreuses cultures de ce monde. Grandir avec des femmes étaient nécessaires, un père ne pouvait pas offrir tout ce qu’une fille avait besoin. Ma mère se chargeait de son éducation féminine, et diplomatique quand je ne le pouvais pas. Il était important pour moi de m’occuper d’elle et nous avions une forte relation. Elle a grandi et elle est devenue une charmante jeune femme avec de la poigne. Elle ferait une Dame digne de ce nom quand le temps viendrait pour moi de céder ma place.

Durant les années qui suivirent, nous continuons à préserver les bonnes relations entre l’Umbar et l’Harad, d’une part pour le commerce et d’autre part, cela nous serait utile en cas de guerre. Mais le fait d’avoir épouser une femme de ce peuple facilitait beaucoup de choses, malgré son décès. Quand je partais en tant que représentant diplomatique, j’emmenais ma fille avec moi afin qu’elle voie le déroulement des affaires. Ces deux royaumes ont longtemps été des alliés, aucun de nous ne voulait mettre fin à cela, tant que les frontières étaient préservées. Ce fut durant ces années que mon père perdit la vie.

Nous avons mené notre flotte sur les côtes gondoriennes. Là, un combat sanglant a eu lieu. Nous avons prédit un assaut de la part du Gondor, nous avons donc agi plus rapidement afin d’attaquer au lieu de nous défendre. Techniquement, lequel d’entre nous a remporté la victoire ? Je dirai aucun au vu du massacre mais le Gondor n’a, pour le moment, plus tenté quoi que ce soit contre l’Umbar. Je pris donc la relève de mon père, prenant sa place et héritant de ses pouvoirs.



J’ai fait ce que mon père n’a jamais osé faire : prendre contact avec certains Númenorèens qui se sont cachés au Mordor ou sont restés en Angmar après la défaite à la Bataille de Fornost. Il ne fallait pas croire que mon peuple est demeuré bien sagement en Umbar, non. Certains des nôtres, après la défaite de l’Umbar en 1050 du 3ème Age, sont partis en Angmar et au Rhudaur, et y sont restés, ne prenant pas part à la rébellion. Chacun aurait pu rester de son côté sauf que l’Angmar tomba en 1973 du 3ème Age et quelques-uns ont décidé de revenir en Umbar. Mon père se moquait de leur sort, jugeant que s’ils n’avaient pas aidé leurs ancêtres à reprendre le royaume, c’était qu’ils n’étaient pas dignes de revenir, mais ce n’était pas mon opinion. Je suis donc parti dans le Nord à la recherche de mes lointains cousins traqués par les Dúnedain, ces derniers savaient qu’ils vivaient encore là-bas. J’ai pris contact avec eux, leur demandant de me rejoindre sous ma bannière. Malgré quelques âmes vagabondes, la majorité me reconnut comme son Seigneur. Dès lors, j’ai commencé à couvrir cette partie de la Terre du Milieu avec plus d’efficacité.

En effet, ces hommes vivaient ici depuis des générations. Ils connaissaient les lieux et les habitants. Des espions furent désignés afin de veiller sur ces lieux, et ce furent ainsi que je découvris qu’Arathorn, quinzième Chef des Dúnedain du Nord avait un héritier. Sa mort nous a remplis de joie mais il restait son descendant. Mes hommes n’ont pas pu mettre la main sur lui, les Elfes l’ont protégé en l’emmenant à Imladris. Cependant, je guette le jour où j’aurais sa tête devant la porte de mon palais. Mes hommes finirent par couvrir pas mal de terrain, discrets et efficaces, et les affrontements avec les Dúnedain se faisaient de plus en plus nombreux.

La vie suivait son cours. J’avais désigné un Capitaine chez les Númenorèens d’Angmar car j’avais mon devoir en Umbar. Je ne pouvais pas me permettre d’être absent trop longtemps. J’étais régulièrement informé de ce qui se passait là-bas. Il ne s’agissait peut-être pas de mon royaume mais il s’agissait de mes hommes et de mes ennemis. Ils finirent par parler d’un étrange hiver qui arrivait, un hiver comme ils n’en avaient jamais vu de toute leur longue vie. Quelque chose de mauvais se préparait, je le sentais au fond de moi. Le Rohan et le Gondor finirent par se quereller, et l’Harad prévoyait un assaut lorsqu’ils seraient enfin en guerre. J’aurai pu m’en mêler mais je ne le fis pas. Mon alliance avec l’Harad n’envisageait pas de le suivre au combat, mais de le soutenir s’il subissait une attaque. J’avais d’autres choses à penser. Qu’ils ferment leurs frontières, cela ne me dérangeait nullement, j’avais la mer et mes navires pour circuler.

Cet hiver parvint jusqu’au Sud, jusqu’en Umbar. Jamais mon royaume n’en avait connu. Je dus faire face à une profonde crise. Il fallait plus de nourriture, de quoi réchauffer la population qui n’était pas habituée à cela. Je ne désirais pas quitter les miens, mais lorsque mes hommes d’Angmar me rapportèrent d’étranges événements sur des morts, sbires de Sauron, je me suis demandé s’il ne fallait pas que j’aille voir cela de mes propres yeux. Certains racontaient que Sauron avait ordonné ces assassinats mais jamais il n’aurait abattu ses fidèles. J’étais convaincu qu’il ne s’agissait pas de lui. A contre cœur, je me préparais à quitter mes terres. Les miens là-bas se sentaient en danger et il en fallait beaucoup pour effrayer des Númenorèens.

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