L'aube allait bientôt être là, je l'attendais. Assise sur une branche d'arbre, j'attendais que le jour se lève, que les elfes de la cité se réveillent et qu'ils reprennent leurs habitudes. Pas tous ne dormait la nuit, certains comme moi était de faction. En tant que soldat de la garde, cela avait été mon devoir pour cette nuit de veiller sur les habitants. J'avais d'ailleurs terminé mon tour de garde depuis peu et avait été remplacé par un autre elfe qui m'avait conseillé d'aller me reposer, comme si j'avais sommeil, comme si j'avais besoin de me ressourcer pour paraître en forme. J'entendis un bruissement un peu plus loin en contrebas, sans doute un elfe qui venait d'émerger et qui se demandait à quoi il allait consacrer sa journée. Après cette petite pensée pour ce citoyen quelconque que je ne connaissais sans doute pas, je sautai de la branche où j'étais assise et atterrit en douceur sur le sol.
Quant à moi, j'avais déjà une idée à quoi j'allais occuper ma journée. Il n'y avait rien de mieux pour se tirer de la liturgie et de la monotonie d'une patrouille nocturne qu'un petit échauffement souvent solitaire où encore dans le brouillard, je pourrai tournoyer comme une danseuse avec mes lames. J'en caressai les pommeaux puis les sortit de leurs fourreaux. Ces deux courtes lames me suivaient tous les jours, depuis très longtemps, elles faisaient partie de moi, elles n'étaient que l'extension de mes bras et j'aimai les manier. J'en fis tournoyer une première dans le vide avant d'effectuer quelques pas sur le côté puis je me mis à danser avec mes lames, enchaînant parades et mouvements contre le vent sans aucune personne pour m'observer. J'aimai être seule quand je m'entraînai bien qu'un adversaire était toujours le bienvenue pour que je puisse croiser le fer contre lui. J'entendis un bruissement de feuilles et vive comme l'éclair, je m'étais déjà retournée, exécutant une acrobatie, je me retrouvais face à la personne qui venait de s'approcher, deux lames pointées dans sa direction. Je le reconnus alors et un fugace sourire quoique ironique se dessina sur mon visage, tandis que je déclarai tout en continuant de pointer mes armes dans sa direction :
Voilà maintenant quelques jours que je suis à Mirkwood, et déjà j’ai envie de repartir. L’attrait des voyages semble être quelque chose dont je ne puisse pas me passer, peu importe combien j’essaie de rester en place, il ne me faut que quelques heures une fois arrivé quelque part pour avoir cette envie de repartir qui me tenace. Pourtant, cette fois-ci, je n’ai pas réellement le choix : je me dois de rester là, jusqu’à ce que mon frère soit prêt à repartir. Alors, je me balade. Je marche dans les rues de la cité enfouie de Thranduil et j’essaie petit à petit de trouver un truc à faire, quelqu’un à taquiner, ou simplement quelque chose pour passer le temps. Me voilà donc dans les rues de la ville, mains dans mes poches, vêtu d’une simple tunique noire. Je me rends petit à petit dans les rues, et je laisse l’animation grandissante m’emporter, et me laisser simplement aller. Une part de moi finit par décider d’aller trouver Nessa, et je prends donc le chemin d’une rue, puis d’une autre avant de finalement me perdre totalement. Je finis par arriver dans un coin que je ne connais tout simplement pas, et où une personne me salue. Bon, je n’ai pas encore vu qui c’est, mais j’ai réellement une idée amusante derrière la tête. Je me tourne vers la demoiselle, mains dans les poches, et je secoue la tête.
- Ah non, désolé, moi c’est Elladan. Elrohir, c’est l’autre jumeau. Celui qui est moins beau.
Un sourire narquois sur les lèvres, je pose une main sur mon cœur, mimant d’avoir été tout simplement blessé par la confusion. Quoi ? ça nous arrive tout le temps de nous faire passer l’un pour l’autre. On ne va pas arrêter aujourd’hui. Et, ce n’est pas parce qu’Elladan n’est pas là que je ne vais pas en profiter pour me moquer un peu de l’elfe que j’ai en face de moi. Après tout, il y a vingt minutes, je cherchais à m’occuper. Voilà un point sur lequel j’ai trouvé une occupation. Enfin, heureusement que je suis sorti sans aucune arme. Si j’avais eu Aranruth à la ceinture, ou n’importe quelle autre épée, la différence entre Elladan et moi aurait été flagrante. Après tout, tout le monde sait qu’il y a un archer et un épéiste dans notre duo. Maintenant, pour faire bonne figure, il faut que je redemande son nom à la demoiselle en face de moi, même si je le connais déjà :
- Et, puisque vous avez mon nom, puis-je vous demander le votre, dame-elfe ?
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Ven 9 Jan - 19:54
Artenis & Elrohir ❧ Ne sois pas vexé, voyons !
Croyait-il vraiment que j'allais tomber dans son piège ? A vrai dire je doutais qu'il soit vraiment Elladan mais le fait est que vu qu'ils étaient de parfaits jumeaux, j'étais incapable de les reconnaître à première vue d'autant que ma dernière rencontre avec Elrohir remontait à loin désormais. Je me tus un instant, réfléchissant sur ce fait, me demandant s'il me mentait ou pas, si ce n'était qu'une plaisanterie ou si c'était la vérité. Je n'avais aucun moyen de démasquer un quelconque stratagème, du coup, je finis par me convaincre que c'était bien Elladan d'autant que si cela se trouve c'était bien lui et j'aurai paru sotte en continuant à penser qu'il était son frère. J'y renonçai et arrêtai de me poser plus de questions qui ne faisaient que compliquer mon existence. Je le regardai encore un instant tandis qu'il m'adressait un sourire. Puis, je rangeai mes courtes lames dans mon fourreau, après tout cela sera déjà cela de fait tandis qu'il me demandait mon prénom.
- Navré de vous avoir confondu alors. Je m'appelle Artenis.
Je me demandai où cette rencontre allait nous mener, néanmoins, redevenant plus aimable, pensant désormais bien qu'il s'agissait d'Elladan, je déclarai en désignant les environs :
- Que faîtes-vous ici ? Ne devrez-vous pas être chez vous au lieu de vous promener dans les confins d'une citée que vous ne connaissez que trop peu messire ?
Petite mesquinerie de ma part dont je ne pus m'en empêcher, sachant fort bien que les deux frères étaient trop souvent sur les routes pour connaître par coeur Mirkwood comme moi je le connaissais. Après tout j'avais grandi ici depuis ma naissance, parcourant les ruelles en solitaire, apprenant à en connaître ses détours et ses ruelles. Ici était ma maison et je savais que des voyageurs pouvaient s'y perdre sans l'ombre d'un doute car au final la citée n'était qu'une reproduction de la forêt noire où ceux qui en perdaient le sentier se retrouvait perdu dans les ténèbres. Tout en regardant le jeune homme qui continuait à se faire passer pour son frère, je décidai de m'approcher un peu plus pour examiner ses traits. Il était toujours un bel elfe qui perdurerait dans le temps sans l'ombre d'un doute tout comme son frère, immortelle créature. Néanmoins, ce n'était pas l'homme que j'aimai. Un court instant, je me demandai si Elladan avait croisé Lúinwë quoique j'en doutais, cependant, je pouvais toujours poser la question, je n'avais rien à perdre, juste à espérer que l'elfe ait croisé sa route et que je puisse avoir une idée d'où il avait été vu dernièrement.
- Avant d'arriver à Mirkwood, vous est-il arrivé de croiser un elfe se prénommant Lúinwë, qui a pour habitude de chevaucher la région en solitaire ?
L'aube allait bientôt être là, je l'attendais. Assise sur une branche d'arbre, j'attendais que le jour se lève, que les elfes de la cité se réveillent et qu'ils reprennent leurs habitudes. Pas tous ne dormait la nuit, certains comme moi était de faction. En tant que soldat de la garde, cela avait été mon devoir pour cette nuit de veiller sur les habitants. J'avais d'ailleurs terminé mon tour de garde depuis peu et avait été remplacé par un autre elfe qui m'avait conseillé d'aller me reposer, comme si j'avais sommeil, comme si j'avais besoin de me ressourcer pour paraître en forme. J'entendis un bruissement un peu plus loin en contrebas, sans doute un elfe qui venait d'émerger et qui se demandait à quoi il allait consacrer sa journée. Après cette petite pensée pour ce citoyen quelconque que je ne connaissais sans doute pas, je sautai de la branche où j'étais assise et atterrit en douceur sur le sol.