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she's like a spider waiting for the kill + ilmarë

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Dim 21 Déc - 20:56


C'était une belle journée qui s'annonçait, le ciel était d'un bleu pur, et dégagé de tout nuage. L'air était glacial et mordant. L'hiver était toujours là, mais peu à peu, il s'en allait. Morwen referma la fenêtre qu'elle avait ouverte, sentant le vent léger s'enrouler autour d'elle, et n'ayant aucune envie d'attraper froid. En soupirant, elle quitta du regard la rue animée en contrebas, encore une journée qui allait lui paraître longue et ennuyante. Sauf si elle décidait de faire quelque chose. Mais quoi ? S'asseyant devant une table, la jeune femme ne prit pas, comme à son habitude sa plume et son encre pour tenter de tracer des lignes. Elle n'y arrivera pas encore aujourd'hui. Avec un soupir, Morwen se relève après quelques minutes, arrange les plis de sa robe luxueuse, et observe le feu qui brûle dans l'âtre avant de se saisir d'une chaude cape et de quitter sa chambre en veillant à ce que personne ne la voit faire. Elle doit toujours être accompagnée, sauf lorsqu'elle se rend à la Citadelle. Et c'est rare qu'elle y aille. Même si elle est la fille du plus proche vassal de l'Intendant du Gondor, elle n'est qu'une femme, rien de plus, rien de moins. Une jolie tête, un ventre.
Avec soulagement elle réussit à sortir de la maison qu'elle occupait, au sixième niveau de la cité. Une maison immense, destinée à régler les affaires de son père lorsqu'il y vient. Lossarnach est florissante, surtout en été où le commerce bat son plein, mais en hiver, c'est le néant. Rien ne se passe, personne ne vient.
D'un pas rapide, Morwen se dirigea vers la maison où Lyria habitait, plus jeune qu'elle de quelques années, il n'empêchait que Morwen trouvait que c'était l'une des rares personnes digne de sa compagnie, lorsqu'elle la voyait, ce qui ne se produisait pas tous les jours. Fort heureusement, la plupart des habitants étaient restés chez eux, les rues, si elles n'étaient pas vides, n'étaient toutefois pas encombrées. Lorsqu'elle se présenta à la porte, ce fut toutefois non pas pour être conduite auprès de la jeune fille blonde, mais auprès de sa mère. Ilmarë. Veuve depuis seulement quelques mois, une personne insondable. « Ma Dame. » fit Morwen en inclinant légèrement la tête en guise de salut « Veuillez pardonner mon intrusion, mais à vrai dire, j'espérais trouver votre fille pour la convaincre de passer un peu de temps avec moi. »
Son visage était parfaitement impassible tandis qu'elle prononçait sa phrase, elle ne montrait rien du léger trouble qui l'envahissait comme à chaque fois qu'elle avait pu croiser la dame d'Icevale. Elle était différente, cela se sentait, et c'était bien ce qui inquiétait Morwen instinctivement, sans qu'elle sache pourquoi. Se traitant de stupide, Morwen baissa un bref instant sur le sol dallé d'un blanc immaculé, comme tout ici. Blancs, les murs, les sols, les plafonds, même la neige dehors, qui avait recouvert les champs, comme le gel. Tout est blanc, terne, glacial, morne.
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Mar 23 Déc - 2:50

she's like a spider waiting for the kill

La tristesse emplissait mon visage alors que j’observe la neige qui perd du terrain face à ce printemps qui arrive au mois d’octobre. Un soupir monte à mon visage et je secoue lentement la tête. Si je suis aussi triste, c’est parce qu’il y a deux raisons : la première est que mon Maître a perdu une bataille contre ces simples mortels, et que quelqu’un a détruit son arbre de glace. Cet arbre était tellement magnifique… Fait de glace pure, si brillant, si unique… Et, quelqu’un l’a détruit. Comment ? Comment mon Maitre pouvait-il se retrouver soudainement tenu en échec par ces mortels ? Il est si puissant, si… Parfait. Mais non. La bataille était perdue. Cependant, la guerre serait longue avant qu’il ne prenne chaque millimètre de ces terres qui ne demandaient qu’à être soumise à son bon vouloir. La seconde raison est plus personnelle. Je suis née dans une contrée de glace, dans une contrée où l’été est loin d’être aussi brûlant que celui qu’on voit chaque année dans ces contrées. Je suis née à Icedale, et j’ai vécu une très grande partie de ma vie là-bas. La neige et le froid font partie de moi : je suis taillée dedans. Voir l’hiver partir signifie le retour de ces températures trop sèches, trop brûlantes. Et, le port des tenues à la mode dans ces contrées, avec toutes ces jupes et tous ces froufrous va redevenir une nouvelle fois une torture dont je finirais par me passer. Parce que, personne n’aime avoir trop chaud, n’est-ce pas ? Alors, je finirais, comme chaque année depuis que je suis ici, par me passer des jupons et des dentelles. Par ne porter que des robes très simples, dénudant une grande partie de ma peau. Et, encore une fois, les rumeurs sur moi finiront par envahir cette cours. Mais, je m’en fiche. Mieux vaut ces rumeurs que de transpirer tant que je vais finir par en perdre conscience. Croyez-vous qu’il soit possible de se vider de toute son eau en transpirant ? Oh, ce serait une mort intéressante, certes.

Pour l’heure, c’est vêtue d’une robe d’intérieur bleue et coiffée par ma servante que j’observais la neige qui fondait à l’horizon, mes yeux perdus dans le vide. Melina venait juste de terminer de monter mes cheveux en un compliqué chignon, lorsqu’on frappa à la porte, et sur un signe de tête, alors que je m’observe dans le miroir, j’indique à Melina d’aller ouvrir la porte, qui laisse entrer Morwen, une amie de ma fille. Celle-ci commence par me saluer et par m’indiquer qu’elle vient chercher Lyria. Je repose le miroir et me lève pour la saluer à mon tour, lui indiquant de s’installer dans un petit fauteuil d’un geste.

- Bonjour, mon enfant.

Je prends moi-même place dans un autre fauteuil, délaissant la banquette sur laquelle j’étais installée, plus pour m’éloigner de la fenêtre et des sentiments contradictoires qu’elle m’apporte qu’autre chose, avant de répondre à la demoiselle :

- Lyria n’est pas ici aujourd’hui. Elle est partie chevaucher avec mon capitaine de la garde.

Je sais que la demoiselle en face de moi ne peut plus chevaucher, c’est la raison pour laquelle je ne m’étends pas plus sur le sujet. Je souhaite que Lyria ait une formation complète : aussi bien les armes que l’art de l’empoisonnement qui est une tradition familiale ou l’équitation. Cette enfant sera ma parfaite héritière. Et puis, même si l’un comme l’autre ne savent pas qu’ils sont liés, j’aime voir ma fille passer du temps avec son père biologique.

- Voulez vous rester prendre le thé ? Je ne voudrais pas que vous soyez venue ici pour repartir aussi vite.


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Jeu 25 Déc - 19:12
Mon enfant, à cette appellation Morwen retient un sourire. Cela fait bien des années qu'on ne lui a pas dit cela, néanmoins elle ne relève pas. Une enfant, elle ne l'est plus, mais il est vrai qu'en âge, elle est plus proche de Lyria, la fille d'Ilmarë, plutôt que de cette dernière dont elle ignore d'ailleurs l'âge. Morwen ne réagit pas tout de suite à l'annonce de l'absence de Lyria, c'était dommage qu'elle ne soit pas là, certes, et d'ailleurs, Morwen regretta de n'avoir pas fait porter un mot au préalable, pour s'assurer de sa présence. Elle était donc venue pour rien dans cette demeure. Etant donné qu'elle n'avait rien à faire de particulier, cela la gênait peu. Fort heureusement, Ilmarë lui proposa de rester pour prendre le thé, pour qu'elle ne soit pas venue pour rien. Un léger sourire effleura les lèvres la jeune femme. Elle se trouvait assurément face à une parfaite hôtesse. « Ce serait avec plaisir, évidemment. » répondit-elle. « Vous venez d'Icedale n'est-ce pas? » demanda t-elle encore, poussée par la curiosité. Cette ville, elle l'avait vue sur les nombreuses cartes que son père avait en possession, pour elle, c'était un synonyme de lointain, si lointain qu'elle n'osait même pas imaginer combien de temps le voyage devait prendre pour arriver jusqu'ici. Il y avait nombres d'autres Royaumes sur ces terres que Morwen ne connaissait que grâce aux cartes, aux livres, et aux récits que les voyageurs passant à Lossanarch ou à Minas Tirith en faisait. Ses pas à vrai dire, ne l'avait jamais amenée à dépasser le nord de la Cité Blanche. En un sens, Morwen trouvait cela triste. Mais c'était ainsi, elle était la fille d'un seigneur, pas une femme qui pouvait voyager comme cela, à sa guise, ses pas seraient toujours rattachés à ceux d'un homme, cet homme-là était son père pour l'instant, qui la laissait aller de Lossarnach à Minas Tirith, et parfois même à Dol Amorth, même si elle n'y était pas retournée depuis son accident de cheval, quatre années plus tôt. Son accident. Il était arrivé parce qu'elle s'était crue libre, avait décidé de s'affranchir de tout les devoirs qui lui étaient tombés dessus à la mort de sa fille. Et elle l'avait chèrement payé. Trop à son goût. La liberté avait un coût, elle l'avait appris, et retenu, dans la douleur et la souffrance. C'était désormais imprimé dans son esprit, dans sa mémoire, raison pour laquelle sa vie était désormais un long fleuve tranquille, elle ne se laissait dériver qu'en esprit. C'était ennuyeux, à mourir, les jours se succédaient, se ressemblaient, parfois elle faisait quelque chose, sortait, comme ce jour-ci, mais cela ne restait qu'occasionnel. « Cela doit être très différent d'ici. » continua Morwen afin de se sortir de ses pensées qui se bousculaient dans sa tête. A vrai dire, elle ne savait absolument pas à quoi cela pouvait ressembler, ni comment la vie était là-bas, mais pour elle, comme c'était lointain, ce devait forcément être différent.


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Ven 26 Déc - 16:08

she's like a spider waiting for the kill


Bien polie était cette demoiselle que j’avais en face de moi. Un sourire sur les lèvres, je l’invitais donc à prendre le thé et quelques gâteaux. La servante qui l’avait conduite ici, cette amie de ma fille, n’avait pas attendu que l’enfant accepte avant de s’éloigner discrètement pour aller préparer tout ce qu’il fallait pour le thé. Je l’aimais chaud, brûlant pour tout dire, accompagné de petits gâteaux au miel et aux amandes. Le sucre était pour moi une denrée importante, et je n’avais de cesse que d’en grignoter, avant de le regretter lorsque mes robes devenaient un peu serrées. Mais, quelques semaines d’entrainement à l’épée, la seule arme qu’on m’avait jamais autorisé à manier et mes robes fermaient à nouveau. Donc, je recommençais à abuser des gâteaux. C’était un cercle infernal dans lequel j’étais coincée, et je n’arrivais pas m’en sortir. Depuis mon enfance, c’était un dilemme de tous les instants. La mention d’Icedale me tire cependant un sourire, alors que je tourne mon attention vers Morwen, avant de hocher la tête :

- Oui. Mon père était un proche du roi d’Icedale, et j’ai grandi dans un manoir gigantesque, non loin du centre de la cité.

Et, quoi qu’on en dise, c’était cette cité qui aurait toujours mon cœur. Ici n’était qu’un endroit de passage, un endroit où je resterais tant que mon maitre aurait besoin de moi. Lyria était comme moi, une grande comédienne. Elle avait appris dès son plus jeune âge, dans l’ombre de son père, ce qu’elle pouvait et ne pouvait pas faire. Ma fille était la prunelle de mes yeux, et c’est pourquoi j’avais tenu à l’emmener avec moi au bout du monde. Jamais je ne me séparerai d’elle, pas du moins tant qu’elle ne sera pas prête à aller dans la vie comme il le faut. Et, n’espérez pas me voir la marier contre son gré. Non, jamais. Lyria épousera quelqu’un qu’elle aura choisi, et pour cela je suis prête à tenir tête à mon maitre s’il le faut.

- Oui, Icedale est très différent. C’est une contrée recouverte par la glace durant plus de la moitié de l’année. Les temps y sont durs, et ce que vous appelez hiver par ici est bien souvent ce que nous appelons automne. Vous avez la chance d’avoir ici un climat plus tempéré.

Trois coups discrets à la porte annoncèrent l’arrivée de la servante, qui apportait les tasses et les petits gâteaux. Elle s’inclina, et assura que le thé serait chaud sous peu avant de s’éclipser à nouveau pour aller terminer tout ça. Ma main se tendis vers le plateau, et je pris un petit financier aux amandes, indiquant par la même occasion à la jeune femme en face de moi qu’elle pouvait se servir.

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