J’avais marché plusieurs lunes afin de retrouver ce vieil ami. Une marche qui dura si longtemps que je ne me souvenais même pas pourquoi je me déplaçais. Était-ce pour demander du sucre ? Pour un anniversaire ? J’allais bien finir par m’en souvenir. Je n’étais qu’ à quelques heures de l’endroit où devait se trouver ce vieux fou. Il était en exile depuis si longtemps que je ne savais même pas si je me dirigeais vers le bon endroit. Je pourrais demander mon chemin au premier venu ! Mais j’attendrais probablement toute une vie. Cet endroit était désert. En fait, il n’était pas désert, car il y avait une abondante végétation givrée, mais il n’y avait aucun humain, aucun nain et encore moins un elfe par ici. Qui serait assez cinglé pour habiter avec les animaux ? Radagast bien évidemment. La nature était étonnante, voilà déjà plusieurs jours que la température avait dramatiquement chuté, des flocons venaient remplacer les feuilles qui tombaient une à une.
La lourdeur de ma cape devenait un fardeau à chaque pas que je faisais de plus. Heureusement je pouvais équilibrer mon poids avec l’énorme bâton que je traînais en permanence. Avec cet objet me servant de canne j’avais l’air presque aussi vieux que Gandalf. Il me servait aussi à déplacer toutes les branches d’arbres qui se mettaient au travers de mon chemin. D’ailleurs je crois que je vais demander à ce vieux Radagast de bien vouloir faire un chemin de terre dégagé pour la prochaine fois. Il ne faut pas qu’il soit surprit de ne pas avoir de visiteur avec un endroit aussi peu accueillant.
Après avoir marché dans la boue, contourné des gigantesques roches et enjambé un énorme tronc d’arbre. Mes yeux scintillaient devant une toute petite cabane de bois. Le toit était couvert d’une sorte de mousse verte avec un nuage de neige qui la rendait presque sympathique. J’avançai tout près puis cogna d’un unique coup sur la porte. Le silence total! La maison semblait vide. J’eus peur un instant qu’il n’habite plus ici. Ensuite, je me souvins que le grand mage était un homme des bois (évidemment vu l’endroit où je suis rendu). Il devait donc être dehors, tout près, à quelque part. J’entrepris de contourner cette magnifique maisonnette puis tomba nez à nez avec un lapin. Celui-ci, sur ses deux pattes de derrière, me regarda sans bouger. « Ne me regarde pas ! Je ne te nourrirai pas ! Ouste ! »
Dis-je en avançant mon bâton près de lui. Heureusement, il écouta mes paroles puis parti dans un bond. S’il fonçait sur moi, j’aurais probablement hurlé comme une fillette. Les quelques pas que je fis de plus, en direction vers le derrière de maison de bois me donna une vision étonnante de ce cher ami. Définitivement il ne changerait jamais. Je ne pus garder mon calme en voyant la scène qui se déroulait devant moi. Mes lèvres s’ouvrir pour laisser sortir quelques rires étouffés. « C’est pour faire ça ! Que tu as quitté le monde des hommes ?! »