For so long as I've gone and so far I've wandered Idril P. Felagund ௮ Kili
« - Où tu vas? - Nulle part, je... vais me dégourdir les jambes. »
C'était tout simplement idiot comme réponse. Je le savais pertinemment bien. Mais ce que je savais tout autant c'était devant qui je me trouvais ; mon frère. Et à moins qu'il ne veuille vraiment se montrer énervant, il allait me laisser tranquille. Parce qu'en tant que grand frère, il décélérait facilement, dans mes mots, un besoin imminent de me retrouver seul à seul avec moi-même. Et même si nous avions l'habitude de rester collés l'un à l'autre comme les doigts de la main et que c'était bien connu que nous étions inséparables, il existait quelques uns de ces moments où chacun avait besoin que l'autre lui laisse un peu d'air. Cependant, ces envies prenaient très rarement source chez l'autre ; aussi loin que mes souvenirs reviennent, je ne me souviens pas m'être une fois assez fâché avec lui que pour ne plus lui adresser la parole plus d'une heure. Fili est un peu comme une source vitale pour moi, si vous voulez.
Ce dernier n'insista pas à mes mots, comprenant effectivement que j'avais juste entrepris de me balader un peu en solitaire pour diverses raisons que je n'avais très certainement pas envie d'exposer. Il se doutait bien que je n'avais pas besoin de me dégourdir les jambes car nous venions de le faire pendant plus de deux heures - à vrai dire, nous étions en route pour rejoindre Thorin. Il se contenta juste de fouiller dans son sac afin d'y trouver une petite pipe, me laissant partir sans prêter plus attention à moi que cela - enfin, c'est ce qu'il voulait faire paraître car je savais très bien qu'une fois que je fus un peu plus loin, son regard était déjà rivé sur ma silhouette. Il se garda de me donner mille conseils à la fois - comme notre tendre chère mère aimait tant le faire - et devait surement être entrain d’espérer que je rentrerai avant que la nuit n'ait enveloppé les lieux de son long et sombre manteau bleuté. Ce que je ferai car, même si j'avais la réputation d'être naïf, je restais tout de même un tant soit peu prudent.
Néanmoins, une fois parti sur les chemins et plus particulièrement dans mes pensées, je perdis quelque peu la notion du temps. Je ne fus quasiment pas surpris en pouvant observer le soleil bas dans le ciel, donnant à celui-ci un ton rougeoyant plutôt agréable à regarder. Je soupirai ; si je ne rentrai pas aux côtés de mon frère, il allait surement s'inquiéter - s'il ne le faisait déjà pas à l'instant. Quelle idée de se séparer ici, en fait, c'était plutôt stupide. Je fronçai les sourcils, contrarié. J'étais entrain de me rendre compte que je ne savais pas ce que je faisais. Ni pourquoi je le faisais. Et encore moins pourquoi je ne le savais pas. En partant, à l'idée de retrouver tout nos confrères nains et particulièrement Thorin, nous étions des plus vaillants et enthousiastes. Et voilà que quelques pensées un peu plus sombres que les autres arrivaient à me saper le morale. Le sort de mes semblables me déchiraient le cœur, même si je n'étais même pas encore né quand il s'était joué. Et c'était peut-être cela qui me désespérait tant : ce foyer tant regretté, je ne le connaissais que dans les paroles de mes aïeuls. Du peu qu'il en restait, du moins. Je me sentais terriblement impuissant et inutile face à tout cela, alors qu'au fond de moi, tout ce que je souhaitais, c'était tout redresser et partir de l'avant, comme un héros. Mais j'en étais pas un. Loin de là. J'étais juste Kili - et Fili.
Soudain, encore épris par ce maelström d'idées noires qui m'avait fait baisser les yeux, je sursautai. Je n'étais plus seul. J'agrippai mon arc, sur le qui-vive, décochant une flèche, le bandant et prêt à en user s'il le fallait. J'étais déboussolé, pris par surprise et ignorant totalement ce qui venait de se passer - il me semblait juste avoir perçu un bruit, un son, plus bas ou plus haut, je ne savais que trop peu.
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Tout bonnement libre. C'est ce que je souhaitais depuis tellement d'année maintenant. J'avais enfin la chance de pouvoir l'avoir, d'avoir eu l'accord de mon père pour pouvoir quitter le Royaume. De toute manière même s'il avait été contre ma volonté je serai partie sans plus tarder. Par contre, depuis quelques temps je pensais à ma mère. Je sentis qu'elle n'était plus parmi nous, qu'elle nous avait quittés je sentais au fond de mon coeur : un vide. Un froid que je savais point consistant, mais que je risquais de porter pendant quelques jours. Hélas, je ne pouvais pas me permettre de retrouver à Fondcombe. Je n'en avais pas la volonté et sans doute moins l'envie d'y retourner. J'avais goûte à cette liberté, maintenant j'avais du mal à m'en détacher. Soupirant fortement, laissant mon cheval nous guidé vers le sentier qui lui semblait plus propice pour lui. J'avais une entière confiance en lui, il savait où se dirigeait, où allait il avait l'instinct de survie encore plus puissant, voir incomparable qu'était le mien. Bien vite cette sensation s'estompa et disparu, j'arrivais à contenir mes émotions, je parvenais maintenant à les mettre de compter, j'avais l'impression de progresser dans la matière et j'étais plutôt fière de moi. Le soleil commençait à disparaître, le soleil était d'un rouge pâle, quelques rayons bleutés si percevait au travers de quelques nuages. Je devais me poser, je ne pouvais pas me permettre de continuer le trajet de nuit. J'avais décidé de prendre congé. J'avais repéré un lien qui me semblait calme et serein pour passer la nuit.
Au bout de quelques minutes je perçus des ondes négatives s'insinuaient dans mon esprit, j'arrivais à canaliser le trop plein d'émotion, mais ça m'était difficile, j'avais froncé les sourcils durement par temps de peine et de chagrin. Je sentais comme si cette personne m'appelait. De l'aide oui tout simplement une écoute, une présence étrangère. Que faire ? Me connaissant je ne réfléchissais pas aux risques de mes actes quand j'étais face à ses émotions négatives, je voulais à tout prix tenter d'apaiser les maux. J'ordonnais à mon cheval de galoper plus rapidement ce qu'il fit sans aucune résistance. Rare était les fois où il était désobéissant. Tout comme sa fidélité n'avait aucune faille. Je lui murmurais en elfique de ralentir le pas et ainsi nous pouvions être plus discret afin d'éviter de faire une entrée fracassante qui risquait de faire fuir l'individu, où d'avoir à subir une attaque pour légitime défense. D'ailleurs, qu'elle ne fut pas ma surprise quand je vis une flèche passait devant moi je n'eus point de mal de l'éviter, la lame s'enfonça dans une écorce de l'un de ses grands chênes. J'ôtai la flèche et je la gardais dans mes mains, restant tout de même à quelques mètres de l'individu. Je posais la flèche sur la selle, ôtant ma capuche dévoilant ainsi mon visage. D'humaine mais à la fois d'elfique. De l'observait avec attention et curiosité, concentrant mon regard dans le fin fond de ses yeux. C'était donc un nain. Il n'était pas très âgé, c'était un jeune homme il ne devait pas avoir plus de 20 ans en apparence. Elle décida de descendre de sa monture, attachant ses liens à une branche solide, gardant la flèche dans ma main. Je me dirigeais vers lui, délicatement, d'un pas léger et discret. Je m'adressais à lui, calmement et respectueusement, essayant de faire en sorte que mon regard soit moins insistant, afin qu'il ne soit pas perturbée par cela.
« Rassurez-vous jeune nain. Je ne vous veux aucun mal. J'ai juste senti votre chagrin et votre peine. Si intense que je n'ai pas pu m'empêcher de venir à vous. » - elle savait qu'elle risquait d'être attaqué et qu'il lui réponde sur la défensive voir violemment. Elle s'y attendait, mais elle ne s'éloigna pas pour autant.
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Une elfe. Ou du moins, quelque chose qui ressemble à la description que je m'en fais. Grande, élancée, une visage pâle et de longs cheveux, possédant une finesse sans fin et un calme presque envieux. Mais rien de cela ne me rassurait - loin de là. Mes dents se resserrèrent, les unes contre les autres, comme mes mains le firent sur le bois de mon arc. Mais c'était peut-être idiot ; elle n'avait absolument pas l'air hostile. Je ne pus cependant m'empêcher de jeter quelques regards aux alentours, méfiant. Elle ne réagit même pas à ma défensive, récupérant sereinement le projectile; comme si je n'avais absolument montré aucune trace d'agressivité. Ce qui eut le don de m'énerver d'avantage. N'était-elle pas entrain de me narguer, là, sur son grand cheval blanc, avec une aise sans pareille?
L'observant descendre de sa monture, je reculai de quelques pas, baissant mon arme sans pour autant la lâcher. Ma respiration s'étant accélérée sous l'effet de l'adrénaline était peu à peu entrain de se calmer pendant que mes sourcils ne cessaient de se froncer. Qu'est-ce que je devais faire? Partir en courant rejoindre Fili n'était très certainement pas le bonne aptitude à avoir. Et l'attaquer à nouveau l'offusquerait très certainement et je n'avais pas réellement envie de savoir de quoi elle était vraiment capable. Je ne la craignais aucunement mais je doutais que revenir blessé vers mon frère l'enchanterait et cela pourrait fortement compliqué notre voyage.
Et puis, elle prit la parole. Mes yeux se plissèrent sous la colère qui était entrain de monter en tout mon être. Je ne savais pas où commencer. Premièrement, je ne lui avais rien demandé. Je pense que qui que ce fut sur ce chemin, à cet instant, je lui aurais répondu avec amertume et sans ménagement. Deuxièmement, elle n'était à mes yeux qu'une elfe. Et tout ce que j'avais entendu à propos de cette race n'était que mots envenimés par une rancœur sans pareille. Celle d'avoir été laissé à l'abandon alors que nous nains, étions plus que jamais dans le besoin. Ces êtres hautains ne prennent soin que d'eux, espérant perdurer leur mœurs sans trop se préoccuper des malheurs des autres. Et elle voulait me faire croire que mes états d'âme étaient pour elle une source de tracas? Réellement? Je crus que j'allais hurler tout simplement. Je ne le fis pas parce que nous nous trouvions en pleine forêt et qu'amener quelques ennemis potentiels par ici n'étaient pas vraiment une bonne idée.
Je me résignai pourtant à lui répondre. Il le fallait bien - sans doute pour une question d'honneur. Il était hors de question que je me laisse marcher sur les pieds - ou quoique ce soit d'autre - par une elfe. « Vraiment? Je doute de vos propos. Je ne vois pas ce qu'une elfe comme vous aurait à faire des états d'âme d'un nain comme moi. » Finis-je par lui lâcher, les musclés badés par une rage trouvant sa source dans les nombreux propos de mes aïeuls, le regard froid et tranchant d'un nain défendant son honneur, la mine pâle et défaite d'un être attristé et peut-être bien, perdu.
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Pourquoi avais-je agit ainsi je n'en savais vraiment rien. Je savais que j'avais ressenti le besoin de venir le rejoindre, sans doute parce que je souhaitais lui apporter mon aide, du mieux que je le pouvais et en fonction de mes capacités. Que faire ? M'enfuir, maintenant ? Non je ne peux pas ce n'est pas dans ma nature de fuir les autres. Juste parce que l'on me rejette je ne suis pas du genre à baisser les bras, face à l'adversité. Je me doutais bien qu'à l'heure qu'il est, il éprouvait une haine infinie en mon égard. Mon coeur en fut presque bouleversé de ressentir autant de haine dans un corps de petite taille particulièrement dans le fin fond du coeur de celui-ci . Le nain pourtant, n'avait pas l'air de faillir, il ne montrait pas ses faiblesses, il demeurait confiant, sur de lui-même quand ce genre de sentiment vous enveloppe, il maîtrisait son corps et ses pulsions et elle ne ressentit qu'un respect encore plus profond désormais. Je restais auprès de lui, je ne lui donnais pas l'occasion ni même la chance de me voir m'enfuir et de le laisser là, de disparaître comme j'étais venue, en un éclair. Je l'écoutais calmement, je fus surpris de ses dires, car je sentais bien toutes ses haines sortirent de ses lèvres. Je savais qu'il avait besoin de libérer cette colère qui bouillonnait en lieu depuis de nombreux instants.
« Jeune nain. Pour ma part, je vous conseillerai juste de parler librement haut et fort si c'est nécessaire, de ce mal qui vous ronge et qui risque de vous faire basculer dans la folie où il vous sera bien difficile de vous en dépatouiller. » - je pris un ton assuré, je m'avançais vers lui, sans la moindre menace, j'étais juste emplie d'assurance et je n'éprouvais aucune crainte en sa présence. Je percevais qu'il nous haïssait nous : les elfes. Pourquoi ? Sans doute à cause de cette bataille ? Mais détester tous les elfes pour les actes de certains, n'étaient pas digne d'un nain.
« Je sais que vous haïssez les elfes, je le sens au plus profond de vous. Cette haine envers toute notre race, mais vous savez nous n'avons pas étaient tous sur ce champ de bataille et nous n'avons pas tous reculer vers la menace qui pointe et qui jogge désormais les terres de nos ancêtres. » - elle baissa son arme et la rangea dans un étui, elle soupira fortement, le fixant intensément. Plongeant son regard dans les prunelles de ses yeux. Elle s'y imprégna pendant quelques secondes, avant de prendre la parole à nouveau. Elle resta légèrement en recul, ne voulant point imposer sa présence, c'était un signe de respect de sa part de ne pas envahir son espace vitale.
« Mon nom est Idril Felagund. Je viens de Foncombe. Enfin j'étais de Foncombe je voyage désormais, libre comme l'air face à mon destin. N'est-ce pas tout ce que nous devrions faire : être libre de nos actes, libre de pouvoir exprimer nos sentiments quand nous en ressentons le besoin ? Ne trouvez-vous pas que j'ai raison, jeune nain ? Malgré votre haine envers moi. Vous ne pouvez pas dire que je nage dans le noir. » - je souriais malicieusement, je restais attentive face à sa présence, ne désertant point.
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Pas un instant, pas une fraction de seconde, je ne lâchai l'elfe du regard. Qu'est-ce qui pouvait bien l'avoir pousser à me rejoindre? Ne trouvant aucune réponse valable pour un tel acte, je restai des plus méfiants. Ce serait complètement absurde de baisser toute garde face à une étrangère elfe en quête de ma compagnie alors qu'elle ne lui apporterait rien, sinon de la haine. Elle y fit d'ailleurs allusion et ses premières paroles eurent le don de me déstabiliser. Je fronçai les sourcils, mes pupilles se baissant le temps d'un instant avant de replonger dans les siennes, pendant que tout mes muscles se bandaient. Je ne voulais pas être ici. Je voulais retourner près de Kili, retrouver Thorin et les autres. Pas me confronter à cette elfe qui, en quelques mots, arrivait à contrarier tout mon petit être.
Quand elle prit à nouveau la parole, elle ne fit qu'augmenter mon tourment. Ma respiration s'accéléra légèrement, sous tant de pression. J'avais toujours eu des avis de Nains, de ma propre race, sur le sujet. Pourtant, il est bien connu que l'histoire n'est à moitié dite quand une seule partie la raconte. Le visage tendu, j'écoutai le reste de ses paroles et son sourire m'irrita. J'étais actuellement entrain de vivre un horrible moment et cette elfe ne trouvait rien de mieux que de m'adresser un odieux rictus. Mais ce n'était peut-être pas que ça. Ce qui me tordait les entrailles d'une frustration sans pareille était bel et bien que dans ses dires, une grande parte de vérité se trouvait. Je n'avais jamais vu cela de ce point de vu - à vrai dire, j'en avais jamais eu ni l'occasion, ni l'envie.
Foncombe. Je n'avais que très peu d'idées sur ce lieu. Il ne faisait pas partie des rares endroits que j'avais visité - en-dehors des Montagnes Bleues. Ce foyer de substitution, celui qu'on s'était maladroitement trouvé, sous peine de s'être fait voler le nôtre. Sans la connaître vraiment, Erebor me manquait terriblement. En y repensant, mon regard se posa dans la vide, cessant d'épier mon interlocutrice. « Cela doit être agréable de savoir que, malgré notre absence, quelque part en ce vaste monde, un foyer nous attend. » Certes, j'aimais beaucoup ces Montagnes Bleues, mais elles n'étaient qu'une espèce d'étape pour nous. Aucun d'entre nous ne s'y sentaient exactement comme chez lui.
Je relevai le regard vers elle, me rendant enfin compte que j'étais parti bien trop loin dans mes pensées. Et à cet instant-là, je me dis qu'elle ne présentait peut-être aucun danger en fin de compte. Sinon, elle s'en serait déjà pris à moi. Qu'est-ce qu'une elfe a à craindre d'un jeune Nain peu assuré comme moi? Comme elle l'avait fait, je me présentai à mon tour, pas certain que ce soit très utile, en vain. « Je me nomme Kili et, même si vos paroles ne sont pas dénuées de tout sens, je doute que vous puissiez imaginer à quel point il est terrible de se sentir abandonner par tout un monde. » La fin de mes mots était sortie plus sèchement que le reste. C'était cela le plus terrible ; se sentir tirer vers le fond - vers un gouffre sans fin -, sans que personne ne daigne vous tendre la main. Peu de gens se souciaient réellement du sort des Nains d'Erebor, se contentant de les plaindre, sans jamais trop rien faire pour eux. Cette pensée me fit détourner le regard ; qu'est-ce qu'on pouvait bien faire face à cela? Thorin semblait bien avoir une idée derrière le crâne mais en ces temps-là, j'ignorais tout de ses plans.
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Je pouvais clairement m'apercevoir de son absence. Il n'était plus vraiment là, son esprit vagué dans des souvenirs passés. Je pouvais totalement comprendre ses tourments, mais je n'avais pas pour autant le don de l'en guérir, je pouvais juste lui apporter une écoute et une présence sans pour autant qu'elle soit oppressante. Je le fixais attentivement, acceptant cet égarement. Je l'écoutais s'exprimer et une fois qu'il eut terminé sa phrase je me décidais à lui répondre à mon tour.
« Je ne vais pas le nier. Je ne peux qu'être comblée en sachant que j'aurai toujours un foyer pour me recueillir et retrouver mes proches. Croyez-moi je ne tiens pas à vous mentir je préfère être dans la franchise, plutôt que dans le mensonge. Tout ce que je peux vous dire, c'est que même si vous avez perdu votre foyer, vous pouvez en retrouver un nouveau, mais vous devez savoir que cela ne risque pas de se faire dans la facilité. C'est la dure réalité de la vie et je sais que vous me croyez et que vous pensez à ce que je pense. » - je savais très bien que cela risquait d'être compliqué pour eux avant qu'ils ne puissent retourner chez eux. Tout ce que j'espérais c'est qu'ils y parviendraient, je prierai pour eux en espérant que mes prières se feront entendre dans les airs. Je n'éprouvai aucune satisfaction aux malheurs d'autrui, au contraire je n'arrivais pas à le tolérer.
Je perçus ensuite, qu'il portait à nouveau son regard vers ma direction. Je lui souriais amicalement sans la moindre menace, je fermais de temps à autres mes paupières, respirant l'air pur qui nous entourait, j'appréciais cet endroit, il était si calme, si bienfaisant. Il n'y avait pas la moindre menace, je me sentais en accord parfait en ce lieu, peut être que je reviendrai un jour, faire une halte lors de mon voyage. J'étais toujours méfiante face à ce qu'il m'entourait je n'étais pas du genre à envahir l'espace des autres, sans savoir les conséquences que je risquais d'acquérir, à agir à la va vite. Valait mieux être prudent que d'agir dans le feu de l'action.
« Je suis enchantée de vous connaitre Kili. Même si vous vous méfiez de moi je suis soulagée que vous me parliez ainsi. »- je lui souriais et au fond de moi je savais qu'il n'avait pas tort, je ne pouvais pas savoir ce que c'était de ressentir cela de moi-même. Mais j'arrivais à ressentir ce qu'il ressentait et c'était bien assez important pour moi, c'est pour cette raison que j'ai voulu me montrer à lui, afin qu'il puisse se rendre compte qu'il n'était pas seul.
« Je n'ai jamais dis que j'avais vaincu cela. Tout ce que je peux vous dire c'est que je suis là pour être à votre écoute et que cela ne me dérangera pas que vous me faisiez part de ce que vous éprouvez. Je peux vous être attentive et disponible en ce moment. Si vous avez besoin de vous livrer, de parler je suis à votre écoute. Je vous promets de ne point me moquez de vous mais d'être attentive à vos maux. » - j'étais sincère je ne voulais pas qu'il pense que je me moquais ouvertement de lui. Ce n'était pas le cas, je tendis ma main vers lui, en espérant silencieusement qu'il accepterait ma main en signe de pacte et de silence de ma part.
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Je ne pouvais dévier mon regard de la silhouette de cette elfe. Tout ce qu'elle disait avec un impact cuisant sur moi. Elle s'adressait directement à mon petit coeur de jeune nain et malgré la haine que je nourrissais pour ses semblables, je ne pouvais empêcher cela. Retrouver un foyer. Non. Retrouver notre foyer. A cette pensée, je me redressai, la fierté de mon peuple reprenant le dessus. C'était cela. Il fallait reprendre ce qui nous appartenait, c'était l'unique solution mais... elle avait seulement des allures de rêve. Sinon, il y aurait bien longtemps qu'on ne se trouverait plus dans ces Montagnes Bleues.
Le sourire qu'elle eut de nouveau ne m'irrita plus comme le précédent. Il était magnifique comme elle semblait sincère et bien veillante. Elle était tellement, qu'elle me parut un instant, irréel. Ce n'était pas possible. Dans ce monde, où le mal s'insurgeait peu à peu, il n'y avait pas de place pour de belles rencontres, sur les chemins tortueux du destin. Si, il y avait, de temps à autres un être sympathique, au détour d'un sentier. Mais pas de gracieuses et délicates elfes rassurantes. Les quelques dires envenimés de mes compères au sujet de sa race revenant dans le fond de mon crâne me rappelèrent qu'il fallait m'en méfier, qu'il ne fallait pas se fier à elle, qu'il ne fallait rien lui confier. Mais il me semblait que j'avais encore failli. Si Thorin me voyait là, il en serait surement déçu. A cette pensée, mes épaules s'affécèrent un peu et je fronçai les sourcils. S'il y avait bien une chose que je souhaitais par dessus tout, c'était de rendre mon oncle, ce père adoptif, fier de moi - et de mon frère. Mon frère. Je me rendis compte qu'il devait terriblement s'inquiéter, ne me voyant pas revenir. Il ne pouvait pas s'imaginer que j'étais retenu par une elfe, pourtant bien loin d'être hostile.
Quand elle me tendit sa main, j'eus un petit mouvement de recul, surpris. Je jetai un regard au-dessus de mon épaule, vers l'endroit d'où je venais, où Fili devait être entrain de faire les cent pas. Je ne savais que faire. Elle était tellement différente de tout ce qu'on m'avait dit à propos de sa race... « Je suppose que vous devez être une exception. » Lâchai-je en posant ma dextre dans la sienne, pourtant incertain de mon geste. Ça ne pouvait être que cela. Tout les êtres d'une même race ne sont pas pareils et ceux dont mes confrères nains parlent devaient être ceux qu'on rencontre le plus souvent. Ou du moins, ceux qu'ils avaient rencontré. Et j'étais devant l'exception qui confirmait la règle. Voilà tout. Heureux de cette déduction, je mis fin à notre symbolique poignée de main avant d'ajouter « Pardonnez-moi mais je doute que votre écoute me soit fort utile. Cependant, je préfére retourner vers un être dont la présence me sera des plus réconfortantes. » Même si, au départ, je voulais un peu m'en éloigner, je me rendais compte à quel point mon aîné me manquait en cet instant. Surtout en cette situation tellement imprévue et inconnue. A chaque instant, qu'il soit bon ou mauvais, je me sentais mieux auprès de mon frère.
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Une exception. Non elle ne se considérait pas comme cela. Idril n'était pas du genre à être une personne exceptionnelle au contraire, elle n'était pas facile à vivre, elle était jeune insouciante, légèrement naïve, impulsive, très impliquée envers les autres peut-être un peu de trop d'ailleurs. C'était sa personnalité. Elle ne voulait pas que les autres la voit d'une manière comme celle-ci, mais elle ne pouvait pas non plus allez contre les apparences. Idril se décida donc de répliquer rapidement pour ne pas qu'il pense qu'elle était plus forte que li. Bien au contraire elle se sentait sur le même pied d'estrade que lui.
« Je ne suis pas une exception vous savez. Je suis seulement une femme qui souhaite aidez les autres du mieux qu'elle peut. Elle peut parfois être trop impulsive et voir encombrante et paraître énervante en pensant qu'elle veut se mêler de votre vie. Je suis une femme insouciante et très jeune, je n'ai pas encore cette maturité qu'à ma race. J'ai beau être immortel dans ma tête, je suis encore emplis d'insouciante et d'impulsivité. » - elle lui souriait puis elle libéra sa main pour ne pas qu'il se sente agresser, elle ne voudrait pas rendre l'atmosphère encore plus pesante qu'elle ne l'était déjà à l'heure actuelle. Elle resta face à lui tout en poursuivant la conversation.
« Vous savez, je ne suis pas une elfe seulement je suis humaine aussi. Donc il peut m'arriver d'être trop sentimentale quand je sens qu'autrui est affaiblie et enveloppé par un chagrin que je n'arrive pas à accepter sans vouloir espérer l'apaiser du mieux que je pouvais. Je ne veux pas vous apparaître comme une menace, mais comme une femme abordable et je ne souhaite pas m'immiscer entre vous et votre vie. » - je ne voulais pas qu'il pense que je voulais l'encombrer, j'étais venue pour lui parler, en espérant qu'il se sentirait mieux ensuite. Je sens que son coeur était un peu plus posée et confiant, mais que sa famille lui manquait tout autant. J'étais donc impuissante après tout je n'avais pas non plus le pouvoir d'apaiser ses souffrances à l'infini.
« Je le sais. Je vous quitte donc. Je vais vous laisser dans votre chagrin après tout je n'ai pas le don d'atténuer votre douleur. Je me suis contentée de vous écouter. J'espère seulement que vous vous sentez un peu mieux. Gardez confiance en vous et en votre avenir. Ne baisser jamais les bras, restez proche des vôtres quoiqu'il arrive. Garder votre coeur à votre patrie. Ne laissez pas la folie rependre la place à votre raison. Sinon vous serez perdu tout comme envers les vôtres, vous deviendrez une menace. » - elle était sincère, il fallait qu'il soit toujours conscient de ses actes et ne pas laisser la peine ou la haine l'englobait éternellement. Sinon c'était la mort qui l'attendait.
« Je suis heureuse de vous avoir croisée. Nous nous reverrons peut-être un jour. Sachez que ma race même si nous ne vous avons pas aidé lors de cette guerre que nous ne sommes pas vos ennemis. Si nous nous revoyons je vous promets de vous aider si vous en avez besoin et de me battre à vos côtés. » - j'étais sincère, je m'inclinais légèrement, sifflant afin que ma monture revienne auprès de moi, j'attrapais les rênes dans ma main droite et je me hissais habillement sur la selle, le regardant attentivement, tout en caressant la crinière de mon cheval. Je lui murmurai en elfique de se tenir prêt, car nous reprenions notre route.
« Je vous laisse donc retournez auprès des vôtres. Bonne chance pour votre quête. Soyez prudent pendant la route. Nous nous reverrons peut-être un jour. » - je le saluais une dernière fois, avant de lancer à mon cheval que nous partions, je grimpais les collines rapidement, sans retourner mon visage vers ce jeune nain, je gardais ma concentration et j'étais prête à reprendre mon chemin avec hâte et assurance.