Le soleil venait de laisser sa place à la lune, celle-ci éclairait la forêt noire d’une lumière presque étincelante. C’est à ce moment précis que la reine avait décidé de sortir du palais pour une petite promenade improvisée. Le temps s’écoulait paisiblement dans le royaume des elfes mais personne ne pouvait passer à côté du mal qui rongeait de plus en plus la forêt. On racontait que certains coins de la forêt était si sombre, si rongé par le mal qu’il n’y avait plus âmes qui vivent et qu’il y était dangereux de s’y aventurer. Ce n’était pas pour rien que la forêt avait revêtu le nom de Forêt Noire mais cela attristait la reine, qui se sentait si impuissante face à ce mal grandissant. Vertbois-le-Grand, c’était son nom avant qu’elle ne soit corrompue et peuplée de créatures maléfiques. On disait qu’un Nécromancien avait établit ses quartiers dans le sud, ce n’était qu’une rumeur, certains n’y croyaient tout simplement pas ou ne voulaient pas voir la vérité en face.
A l'extérieur du palais, la reine ne pouvait que déplorer l'état de la forêt. Le mal grandissait de plus en plus, arrivant près des frontières du royaume. Il était rare qu’elle s’aventurait aussi loin mais la dame elfe avait, en quelques sorte, envie de voir l’étendue des dégâts par elle-même. De par son de don de pressentiment, elle pouvait pressentir le danger mais en aucun cas deviner son origine. Elle espérait que tout aille pour le mieux et que tout ce qu'elle appréhendait soit un mauvais rêve mais elle ne pouvait se voiler la face plus longtemps, quelque chose se tramait en terre du milieu et tout le monde devait s'y préparer. Elle en avait connu des guerres et des batailles sans réellement y participer, elle n’était pas une guerrière, loin de là. Elle n’avait jamais été intéressé ce genre de chose. Elle était plutôt une guérisseuse et au fil des âges, elle avait pu perfectionner son art. C’était sa façon à elle de s’impliquer dans ses évènements.
Elle sentit une présence et bientôt elle reconnut la silhouette qui se dessinait au loin. Combien de temps se trouvait-elle dans la forêt ? Il semblerait qu'elle se soit absentée trop longtemps…
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Silyë Lorendil
Thranduil Oropherion
vous salue
Thranduil Oropherion
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Lun 13 Nov - 18:45
Pendant longtemps, Thranduil avait été un elfe soucieux. Soucieux du détail, soucieux de son entourage, soucieux du bien être des siens, mais aussi de sa forêt, du royaume qu'il gouvernait. Non pas qu'il s'était fatigué au fil des âges, qu'il s'était lassé du poids de la couronne, car il l'aimait toujours, il aimait toujours autant ce qu'il faisait pour les siens et ils le lui rendaient bien. Mais qu'il avait choisi de revoir ses priorités.
Le mal qui s'imposait dans sa forêt n'était inconnu de personne dans son royaume. Il ne pouvait se vanter d'avoir une forêt si belle et sûre que leur voisins de la Lothlorien, il était vrai que sa fierté pouvait en prendre un coup. Mais contrairement aux dires, son égo n'était pas démesuré et il savait qu'il ne pouvait nettoyer, à la seule force de son entêtement, sa forêt. Les temps étaient ainsi, à eux de s'y accoutumer. Ils pouvaient détruire les nids d'araignées, pouvaient détruire les araignées. Mais elles revenaient, toujours plus nombreuses, toujours plus grosses. Nul doute qu'elles se nourrissaient des moins chanceux qui s'aventuraient trop loin et les repousser était utile un temps, mais elles revenaient, inlassablement. Grâce à ses dons, il pouvait préserver les siens dans son palais, le temps que l'ennemi ne se lasse et ne meurt. Peut-être que pour un elfe, il ne suffirait que d'un battement de cils pour cela. Qu'ils se lassent et meurent, tous sans exception. Il ne croyait guère ces bêtes immortelles comme eux.
Cela s'était suivi d'une visite d'un haut-elfe, lui signalant que la reine avait disparue. Une promenade dans la Forêt Noire n'était guère une promenade à Imladris, qu'on se le dise. Et parce qu'au fond, il restait cet elfe soucieux, il avait remercié l'elfe venant le prévenir et s'était empressé de rejoindre sa reine où il songeait la trouver. Ce qui ne manquait pas. Après tant de siècles ensemble, il aurait été des plus étranges qu'il ne sache la retrouver. C'était d'instinct, qu'il la retrouvait. Il ne parlait pas dans un premier temps, se contentant de regarder autour d'eux très brièvement. Noirceur. Branches pourries. Aucun fruit sur aucun arbre. Pas de feuilles non plus. Il n'en disait rien, d'abord. Les mains dans le dos. Il laissait un brève silence, qui pour un humain devait probablement durer quelque minutes mais qui n'étaient rien pour lui qui était si habitué à rester de marbres. Mais il se décidait finalement à parler.
- Ma dame. J'aimerais dire que c'est une surprise de vous trouver en ces lieux. Mais ce n'est guère le cas.
Il hésitait quelque secondes, chose pourtant rare avec lui qui était toujours si assuré. Une aura se dégageait de la forêt.
- Vous ne devriez rester si longtemps dans la forêt, sans quelque gardes.
Si cela ne sonnait pas comme un ordre, cela n'en n'était pas moins un, quasi indirect : ne sors plus sans garde. Mais il le disait d'une façon moins rigide, plus douce. Parce qu'elle était sa dame.
