curiosity and fascination ft Isil

Danel était impatient de rencontrer Isil Xsar, une Alfe venant des cavernes du Mordor. Le rouquin connaissait l'existence de ce peuple, longtemps gardé secret. Il était à la fois curieux et fasciné par cette race, l'opposé des grands Elfes que nous connaissions. L'homme connaissait Isil de réputation mais il n'avait jamais pu la rencontrer, chose qu'il remédia assez vite en l'invitant au château de Meduseld. Il n'y avait aucune crainte à avoir au niveau de sa race, d'après ce qu'il savait, elle pouvait facilement se faire passer pour une humaine ou une elfe. Toutefois, sachant ses ennemis jamais loin, il la fit venir à l'abri des regards. Danel possédait des appartements sur le côté Est du château, c'est dans l'un de ses salons qu'il attendait son invité. Au centre se trouvait une grande table à manger, quoi de mieux qu'un diner pour discuter ? Pour l'occasion, son chef cuisinier avait préparé des mets les plus succulents et le meilleur vin était servit à table.

Il espérait que cette alliée reste au Rohan, ainsi il pourrait en découvrir davantage sur les Alfes. Toutefois, il n'était pas celui qui donnait les ordres, bien qu'il soit haut placé dans la hiérarchie, ses commandants avaient toujours le dernier mot. Habillé tout en noir avec quelques motifs dorés, il était facile de voir qu'il était quelqu'un d'important et d'aisé. Installé sur un sofa près d'une fenêtre, il attendait patiemment que son invité arrive...

 

Isil avait quitté l'avant post du Mordor et faisait route vers le Rohan où l'avait convié l'un de ses supérieur, un partisan des ombres. Elle ne savait rien de plus de lui, si ce n'était qu'il s'agissait d'un être humain. Montée sur l'étalon qu'une connaissance lui avait prêté en cours de route, l'Alfe réfléchissait. Danel Cenak devait être vieux, car il fallait parfois toute une vie aux humains pour qu'ils obtiennent un titre ou un haut rang. C'était de ces hommes à qui Isil vouait le respect, pas ces petits arrogants des jeunes princes ou princesses qui avaient déjà tout à la naissance. Néanmoins, si ce Danel était aussi âgé que son rang le faisait supposer, il ne la traiterais sans doute pas avec respect. S'il était comme tous ses supérieurs, ces hommes qui l'avaient fait devenir ce qu'elle était aujourd'hui... elle ne devrait qu'obéir, courber l'échine, et se taire, sans quoi, elle recevrait une correction. En cela, elle ne voulait pas que ça se produise.

L'esprit tourmenté, Isil laissa sa monture aux écuries du château où lui avait été donné le rendez-vous. Elle avait dissimulée sa cuirasse rouge sous une longue cape noir en piteux état, qui lui descendait jusqu'aux chevilles. Une cape bien trop grande et lourde pour appartenir à la belle Alfe, sans doute lui avait-on légué avant le début de son voyage. Se dirigeant vers le côté Est de l'immense battisse, Isil ne tarda pas à rejoindre le lieux de rendez-vous. Essayant de ne pas trop attarder son regard sur l'architecture, la voici déjà qui poussait les portes d'un salon pour y pénétrer de sa démarche militaire. Il était là, un peut plus loin, mais elle avait appris à saluer un supérieur et savait quoi faire pour éviter le conflit. Posant un genoux à terre et penchant la tête pour que ses yeux étincelant ne puisse que voir le sol, d'un geste doux elle fit basculer sa capuche en arrière, révélant sa longue tresse blonde et ses oreilles finement pointues.

« Capitaine. C'est un honneur de vous rencontrer. »

Sa voix bien que douce paraissait aussi affreusement froide. Isil n'aimait pas ployer le genoux, à vrai dire elle se sentait même mal à l'aise, elle qui d'ordinaire était connu pour son tempérament si sauvage. Mais c'était le protocole et mieux valait faire bonne impression. En rabaissant sa capuche, elle fit un faux mouvement. Sous sa cuirasse une "cicatrice" la fit tressaillir, un mouvement à peine perceptible. L'alfe ne bougeait pas, gardant les yeux rivés sur le sol.
 

Ses yeux étaient rivés sur le paysage qui se tenait devant lui, la cité d'Edoras sur toute sa splendeur. Qui aurait cru que cet homme originaire du sud serait à la tête du pays des dresseurs des cheveux ? Il n'était pas le roi mais  bien le premier conseiller, place beaucoup plus interssante que monarque selon lui. Il était fier de ce qu'il avait accomplit mais il lui arrivait de penser à sa ville natale. Il ne pouvait nier qu'il avait quelques fois, le mal du pays. Heureusement pour lui, il était beaucoup trop occupé pour y penser très longtemps.

Enfin son invité se présenta ou plutôt s'agenouilla devant lui comme s'il était son "maitre". Il fut amusée de la voir ainsi, il n'était pas utile de se présenter de la sorte devant lui, un simple signe de la tête aurait suffit. Danel se leva lentement et se plaça à plus ou moins un mètre de l'Alfe. « Bienvenue chère Isil Xsar au rohan ! Levez-vous et installez-vous, nulle besoin de telle cérémonie avec moi...» A ses mots, il lui montra la grande table qui se tenait devant eux. Il l'invita à s'installer sur une chaise et il en fit de même, se retrouvant face à face. Il l'observa un instant, amusée par son apparence, elle ressemblait à une Elfe mais il y avait quelque chose de différent. Quelque chose d’indescriptible mais qui était bien là. « Je suis très heureux de vous rencontrer, depuis quand êtes-vous arrivé à Edoras ? Le voyage n'a pas été trop long ?»

 

Il ne fallait pas la prier deux fois. A vraie dire, elle ne s'attendait pas à une telle réaction. Alors se redressant, elle regarda furtivement autour d'elle et s’assit sur une des chaises, comme on l'y avait invité, face à son interlocuteur. Ses yeux ne se posèrent pas tout de suite sur le capitaine, mais sur la table. L'odeur du vin parvint jusqu’à ses narines. Sans doute d'une qualité hors du commun, bien moins râpeux et dur que le Grog de ses frères d'arme. Étais-ce cela que l'on nommait festin, chez les hommes normaux ? Il y avait de belles assiettes et des couverts aussi brillant que des armes sorties de la forge. Puis elle leva enfin la tête, plongeant son regard perçant dans celui d'un jeune homme.

Il était jeune, si jeune et pourtant, d'une prestance sans nom. Sa manière de se tenir, sa tenue noir aux motifs d'or, ses cheveux flamboyants arrachèrent à l'Alfe un frisson indicible. Il était différent des autres hommes qu'elle avait rencontré et jeune. Sans doute plus jeune qu'elle. Penchant la tête de côté, Isil mit un temps avant de répondre à mi-voix.

« Je... je ne sais pas, un jour, peut-être deux. Le temps n'est pas une notion très précise, pour moi. Du moins, tant que ma vie n'est pas en danger. Les voyages sont toujours long capitaine, lorsqu'il n'y a personne à vos côtés... »

Autrefois elle voyageait avec un bataillon, une équipe envoyée en mission, des coéquipiers, mais aujourd'hui ce n'était plus le cas. Elle était seule et devait se faire de nouveaux alliés. Qui sait, peut-être qu'ici elle serait plus utile. Sans détourner ses yeux bleu, elle poursuivit.

« J'ai été retardée en chemin, errant un bon moment sans monture et ne sachant pas vers où me diriger. Je n'ai pas vraiment eut l'occasion de voyager beaucoup auparavant. »
 

Une fois installé, il demanda à ce que le vin soit servit puis demanda à ce qu'on les laisse seuls. Il était préférable que personne ne sache qu'une Alfe était au château de Meduseld, il savait que ses serviteurs pouvaient être bavard quelques fois, bien qu'il avait été ferme à ce sujet. Pour le moment, il avait surtout besoin de discrétion mais que l'on parle de lui pour ses bienfaits sur le Rohan. La mort du Roi avait été un coup dur pour Danel mais le nouveau venu semblait ne pas s'intéresser aux affaires du royaume une aubaine pour le rouquin. C'est pour cette raison qu'il fallait monter à la vitesse supérieur, il avait demandé des renforts et ses supérieurs avaient répondu par la positive, c'est pour cette raison qu'Isil Xsar se trouvait à cette table. Il fallait avouer aussi qu'elle reçu un traitement spéciale car le rouquin était intrigué par cette race qui lui était méconnue.

Il est vrai que la vie des Alfes étaient plus ou moins identique que celles des Elfes, elle n'avait donc pas la notion du temps. Ensuite, elle lui expliqua qu'elle avait été retardé en chemin car elle ne savait pas vraiment où se diriger. Isil n'avait pas eu l'occasion de voyager.  « Je comprends. Je suppose qu'arriver ici vous a un peu dépaysé ? J'avoue qu'il m'a fallu du temps pour m'habituer au Rohan surtout son climat, tellement différent du Harad...»

 

Sur ordre de son interlocuteur, des serviteurs, sans doute, leurs servirent du vin. En buvaient-ils à tous les repas dans cette région ? Aussi loin que ses souvenirs remontaient, Isil ne pensait pas en avoir bu. Elle regarda le contenue de sa coupe quelques instants en écoutant Danel Cenak. Puis sans qu'on ne l'y ait invité, elle porta la coupe à ses lèvres et bue une longue et profonde gorgée. Après tout, elle avait voyagé depuis longtemps et les cours d'eau se faisaient de plus en plus rare sur sa route. Elle ne se jeta pas non plus sur sa coupe, elle se surprit même à fermer les yeux un bref instant, comme si cela l'aiderait à apprécier tout les parfums de la boisson. Rouvrant à nouveau les yeux pour dévisager son interlocuteur, elle reposa sa coupe.

« Dépaysé. Oui, un peut. Les vertes plaines du Rohan sont toujours plus agréables à l’œil, et au cœur, que la dureté de la pierre du Mordor. Le plus difficile ce fut la langue. Personne ne connait le noir parler ! Et lorsqu'il est employé, les gens partent en courant. C'était une plaie de se débarrasser de cet accent...  »

Dit-elle nonchalamment avant de reporter son attention sur l'un des couverts. Une fourchette. Elle n'en avais jamais eut entre les doigts auparavant. On aurait presque dit une fourche de métal miniature, un peut comme une arme minuscule. Pratique s'il fallait se débarrasser de quelqu'un pendant un repas. Tout en la tournant entre ses doigts fins, Isil ne s'était même pas rendue compte qu'elle souriait.

« J'aime beaucoup vos cuillères. Il fait froid au Rohan ? »