Le vent fouettait doucement les cheveux de la blonde, il faut dire qu’elle n’était pas au mieux pour les laisser dans son épaisse capuche de velours bleu sombre. Elle n’avait qu’une envie malgré tout ce qu’on pouvait dire, c’était d’arriver de l’autre côté du lac. Assise sur le bord de son embarcation, elle jeta un coup d’œil à l’homme qui l’emmenait de l’autre côté. Bard était là, il tenait le gouvernail d’une main habile, on voyait qu’il faisait de cela tous les jours malgré la dureté du travail. C’est vrai que ça devait être vivifiant malgré tout et pourtant être loin comme ça, sur l’eau, Cyrïelle avait un peu peur des ravages que cela entrainait. Elle n’avait certainement pas l’expérience, mais elle faisait partie de ceux qui connaissaient la mort de l’eau. Si elle avait su un jour qu’elle devrait faire le deuil d’un corps qu’on ne retrouverait jamais, elle vous aurait ri au nez. Mais le mari de sa tendre Erika était mort ainsi et jamais on n’avait retrouvé quoi que ce soit de lui. Et Erika attendait que les Dieux soient cléments avec elle. Et autant dire que la journée avait commencé avec elle, et ce soir même, la couturière devrait peut-être la finir avec la future mère. Et c’était parce qu’elle avait le don de s’attirer tous les malheurs du monde que Cyrïelle veillait sur elle. Qu’elle était là comme son mari aurait dû l’être sans penser à elle. Alors ce matin, Erika l’avait laissé partir, car c’était un jour important pour elle. Du moins pour le souvenir, si bien que ce même matin, elle avait demandé des fleurs blanches à la femme qui s’occupait des compositions florales.
Fraîches et joliment arrangées, les fleurs n’avaient rien de plus beau que leur posture. C’était la triste vérité pourtant, elle les avait oubliés sur la table du batelier ce matin même. Dur à vous imaginer la scène. Il n’y a pourtant pas plus compliqué que cela. En fait, ce n’était qu’une simple méprise de la part de sa plus jeune fille. La fibre qu’elle cachait s’était un peu réveillée quand la jeune Tilda lui avait ouvert la porte ce matin-là. C’est vrai la couturière amenait des fleurs, mais certainement pas pour Bard, du moins c’était la vérité vraie. Elles étaient pour une autre occasion. Et pourtant, elle les avait quittés trônant dans un vase de terre cuite. Cyrïelle sourit en se rappelant le petit visage rond de l’enfant lui demander si c’était pour elle. Très franchement, elle n’allait pas répondre non. Et puis les vivants ont plus besoin de fleurs que les morts, ça leur donne du courage plus qu’autre chose. Alors tant pis, elle trouverait bien le moyen de traverser de nouveau sans embêter Bard, c’est vrai, ça serait trop lui demander de la faire traverser alors qu’elle avait bien vu que toute sa petite fratrie était chez eux. Elle s’en voulait et c’était pourquoi elle lui tournait le dos à l’autre bout de son navire. En fait, elle ne l’observait que du coin de l’œil. Pourquoi ? Parce qu’elle ne voulait pas s’attirer ses foudres. D’autant plus que le vent sur sa peau était agréable, elle aimait cette sensation de liberté, de voyage qu’elle n’avait pas à Esgaroth malgré le fait qu’elle vive sur l’eau depuis un an et demi.
Toujours dans son monde, elle se leva de son point d’observation pour rejoindre l’arrière de l’embarcation, malgré le soleil, le vent était glacé et la chaleur d’un sourire humain était ce qui accueillit Bard quand elle se plaça à côté de lui, toujours silencieuse. D’un geste, elle remit correctement sa robe de velours pourpre. Cyrielle n’était pas folle, elle s’était vêtue correctement pour ce jour-là et elle avait privilégié une tenue plus elfique pour fêter sa mère. Loin des tissus moins nobles qu’elle portait quotidiennement, Cyrielle avait ressorti de sa malle des tenues un peu plus… habituelles ? C’était certes peut différent des couleurs qu’elle portait, elle avait revêtu le tout de sa cape bleu sombre pour passer les rues et même chez Bard, du moins devant sa porte, elle avait préféré ne pas trop s’exposer. Ce qui en soit était normal. Alors au côté du batelier, l’elfe ne disait rien, elle n’avait pas envie de parler inutilement cependant au bout de quelques minutes, elle ajouta timidement : « Encore merci de me conduire, alors que tout le monde était chez toi. » Oui la blonde s’en voulait légèrement de l’avoir privé de sa vie de famille à cause de sa volonté. Tripotant le bout de sa tresse, elle jouta en riant légèrement : « J’étais heureuse de voir tes enfants, du moins, ta plus jeune fille… Ti .. Tilda c’est ça ? » Elle était quelque peu gênée de parler de cela, mais tellement heureuse : « Elle est vraiment pleine de joie, elle est mignonne vraiment. » Une chance, en soi. C’était ce qui pouvait ressortir de l’attitude de l’elfe à ce moment donné. Toujours, elle observait du coin de l’œil, ce Bard concentré et minutieux dans ses mouvements, c’était en plus d’être agréable à regarder, agréable d’apprendre un peu plus sur lui, elle aimait bien tout cela. Sa curiosité enfantine ressortait alors qu’elle était restée cachée durant des années. Il faut tout de même avouer que ce n’est pas des plus facile de rester tout le temps la même personne avec le temps qui passe.
Soudainement, l’elfe releva la tête devant elle voyant le ponton de bois aménager par les elfes ou par les hommes, elle ne savait plus vraiment. Coupant court à toute discussion, elle releva le bas de sa robe et se précipita sur l’avant du navire pour regarder si ce qu’elle avait demandé à Ingeras était bien là. Autant dire que le jour était bien choisi et que le paquet était bien là, son neveu était un petit génie pour déplacer sa harpe de Mirkwood à ici. Certainement avait-il bénéficié d’une aide. En joie enjouée, la capuche de l’elfe lui tomba sur les épaules dévoilant un visage souriant, plus heureux que celui de leur ancienne discussion. Elle retourna aussi vite qu’elle était partie vers bard se plaçant plus devant lui qu’à ses côtés. « Besoin d’aide où je te laisse faire, tu as une dextérité incroyable tout de même. » C’était sincèrement dit, elle n’avait pas besoin de compliments ou d’autres artifices envers lui, comme si elle était redevenue une gamine.
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Dim 22 Mar - 19:06
La douleur s'écoule au fil de l'eau
Cyrïelle Valdóttir et Bard l'archer
"I was born and bred on these waters"
Quand vous vivez à Esgaroth, vous n'avez pas trop le choix d'être marchand, batelier ou bien de faire partie de la garde de la petite ville pour gagner votre vie. Vous pouvez aussi être pêcheur ou chasseur, mais cela se limite pas mal à cela. Quand votre village a été construit sur l'eau, il faut faire avec. Il y a beaucoup de chances que vous vous retrouviez sur un bateau un des ces jours. C'est ce qui m'est arrivé. Aujourd'hui, je suis un batelier et je navigue sur les eaux du lac, ramenant en ville les tonneaux vides envoyés par les elfes vivant dans la forêt de Mirkwood. Je n'avais pas le choix, je devais faire vivre ma petite famille. Je n'étais pas le seul à naviguer sur ces eaux. Nombreux savaient comment elles pouvaient être dangereuses parfois. D'ailleurs, il était arrivé quelques malheureux accidents. Parfois, il nous arrivait de voir revenir une barque vide, sans homme à la barre. Nous savions alors que les eaux avaient été cruelles. Mais heureusement, cela les pertes humaines n'étaient pas si fréquentes, bien qu'elles soient présentes.
Aujourd'hui, Cyrïelle, l'elfe couturière, était venue me trouver chez moi pour me demander de la faire traverser de l'autre côté du lac, là où se trouvait le quai près de Mirkwood. C'était Tilda qui lui avait ouvert la porte. Cyrïelle était venue avec un bouquet de fleurs blanches qui, je crois, ne m'étaient pas destinées. Mais Tilda avait cru que c'était pour elle et Cyrïelle les lui avaient laissées. J'avais été un peu surpris de voir l'elfe aujourd'hui. J'avais pris un jour de congé pour passer un peu de temps avec mes trois enfants, mais au final, cela n'avait absolument rien changé; je devais quand même faire cette traversée que je faisais si souvent. J'aurais préféré amener Cyrïelle un jour de travail, quitte à appareiller mon bateau pour pas grand chose. Mais j'avais promis à la blonde de la faire traverser lorsqu'elle viendrait me le demander et une promesse est une promesse. Je ne pouvais pas refuser. J'avais donc enfilé mon manteau et mes bottes, souhaité bonne journée à Sigrid, Tilda et Bain, puis étais parti suivit de l'elfe en direction de mon bateau. Je préparais rapidement le tout, puis m'installais à la barre pendant que ma passagère prenait place sur le bateau. Fin prêts pour le départ, je maniais l'embarcation sur les canaux de Lacville, puis sur le lac. La journée était belle et l'eau calme. La navigation serait facile. Le retour, par contre, risquait d'être un peu plus compliqué. Si jamais Alfrid venait fouiner dans le coin, il n'allait pas beaucoup approuver le fait que je reviennes sans tonneaux alors que mon travail était, justement, d'en ramener au village. Mais j'avais pris un jour de congé, il n'avait donc pas à se poser de questions. Il n'allais surement pas avoir le dernier mot sur moi.
Cyriëlle vint finalement me rejoindre à l'arrière du bateau. Elle s'assit, puis prit la parole, me remerciant encore de lui faire la traversée. « Ce n'est rien, une promesse est une promesse. » Et je tenais mes promesses. J'étais comme ça, c'est tout. « Tilda, c'est bien cela. Pour être pleine de joie, ça, elle l'est. Elle tient cela de sa mère. » Oui, la personnalité enjouée de ma défunte femme se retrouvait bien chez Tilda, je ne pouvais le nier. Que ferais-je sans mes enfants? Ils étaient tous ce qui me restaient d'elle. Je n'ose même pas imaginer ce qui m'arriverais si j'avais à perdre ne serait-ce que l'un d'eux. Mais bref, là n'est pas le sujet de préoccupations. Je devais avant tout mener Cyrïelle à bon port. D'ailleurs, le quai n'était plus très loin. Plus que quelques mètres. Alors que l'elfe se précipita à l'avant du bateau pour ensuite revenir aussi vite qu'elle était partie, j'engageais le bateau pour bien atteindre le quai et l'amarrer facilement. « Tout va bien. Au nombre de fois où j'amarre ce bateau ici, je devrais me débrouiller. »affirmais-je avec un sourire. Depuis le temps que j'exerçais ce métier, j'avais appris le truc.
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Mer 25 Mar - 20:50
Bard & Cyrïelle
?L'eau parle sans cesse et jamais ne se répète. ?
Le trajet avait des plus silencieux, et autant dire qu’elle préférait faire sa petite timide que de poser les questions qui brûlaient sur ses lèvres. Mais elle ne voulait offenser personne. Cette journée était en quelque sorte sacrée pour elle et pour son père, elle ne pouvait être désobligeante sans penser que sa mère serait furieuse contre elle. Et pourtant, elle ne l’avait jamais connu alors, comment juger le caractère des morts ? Avec de l’imagination, cela était suffisant. Mais elle n’avait pas envie d’imaginer le visage dépeint par son père, ridé par la colère ou la honte d’avoir une fille trop curieuse et Cyrïelle avait gardé le silence. Au-delà de cela, elle s’en voulait, car elle avait bien compris que son arrivée au logis du batelier n’était pas forcément désirée. Et elle s’en voulait de gâcher ce jour de repos surement précieux à la vie de famille qu’il menait avec ses deux filles et son fils. Elle l’enviait presque d’avoir la chance d’être en famille. Et pourtant, elle ne pouvait pas être heureuse pour lui. Elle avait un peu de mal à l’idée qu’il ait pu avoir des enfants. En fait, elle avait du mal à le voir avec une femme quand elle y pensait vraiment. Enfin, avec une femme peut-être pas. Mais de le voir avec quelqu’un à qui il tient vraiment. Quelqu’un qui était là pour lui également. Enfin, elle secoua la tête pour ne pas y penser plus qu’elle ne le voudrait. Elle semblait malade dès qu’elle pensait à Bard avec un cœur battant et des pensées déplacées qu’elle ne devrait pas avoir pour une simple connaissance, mais elle n’y pouvait rien, ça ne voulait pas partir malgré les efforts qu’elle y mettait. C’était presque entêtant, mais elle y pensait encore plus quand elle le croisait par hasard ou bien sur ce même bateau dans les canots d’Esgaroth. En fait, elle était prise par surprise dès qu’il était là et aller le voir chez lui, elle avait dû se faire violence, véritablement. Malgré ses réticences à l’approcher sur le début de la traversée, elle s’en rapprocha une fois les portes de la cité franchie pour poser quelques petites questions et complimenter sa petite dernière. Tilda était une enfant gaie et souriante, quelque chose qu’elle aurait voulu être sans ses fichues conventions et cette procédure à suivre quand on fait partie des grandes sphères.
C’est déjà bien contrarié que Bard ajoutât que la jeune fille ressemblait ni plus ni moins à sa mère de par son caractère. C’était sans compter ce point non réglable. Elle en baissa les yeux pour cacher l’animosité. Elle ne voulait pas s’imaginer cette femme et pourtant, elle ne pouvait que la dépeindre malgré tout. Elle devait être gentille, drôle, aimante et belle, très belle surtout. « Elle a donc été gâtée par les dieux si vous voulez mon avis. » Cyrielle avait l’habitude de passé à la seconde personne du pluriel quand elle était énervée au peiné. Pour se rendre plus loin qu’elle n’était proche de l’objet de sa colère. Elle était bien plus triste qu’en colère envers Bard ou Tilda, elle ne puisse rien faire pour effacer l’image de cette femme. Nerveusement, elle passa une mèche blonde derrière son oreille pointue. Pensive, elle avait vu s’approcher les rives. Près de chez elle, sa personnalité enjouée s’était réveillée comme de juste. C’était les yeux pétillants et la voix bien plus vie qu’elle était revenue proposé son aide. Mais il l’avait bien fait des milliards de fois, alors déclinant son offre. Elle s’approche du bord pour poser sa main sur l’eau qui allait encore sous le bateau. Il y a de cela quelques années, elle avait l’habitude d’aller mettre ses pieds dans l’eau. Mais il faisait trop froid pour le faire. L’eau glacée n’était pas à son gout, mais l’eau tiède de juin le serait bien plus. Cependant, alors qu’il travaillait à attacher le bateau contre le ponton, Cyrïelle se prit à l’observer. Chacun de ses mouvements et surtout de ceux de ses cheveux. Il avait cette aisance naturelle à se tenir droite et être calme posé, poli. Trop peut-être. Mais il n’était pas du tout comme les autres humains qu’elle avait pu rencontrer, il était plus… Elle ne trouvait pas le mot, mais il y avait cette petite chose, en plus qui faisait l’osmose et l’harmonie de sa personne. Un petit secret peut-être ? Elle ne savait pas, mais Bard avait quelque chose qui l’éblouissait. Comme un papillon pouvait être attiré par une bougie de pure curiosité, Cyrïelle voulait savoir plus. Et encore, c’était peu dire, en fait, elle voudrait tant savoir sur cette femme disparue. Pourquoi ? Comment ? Ses Qualités ? Ses Défauts ? Elle voulait surement s’y comparer et voir si elle pourrait un jour être aimée par un homme semblable à Bard. Et finalement, elle secoua la tête de gauche à droite, libérant ses cheveux de sa capuche et sa tête de ses idées étranges. Être aimé d’un homme, signifierait sa mort. Alors à quoi bon ?
Elle se leva quand elle vu que le batelier enjambait à son tour le navire pour se retrouver sur le ponton de bois aménager par elle ne sait quel peuple. Elle sait juste qu’elle faisait partie de ceux qui avaient négocié le traité avec les hommes. C’était tout. Elle avait fait tant de choses en Terre du milieu qu’elle ne se souviendrait pas de tout si on lui demandait. Et pourtant, ce n’est pas assuré, elle posa le pied sur le ponton de l’autre côté du lac. Elle lança un petit sourire timide à l’adresse de Bard. Le remerciant silencieusement. Elle ne savait pas quoi lui dire. Elle devait aller dans la forêt, mais, il n’allait pas l’atteindre ici. Lentement, elle se retourna sur lui, malgré le petit sourire, elle s’étira les bras vers le bas et croisèrent ses longs doigts blancs. Elle ne savait pas comment aborder le sujet en fait… C’était assez personnel, mais elle ne voulait pas le faire attendre : « Tu veux venir avec moi ? Je ne voudrais pas te faire attendre comme un piquet ce froid. Tu gèlerais et je n’ai pas mes remèdes pour ces cas-là. » Elle avait une petite voix et s’était rapprochée de lui, en prononçant ses mots, elle devait être à quelques centimètres de lui, et elle pencha la tête sur le côté en souriant. « Mais d’un autre côté, je ne vais pas te forcer. » C’est vrai, c’était un peu rentré dans son jardin secret que daller avec elle sur l’endroit où son père avait versé les cendres du bucher mortuaire de sa mère. Mais elle avait pris l’habitude d’y aller depuis toujours. « Je ne veux pas te forcer à franchir des limites que tu ne voudrais pas franchir. Enfin… Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. » Et elle-même, au fond, elle avait envie de l’amener dans ce jardin secret. Car dans le fond, il était étincelant.
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Mer 13 Mai - 3:06
La douleur s'écoule au fil de l'eau
Cyrïelle Valdóttir et Bard l'archer
"I was born and bred on these waters"
En arrivant près du quai d'amarrage, je fis glisser lentement le bateau et le positionnais comme il se devait. La manœuvre ne prit pas trop de temps et dès que le bateau fut bien enligné, j’enjambais le rebord et allais attacher l'embarcation pour qu'elle ne dérive pas. Par réflexe, je jetais un coup d’œil à la rive pour voir s'il n'y avait pas un nouvel arrivage de tonneaux vides, mais bien sûr, il n'y avait rien. Aujourd'hui était jour de congé et j'aurais dû le passer avec mes enfants. Mais je n'avais pas le droit d'en vouloir à Cyrielle d'être venue me déranger. Je lui avais promis une traversée lorsqu'elle en aurait besoin et elle en avait eu besoin aujourd'hui. Je ne pouvais rien contre cela. Une promesse est une promesse. Au moins, la journée était belle. Ce n'est pas comme s'il y avait eu des vents violents. Là, j'en aurais sans doute vraiment voulu à l'elfe. Devoir sortir par un temps très mauvais n'aurait pas été acceptable.
En posant pied sur le quai, Cyrielle m'adressa un sourire que je pris pour remerciement. J'allais retourner m'asseoir dans mon embarcation afin d'attendre le retour de l'elfe lorsque cette dernière se rapprocha pour me demander si je souhaitais l'accompagner dans la forêt. Pendant un instant, je jaugeais la forêt qui se trouvait juste derrière du regard. Elle ne m'avait jamais vraiment inspiré confiance pour tout dire. Mais tant qu'à devoir attendre ici à ne rien faire d'autre qu'à penser à ce que j'aurais pu faire comme activités avec mes enfants, je pouvais très bien accompagner la couturière. « Pourquoi pas? Cela peut toujours être mieux que d'attendre ici. » Je souris. Il fallait bien que je sois un peu convaincant. Il fallait bien qu'un jour je visite un peu cette fameuse forêt noire. On disait d'ailleurs d'elle qu'elle abritait des sortes d'araignées géantes. Cyrielle était sans défense. Je me sentirais mal de devoir ramener un corps sans vie à Esgaroth si jamais sa petite expédition tournait mal.
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Lun 18 Mai - 1:05
Bard & Cyrïelle
L'eau parle sans cesse et jamais ne se répète.
Si Bard avait su ce qu’elle était, c’était par un simple coup du sort. Sans quoi le batelier la prendrait sans doute pour une humaine à cette heure. Mais Cyrïelle avait ce petit air de gamine dès qu’elle approchait la forêt, cet air qu’avaient les elfes croyant encore au bienfait de cette forêt dont le voile noir tuait petit à petit chaque parcelle de vie la dépeuplant de sa verdure et de sa capacité de se montrer accueillante. C’était comme cela qu’on pouvait le prendre, c’était comme cela que Valeryan ou bien que Laurelin avait le don de le voir. Cette malédiction n’était qu’une partie de l’iceberg et pourtant, elle faisait tellement peur à certain que se promener dans cette forêt état de venu une épreuve quand on ne connaissait pas les sentiers battus. Pourtant, l’elfe blonde était de ceux qui pouvaient se retrouver dans cette forêt malade sans qu’on ne vienne en aide à personne. Elle avait quitté Mirkwood à cent cinquante ans pour y revenir à deux mille cinq cents ans. Mais finalement, deux cents ans et des poussières étaient suffisants pour connaître la forêt de fond en comble quand on y passait le plus clair de son temps à chanter et à danser dans les ruisseaux et dans la bruyère verdoyante. Pourtant, si Bard semblait retourner vers son embarcation, la diplomate lui demanda gentiment s’il souhaitait l’accompagné et son côté chevaleresque ressorti presque aussitôt, alors que du coin de l’œil l’homme jugeait la forêt et sa capacité à être dangereuse ou non, avant qu’il ne s’adonne à lui donner son accord quant au fait de l’accompagner. Il tentait d’être agréable et elle le ressentait quelque peu. Cyrïelle était ainsi, à juger de haut en bas les plus grands de ce monde, juger un homme qui ne semblait avoir aucun rang était d’une simplicité enfantine. Le fait portant qu’il se dévoue ce jour pour l’amener ici au lieu d’être avec ses enfants montrait bien l’homme de parole qu’il était. Il aurait fait un grand roi s’il était mieux né. C’est d’un petit rire cristallin qu’elle répondit au brun : « C’est fort possible, l’ennui et le fait de ruminer la merveilleuse journée que tu aurais pu avoir sans mon intervention, t’aurais abattu le moral pour de bon. » Elle était rieuse, elle était un peu différente de l’elfe peureuse d’Esgaroth au final.
Alors qu’elle regardait du coin de l’œil le paquet de son cousin Ingeras, Cyrïelle s’en rapprocha, prenant l’instrument emballé dans ses bras en ajoutant : « Mais de toute façon, nous ne repartirons pas les mains vides cette fois-ci. » Et elle posa l’objet sur les planches du navire en le désignant : « Ma harpe. » Dit-elle dans un souffle « Ca me ferait plaisir d’en faire profiter Erika certain jour où elle ne trouve pas le sommeil. » En haussant les épaules, c’est presque si elle lui tendit la main, pour l’inciter à la suivre. Elfe comme pas deux, elle avait laissé ses chaussures dans le bateau en y déposant l’instrument. Le toucher de l’herbe froide, fraîche la laissant bien aise de cette sortie. Et le contact des rochers poreux était divin. C’était sans surprise pour ceux qui savaient que Cyrïelle était une amie de Valeryan, cette elfe qui vouait sa vie à Arda et à la nature. Pourtant, c’est presque sans se retourner, se fiant aux bruits étouffés des pas de l’homme à ses côtés qu’elle savait qu’il était là avec elle. Bard était d’un naturel secret, mais en soi il avait été avenant avec elle. En un sourire discret, elle préféra engager une conversation plutôt que de faire de cette marche, une réplique du voyage en bateau. « Tu sais, la forêt, elle n’a pas été toujours aussi peu… accueillante ? Je l’ai connue verdoyante et pleine de vie, il y a longtemps. Du moins… Elle l’a toujours été quand on sait où aller. » Elle regarda droit devant elle en poussant une branche et quelques fougères pour se faire un passage sortant du sentier qu’ils empruntaient jusque-là. « Viens. » Dit-elle en murmurant, la clairière qu’elle venait de montrer, elle était en contraste avec l’état de la forêt, l’herbe était verte avec le givre matinal et les pierres au centre de cette dernière était un peu comme une table, un autel. C’est sans attendre que Cyrïelle s’y dirige, posant sa main sur la pierre froide. « Ammë… » chuchotait-elle. Finalement… « Aur Onnad Meren ! » Le jour de la venue au monde de sa mère, c’était aujourd’hui, et elle aurait tellement voulu lui dire, si elle n’avait pas pris sa vie.
Cachant sa tristesse, elle se retourna vers l’homme, derrière elle. Il n’avait certainement pas compris ce qu’elle avait pu dire. Et c’était tant mieux. Elle ravala sa peine en demandant, gaiement : « D’ailleurs, quel âge penses-tu que je puisse avoir ? » C’était curieux de savoir comment les hommes pouvaient la percevoir, elle qui n’avait eu que l’avis d’elfes et de nains ignares quant à la beauté des femmes. Thorin n’avait pas été fichu de répondre quoi que ce soit à ce genre de question. Et même si elle avait l’air d’avoir entre vingt-huit et vingt-neuf ans. Cyrïelle était bien plus vieille qu’elle n’y paraissait. Et elle voulait savoir… Et elle sourit un peu en baissant les yeux : « Même si finalement, ça ne t’intéresse pas outre mesure j’imagine. »
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Dim 28 Juin - 17:46
La douleur s'écoule au fil de l'eau
Cyrïelle Valdóttir et Bard l'archer
"I was born and bred on these waters"
Au final, j'acceptais de suivre l'elfe blonde dans la forêt. Qu'avais-je à perdre de toute façon? C'était ça ou bien il m'aurait fallu attendre seul dans mon bateau sans savoir quand Cyrïelle reviendrait pour que je la ramène à Esgaroth. Alors à quoi bon? Une petite marche en forêt ne faisait de mal à personne, non? Quoique que je doute que Mirkwood soit la forêt la plus accueillante et la plus en santé... Mais bon, ce n'est pas de mon intérêt de savoir pourquoi le roi Thranduil se refusait à quitter cette sombre forêt peuplée d'araignées géantes ou toutes autres bestioles étranges. La forêt est malade et les elfes veulent y rester? Tant mieux, le commerce reste ainsi et j'ai la possibilité d'avoir un emploi et de ramener un peu d'argent à la maison. Mais bon, il est vrai que les elfes de la forêt ne doivent pas être si malheureux que ça dans leur royaume. Eux, ils ont la richesse, à manger et il doit faire bon vivre à l'intérieur des murs du palais. Alors qu'à Esgaroth, il fait humide, l'hivers est froid, la pauvreté règne... Cela à cause de qui? En partie à cause du Maitre, cet homme qui ne pense qu'à son propre bien-être, mais aussi à cause de l'amour qu'ont les nains pour l'or. Et oui, si Erebor n'avait pas contenu un si grand trésor, peut-être qu'un dragon ne serait pas venu la prendre et, ainsi, le commerce Hommes/Nains/Elfes n'aurait pas cesser et Esgaroth serait toujours une ville prospère.
Mais je m'égare dans mes pensées. Là n'est pas le moment de ressasser le passer et de ruminer sur le sombre sort de la petite ville construite sur l'eau. Cela ne ferait que massacrer mon humeur. Je fis l'ébauche d'un sourire lorsque Cyrïelle laissa échapper un petit rire. Mince, avec tout ça, je n'avais pas du tout écouté sa réponse. Peut-être que si je me contente de sourire, cela passera et elle ne le relèvera pas? Je la regardais prendre un paquet et aller le mettre dans ma barque. Une harpe, la sienne, mentionna-t-elle. « C'est un joli instrument. » Bon, j'avoue que j'aurais très bien pu trouver mieux à dire, mais sur le moment, c'est tout ce que j'avais trouvé à dire. Au moins, j'étais des plus sincère. C'est vrai que c'était un bel instrument. Je ne pouvais le nier.
Lorsque Cyrïelle m'invita à la suivre dans la forêt, je suivis. Je remarquais que cette dernière avait retiré ces souliers et marchais désormais pieds nus. Une habitude des elfes j'imagine... Au début, le voyage se passa silencieusement, ressemblant étrangement au voyage en bateau qui venait de se faire. Mais l'elfe blonde remédia à cela, engageant la conversation. Elle affirma que la forêt n'avait pas toujours été aussi sombre. Que si on cherchait bien et qu'on savait où aller, il restait encore quelques espaces verdoyant. Chose que j'avais un peu de mal à croire, je vous l'assure. « Vraiment? Je pensais que cette forêt était rongée de partout par le mal. » Quand on vit à Esgaroth et qu'on ne fait que s'approcher vaguement de la forêt pour aller chercher quelques tonneaux vides, c'est l'impression que l'on a. Je suivis l'elfe qui m'emmena dans une clairière où l'herbe était verte. Au centre, se trouvait une sorte d'autel. J'observais en silence Cyrïelle s'en approcher et prononcer quelques paroles que je ne pus comprendre. De l'elfique, certainement. J'attendais patiemment que la blonde se retourne vers moi et me pose une question qui me déstabilisa quelque peu. Elle me demanda quel âge je pouvais lui donner. Disons que je n'avais pas l'habitude de me faire demander cela par une femme... « Je... je dirais qu'en âge des Hommes tu as environs 28 ans. Mais en âge des elfes, je ne pourrais savoir. »