"Un message pour Haldir ✖ Quête PNJ [Arwen]

Ces lieux sont toujours aussi merveilleux. Cela explique pourquoi je me sens si merveilleusement bien ici. Chaque recoins de ces bois, chaque pierre, arbre, brin d'herbe, est un ami bien connu et respecté. Je m'y sens à ma place et peut y respirer librement. La nature est mon domaine plus que les mondanités... Et quelque chose me dit que je ne suis pas la seule à penser ainsi!

Mais aujourd'hui, si j'arpente le bois d'or à cheval comme je le fais régulièrement, ce n'est pas cependant pas pour les mêmes raisons. Glissé au fond de mon sac se trouve un message, que je connais par ailleurs par coeur. Il n'est nul besoin pour moi de le sortir ni même de le relire, puisqu'il s'agit tout simplement d'un mot de ma chère grand-maman, me disant d'aller chercher et de lui ramener Haldir, actuellement en poste à la frontière.

Ainsi ai-je préparé Aelinél et me suis élancée à travers le sous-bois pour rejoindre la garnison. Montant prestement, je file contre le vent et profitant de son effet contre mes joues. Cette forêt m'offre subitement une sensation de liberté et une impression d'importance. Apprendre les bonnes manières, d'accord, cela est nécessaire pour une dame. Mais porter un message, cela est utile... Oui, en fait, je me sens utile! Et espère plus que tout mener cette mission à bien sans embûches! Le temps est favorable, Aelinél aussi motivée que moi, c'est une monture merveilleuse, aussi douce que réactive. Nous sommes ce que nous pourrions appeler fusionnelles toutes les deux!

Trouver Haldir s'avère plus long que je ne m'y attendais, même si je connais ces bois comme ma poche. Mais la notion de mission me trotte dans la tête tout comme Aelinél trotte sur le sol souple. Mais cela ne me pose pas vraiment plus de problème que ça. Et ma belle jument à l'air d'apprécier autant que moi cette balade en pleine nature avec pour seul compagnie, le chant mélodieux des oiseaux, le frémissement de la rivière, le bruissement des arbres.  Tout prêterait vraiment à en une envie de flâner, de s'allonger dans l'herbe à écouter les yeux fermés la mélodie de l'eau fraîche.

Pourtant je n'oublie pas que ma grand-mère m'a demandé de faire quelque chose. Ce n'est pas tout les jours qu'on vient me chercher pour une telle mission aussi insignifiante soit-elle pour l'histoire. Mais je sais que cela est un point majeur pour Galadriel alors je reste vigilente. J'ai même demandé à ma monture d'accélérer. Elle a parfaitement comprit que nous n'étions pas là pour nous amuser.

L'orée de la forêt pointe enfin le bout de son nez. Le soleil est déjà sur sa pente descendante, le voyage a été bien plus long que je ne le pensais. Tiraillée entre l'envie de me poser une seconde pour me désaltérer et l'impression que je ne dois pas traîner, je décide toutefois de mettre pied à terre. La garnison est mobile. Il me faut la trouver. Je sais qu'elle se trouve ici, en périphérie de ce bois ancestral. Mais est-elle partie à gauche ou à droite? Rien ne semble pouvoir me dire par quel côté elle est partie. Je peux juste déterminée qu'elle est passée à l'endroit où je me trouve à plusieurs reprises, ce qui cache le sens de son dernier passage.

Alors... Gauche? Droite? Le choix va devoir se faire par tirage au sort... Ou demander à Aelinél... Elle va peut-être pouvoir "sentir" l'endroit de la garnison, qui sait. Ça ne serait pas la première fois... Sauf que la dernière fois, il y avait une rivière d'eau pure qui l'a plus attiré que ce que je cherchais alors... Mais bon, elle est ma seule chance de ne pas choisir totalement au hasard.

Je remonte donc sur la jument et la laisse prendre la direction qui lui sied le plus... La jolie décide de tourner à gauche.

Le soleil nous offre encore quelques belles lueurs tandis que mon jolie monture nous guide vers le sud. Le soleil baisse de plus en plus à mesure que nous avançons sans trace évidente de la garnison. Je ne sais ce qui a poussée Aeliné à choisir cette direction, mais plus les minutes passent plus je me dit qu'il devait s'agir d'un fruit bien mur qui lui est passé, pour le coup, sous le nez. Quel dommage. A moins que nos hommes soient beaucoup plus loin que je ne le pensais. Oui, ce peut être aussi cela. Je ne suis pas aussi habituée à cet endroit que l'intérieur de mon beau bois. Mais prendre la direction opposée n'est pas forcément la meilleure idée, d'autant plus que la nuit est en train de tomber pour de bon à présent. Oui, autant continuer dans cette direction.

L'idée de dormir à la belle étoile, si cela continue de cette manière, loin de m'effrayer, m'emballe bien au contraire. Mais pour le moment, je savoure la fraîcheur de la nuit tout juste tombée, même si j'ai quelque peu remonté la capuche de ma cape. Un bruissement me fait sursauter... Tirant sur les rênes de ma jument, j'aperçois un jeune lapin traverser devant nous, me rassurant immédiatement. Plus que je ne l'aurais cru, la solitude et le silence de la nuit à présent noire m'effraye quelque peu. Mais je n'en montrerai rien, je me le suis promis, même si je suis seule! Solitude toute relative, Aeliné demeurant à mes côtés en toute circonstance.

Je pousse un soupire en remettant en route ma monture... Quand de l'autre côté de la lisère de la forêt m’apparaît subitement une lueur opalescente, assez difforme, découpée derrière les ombres des arbres. Que peut être donc cette apparition? Un pas ou deux  précautionneux dans sa direction et je découvre un spectre blanc nacré, le doigt tendu dans ma direction. Que cela signifie-il? Ces créatures ne me sont pas étrangères, faisant partie des histoires et des contes, mais je n'en ai jamais rencontré et j'avoue être quelque peu décontenancée. Elle me montre la direction opposée à celle que je suis en train de suivre. Que veut-elle? Que je rebrousse chemin? Ce n'est pas dans mes habitudes... Mais la question se pose toutefois. Ou alors me prévient-elle d'un danger arrivant de là? Ou alors cherche-t-elle à m'induire dans l'erreur?

Je dois prendre une décision et maintenant. Le froid est plus fort, comme si celui-ci provenait de cette être intangible. Aeliné n'a pas l'air d'aimer le spectre malgré sa beauté. Je ne l'aime pas beaucoup non plus sans savoir pourquoi. Mais contre toute attente, je fais faire demi-tour à ma jument. Nous restons toutes deux , ma monture et moi, un moment à fixer la nuit noire... Le spectre n'est pas en soit menaçant même si cela peut être un tour, n'est-ce pas!?

Un dernier coup d’œil vers le spectre... Et je décide d'aller vers la créature. Cela me correspond mieux malgré la peur qu'elle m'inspire. Si ça se trouve, me dis-je sans vraiment y croire, cet être n'est peut-être que le fruit de mon imagination! Mais si ce n'est pas le cas, peut-être pourra-t-elle me dire pourquoi elle me montre cette direction!

Aelinél est la jument la plus douce et la plus docile que je n'ai jamais vu. Cependant, alors que nous nous approchons de la créature, elle se cabre comme elle ne l'a jamais fait, m'envoyant au sol dans un son sourd et profond...

Dans un gémissement, je me redresse avec le plus de grâce qu'il me soit possible d'avoir dans cette situation. L'humidité de la nuit a voulu que le sol soit souple et laisse de belles coulées de glaise sur ma cape et ma robe. Je me retourne, appelle Aelinél d'une voix douce, mais ma monture a déserté les parages au triple galop, comme j'aurais du m'en douter. La pauvre a été effrayée au plus haut point par cette créature... Et moi aussi! Je me retourne d'ailleurs vivement dans sa direction... Elle aussi s'est enfuie au galop semble-t-il...

Et me voilà seule et isolée dans les ténèbres de la forêt. Elle ne m'a jamais semblé aussi lugubre et effrayante. Des voix d'outre-tombe semblent soudain m'entourer, caverneuses, décharnées... Au début presque inaudibles mais voilà qu'elles se sont transformées en murmures audibles et terrifiants. D'ailleurs, les voix se font moins mystérieuses, sans pour autant être moins effrayantes! Elles ont prit corps - façon de parler - apparaissant maintenant sous les traits d'autres spectres brumeux mille fois plus menaçants que le premier venu.

Le froid envahit de plus en plus le bois, laissant un fin rideau irisé sur les troncs, les pierres, l'herbe.. Absolument tout ce qui brille ici! Leurs murmures sont à la mesure de leur apparences, grimaçantes et menaçantes... J'en viens vraiment à me demander si je n'aurais pas mieux de faire demi tour ou continuer mon chemin, mais impossible de le savoir pour le moment... Les voir approcher, flottant à plusieurs centimètres du sol ne me laissant pas loisir d'y songer plus longtemps...