Un peu de lecture ? [Quête PNJ] [Galadriel]

S’il est un endroit que je désespère de voir un jour rangé et ordonné, c’est bien cette immense bibliothèque qui s’élève jusqu’à la cime des arbres dans Caràs Galadhon. L’endroit est un de mes préférés, mais… Il est extrêmement mal rangé. Lorsqu’on cherche quelque chose, il convient de rechercher avec patience et calme dans les hautes étagères où s’empilent livres, rouleaux de parchemins et autres traités plus ou moins récents. C’est l’une de mes plus grandes fiertés : la magie de cet endroit et sa grandeur. Cependant, c’est aussi l’une de mes plus grandes hontes. Trouver du personnel qui saura s’occuper des lieux et lui rendre la grandeur que j’ai toujours rêvé de lui voir est compliqué. Très compliqué. Mais, d’un autre côté, il semble impossible de s’attaquer à un côté ou à un autre sans que tout s’effondre. Même moi je n’ose pas toucher à quoi que ce soit de peur que tout s’écroule.

Pourtant, j’y passe de nombreuses heures chaque jour, à dessiner dans une alcôve, avec des fusains et des vélins. Cependant, la lecture n’est devenue pour moi qu’un acte accessoire, désormais. Il me faudrait une seconde vie pour arriver à lire tout ce qui se trouve ici. Pourtant, à une époque lointaine, alors que je vivais encore en Valinor, j’aimais tant lire que je dévorais chaque ouvrage à portée de ma main. Le temps change les gens… Néanmoins, parmi les livres qu’autrefois j’ai emportés avec moi depuis ma terre natale, il en est un qui aurait des informations sur la magie des Maïars. Un sourire monte sur mes lèvres et je secoue la tête.

- Bien. Par quel couloir commencer ?

Bon alors. Droite ou gauche ? Gauche ou droite ? Je sais qu’il est dans l’une de ces deux allées. Enfin, il était là la dernière fois que je m’en suis servie, il y a… huit cent ans ? Quelque chose comme ça. Un soupir monte à ma poitrine et je secoue lentement la tête de droite à gauche. Dans tous les cas, je sais parfaitement que quel que sera mon choix, ce sera dans l’autre allée. Du moins, si c’est dans l’une des deux. Après avoir réfléchis quelques secondes, je décide de prendre celle de droite. Je commence à arpenter la longue allée, tentant d’appeler à mon souvenir la couleur de la couverture en cuir. 2tait-ce du bleu ou du violet ? Je ne m’en rappelle plus du tout. Enfin, je reviens, plus lentement sur mes pas, pour lire toutes les couvertures les unes après les autres, sans pourtant trouver mon bonheur. Avec un soupir résigné, je grimpe sur une échelle pour observer la toute dernière étagère, hors de mon regard depuis le sol. Je me penche pour lire les couvertures le plus loin possible, et puis je finis par redescendre.

Je suis bredouille. Il ne me reste donc plus qu’à me rendre dans l’autre allée pour voir si je vais y trouver le livre, chose que je fais. Comme de l’autre côté, je commence par regarder rapidement les livres avant de revenir sur mes pas un peu plus lentement. Vais-je trouver le livre ici ou bien est ce que je vais finir par retourner tout l’endroit ?

Non. Ce fichu livre semble être nulle part. Alors, je sors de la bibliothèque, d’un pas vif, et sur l’entrée des lieux, je rencontre quelqu’un que je connais bien. Après les formalités d’usage, la jolie elfe brune m’indique que certains livres sont en partance pour Imladris. Des ouvrages qu’Elrond m’a demandés. Je dois avouer ne pas avoir lu la liste, me contentant de la donner à la responsable des lieux. Je hoche la tête, avant de prendre congé de la demoiselle. Mon pas se fait rapide, et c’est presque en courant que j’arrive dans les écuries, où les deux elfes sont en train de se préparer pour le départ. J’attrape le bras de l’un d’entre eux.

- Où sont les livres ?
- Ma dame ?

Ne laissez jamais quelqu’un faire votre travail à votre place. Je relâche le bras de l’elfe et je me tourne vers l’autre qui s’écarte de mon chemin alors que je m’approche de ses fontes. Dans mon impatience, je peine à défaire les lourdes boucles, en arrivant jusqu’à me battre contre elles, avant de finalement plonger la main dedans, attrapant les ouvrages pour en regarder la couverture. Un par un. Sans rien trouver.

- Y en a-t-il d‘autres ?

Les deux elfes semblent persuadés que je suis tombée sur la tête avec mes questions. Mais, j’attrape le bras de l’un d’entre eux. Le plus proche.

- C’est important. Y avait-il un autre livre, relié de cuir teinté en violet… ou en bleu ?

L’air gêné, le garde se trémousse sur lui-même. Et, finalement, il finit par parler.

- [i]Je l’ai fait tomber à la taverne, Ma Dame. On l’a confié au relieur pour qu’il le répare… [/b]

Le relieur. La prochaine étape de mon périple, on dirait. Avec un soupir, je ressors de l’endroit, sans même prendre le temps de houspiller l’homme. Parce que ça ne sert à rien. Ce qui est fait est fait. Mes pas me portent donc vers la bibliothèque avant de tourner dans une petite ruelle, juste avant. Là, dans cette rue se trouve la boutique du relieur. Reste à savoir s’il sera sur place … ou pas.

Une fois entrée chez le Relieur, je me laisse aller à observer le travail minutieux de l’homme jusqu’à ce qu’il lève les yeux vers moi. Presque immédiatement, son visage se fige, et il s’incline devant moi, me demandant ce qui m’amène ici. Après quelques minutes, je récupère enfin le livre en question, et je m’éloigne de là, le livre sous le bras. Je rentre immédiatement chez moi, où je m’installe dans le salon pour feuilleter l’ouvrage, désespérée par la langue dans laquelle il est écrit. Certes, ma grand-mère était Vanya, mais je n’ai jamais pris le temps, dans mon enfance, d’apprendre à lire et à parler cette langue. Un soupir monte à mes lèvres, et je feuillette avec quelques difficultés l’ouvrage, jusqu’à tomber sur le passage qui m’intéresse.

Avec désespoir, je commence à le recopier, m’appliquant sur chaque signe, avant de rouler le parchemin et d’y adjoindre une longue lettre. Puis je décide de me rendre dans la plus haute des demeures de ma citée dans les arbres, où se trouvent de nombreux corbeaux dressés pour apporter des messages. Là, je m’entretiens avec celui qui s’occupe de l’envoi des oiseaux, lui demandant de faire parvenir ceci de toute urgence à la reine Silyë, de la forêt noire.

Je sais bien que ce temps perdu est une torture pour mon esprit, mais je n’ai d’autre choix. Je ne maitrise pas assez la langue Vanyar pour traduire moi-même le passage, et je ne peux quitter cette cité sans que la puissance de l’anneau ne cesse de protéger les terres de la Lorien. Alors, je suis coincée ici. Coincée dans mon propre pays.