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« Shame. » Arnaël & Elrohir

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Jeu 25 Sep - 18:49
Shame ✩
Arnaël & Elrohir
L'automne est arrivé lentement, sans brusques changements de température, changeant les couleurs de la nature petite touche par petite touche. Les arbres dans la vallée se sont teintés d'or et de rouille, certaines de leurs feuilles séchées tapissent le sol et craquent sous les pieds des elfes allant et venant. J'aime cette période de l'année, c'est celle qui a le plus de caractère. Il y a quelque chose de noble dans ces paysages nimbés de brume dès le matin. C'est une matinée comme celle-ci qu'Elrohir et moi sommes partis en patrouille aux frontières d'Imladris. Au delà le chemin escarpé au milieu des falaises s'étend quelques bois où nous avons l'habitude de nous arrêter pour reposer les chevaux. Aujourd'hui ne fera pas exception à la règle. Nous marchons un long moment, discutant d'un peu tout et rien. Bon d'accord, surtout de rien. Plus les sujets de discussion sont puérils et plus nous aimons les approfondir et débattre de mille théories assorties. Nous ne rencontrons nuls intrus ni menace d'aucune sorte, si bien que nous arrêtons nos montures au même emplacement que la semaine dernière. Je n'ai pas souvent l'occasion de sortir de la cité à cause de mon père et de sa couvade obsessionnelle. Je crois que c'est en partie pour cela que mon meilleur ami m'accompagne lors de ces chevauchées en dehors des sentiers battus. Lui n'as pas de problèmes pour aller là où il le souhaite, accompagné de son frère. Parfois je les envie un peu.

A chaque fois que nous venons ici, le rituel est le même. Je reste aux pieds de l'arbre pour surveiller ma jument et son étalon, pendant qu'Elrohir va faire un tour de l'autre côté de la frontière, pour vérifier qu'aucun orc ne s'aventure près de la vallée. En l'attendant, je m'assieds et m'adosse au tronc de l'arbre. Je n'ai par dormi la nuit dernière. Mes cauchemars se font de plus en plus nombreux et réguliers. Il y en a un que je fais sans cesse, presque toutes les nuits, sans forcément comprendre ce qu'il signifie. Mon manque de sommeil est palpable, et je décide de profiter de cet instant de calme pour reposer mes yeux. Lorsque je les ouvre, je découvre qu'un long moment est passé et que je ne suis pas dans une position confortable. Me voici ligoté comme un roti au tronc d'arbre, debout, bâillonné. Un courant d'air m'informe que je manque cruellement de pantalon. Que s'est-il passé ? Je ne me souviens de rien après m'être assoupi. Où est Elrohir ? Qui m'a fait ça ? Je scrute les alentours histoire de me faire une idée. Une grosse branche bien lourde repose par terre à côté de moi. J'imagine que c'est avec ça que j'ai été assommé. Les chevaux sont toujours là et mon pantalon et à quelques mètres. Bon, la situation n'est pas si catastrophique que ça. Je dois simplement trouver un moyen de me détacher avant que mon ami revienne et me trouve dans cet état.
electric bird.
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Ven 26 Sep - 0:44
Grimpé sur le dos de mon étalon gris, je précède Arnaël dans cette patrouille qui ne connait que nous. J’aime à passer du temps avec mon ami, et bien que cette année le soleil soit au rendez-vous à chaque coin et à chaque détour, je ne peux qu’espérer que ce moment durera un peu plus longtemps. Arrivé là où je souhaite établir notre campement, je laisse à Arnaël le soin de l’organiser, avant de prendre ma monture pour passer la frontière et aller m’assurer que tout va bien. Le temps s’éternise, et je décide de pousser mon étalon sur la plaine qui s’étend vers l’infini devant moi, afin de le laisser se dégourdir les pattes. Et, moi aussi j’ai besoin de ça. Finalement, j’arrive à une petite rivière où je laisse l’animal boire un peu, descendant pour faire quelques pas et étirer mes jambes, avant de finalement faire demi-tour et de retraverser la plaine au quintuple galop.

De retour à proximité du campement, je remets l’étalon au pas pour arriver sans trop de bruit, et je finis par en descendre, ne réalisant pas tout d’abord où se trouve mon ami. Et puis, finalement, je l’entends toussoter, et je me retourne pour observer l’arbre où il est ligoté, les fesses à l’air. Amusé, je me penche pour regarder ses jambes nues, et je croise les bras pour rire un coup.

- Eh bah alors, qu’est ce que t’as encore fait pour te retrouver dans cet état.

Je m’approche de lui, et puis, je m’immobilise. Non en fait, je ne vais pas le libérer, pas tout de suite. Je veux d’abord qu’il réponde à mes questions. Toutes mes questions, même les plus indiscrète. Je me laisse tomber en tailleurs à côté du feu, et je rajoute une buche dedans pour ne pas qu’il s’éteigne.

- Je ne vais pas te libérer tout de suite. Ça m’amuse.

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Ven 26 Sep - 18:23
Shame ✩
Arnaël & Elrohir
Je me sens honteux de me retrouver dans une telle position, moi qui suis réputé pour mon dos à l'escrime, je me suis fait détrousser sans avoir l'occasion de me défendre. C'est humiliant ! Je grommelle et me tortille pour tester la solidité des cordes. Elles sont épaisses et bien tressées. C'est pas en tirant dessus comme une brute que je vais m'en sortir. Je dois faire marcher mon cerveau. Puisque je ne peux pas retirer mes liens, peut-être que je peux me débarrasser de mon bâillon ? Me servant de mes dents comme d'une scie, je commence à déchirer le tissu qui m'empêche d'appeler à l'aide. De toute façon, est-ce-que je tiens vraiment à appeler à l'aide ? Je n'ai pas envie que quelqu'un me voit ainsi. Énervé, je refuse de perdre espoir alors je continue de me débattre, quitte à brûler ma peau contre la fibre de cordages. Non mais c'est pas possible, qu'est-ce-que j'ai fait pour mériter un truc pareil ? c'est une blague, y a pas d'autre solution. Quelqu'un est en train de se payer ma tête. C'est bon c'est pas drôle, sortez de vos cachettes ! Je veux rentrer à la maison... Je veux ramper sous mon lit et m'y cacher en position fœtale jusqu'au siècle prochain. Là je crois que la situation ne pourrait pas être pire.

Ah ben si en fait, y a encore de la marge au niveau des humiliations que je peux subir. Il n'y a pas de mots suffisamment forts pour décrire ce que je ressens en faisant face à Elrohir qui vient de revenir de sa galopade dans la plaine. Il me pose une question et j'avoue que même si je n'avais pas un bâillon, je ne saurais pas quoi lui répondre. Pourquoi est-ce-que ça fini toujours mal ces journées avec mon meilleur ami ? Un jour je vais finir par croire qu'il fait ça exprès pour s'amuser. Je grogne et me débat pour essayer de lui faire comprendre que j'attends qu'il me détache. Bon alors ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il serait assez sadique pour comprendre le message mais ne pas le faire quand même. Quel genre de démon était Elrond à leur âge, pour avoir éduquer deux crapules comme Elrohir et Elladan ? Non mais franchement, j'ai l'air de quoi moi maintenant ? Je fronce les sourcils et le regarde s'installer confortablement au coin du feu. Il va vraiment me laisser les fesses à l'air ? Mais oui. Il est on ne peut plus sérieux. La peste soit de cette sale bête !

« Echpèch' de chale kraikre ! Fmm frmmr ! » Je lui crie dessus.

J'avoue, ce n'est pas la phrase la mieux construite et la plus compréhensible qui soit. Cependant j'espère bien qu'il va comprendre en gros que si jamais il me détache un jour de cet arbre, je compte bien lui faire ravaler son sourire. Je sens bien que la situation l'amuse. Voyons jusqu'où il est capable de pousser le vice...
electric bird.
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Jeu 2 Oct - 22:22
Si on m’avait dit qu’en laissant Arnaël tout seul environ une heure, je le retrouverai dans cette situation on ne peut plus cocasse, je crois que je l’aurais fait largement plus souvent. En fait, c’est même assez amusant de le voir sans pantalon comme ça. Mais qu’est ce qu’il a bien pu faire cette fois ? Il a cousu sa bourse dans son pantalon et comme le voleur n’arrivait pas à la prendre, alors il a pris le pantalon aussi ? C’était une explication comme une autre, en fait. Mais, je n’arrivais pas à réellement me dire que simplement en le laissant quelques heures, je le retrouve comme ça. Un sourire sur les lèvres, je laisse chauffer de l’eau sur le feu, et je m’apprête à y plonger du thé, pendant que mon cher ami de toujours commence à s’agiter dans ses liens.

Attendez, attendez. C’est sur moi qu’il fonde ses espoirs ? C’est moi qu’il attend pour le libérer ? Laissez-moi rire. Il a oublié qui je suis ou quoi ? Elrohir, fils maléfique d’Elrond. L’une des deux pires menaces de la terre du milieu. En réalité, je pense qu’il a misé sur le mauvais cheval. Oubliez Sauron et toutes les autres menaces sorties du passé. Désormais, c’est moi le pire. Enfin, mon frère et moi. J’espère réellement qu’il va le comprendre, et rapidement. En plus, ce n’est pas en me criant dessus au travers de son bâillon qu’il va me convaincre de me relever pour venir le libérer. Ouais, je vais le laisser là, à moitié à poil pendant que je mange nos provisions sous son nez. Ouais messieurs dames. Mais, avant ça.

Je me redresse et je lui enlève son bâillon, histoire qu’il puisse me parler, quand même. Se faire traiter de tous les noms, c’est vachement plus marrant si on comprend ce qu’on nous dit, non ? Mon sourire toujours sur le visage, je tapote la joue d’Arnaël avant de retourner m’installer devant le feu. Mon eau est déjà presque chaude et je plonge dans la bouilloire quelques herbes, avant de sortir le reste de viande séchée qu’on a mis de côté à notre dernière halte.

- Alors, raconte-moi, comment tu t’es retrouvé là ?

Je me lèche les doigts de plaisir devant mon lapin séché. Décidément, c’est une tuerie ce truc. Je me damnerai sans hésitation pour une lichette… Oh attendez, j’ai du perdre mon âme depuis longtemps, vu le nombre d’âneries que j’ai faites au fil des siècles. Ouais, certainement. Alors, un sourire sur le visage, je croque dans la lamelle de viande sans réfléchir, tirant sur la viande pour la couper en deux, et j’en mâchonne un bout en attendant la réponse d’Arnaël, qui semble prendre son temps. Oh, celui là, il doit penser à la façon dont il va me découper en rondelles.

- Je te détacherais… peut être. Avant de repartir.

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Sam 18 Oct - 15:00
Shame ✩
Arnaël & Elrohir
Certains pourraient croire surprenant le fait qu'Elrohir ne songe pas à me détacher. Moi je ne suis pas étonné. Mais alors vraiment pas. En dehors du fait que c'est mon meilleur ami, il est également l'homme l'elfe le plus sadique que je connaisse. J'ai intérêt à m'habituer à l'inconfortable position dans laquelle je suis actuellement, parce que je suis pas prêt d'en changer. Bon, au moins il accepte de se redresser pour m'enlever le bâillon. A cet instant, deux alternatives s'offrent à moi : lui donner tout un tas de noms d'oiseaux tellement fort que les orcs vont nous trouver, ou faire un sourire crispé. J'opte pour la seconde option, puisque de toute façon les insultes ne lui feront ni chaud ni froid. Je hausse les épaules et détourne le regard de l'appétissant ragoût qu'il prépare. En plus j'ai faim. L'idée que ce soit lui qui m'ai fait le coup m'a bien sûr traversé l'esprit, mais il a l'air d'apprécier tellement l'instant que je doute que ça ai été prémédité. Non, il aime ça parce qu'il est surpris. Il ne s'y attendait pas. Mais alors pas du tout. Moi non plus, si on va par là. Je soupire et arrête de me débattre inutilement. Je vais me faire mal, c'est tout ce que je vais gagner à force de me frotter contre les cordes. Non mais vous imaginez si en plus de l'humiliation auprès d'Elro, je suis obligé d'aller me faire soigner les parties intimes deux fois par jour à Imladris ? Même pas en rêve.

« Non mais tu plaisantes ? Est-ce-que j'ai l'air de savoir ce qui s'est passé ? Je me suis assoupi et quelqu'un a du m’assommer avec cette grosse branche. Quand je me suis réveillé j'étais saucissonné à ce tronc. » Je dis en grommelant, mécontent.

En plus y a un vilain petit courant d'air frais là. Et l'écorce c'est pas trop confortable directement sur les fesses. Je renifle la bonne odeur de viande qui se dégage du déjeuner d'Elrohir. Il le fait exprès. Je suis prêt à parier ma chemise qu'il le fait exprès. Ceci dit, vu mon état, je peux bien parier ma chemise, je suis plus à ça près. Puisque le ridicule ne tue pas, je décide de changer de sujet et d'agir comme si je n'étais pas attaché cul-nu à un arbre.

« Tu as vu quelque chose après la frontière ? Des traces ? N'importe quoi qui puisse laisser penser que ce n'est pas une simple mauvaise blague ? » Je demande avec un peu d'espoir dans la voix.

Maintenant que j'y songe, je crois que le pire serait que mon père débarque. Heureusement qu'il ne se déplace presque plus de la cité. L'instant serait vraiment très mal choisi pour avoir une discussion avec mon paternel à propos des possibles risques d'une promenade près de la frontière. Déjà qu'il n'est pas très fan de l'idée, là je crois que je serais enfermé dans ma chambre à vie.
electric bird.
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Jeu 23 Oct - 19:30
- Et bah voilà, tu as été puni de ta fainéantise. Tu devais monter le campement pendant que je m’occupais d’aller faire une ronde. Résultat, tu finis attaché à un arbre.

Un sourire sur les lèvres, je surveille la cuisson de la viande, tout en me demandant bien si je vais pouvoir partir en le laissant là, attaché à son arbre. Ce serait quand même drôlement méchant. Je ne suis pas méchant, je suis juste taquin. Par contre, franchement, je suis du genre à embêter Arnael encore et encore, juste pour voir jusqu’où je peux aller avec lui. C’est drôle. C’est très drôle de voir cet elfe-là me suivre partout. On est amis, certes, mais d’un autre côté, je n’aime pas vraiment qu’on me suive. Même Elladan. Et puis, j’ai tellement de mal avec les gens moi… Je ne supporte pas le moindre contact physique, alors allez-y pour avoir une vie sociale. Même mon frère, je commence à mettre une distance certaine avec lui… N’importe quoi, je suis en train de devenir n’importe quoi.

- Je suis certain que c’est une demoiselle que tu as éconduit.


Avec un petit rire, j’attrape mon lapin grillé et je mords dedans, un sourire sur les lèvres. Je suis bien content d’avoir de la nourriture à me mettre sous la dent, parce que je commençais à avoir vraiment la dalle moi. Et, le lapin grillé c’est trop bon. Même moi je sais faire du lapin grillé, alors que franchement, niveau cuisine, c’est pas tout à fait ça. Pas du tout, même. Un sourire sur mes lèvres, je hausse un sourcil alors qu’Arnaël commence à émettre l’idée que ce n’est pas qu’une mauvaise blague.

- Allons-bon. Pense-tu qu’un orc aurait pris le temps de t’attacher ? Moi pas. Ils t’auraient certainement tué dans ton sommeil ou capturé pour avoir des informations.

Une nouvelle bouchée et puis.

- Mais, il n’y a rien à la frontière, rien du tout. J’ai poussé mon cheval le plus loin possible pour le laisser se dégourdir les jambes. Mais, vraiment il n’y avait rien.

Je croise les bras, en observant mon ami, et je secoue la tête, à deux doigts d’exploser de rire. Celui qui lui a fait ça ne l’a décidément pas loupé !
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Ven 14 Nov - 16:56
Shame ✩
Arnaël & Elrohir
Je grommelle quand Elrohir me traite de fainéant car je ne suis vraiment pas le genre d'elfe à refuser de travailler. Je suis même un habitué des heures supplémentaires. Ce n'est pas ma faute si mes insomnies me pourrissent la vie. Cela, malheureusement, je ne peux pas le lui dire. Je préfère porter le fardeau de cet épuisement sur mes épaules. Personne d'autre ne devrait se sentir concerné par mes petits problèmes d'existence. Il y a des choses bien plus importantes à gérer, surtout quand on est un prince comme Elrohir, en plus d'être capitaine de la garde. Le seconder a toujours été un honneur et ma priorité, mais surtout un divertissement à toutes épreuves. Je suis conscient de la chance que j'ai d'avoir un père influent et un meilleur ami en guise de supérieur militaire. Il y a pire, dans la vie. Je hausse les épaules, continuant à agir comme si ma position était des plus banales et confortable de surcroît. Je dévisage mon ami sans chercher à m'en cacher car je devine derrière ses taquineries un certain mal-être que je ne saisis pas. Il est devenu étrange ces derniers temps et je suis l'un des rares qui peuvent encore profiter de sa compagnie. Il a toujours été quelqu'un de solitaire, mais j'ai le sentiment que cet aspect de sa personnalité est en train de s’aggraver. Cependant je n'ai guère le temps de poursuivre ma pensée car mon ami fait une remarque tout à fait déplacée qui fait monter le rouge à mes joues.

« Mais... Mais pas du tout ! D'abord je ne suis pas ce genre d'elfe. Et puis ça ne te regarde pas. Et... Et... Oh pis zut, penses ce que tu veux. » Dis-je mal à l'aise, en bafouillant.

Je ne suis pas vraiment quelqu'un de maladroit ou d'asocial, mais j'ai toujours eu un peu de mal avec la gente féminine. Mon père pense que c'est une bonne chose car il ne souhaite pas me voir prendre épouse trop tôt, mais moi ça m'inquiète. Rares sont les femmes que je parviens à traiter comme égales aux hommes. Ce n'est pas du tout une histoire de sexisme, mais je les trouve toutes bien trop pures et bien trop délicates pour pouvoir me comporter en leur présence tel que je suis au naturel. Du coup, en leur compagnie, je suis toujours en train de chercher une attitude convenable à adopter. Les choses sont bien plus simples lorsque je suis avec Elrohir. Il me permet d'être moi-même et m'apprécie ainsi. A vrai dire j'ignore ce que je ferais s'il n'était pas là. Un mince sourire pensif s'étire sur mes lèvres alors que mon regard se perd dans le vague. De toute façon c'est mieux que de le regarder déguster son lapin séché alors que mon ventre crie famine. Je serre la machoire en écoutant Elrohir commenter à la fois mon hypothèse et sa propre balade hors de la vallée. Je n'aime pas qu'il me tourne en ridicule, même si mes propos ne sont peut-être pas exacts. Et je n'aime pas non plus le savoir aussi libre de ses mouvements quand je ne peux pas faire un pas dehors sans que mon père l'apprenne et ne me dispute.

« Tant mieux, tant mieux... » Je réplique sans vraiment être à ce que je dis.

A force de faire semblant que la situation actuelle est normale, j'en arrive presque à oublier mon absence de tenue. Du bout des doigts, tout en parlant, j'ai réussi à attraper le noeud. Malheureusement je ne parviens pas à le défaire. La personne qui m'a attaché l'a fait avec beaucoup de minutie.
electric bird.
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Mer 19 Nov - 22:41
Embêter Arnaël est un véritable sport, vous savez. Je l’adore, et dans mon cœur, il pourrait presque avoir la place d’un frère dans mon cœur, tellement je m’amuse avec ses nerfs, à l’embêter, le taquiner, le faire tourner en bourrique. C’est d’ailleurs bien pour ça que je n’ai pas commencé à l’embêter. Il marche toujours dedans directement. Parce que, quoi que je dise, quoi que je fasse, il court droit là où je veux l’emmener. C’est pour ça, en fait, que je ne l’ai pas détâché. Parce que, c’est amusant de voir sur son visage combien ça l’embête. Oh, arrêtez avec vos ‘mais il a l’air de n’en rien avoir à faire de tes conneries’. Je le connais depuis deux mille ans. Je sais parfaitement que sous son air dégagé, il n’a qu’une envie : se détacher et enfiler un pantalon, et vite. Il ne faut pas être stupide pour ça. Suffit juste de se mettre à sa place. Mais, c’est amusant de voir qu’il essaie encore et encore de se maintenir un minimum digne. De voir qu’il essaie un peu de faire autre chose, de penser à autre chose qu’à sa situation.

- Oui, justement, je pense ce que je veux. Et je suis certain qu’il s’agit d’une demoiselle que tu as éconduit de la mauvaise manière.

Un sourire sur mes lèvres, je mordille dans mon lapin grillé. C’est à peu près la seule chose que je peux faire, en cuisine. Le lapin grillé. Tout le reste, je le rate encore et encore. Je suis nul en cuisine. Vraiment nul.

Après quoi je raconte à Arnaël ce que j’ai vu aux alentours de la cité. A savoir, rien du tout. Rien d’intéressant. Aucun ennemi. Aucun ennemi, aucun allier, rien. Je n’ai pu que m’amuser à tester les limites de mon cheval. Je me penche soudain rapidement, tirant une dague de ma poche, visant une corde sans même arrêter mon geste, et je lance l’objet. Il se plante droit dans la corde qui retient le nœud. Parce qu’il faut bien le libérer à un moment ou à un autre. Je laisse tomber la moitié du lapin grillé sur un morceau de cuir pour Arnaël. Taquin, oui. Salaud, non. Après l’avoir fait baver, autant dire que je vais lui en laisser un bout. Mon sourire sur les lèvres, je me redresse et je vais vers mon cheval, où se trouve un paquetage en permanence. Parce que je ne sais pas si, en partant, je vais revenir à la cité ou pas. J’emporte donc toujours des vêtements de rechange. Je tire un pantalon que je lance au travers de la clairière droit sur la tête de mon ami.

- Allez, rhabille toi, mange et on rentre à la cité. Que je puisse raconter cette histoire à la moitié des elfes que je croiserai.

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