Eléanore + Riding to Rohan

derrière l'écran

(PREMIER MESSAGE !!!! choix entre 6 ~)

→ Rang en 2-3 mots : Princesse alchimiste du Rohan
→ Couleur en HTML : #B0CC99

à travers l'ombre, jusqu'au bout de la nuit.

La jeune femme regardait vaguement l'horizon qui s'étendait sous ses yeux. Du haut de Edoras, elle dominait toute la vallée qui semblait cristallisée dans l'hiver. L'air lui paraissait nostalgique, ou peut-être était-ce simplement l'émotion qui la traversait à cet instant. Face à elle, le monde était en train de changer, mais la jolie brune ne s'en rendait pas compte. Elle y participait, aveuglément et endormie, sans s'imaginer un seul instant que ces souvenirs qu'elle chérissait temps appartiendraient bientôt à un temps révolu. Pourtant, ils demeuraient intactes dans son esprit, malgré les effets de cette potion dont elle en ignorait même jusqu'à l'existence. Dans la fraîcheur du matin, Eléanore ferma les yeux. Elle voulait se souvenir. Se souvenir de chaque instant.

La princesse se revit enfant, courant dans chaque recoins du château, aussi insaisissable qu'une ombre. Elle avait grandi à Edoras, élevée comme héritière du trône, puisque son cousin s'en était allé vers le Gondor, sans éprouver la moindre envie de revenir. Parfois, Eléanore l'enviait. Il avait vu du monde, prit en main sa destinée. Déjà petite, elle détestait ces murs qui ressemblaient à une véritable prison. Certes, elle aimait le Rohan, mais elle aurait souhaité pouvoir repousser les frontières. A vrai dire, elle n'était pas réellement faite pour la vie de cours, elle s'en accommodait tout au plus. Toute ce qu'elle désirait, c'était de ne pas décevoir son oncle et d'égaler sa soeur avec laquelle elle n'avait que très peu de points communs. Néanmoins, il lui était impossible de renoncer à cet esprit aventurier, et à taire cette curiosité qui brillait en elle comme un foyer ardent. Naïve en ce temps-là, tout dans ce monde lui paraissait beau et à explorer. La terre du milieu n'était-elle pas chargée d'une histoire qui méritait que l'on s'attarde dessus ? En tout cas, il s'agissait-là de son point de vue. Sans doute était-ce pour cela que les seules moments calme d'Eléanore correspondaient à ses heures passées avec celle qui endossait le rôle d'éducatrice et de préceptrice. Une bonne femme joviale, qui demeurait tout de même stricte lorsqu'il le fallait. Après tout, sa principale mission concernait l'éducation d'Eléanore et sa préparation à un potentiel héritage du trône. Être roi n'était pas inné, cela s'apprenait comme chaque métier. Mais qu'importaient les moments où elle se faisait réprimandée, la jeune enfant aimait sincèrement cette femme qui palliait au rôle de mère. Une mère... Voilà ce qui manquait terriblement à la jeune princesse. L'absence de ses parents - bien que son oncle ait pris le relais - creusait un trou dans la poitrine de la jolie brunette que rien ne parvenait à combler. Voir cette figure rassurante disparaître du jour au lendemain l'avait marqué au plus profond de sa chair, bien qu'elle se réfugiait dans le mutisme, refusant d'évoquer ces sentiments douloureux. Dès son plus jeune âge, Eléanore avait décrété qu'ils lui appartenaient et que personne n'était autorisé à connaître le fond de sa pensée. Après tout, cette carapace s'avérait être sa seule défense quant aux agressions extérieures. Elle devait se protéger, mais également veiller à l'image imposé par l'étiquette. Les larmes ne devaient être de mise, bien qu'elles ne soient pas toutes un mal. Quoi qu'il en était, cette perte lui laissa l'amère impression d'être seule contre tous, et certainement cela expliquait-il son constant besoin de fuir et d'explorer le monde. La jolie jeune fille comprit lors de son adolescence que peut-être, quelque part, d'autres pouvaient ressentir des émotions similaires qui lui donneraient alors le sentiment de ne plus être seule face au reste du monde. Heureusement, Raeomen, le fils de son éducatrice lui changeait les idées de temps à autres. Eléanore jouait depuis bien longtemps avec ce petit garçon, malgré les réticences de son oncle Fengel, et les jugements d'Eodia. Ils partageaient ce même désir d'espace et d'aventure, trouvant que les terres étaient trop vastes pour ne pas être parcourues, l'air trop pur pour demeurer enfermer. Raeomen avait la chance de pouvoir vadrouiller un peu partout dans Edoras, et souvent, il passait des heures à raconter ses journées à la jeune princesse qui l'écoutait d'une oreille attentive, buvant chacune de ses paroles, s'imaginant elle-même à dos de cheval, dans les plaines du Rohan. En grandissant, une véritable confiance s'était instaurée d'elle-même.