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| Sam 28 Juin - 16:03 Ringil, The sword of Fingolfin.
Le galop de mon cheval fatigué se ralentit de lui-même alors que nous arrivons, après avoir contournée la cité de mon enfance par l’est, devant les ruines de ce temple où, enfant, on jouait à se faire peur. Les légendes sur ce lieu sont aussi nombreuses que variées, et même les hommes faits ont du mal à accepter d’entrer dans ces lieux, qu’on raconte hantés par les pires fantômes de l’histoire de la terre du milieu. Les spectres sortent dès la tombée de la nuit, et nul n’ose se rendre dans ce lieu lugubre aux abords du coucher du soleil. D’ailleurs, nul n’ose se rendre dans les ruines même lorsque le fort soleil de midi frappe les pierres brutes.
Sagesse renâcle un peu, alors que je le pousse au pas vers l’entrée des ruines, mais je ne lui laisse pas le choix. Le cheval noir finit par avancer, et par piler tout simplement à l’entrée du vieux temple. Un soupir monte à ma poitrine, et je finis par mettre pied à terre, flattant son encolure, et je l’attache là, à un arbre. S’il ne veut pas réellement avancer, ce n’est pas moi qui vais le pousser. De plus, pour fouiller dans le temple, il sera plus simple pour moi d’être à pieds.
Avec un frisson du au nombre des années à penser à ce lieu dans mes cauchemars, je vérifie machinalement la position du soleil. La matinée est à peine entamée, et il me reste bien des heures avant de me retrouver piégé au milieu des spectres. Un pas après l’autre, la main sur mon épée, j’avance pour tenter de trouver quelque chose, un indice qui me permettra de trouver cette épée mystique. Au fond de moi, quelque chose me dit qu’il est fort impossible que Ringil soit encore là. Malgré la réputation des spectres, il m’est impossible d’imaginer que personne ne se soit armé de courage pour aller piller ce lieu. En temps de disettes, les pauvres sont capables de trouver leur courage pour trouver la moindre piécette.
Après quelques instants d’hésitation, je me rends dans le grand bâtiment du temple, qui tient encore, par je ne sais quel miracle, debout. Un pas après l’autre, un frisson de peur mêlée d’excitation dans mon dos, j’avance jusqu’à ce qui tenait lieu d’autel autrefois et je me retourne vers la salle où autrefois, priaient les fidèles. Je la contemple un instant avant de faire le tour de la pierre sacrée. Je m’avance vers les murs, et j’entreprends avec minutie de les sonder, à la recherche d’un passage secret.
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| Sam 28 Juin - 16:37 Ringil, The sword of Fingolfin.
Au bout de quelques heures – ou jours, en fait – de recherches dans ce lieu poussiéreux, je finis par me laisser tomber contre un mur, et je sors ma gourde pour boire quelques gorgées. Il n’y a rien dans ces murs, aucune trappe, rien qui ne puisse me mettre sur la voie de Ringil. Ce temple tombe en ruine, et après avoir réfléchis quelques minutes, je finis par me concentrer sur l’autel, seul endroit que je n’ai pas exploré. Je finis par me placer à côté, et de pousser dans tous les sens, de le tirer, jusqu’à donner un coup de pied dedans, me faisant mal par la même occasion.
Ce geste de colère déclenche cependant une sorte de méchanisme, et l’autel bascule, laissant devant moi un trou béant dans le sol. Un sourire monte à mes lèvres, alors que je sautille de douleur pour calmer mon orteil douloureux sous le cuir de ma botte. Je le savais. Je savais qu’il y aurait quelque chose là-dessous. J’avance donc dans l’escalier qui semble descendre dans les entrailles de la terre, une torche de fortune à la main, fabriquée avec un morceau de bois et un bout de ma cape. Il n’y a aucun obstacle sur ma route, et je traverse le long couloir pour arriver devant un présentoir où se trouvent deux épées. Celle de droite, malgré la poussière est magnifique, ouvragée, avec diamants et gravures. L’autre est beaucoup plus simple, une bonne épée de combat si j’en crois mon expérience. Alors que je tends la main vers celle-ci pour la soupeser, un raclement de gorge retentit dans mon dos. Je me retourne, surpris, suspendant aussi mon geste. Là devant moi se trouve l’un des spectres étranges dont parlent les légendes. Transparent, vert lumineux, il me contemple d’un air que je suppose sévère sous son casque, jusqu’à ce que sa voix retentisse dans l’air qui me donne désormais l’impression de vibrer.
- Soit le bienvenu, Thodir de Dunharrow. Ici s’achève ta quête de Ringil. L’une de ses épées te mènera à ta perte. L’autre t’ouvrira le passage jusqu’à Ringil. Choisis bien.
Un souffle semble parcourir le long couloir, et le spectre disparait, me laissant là avec mes questions. Je dois, sans indication aucune, choisir une épée parmi deux, et si je me trombe, je risque tout simplement ma vie. Je me retourne, réfléchissant. L’épée de droite ne me semble décidément pas capable de trancher quoi que ce soit. C’est une de ces épées de cérémonie que les riches utilisent pour parader. J’ai toujours refusé de porter ce genre d’épées factices, préférant largement la mienne, même si elle est usée jusqu’à la corde, à ces jouets pour adultes. Alors, après une seconde d’hésitation, ma main se pose sur la garde de l’épée de combat simple, et je la retire de son socle.
Après deux secondes de flottement, un énorme grincement retentit, et je me retrouve couvert de poussière. Toussant tout ce que je peux, je ferme les yeux, priant pour que le plafond ne me tombe pas dessus, mais lorsqu’enfin la poussière retombe sur le sol, un trou béant dans le mur me donne l’accès à une nouvelle pièce. De l’autre côté, le spectre semble m’attendre. Je m’avance vers lui, incertain, et je m’immobilise à un peu plus d’un mètre de lui.
- Félicitations. Tu as réussi le test. Repose l’épée à sa place.
Je fais demi-tour et obéis, avant de revenir vers le spectre. Dans mon dos, la porte se referme en grinçant, et mon cœur manque un battement. Comment vais-je sortir d’ici par la suite ? L’heure n’est pas à se poser ces questions, cependant. Un sourire monte à mes lèvres, alors que mon regard se pose sur l’épée noire qui se trouve placée sur un autel poussiéreux. Des toiles d’araignées entourent l’objet, mais… Elle est là. Ringil. Cette épée de légendes, qui pourrait me donner l’aplomb nécessaire pour pousser notre roi à retrouver la raison.
- Une épée contre une épée. Retire celle qui ceint ta taille et remet la moi.
J’obéis, bien que j’ai du mal à comprendre comment un être qui n’est pas fait de substance réelle pourrait prendre mon épée. Il n’a cependant aucun mal à la tenir dans sa main, et il s’éloigne de moi pour se rendre vers l’autel, où il échange mon épée contre celle qui se trouve là. Revenant ensuite vers moi, il pose dans mes mains Ringil, mais ne me laisse pas le temps de l’observer. Un geste de sa main suffit à ouvrir une porte dans le mur.
- Il est maintenant temps pour toi de repartir parmi les tiens. Hâte tes pas, car ce lieu ne souhaite plus ta présence par ici.
J’obéis, et après quelques minutes de marches, je ressors dans une petite maison en ruines non loin de mon cheval. Je prends le temps d’essuyer l’épée, avant de la ceindre à ma taille et de monter à cheval, mon précieux bien pendant à mon côté. Ma main se pose sur sa garde alors que Sagesse se rend lentement vers les murs de Dunharrow, où je vais pouvoir examiner l’objet de tout mon saoul et m’entrainer avec. Je ne l’ai pas tirée encore, mais je sens que son fil sera aussi aiguisé qu’au premier jour, et qu’elle aura une balance parfaite.
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