Shadow is Coming [quête commune Groupe D]

ELROHIR & ELROND

Suite aux rumeurs qui circulent en Terre du Milieu et aux menaces qui émergent, plusieurs d'entre nous ont pris la décision de passer à l'action. Il ne fait aucun doute que nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser de près à ce mage bleu et à partir en quête d'informations. À Imladris, nous avons parlé longtemps des démarches à suivre, il a finalement été décidé que Nellas accompagnerait Galadriel à Fornost, Eluna et mon fils, Elladan, iraient quant à eux à Selfoss, où l'on avait mander de l'aide. Quant à moi, j'irai, en compagnie d'Elrohir, jusqu'à Carn Dum, l'ancienne capitale du Royaume d'Angmar maintenant déchu. Bien que nul Roi Sorcier ne règne aujourd'hui sur ces terres, il nous a fallu être prudent lors de notre voyage, car, non seulement nous avons dû passer par les Landes d'Etten où de nombreux trolls ont élus domiciles, mais les territoires de l'ancien royaume étaient encore peuplés par les viles créatures qui autrefois y étaient légions.

Nous avons parcouru maint lieues, mais nous sommes finalement arrivés près de la capitale. Quelques kilomètres nous en sépare et nous avons déjà dû éviter un groupe d'orques qui auraient pu croiser notre route. Cachés par les rocailles, nous attendons l'arrivée de notre informateur. Il se nomme Braedon et est un ami des Dúnedain, ceux là même à qui nous sommes sensés porter secours, ayant été capturés par les orques et emmenés au sein de la capitale. J'avise une mansarde abandonnée, assez proche. Avec des planches ajournées, elle serait un endroit idéale pour observer les environs sans avoir à se montrer au grand jour. Me retournant vers mon fils, je lui indiquais de me suivre.


Nous entrons donc dans la cabane. L'air n'y ait pas très agréable, mais on peut tout de même le supporter. Je prends quelques minutes pour fouiller l'endroit. Il ne faudrait pas que l'on découvre que, malgré l'état de délabrement important du lieu, quelqu'un y vive. Ou si c'était le cas, autant qu'on le découvre maintenant afin de s'éloigner de ce lieu de vie. Mais tout semble indiqué que personne ne vit ici depuis bien des années. L'endroit a d'ailleurs été pillé … même s'il ne devait pas y avoir grand chose de valeur. M'installant derrière l'un des pans de mur d'une des façades, dans un angle, sachant qu'Elrohir s'installerait à l'opposer afin de couvrir un plus large panorama, je me penche pour tirer à moi un caisson qui ferait office de chaise. Derrière, coincée entre le mur et mon nouveau siège de fortune, une fiole. Je me penche, l'observe, m'en saisit. Elle contient un liquide. Je l'ouvre, inspire, soupire. L'odeur particulière des potions des hauts elfes me pique le nez, m'indiquant l'identité du liquide à l'intérieure de cette petite fiole de verre. Ça peut se révéler utile dans les heures à venir.

Attendre ne me dérange pas. Nous n'avons pas beaucoup parler avec Elrohir sur le chemin, les voyages d'aventure n'étant pas les moments les plus propices aux conversations calmes, posées et inspirées que j'apprécie. Mais, absorbé par ce qui se passe dehors, en l’occurrence, absolument aucun mouvement, je ne prends toujours pas la parole. Notre interlocuteur ne devrait plus tarder, de toutes façons.

ELROHIR & ELROND

Un conseil extraordinaire s'était tenu entre les dirigeants de la Lothorien et d'Imladris, et mon frère et moi y avions été conviés. J'étais resté silencieux tout du long, m'interrogeant sur la présence de l'espionne préférée de Père, ainsi que de celle d'Eluna autour de cette table, avant de voir les groupes répartis et de comprendre le but de leur présence, autant que celle de mon frère et moi. Nellas servirait de garde du corps à grand-mère, et Eluna irait avec Elladan. Voilà qui allait réjouir ces deux là, vu la complicité qu'ils partageaient depuis notre plus tendre enfance. Quant à moi, je suivrais Père, et c'était quelque chose qui m'emplissait de fierté : qu'il ait assez confiance en moi pour m'inviter à le suivre était chose rare, et je comptais bien en profiter autant que possible pour faire mes preuves.

La destination de notre épopée était Carn Dum, un lieu emplit de mystère et de magie noire, et le trajet pour nous y rendre était semé d'embuche. Je m'étais donc équipé comme pour partir au combat, de ma cotte de maille en mithrill, et j'avais choisis une cape de voyage que je pouvais enlever facilement pour dégainer mon épée. Bien que ce ne soit pas mon arme de prédilection, j'avais pris mon arc et un carquois plein, ne sachant pas si j'allais en avoir besoin ou si la route serait assez sûre pour que nous arrivions sans avoir à nous battre à notre point de chute.

Notre mission est de porter secours à des Dùdenains qui ont été capturés et emmenés dans les ruines de l'ancienne capitale du roi sorcier. Je ne sais si nous allons y arriver, ou même s'ils seront encore vivants lorsque nous nous porteront à leur secours. Nous ne sommes que deux face à une compagnie d'orcs, et il faut être réalistes : le nombre surpasse les talents guerriers de deux elfes surentraînés.

La voix de mon père me ramène au présent, comme il m'ordonne de me suivre vers une masure située non loin de notre point d'observation, et qui nous protègera certainement de la vue des créatures qui pourraient vouloir nous chercher des noises.

Je me lève donc, faisant en sorte de rester tout de même invisible des créatures qui pourraient passer sur la route en contrebas. J'entre à la suite de Père dans la cahute, retenant une blague sur la qualité de l'air qui aurait fait rire Elladan. Mon frère est loin à présent, et Père ne possède pas le même humour que nous. De plus, je souhaite réellement lui montrer qu'il pouvait avoir confiance en moi. Mon regard bleu glisse sur les chaises délabrées et la table défoncée, preuve que le temps a fait son œuvre ici, et que certainement des pilleurs sont passés pour tenter de trouver fortune ici. Père s'installant dans un coin, j'allais dans un autre pour attendre celui qui doit nous donner des informations sur ce qu'il se passe par ici. Mon regard se porte au travers des planches, et je profite de cette cachette pour observer plus en détails ce qui se trouve autour de nous, dans cette lande aride, couronnée de cailloux et autres arbres décharnés.

- Quelqu'un arrive.

ELROHIR & ELROND

L'homme que j'ai vu semble chercher quelqu'un, et après quelques secondes, Père et moi sortons de la cabane en ruines pour aller le rejoindre, faisant attention à ne pas nous faire voir de la route en contrebas. Sans s'encombrer de palabres, l'homme se présente comme étant Braedon, l'homme que nous attendions et il nous guide rapidement vers Carn Dum.Lorsqu'il nous dit qu'il doit nous laisser, et qu'il s'occupera de surveiller nos chevaux, je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils. Elven, mon cheval, est parfaitement dressé pour se garder tout seul, et dans tous les cas, il ne laissera personne s'approcher de lui en dehors de moi. J'ai comme un doute sur cet homme, mais je préfère laisser Père prendre cette décision, qu'il semble accepter. Je laisse donc mon cheval en liberté, préférant qu'il s'enfuie si jamais cet homme qui ne m'inspire aucune confiance tente de lui faire du mal. Je sais qu'il restera dans les parages et reviendra à mon coup de sifflet.

J'entre donc le premier dans les souterrains, inquiet de ce que je peux y trouver. Une fois mes yeux habitués à la pénombre, j'avance de quelques pas, sentant la présence de mon père dans mon dos. Mon pied bute dans quelque chose, et je me baisse pour ramasser une pierre de vision, objet que je n'aurais sans doute pas pensé trouver ici. Bien que je ne sois pas un nain, cet intervalle de temps a suffit pour que mes yeux s'habituent un peu plus à la pénombre, et me permettent d'y voir plus clair. Nous avançons dans le tunnel, jusqu'à arriver à un croisement.

- Droite ou gauche, Père ?

Ma voix n'est qu'un murmure. La droite descend, et la gauche reste sur le même niveau, du moins c'est ce qu'il me semble. J'ai envie de prendre sur la droite, puisque notre but est d'arriver vers le dongeon, qui, si je me rappelle le plan correctement, sont accessibles depuis les geôles. Mais, Père les as travaillés plus que moi, et je préfère pour le coup lui demander son avis.

ELROHIR & ELROND

Mes pas me portent dans les souterrains sans faire plus de bruit qu’un murmure. Elfe de nature, j’ai appris depuis très longtemps appris à marcher dans le silence le plus complet. Je précède donc mon père, avançant lentement pour plus de sûreté, évitant de peu une troupe d’orcs dans un couloir, et en prenant un autre, qui se dérobe sous mes pieds. Je tente désespérément un mouvement pour me raccrocher au bord, mais ma main ne se referma que sur du vide. Je tombe donc concentré sur ma réception, et après un roulé-boulé je me relève au milieu d’orcs, qui me regardent comme si j’étais sorti de nulle part. Ouais, bon c’est un peu le cas.

Mon épée chante alors qu’elle glisse en dehors de son fourreau et que je décapite le premier dans un simple geste rapide. J’ai le temps de donner un coup de pied dans le cadavre, qui s’effondre sur l’un des autres orcs. Celui sur ma droite commence à tirer son épée, mais j’attrape son bras pour le bloquer, lui enfonçant mon épée dans le ventre. Je tourne la garde, faisant pivoter la lame dans ses entrailles, avant de me baisser, mu par un réflexe qui me sauva la vie. La flèche de l’autre orc se plante entre les deux yeux de mon adversaire qui s’effondre sur le sol. Deux de tués, restent six.

Abandonnant là mon épée pour le moment, car je n’ai pas le temps de m’amuser à la ressortir des entrailles de l’orc quand il y en a six autres qui sont à deux doigts de me sauter dessus, je tire une dague pour la lancer sur l’archer. Elle se plante dans la gorge de celui-ci dans un claquement sec. Une nouvelle roulade me porte au niveau de celui-ci pendant que l’orc tombé au sol par le cadavre du premier se relève en hurlant des mots que je préfère ne pas comprendre.

Je tire donc l’épée de l’archer hors de son fourreau pendant qu’il agonise, et lui retire dans le même geste la dague de la gorge. Dague qui finit immédiatement sur le sol, alors que je me retourne pour parer le quatrième adversaire. Les deux derniers courent vers leurs armes pendant que j’enchaine quelques passes avec la créature qui me fait face. Je finis par trouver une ouverture dans sa garde, qui me permet d’insérer la lame droit dans son bas ventre et de le repousser sur les deux derniers orcs qui arrivent vers moi. Ceux-ci se le prennent droit dans les jambes et s’effondrent au sol. Je récupère ma dague et bondit pour égorger l’orc le plus proche, avant de rouler sur le côté pour éviter un coup de masse.

Mes pieds viennent trouver le bas ventre de mon adversaire pour le propulser en arrière, contre le tas de cadavres dans son dos. Je me relève dans le même mouvement, bondissant sur l’orc au sol et lui frappant droit dans le menton avec mon poing, le poussant contre le mur. Sa tête cogne contre le chambranle de la porte et il lâche son arme, que je récupère dans un mouvement souple. Tournant sur moi-même, je lui éclate la tête avec la masse avant de me retourner vers les autres. Aucun ne bouge.

Parfait. Plus qu’à retrouver Père, maintenant. Ou, à tenter de réaliser notre quête seul, même si je suis persuadé qu’il m’en voudra. Je récupère ma dague, que je nettoie avec la tunique d’un des orcs, puis mon épée qui subit le même traitement avant de réintégrer son fourreau. Après un instant d’hésitation, je m’empare de l’arc et des flèches de l’orc. Insérant une flèche sur la corde, j’avance lentement dans le couloir, espérant que personne n’a entendu le rafut que nous venons de faire.

ELROHIR & ELROND

Un pas après l’autre, je me dirige lentement vers la sortie, bien heureux de ne pas m’être fait toucher par quoi que ce soit. Que font donc ces créatures ici ? C’est avec une appréhension certaine que je m’avance dans ce long couloir, une flèche encochée sur l’arc que j’ai récupéré, le stress grimpant le long de ma colonne vertébrale. Mais, heureusement, ou malheureusement, que sais-je, je ne croise personne jusqu’à descendre cet escalier en ruines qui me mène vers le sous-sol de l’endroit. Le sous-sol d’un sous-sol… Il est étrange d’y pénétrer, et encore plus étrange de tomber sur des hommes pieds et poings liés. Je commence par les détacher, avant de me présenter en langue commune, et d’écouter leur histoire, qui me fit légèrement tiquer.
- Non mais, attendez… Braedon m’a dit…
A ce point, je m’arrête devant leurs têtes stupéfaites, et je pousse un profond soupir – et un ou deux jurons en elfique – alors que je réalise que cet homme, qui me paraissait louche au départ, est en réalité bien pire que ça. Il m’a manipulé, et il a manipulé mon Père. Je comprends assez rapidement que la rumeur de l’anneau de pouvoir que possède Elrond a du arriver aux oreilles de cet homme, et qu’il veut la récompense pour lui tout seul.
- Nous devons retrouver Père.
Je leur raconte alors ce que je sais du mage bleu, et du danger que doit courir mon père. Ensemble, nous remontons chercher les armes des orcs morts de la pièce où je suis tombé, et nous nous mettons en quête d’une autre sortie, ou d’un endroit dans ce labyrinthe où je pourrais tomber sur Père. Après quelques heures de recherche, nous tombons sur une porte qui nous permet de sortir de la forteresse. Je commence par vouloir retourner à l’intérieur, mais je suis bien vite maitrisé par les dùdenains, qui m’assomment à moitié avant de m’expliquer leur point de vue :
- [i]Elrohir, nous sommes huit, face à un terrain que nous ne connaissons pas, et un ennemi dont nous ne connaissons pas le nombre. On va laisser quelqu’un en faction, et on reviendra quand on en saura un peu plus sur cet endroit.[/b]
Il pose sa main sur mon épaule, alors que mon regard fermé se pose sur lui. Il a raison, je le sais, mais jamais je ne me pardonnerait d’avoir abandonné mon père. Jamais Elladan ne me pardonnera.
- Je dois trouver mon frère. On ira le chercher tous les deux, si personne ne veut m’aider.
Je me relève et me prépare à aller retrouver Elladan et Eluna, qui sont parti à quelques jours de voyage de là où je me trouve. Nous devons retrouver Père.