Ilhy - Mes erreurs font ma force

Je serais forte, quoi qu'il advienne

Ilhy Sombréclat

Ilhy est quelqu'un de rusé, qui a de l'astuce à revendre et qui, même si elle agit souvent avant de réfléchir - elle est plutôt impulsive - peut parfois raisonner de façon logique et de son cerveau embrumé sort quelque chose de bien. Elle est assez tête en l'air, et naïve : il est très facile de l'embobiner, même si elle reste méfiante envers ceux qu'elle ne connaît pas. Elle accorde peut-être trop facilement sa confiance, et se montre loyale, à la manière d'un chien. Elle est serviable, toujours optimiste et garde le sourire quoi qu'il arrive, préférant voir les choses sous le meilleur angle possible.
Elle est également charmeuse envers la gent masculine, parce qu'elle a vécut dans un milieu assez viril, en apprenant à manier la pique comme soldate. Elle a acquis quelques tics masculins, ce qui peut parfois paraître étrange chez elle. Elle a un bon fond, et Ilhy est extrêmement protectrice envers sa famille et ses amis les plus chers. Volage, elle batifole d'une activité à une autre, semblable à un papillon, ce qui donne parfois une mauvaise image d'elle - en réalité, elle a juste beaucoup de plaisir à faire toujours des choses différentes. Assez insouciante, elle se soucie de demain, mais pas assez pour gâcher l'aujourd'hui avec de mauvaises ondes - cette façon de penser lui a valu le surnom de la Louve, car comme cet animal, elle vit l'instant présent plutôt que de regretter le passé ou d'attendre le futur. Attention à sa sournoiserie, car elle est très rancunière, et ses farces risquent de vous en faire voir de belles ! Elle est moqueuse, mais même si elle a la langue bien pendue et acérée, elle évite de dire trop de mal des gens.
A résulté de son statut de piqueuse une certaine témérité qui n'est pas sans rappeler la fougue de la jeunesse. Elle aime se battre, et cela se voit - elle a même tendance à chercher les noises pour rien. Elle déteste perdre, et a parfois un comportement assez enfantin. Elle sait qu'elle doit grandir, prendre des responsabilités, mais elle rêve d'aventures où elle serait une héroïne. Elle a la fâcheuse tendance à mentir quand cela l'arrange, et à se servir de son joli minois pour arriver à ses fins.

Ce qui frappe, la première fois que l'on voit Ilhy, c'est sa chevelure de feu et ses yeux de glace. Deux éléments si opposés, et pourtant chez elle il semblerait qu'ils fassent partie de son être entier. Ses yeux brillent toujours d'un éclat malicieux, ses lèvres fines étirées en un sourire moqueur. Petite - hé oui, ce n'est pas une naine pour rien - elle est également musclée, grâce à son apprentissage de la pique, et plutôt résistante, même si elle adore en faire des tonnes quand elle a un petit bobo. Elle déteste les robes ou les habits féminins, qu'elle ne trouve pas confortable ; elle est donc le plus souvent vêtue comme un homme, de pantalons de cuir et d'une chemise ample, qui cacherait presque sa poitrine plutôt menue. Elle porte parfois un corsage au-dessus, quand elle en a envie.
Sa tunique de piqueuse, sans manche, descendant jusqu'aux genoux et ouverte sur les cuisses, est bordée de fourrure grise aux bords ; elle est de couleur vert émeraude, et un loup hurlant y est gravé, argent sur cuir. Elle porte de hautes bottes montantes, plus pratiques que celles plus basses qui ont tendance à descendre. Ilhy ne se promène jamais sans arme à la ceinture, et elle se sert souvent de sa pique comme bâton de marche.

Ton histoire

Être née dans la caste noble des nains des monts de fer ne fut jamais une bonne chose, en ce qui me concerne. Oh, certes, cela apportait bien des avantages ... Mais également des inconvénients. Comme mettre des robes, et voir la belle société des nains. Bon, la belle société, c'est vite dit. Alors, Ilhy, elle préférait aller s'entraîner avec les soldats, jouer avec eux aux dés, boire un peu de leur bière quand ils avaient le dos tourné. Sa mère détestait cela ; elle la sermonnait souvent, lui disant que son rang lui donnait des responsabilités, et ce depuis sa naissance. Qu'elle devait se comporter en naine. Mais ça n'empêchait pas Ilhy d'être remuante et d'avoir la bougeotte, de se moquer des gens, de faire son petit air de chaton quand elle avait des ennuis et de toujours réussi à s'en sortir grâce à son astuce. Elle revenait, les genoux encroûtés, les paumes de mains écorchées, le coeur battant, le regard plein d'étoiles.

« Je refuses. » La voix de la gamine était catégorique. Son père soupira face à elle, et lui mit une taloche sur la tête, mettant ses cheveux roux en bataille. La petite gonfla les joues, d'un air boudeur, puis sans prévenir, se leva, glissa entre les jambes de son père et s'en alla en courant, non sans lui avoir tiré la langue, dans un petit bruit retentissant. Pourquoi devrait-elle donner son lit à son cousin, hein ? Tout ça parce qu'il n'avait plus de maison. Smaug avait détruit Erebor, et les nains de là-bas cherchaient refuge où ils pouvaient : Monts de fer, Montagnes bleues ... Et donc, son fichu cousin était arrivé, demandant asile. Il allait juste lui piquer son lit, voilà tout ! C'était tout ce qu'elle voyait. Elle alla se cacher dans la caserne des soldats, et les regarda jouer de leurs armes ; elle aurait rêvé d'être assez forte pour pouvoir lever cette masse, ou assez agile pour tirer à l'arc. Enfin, non, ce n'était pas une question d'agilité : quand il s'agissait de sautiller pour esquiver des coups, elle ne s'en sortait pas trop mal. En fait, elle n'avait pas la patience de viser, voilà tout. Elle avait tenté, pourtant, d'apprendre à tirer ; résultat : elle bougeait trop, et sa flèche déviait quand sa curiosité lui faisait se pencher pour voir où elle avait tiré - avant même que sa flèche ne soit totalement partie. L'arc n'était pas pour elle. Mais la lance, la lance ! Plutôt légère, capable de repousser des attaques, elle arrivait à la manier. C'était une bonne arme, qui pouvait servir à beaucoup de choses. Oui, elle aimait la pique.

« Allez, Vorn ! S'teu plaît ! » fit-elle, en papillonnant des yeux. Elle n'allait quand même pas devoir le mettre au défi de le battre au bras de fer, quand même ? Bon, il était bourré, le Vorn, mais quand même, il restait bien plus musclé qu'elle. Restait plus qu'à espéré que la bière ferait son effet. Chance ou réussite de sa petite manoeuvre, le nain accepta de payer la tournée. Ce qui faisait économiser Ilhy ! Bien, bien, tout cela. Elle eut même le toupet d'en recommander une ; de toute façon, les autres gardes étaient trop pris par l'alcool pour le remarquer. Elle sourit, le nez dans la mousse, et aspira une bonne goulée du liquide d'ambre. Oui, ses amis étaient vraiment influençables, surtout quand elle s'arrangeait pour les faire boire comme des trous ...

« Me Marier ? Avec cousin Biri ? Hors de question ! » s'étrangla la rousse. Elle était affublée d'une espèce de robe, qui lui serrait la poitrine ; elle détestait les rubans, les bijoux à ses poignets. Elle secoua la tête, farouchement. Elle refusait de se marier. Elle n'avait encore jamais vu l'extérieur, elle n'avait jamais vécu d'aventures. Elle se refusait à s'enchaîner à un quelconque contrat marital pour le moment. Et puis, Biri, elle ne l'aimait pas. Même si elle avait apprit à l'aimer d'une façon protectrice, elle ne l'aimerait jamais comme une femme aime un homme. Elle se leva, s'empara de sa pique et de son sac.

« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda son père, soupçonneux.
« Je m'en vais. Je veux visiter les montagnes bleues. Je le veux depuis un moment, je crois qu'il est temps. Je veux partir d'ici. Papa, Maman, je vous aime. Je serais toujours votre fille ; rien ne changera cela. Je sais que j'ai des responsabilités, et je reviendrais les prendre, un jour, très bientôt. Mais pour le moment, je veux vivre ce à quoi j'ai toujours aspiré. Je veux être libre, et ce n'est pas ici que je le serais. »

Wow, ça rendait mieux que ce qu'elle avait imaginé. Elle soupira, repoussa une mèche rousse. Oui, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Elle devait expérimenter certaines choses par elle-même. La vie elle-même, peut-être. Elle s'en alla, sans se retourner, parce qu'elle savait que si elle l'avait fait, elle n'aurait plus eu la force de faire ce dont elle avait besoin, ce qui comptait pour elle.

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