Santiago Cabrera - Eoca Tholenion [LES HOMMES]

PHYSIQUE PHYQUE

Eoca est un homme d’honneur… Oui, quand on lui demande de tuer quelqu’un, que ce soit un enfant, un petit chien ou une vieille dame, il le fera, parole d’homme! Jamais il ne déçoit ses clients et surement est-ce pour cela qu’il est si connu dans le sombre milieu des assassins. Malgré tout, ce n’était pas ironique, Eoca est sincèrement un homme d’honneur, il tient sa parole et lorsqu’il promet quelque chose il le fait même si de par ses actions on pourrait croire qu’il n’est pas vraiment une personne fréquentable. Amusant et malin, il utilise souvent l’ironie et l’humour facile pour se sortir des situations les plus critiques, il a confiance en ses talents d’orateur et il pourrait bien devenir un fin diplomate s’il se donnait la peine d’essayer. Malheureusement, même si les jolies phrases sont loin de le rebuter, il préfère largement l’épée aux belles paroles, ou alors aime-t-il ses deux points de façon égale? Peu importe, il manie aussi bien l’un que l’autre et c’est surement ce qui fait de lui un si bon assassin, il envoute ses victimes avec des sourires charmeurs et des discours amusants avant de finalement les poignarder dans le dos sans laisser aucune trace derrière lui. Peu glorieux en effet, toutefois tant pis, la gloire, les lauriers et les couronnes, ça n’a jamais été son truc, lui, il préfère l’aventure, l’excitation de ne pas savoir de quoi demain sera fait et puis il ne tient pas en place, c’est ainsi, il ne veut pas devenir un héros, ni un terrible démon tout droit sortit des enfers, il a simplement dut faire des choix pour survivre , des choix qu’ils ne regrettent pas, car regretter n’est pas l’un de ses principaux défauts, au contraire. Il accepte ses erreurs aussi aisément qu’il se vante de ses exploits.

Où il a grandi, le nom de ses parents et tous ses détails sur son enfance n’ont aucune importance à ses yeux, il n’est même plus vraiment certain d’où il vient, ses souvenirs sont lointains et surtout effacés par des années de souffrance et de solitude. Il n’est pas de noble naissance, il a côtoyé mainte et maint orphelinat durant son enfance, vivant parfois même dans la rue, abandonnée par tous, se devant de survivre seul et simplement seul. Son indépendance et surtout sa détermination sont surement nées dans ses années là, il a compris très vite que personne ne lui tendrait jamais la main et que s’il voulait vivre, s’il voulait BIEN vivre, il se devait de trouver les réponses lui-même. Il commença plutôt jeune à jouer les voleurs et les criminels en puissance, au début, ça ne volait pas bien haut, quelques vols par-ci par-là, sans grand intérêt pour la garde des villes qu’il pillait, toutefois, il est un jour tombé sur une femme, au détour d’une ruelle. Elle était belle et enivrante, mais surtout un assassin de renoms, tout du moins au sein d’un certain cercle plutôt restreint. Il l’avait surprise en plein travail, mais elle décida de ne pas l’éliminer pour autant, voyant peut-être en lui quelque chose dont il n’était pas encore conscience… Ou alors cherchait-elle simplement un apprenti dans l’espoir de se retirer un jour? Qui sait, quoi qu’il en soit il l’a suivi, sans vraiment savoir pourquoi, elle lui a tout apprit, autant la lecture que les milles et une façon de tuer un Homme et elle en a fait en partie l’homme qu’il est devenu aujourd’hui. Un meurtrier, un assassin, un monstre, on lui donne tout un tas de noms différents, lui s’en moque, il fait se pourquoi on le paye, il tue, espionne, vol, pour le compte de certaines personnes, pour l’argent, pour survivre ou simplement pour mieux vivre, personne ne peut vraiment le dire, encore moins lui. En guise de couverture, afin de ne pas paraitre trop suspect, il voyage en tant que dresseur de fauves, il est membre d’une petite compagnie de cirque, tous des assassins en puissance, mais si ils sont davantage tourner vers le vol ou l’espionnage, quoi qu’ils en soient ils forment ensemble une sorte de famille, s’aimant les uns les autres, se couvrant lorsque cela s’avère nécessaire, s’aidant même de temps à autre. Oui, Eoca est un assassin et il a rarement retenue ses coups, toutefois, il n’est pas si mauvais que l’ont pourrait le penser, il a simplement choisi une vie différente, moins glorieuse qu’un roi nain désireux de reconquérir son trône ou qu’un prince elfe suivant les pas de son père, lui n’est pas né avec une couronne sur la tête, mais avec une épée entre les mains et il compte bien vivre ainsi, selon ses propres règles et non celle imposée par le monde. Une chose encore, tout les membres de son petit cirque (une dizaine de personnes) se nomment Tholenion, une façon de renforcer leur esprit de famille... Il va s'en dire qu'il ne s'agit pas là de son vrai nom , en avait-il seulement un?...

Il ne faisait pas de telles erreurs de coutume, mais depuis quelque temps il semblait s’emporter trop facilement, contrôler par des sentiments qui ne s’était que rarement emparé de lui… La peine, la passion, l’amour, tout ça en même temps, brutal et incontrôlable. Résultat? Un homme mort gisait sur le parquet de sa chambre. Assis sur son lit, l’air dépité, le bel âtre réfléchissait à un moyen de faire sortir le corps de l’auberge sans que personne ne le voie… Il ne pouvait pas appeler sa « famille » au secours, ses derniers le sermonnaient assez au sujet de ses sautes d’humeur depuis quelques mois, il était inutile de leur donner le bâton pour se battre. Seul, il était seul, comme au bon vieux temps et mine de rien, il aurait préféré ne pas faire se saut dans le passé, pas ce soir, pas maintenant… En parlant des choses qu’il aurait préférées évitées… « Eoca… ? C’est Lirri… » La douce voix de sa charmante amie raisonna dans le cœur de l’assassin, ce dernier bondit de son lit, allant à droite, puis à gauche, puis à droite, avant de finalement se stopper, l’air idiot. « Oui? » « Je peux rentrer? » Normalement Lirri ne prenait pas la peine de frapper, mais quelques semaines auparavant elle était tombée sur Eoca à moitié nu, une situation que le trentenaire avait délibérément provoquée, pour « la charmer » voyez-vous, cela dit, le résultat fut tout autre, puisque depuis elle osait à peine pénétrer dans sa chambre…. Tel est pris qui croyez prendre n’est-ce pas. En repensant à cette scène, il se mit à sourire, avant de répondre machinalement… « Oui bien sûr… » pour se reprendre bien vite. « NON! Je veux dire une minute! » Ni une ni deux il se rua vers le cadavre au sol, observant les alentours pour trouver une bonne cachette… Le lit aurait été une bonne option, sous le lit j’entends bien sûr, un homme dans son lit ferait mauvais effet, d’autant qu’il est mort … Bref, peu importe puisque c’est dans l’armoire qu’il décida de le dissimuler, l’enfermant brutalement s’adossant l’air de rien à l’imposant placard pour l’empêcher de s’ouvrir. Lirri, elle, entra dans la pièce lorsqu’il lança un « Tu peux y aller! » peu convaincant, mais suffisant pour la voir débouler dans la pièce.
« Que se passe-t-il? Tu sembles étrange… Plus que de coutume je veux dire… » Haa le tact et la délicatesse de Lirrina…
« Non, tout va bien… Tu as besoin de quelque chose? »
« Non, mais Rowing m’a dit que toi, tu voulais me voir… » Ha oui, je me rappelle à présent pourquoi il était si chamboulé ses derniers temps… Il s’était rendu compte qu’il nourrissait des sentiments bien trop profonds pour la belle et que cela ne l’aidait pas vraiment dans son travail, au contraire…Alors, il avait décidé, de son propre chef, qu’il devait l’éliminer. Oui, il veut tuer Lirrina parce qu’il l’aime, ne cherchons pas à comprendre, c’est un assassin après tout, ces gens-là ont-ils vraiment une quelconque logique dans leur esprit sinueux? Restant adosser à l’armoire, Eoca passa une main dans son dos, laissant ses doigts fureter sur la dague qu’il dissimulait, Lirri passa innocemment devant lui, traversant la pièce sans doute pour observer la vue de la fenêtre et lorsqu’elle lui tourna le dos il tenta de la poignarder, levant sa dague dans l’espoir de lui transpercer le cœur aussi sournoisement qu’elle avait transpercé le sien. Manque de chance, le cadavre glissa, commençant à ouvrir l’armoire qui le cachait, obligeant ainsi le jeune homme a se coller brutalement de nouveau contre les portes entrouvertes afin de les maintenir fermé, ratant de ce fait son coup et attirant l’attention de la jeune elfe qui se retourna, l’air perplexe.
« Tu es… étrange… »
« Désolé… J’ai peu dormi ses deniers jours… »
« … D’accord… Je reviendrais demain alors… »
L’elfe s’en alla et l’Homme resta seul dans sa chambre, ruminant un énième échec, tout en étant, en un sens, plutôt content… Quant au cadavre… Bien, ses fauves s’en chargeraient plus tard.

Lirrina et Eoca se sont rencontrés il y a plusieurs mois de cela, presque un an en vérité, leurs caravanes respectives se sont retrouvées sur le même sentier et ils ont décidé de voyager ensemble quelque temps. Au début, elle n’était qu’une femme parmi tant d’autres, mais rapidement, il en est tombé éperdument amoureux. Malheureusement, cet amour réveil en lui des sentiments qu’il croyait oublier, ce qui lui fait commettre des erreurs, il commet des erreurs, doit s’y reprendre à deux fois avant de parvenir à éliminer une cible, bref, il n’est plus à cent pour cent de ses capacités avec elle. La malchance semble déplus le poursuivre, puisque, malgré ses efforts, ils se retrouvent régulièrement dans les mêmes villages, villes ou simplement sur les mêmes routes. Résultats, il est perdu entre son amour pour elle et son métier, alors tantôt il tente de la charmer à sa manière, tantôt il tente de la tuer, sans y parvenir, puisqu’à chaque fois un problème survient et l’empêche de finir le travail. Pour Lirri’, tout est plus compliqué, puisque de son côté elle ignore qu’il est un assassin et n’éprouve rien pour lui hormis peut-être une attirance physique qu’elle tente de cacher en dévorant des choses sucrées à chaque fois qu’il est à proximité, cela dit peut-être que tout ça cache plus. Quoi qu’il en soit, ces deux-là se rendent fous, au sens propre comme au figuré.