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Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa [Valaina]

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Ven 17 Oct - 18:41

Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa


Imladris… Autrefois je fuyais cet endroit comme la peste, aujourd’hui je n’ai qu’une envie : rester là pour être dans les parages si jamais Père a besoin de moi. Je ne sais ni pourquoi ni comment, mais je n’arrive plus à en partir. Brouillé avec mon frère, je n’ai même pas envie de prendre la route à sa suite, pour tenter de voir où il peut bien aller… Et puis, avec l’hiver éternel qui semble sévir à l’extérieur, je ne suis pas tout à fait certain que ce soit une bonne idée. Je n’ai pas envie de me retrouver perdu dans la neige, planté là par mon frère parce qu’il n’aura pas aimé que je le poursuive. Entre nous, les disputes sont rares, mais la rancune est tenace. Et puis, c’est moi qui ait été blessé, cette fois. C’est Elladan qui a tout simplement explosé et qui m’a réellement mis en porte à faux par rapport à l’histoire de Père, par rapport à ce moment où j’ai échoué à le protéger.

Aujourd’hui, c’est debout dans la salle du conseil – vide à cette heure – que j’observe le panorama qui s’étale jusqu’à l’horizon, un air sévère fixé sur le visage. Je ne suis pas tout à fait certain que je vais réussir à m’en remettre cette fois. Ce n’est pas à cause de la réaction d’Elladan. Au fond, peut être que j’aurais réagis de la même manière. Je ne pourrais jamais le savoir à moins d’être confronté à la même situation. Non, en réalité, si je me sens mal, c’est à cause de cette impression qui me tient éveillé la nuit, ou qui, lorsque je dors, me fait faire cauchemar sur cauchemar. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais j’ai l’impression que je ne m’en sortirai pas, de cette histoire. J’ai faillis à mon Père. A cause de moi, il a perdu son anneau de pouvoir. Et, même si le havre qu’est Imladris est aujourd’hui un peu épargné par la neige de ce Mage déchu, je pense que j’aurais préféré l’hiver. Même si… Même si je n’ai pas eu d’autre choix. J’ai été piégé dans un coin, Père dans un autre. Je n’y peux rien. Je n’y peux rien du tout, et je le sais. Mais, je ne peux m’empêcher de revoir cette scène dans ma tête, encore et encore, ce moment où je suis tombé dans le piège des orcs, et où le plafond s’est refermé avant que Père ne puisse sauter à mon côté. Le piège était réellement… Parfait pour séparer deux personnes. Et, il a fonctionné à merveille.

Je secoue lentement la tête avant de me retourner vers l’entrée. Le grincement caractéristique de la porte de la pièce a attiré mon attention. Mon regard se pose sur Valaina qui vient d’arriver. Je l’ai un peu délaissée, depuis quelques temps, pas réellement par choix. J’ai été pris par mes occupations et mes entrainements.

- Mára aurë, Valaina.

Je traverse l’espace pour aller déposer un baiser sur la tempe de celle que je considère comme ma petite sœur depuis si longtemps que je ne me rappelle même plus de comment tout ça a commencé.

- Manen nalyë – Comment vas-tu ?

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Dim 19 Oct - 18:23




Edro gûr lín, my dear brother


Le monde s'éveillait. Le soleil commençait sa lente ascension dans le ciel. Il reprenait ses droits face à la lune et aux étoiles. Bien que Valaina adorait, à dire vrai, la lune et les étoiles, l'astre solaire lui procurait un certain bien-être. Et ça lui permettait de trouver les plantes médicinales dont elle avait besoin en toute sécurité. Il était vrai qu'il lui arrivait, parfois, de sortir la nuit afin de récupérer des plantes qui ne s'éveillaient que la nuit. C'était dangereux. Du moins, parfois. Ce n'était pas bien de sortir en pleine nuit. Mais elle le faisait. Moins ces temps-ci. Et tout cela à cause de cette neige qui semblait être éternelle. Les quelques plantes qu'elle pouvait chérir restaient cachées à cause du froid. Et c'était quelque peu problématique. Beaucoup même. Son envie de repartir sur la route était grande. Néanmoins, voyager par ce temps n'était pas des plus aisés. Outre le fait, bien évidemment, que le Seigneur Elrond lui avait vivement conseillé d'attendre la fin de cet hiver qui ne semblait pas vouloir s'arrêter, à dire vrai.

Une main dans ses cheveux, la brune poussa un soupir ennuyé. Elle s'était quelque peu appuyée contre la ballustrade qui bornait le balcon de sa chambre. Elle rêvait du jour où elle pourrait poser ses bagages. Définitivement. Dans un lopin de terre de son choix. Avec un homme de son choix. A fonder une famille. Oh, elle y pensait. Seulement, elle était une aventurière. Une guérisseuse. Elle était souvent sur la route. Trop souvent. Peut-être qu'il était temps de changer de vie. De se poser. D'être plus sage, en quelque sorte. Enfin, ça, la sagesse, hein, elle avait encore pas mal de temps avant de l'acquérir totalement, pour sûr. Penchant la tête sur le côté, elle en vint, finalement, à sortir de ses quartiers. Les mains dans son dos, elle marchait tranquillement. Allant à droite. Allant à gauche. Jusqu'à se retrouver non loin de la salle du conseil. Elle avait cru entendre quelques bruits à l'intérieur de la salle qui aurait dû, à dire vrai, être vide. Force est de constater qu'elle était occupée par un des jumeaux, perdu dans ses pensées.

Comme la porte grinçait quelque peu, elle attira, sans le vouloir, l'attention d'Elrohir et en vint à le sortir de ses pensées. Il la salua à sa manière. Et elle en fit de même. "Tu me connais. Je vais toujours bien." Les seules fois où elle n'allait pas bien ... Ou disons que c'était pas la grande forme, c'était quand elle recroisait Nolas. Et qu'elle le laissait jusqu'à la prochaine fois. C'était terrible comment cet elfe avait une influence sur elle. Son âme-soeur. Elle en était sûre. Il avait le don de la faire sortir de ses gongs également. Mais elle avait des papillons dans l'estomac à chaque fois qu'elle le voyait. Enfin, passons. Là n'est pas vraiment le sujet. "Mais toi ... J'ai cru entendre dire que c'était loin d'être la grande forme." En vint-elle à ajouter en penchant la tête sur le côté, tout en le regardant. Elle avait eu vent des petits soucis qu'il avait avec son frère. "Comment toi tu vas ?" Parce que c'était toute la question. Elle, c'était la forme. Lui, pas du tout.
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Jeu 23 Oct - 19:13

Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa


Un sourire sur mes lèvres, je tente de faire illusion devant la sœur de mon cœur, mais malheureusement, les rumeurs vont bon train à Imladris, et l’inquiétude qui se lit sur le visage de Valaina me tire un soupir, alors que je m’éloigne d’elle pour me laisser littéralement tomber dans le fauteuil le plus proche. Je passe ma main sur mon visage avant de secouer lentement la tête de droite à gauche. Comment lui expliquer ? Valaina est ma confidente, celle à qui je finis toujours par tout dire, mais aujourd’hui, il y a tellement à dire que je ne sais pas par quoi commencer.

- Tu as entendu parler du voyage du mois dernier ? Celui où Père a perdu son anneau magique ?

Je me tais quelques secondes pour lui laisser le temps de me répondre, et puis je continue, essayant de reprendre les choses par le début. C’est difficile, car j’ai tellement repassé les évènements en boucle dans ma tête tellement souvent qu’ils se mélangent désormais un peu, beaucoup même.

- J’étais avec Père, ce jour là. Nous sommes tombés dans un piège et nous avons été séparés. Je me suis retrouvé avec des orcs, et puis… Quand j’ai retrouvé Père, il n’avait plus son anneau. C’était un véritable labyrinthe, et je sais que je ne devrais pas m’en vouloir autant mais…

Ma voix se brise un peu et je secoue la tête. Si je n’avais pas ce recul certain sur les choses, je pense que je me serais certainement mis à pleurer. Mais, les guerriers ne pleurent pas, n’est ce pas. Pourtant, j’ai cette haine de moi-même, cette impression étrange que je ne vaux plus rien depuis que j’ai conduit mon père sur cet étrange sentier qui aurait pu conduire à sa perte. Quelle honte j’aurais ressentie si je n’avais pas pu retrouver Père… Jamais je n’aurais osé remettre les pieds à Imladris si ça c’était passé comme ça…

Alors, désormais, j’étais coincé dans la cité, incapable de faire autre chose que de rester là, à m’entrainer, à ressasser ces fichues histoires, à m’en vouloir… Tout ce que je veux faire, c’est protéger mon père. Parce que je ne supporterais pas de le perdre. Pas après l’histoire de Mère.

- J’ai repris mon poste de capitaine de la garde, alors que je le désertais depuis cinq cent ans.

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Lun 27 Oct - 7:46




Edro gûr lín, my dear brother


Inquiète elle était à son égard. Et elle ne l'avait jamais vu de la sorte à dire vrai. Lui qui était jovial. Enjoué. Lui qui souriait tout le temps. Ou presque. Jamais, oh combien jamais, dans ses souvenirs, il ne l'avait vu ainsi. Et ce même après la mort de sa mère. Il avait pourtant vécu des choses. De sacrés choses. Des choses faciles. D'autres difficiles. Et elle était là. Comme à chaque fois. Elle était là. Pour lui. Pour lui donner une épaule sur laquelle pleurer. Une épaule à qui se confier. Elle eut un hochement de la tête à l'entente de son frère de coeur. "J'en ai entendu parler, effectivement." Elle ne prit pas un air grave. Rien du tout. Elle n'avait pas tous les détails. Elle avait entendu des choses. Mais il lui manquait des petites choses pour tout comprendre. "Il me manque des détails. Et je pense que tu es le mieux placé pour me raconter tout cela." Elle aurait pu directement s'adresser au Seigneur Elrond. Mais elle savait éperdument que ce n'était pas la meilleure des choses à faire. Oh, elle aurait pu jouer la petite fille de coeur et s'enquérir du comment du pourquoi de toute cette histoire. Mais elle avait préféré éviter. De peur ... Et bien, elle ne savait pas trop pourquoi. Peut-être par peur qu'il ne lui dise pas la vérité. Qu'il omette certains points, justement. Pour ne pas l'inquiéter.

Elrohir en vint à se laisser choir sur le fauteuil. Il semblait ... Non, pas fatigué. Mais là. Empli de regrets. De culpabilité. Ca s'entendait à sa voix. A la manière dont il lui racontait ce qui s'était passé lors de cette mission. Le fait que son père avait perdu son anneau de pouvoir, c'était terrible. Bien évidemment. Néanmoins, il semblait vouloir oublier une chose. Une chose qui était plus important que tout. Valaina s'était rapprochée de lui. Quelque peu agenouillée face à lui en lui prenant ses mains. "Tu oublies une chose mon frère." Et elle allait le lui rappeler. "Ton père est en vie. Et tu l'es également." Il avait beau être haineux. Il avait beau avoir la rage pour avoir échoué. En son sens, oui, il avait échoué pour ainsi dire. "Vous êtes revenus tous les deux. Entiers et en vie. Certes, avec des pertes." Et elle déplorait la perte de l'anneau. "Mais crois-moi. Je préfère mille fois la perte de l'anneau plutôt que ta mort ou celle de ton père. N'es-tu pas d'accord avec moi Elrohir ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. "Ou bien aurais-tu préféré garder l'anneau mais que l'un d'entre vous ne revienne pas ?" Une mort de plus ... Non, elle n'aurait pas souhaité que cela arrive. Elle préférait les garder tous les deux en vie plutôt qu'avoir cet anneau. Enfin, c'était sa vision des choses et elle espérait que son frère de coeur partage sa vision.

Chose étonnante, Elrohir lui avoua avoir repris un poste qu'il désertait depuis fort longtemps. Elle eut un sourire. "N'était-ce pas toi qui me disais, à longueur de temps, que tu souhaitais, à tout prix, éviter, justement, ce poste de capitaine ?" en vint-elle à lui demander en penchant la tête sur le côté et avec un sourire. "Si mes souvenirs sont bons ... Tu aurais préféré te faire botter les fesses plutôt que d'accepter ce poste." Elle le taquinait un peu. Sans doute pour lui ôter cette horrible grimace qu'il avait sur le visage. "C'est cette histoire ... A cause de cette mésaventure que tu es revenu sur tes dires ?" ajouta-t-elle.
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Mar 4 Nov - 0:42

Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa


Parler… Au fond, des fois, ça peut faire du bien. Parce que c’est une bonne chose que d’avancer, d’oublier, de se laisser aller. Mais, je n’en ai pas l’habitude. Parce que… Hé bien, je suis un homme, malgré tout. Je suis un mâle dans toute sa suffisance. J’ai besoin de me sentir… fort. C’est difficile à croire, parfois. Mais, j’ai réellement besoin de me sentir plus forte que le reste du monde. Parce que c’est moi. Parce que je ne peux pas avouer mes faiblesses. C’est trop difficile. Même devant mon frère… Non, surtout devant mon frère. Valaina… C’est différent. Parce que je sais qu’elle ne me jugera pas. Parce que je sais qu’elle n’a aucune attente devant moi. Pour elle, je ne suis pas un prince. Non, je suis son frère de cœur. Je ne suis pas le capitaine de la garde d’Imladris. Non. Je suis juste Elrohir. Un ami qui peut compter sur elle et sur qui elle peut compter, même si je suis parfois – souvent ? - un vrai connard dans mon genre. Je suis taquin, mais pas méchant. J’aime me moquer des gens, mais ce n’est pas gratuit. C’est pour les taquiner. Pour leur changer les idées. Ou, pour me changer les idées. C’est étrange, hein ?

Alors, je suis vraiment là, devant Valaina, et je lui raconte tout ça. Tout ce qu’il s’est passé. Sans chercher à enjoliver les choses, sans chercher à me montrer plus fort que je ne l’ai été. Parce que Valaina mérite la vérité. Parce que j’ai besoin qu’elle voit qui je suis réellement. Sans fioriture. Juste moi. Alors, les mots sortent de ma bouche, et l’abcès se crève petit à petit. Je souris tristement. Où est-elle donc passée, ma folie naturelle ? Où est-elle donc passée, ma nature joyeuse ? Aux oubliettes. J’ai l’impression d’avoir le poids de tout l’univers sur mes épaules, et je ne sais pas comment faire pour m’en sortir. Parce que le poids de mes responsabilités m’étouffe. Je suis épuisé de ressasser encore et encore les mêmes choses. Parce que je ne sais pas par où commencer pour m’en sortir. Mais, Valaina est là. Elle est là et elle sait toujours comment trouver les mots. Ces mots dont j’ai besoin pour relever la tête. Oh, ce n’est pas la première fois que j’ai l’occasion de lui parler de ce que j’ai sur le cœur. Ce qu’il y a de vraiment bien avec ma petite sœur de cœur, c’est que je suis si proche d’elle que je peux lui parler de tout. On est loin d’Arwen, car même si j’aime ma sœur de tout mon cœur, il est rare que j’arrive à lui parler comme ça. Elle vit désormais en Lorien, aux côtés de ma grand-mère, et je ne sais pas comment faire pour lui parler. De moi, Arwen n’a que l’image du grand frère mi protecteur mi taquin. Elle ne peut pas me voir comme un homme blessé. Elle ne doit pas me voir comme un homme blessé. Parce que ce serait briser l’image qu’elle a de moi.

Les mains fraiches de Valaina en vinrent à prendre les miennes et je relève mes yeux vers les siens, un sourire triste sur le visage. Je l’écoute parler, et me répéter ce que je n’ai de cesse de me dire : oui, Père est vivant. Oui, je suis vivant. Mais à quel prix ? Aujourd’hui, je suis tellement empli de regrets que je ne sais plus par où commencer, que je ne sais plus comment faire pour m’en sortir. Parce qu’il est compliqué pour moi d’arriver à assumer ce que j’ai du faire. J’ai du abandonner mon père, encore une fois. J’ai du le laisser en arrière et à cause de moi il a perdu son anneau. La dernière fois, à cause de moi, il a perdu sa femme. Parce que je ne suis pas arrivé à temps. Parce que je n’ai pas su lui remonter le moral. Parce que je n’ai pas su l’empêcher de prendre cette horrible décision de prendre le navire pour les havres gris. Parce que j’ai été trop faible pour hurler à Celebrian à quel point j’avais besoin d’elle.

- Je sais au fond de moi que tu as raison, soeurette. Mais, je ne suis pas capable d’accepter ces paroles pour le moment. Parce que, j’ai trahis mon père. J’ai trahi ma famille, j’ai trahi Imladris. Elladan a eu raison de me le renvoyer en pleine figure. Parce que j’ai pas été à la hauteur. Pas du tout.

Je serre fort les mains de Valaina avant de secouer la tête.

- Certes, Père et moi sommes vivants. Mais… Il m’est impossible de me pardonner la perte de Vilya. Parce que… Gil Galad l’a confié à Père pour qu’il le protège il y a si longtemps… Et aujourd’hui, l’anneau est aux mains de nos ennemis. On ne sait rien de ce mage bleu, on ne sait pas d’où il sort ni ce qu’il veut. Ses intentions ne peuvent pas être bonnes. Parce qu’il nous envoie cet hiver qui dure éternellement, alors que ce n’est pas la saison. Grand-mère se tue à la tâche pour protéger la Lorien de son influence. Et, nous sommes sans défenses désormais, ou presque. Certes, nous sommes en vie mais…

Ma voix se brise un instant et je secoue la tête de droite à gauche, encore une fois. Comme si c’était le seul geste dont j’était capable désormais.

- J’ai faillis à Père. Et j’ai mis toutes les personnes habitant ici en danger par cet acte. Je ne peux pas me le pardonner.

Alors, oui. Voilà désormais que j’étais là, en Imladris, incapable de bouger. J’avais pris toutes les responsabilités que je pouvais prendre en revenant, parce que d’une certaine manière, c’était une façon pour moi d’expier ma faute. Un sourire triste monte sur mes lèvres alors que Valaina me rappelle à quel point j’ai passé les derniers siècles à fuir mes responsabilités. C’est étrange comment la vie peut tourner, n’est ce pas ? Parce que je ne suis pas sûr que sans le vol de Vilya, j’aurais un jour accepté de prendre ce poste qu’on m’a confié il y a longtemps. Arnaël est un bon remplaçant, et parfois, souvent même, j’ai envie de démissionner pour lui confier le poste. Parce qu’il le tiendrait bien mieux que moi .

- Oui, j’aurais préféré me faire pendre par la peau des fesses dans l’antre de Sauron en personne que de rester à imladris pour prendre ce poste de capitaine. Mais, les choses changent, petite sœur. Les choses changent et on finit par se retrouver là où on ne voulait pas être la veille parce que… Peut être que c’est plus facile pour moi de justifier ma présence ici. J’ai besoin de surveiller Père. Pour être certain qu’il va bien. Pour être certain que, si jamais quelque chose se passe, je puisse me dresser face à l’ennemi. Ou bien… être celui qui va mener l’expédition pour retrouver l’anneau, ou ce mage, ou pour botter le train de n’importe qui qui tentera de faire du mal à ma cité et à ceux que j’aime.

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Dim 9 Nov - 17:09




Edro gûr lín, my dear brother


Valaina tentait de lui remonter le moral. Elle tentait de lui faire comprendre que ... Et bien, que ce n'était pas bien qu'il s’apitoie ainsi sur lui même. Elle n'aimait pas le voir dans cet état. Elle n'aimait pas le voir ainsi. Il n'y était pour rien. Seulement, elle n'arrivait pas à lui faire comprendre. Peut-être ... Elle ne savait pas trop. Il pouvait se montrer têtu parfois. Et il l'était à dire vrai. Il l'était en ce moment même. Valaina savait qu'elle avait raison. Elle savait qu'il n'y était pour rien. Elle savait qu'il n'avait pas besoin de se triturer l'esprit. Il n'était pas responsable. Néanmoins, elle savait qu'elle aurait beau s'époumoner à le sujet, il ne penserait pas pareil qu'elle. Un sans espoir, si on peut dire cela ainsi. Mais que pouvait-elle faire ? Le taper jusqu'à ce qu'il entende raison ? Non, elle ne ferait pas cela. Ce n'était pas son genre. Quoi que ... Ouais ... Valaina n'était pas une grande violente. Par le passé, peut-être bien. Bon, s'il ne voulait pas l'écouter, elle lui taperait sur le crâne jusqu'à ce qu'il veuille bien entendre raison. Elle serait capable de le faire.

Mais pour une fois, Elrohir semblait abandonner. Du moins, il n'hésita pas à lui dire qu'elle avait entièrement raison. En quelque sorte, elle était plutôt ravie qu'il soit de son avis. Il n'acceptait pas tout, par contre. Il avait encore beaucoup de mal à digérer toute cette histoire. "On devrait fabriquer une sorte d'appareil qui permettrait d'enregistrer toutes les bêtises que tu dis. Et à chaque fois que tu dirais une bêtise, ça te donnera une tape derrière le crâne ou un bon coup de pied au derrière." dit-elle en fronçant des sourcils. Il s'en voulait. Elle le comprenait. Néanmoins, il ne devait pas reporter la faute uniquement sur lui. Valaina n'était certes pas là. Elle ne pouvait pas juger complètement ce qui s'était passé là-bas. Elle n'était pas là. Elle n'avait rien vu. Elle avait seulement la version d'Elrohir. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de discuter de cette histoire avec Elladan. Elle le ferait, sans doute. Parce qu'elle avait envie de connaître sa vision des choses. Mais bon, peut-être ne le ferait-elle pas tout de suite et qu'elle se laisserait un peu de temps pour réfléchir, dans un premier temps, à ce que Elrohir venait de lui dire.

Il poursuivit son long monologue. Sur le fait qu'il n'arrivait pas à se pardonner tout cela. que c'était sa faute si l'anneau était perdu. Certes, pour le moment, il était perdu. Mais ils avaient peut-être une chance de le récupérer à un moment ou à un autre. Valaina ne parlait pas de se jeter dans la gueule du loup et de faire des choses complètement dingues. Mais peut-être auraient-ils l'occasion, à un moment ou à un autre, de récupérer l'anneau qui leur faisait défaut dans l'immédiat. "Tu te le pardonneras. Et si jamais tu n'y arrives pas, je te jure que tu auras à faire à moi." en vint-elle à lui dire en lui jetant le regard dont elle avait le secret. "Et j'te botterais les fesses s'il le faut. Et j'te ferais tout un tas de misères." Dans le cas contraire, si jamais elle n'arrivait pas à lui faire entendre raison ... Et bien, elle ne le savait pas trop. "Et si jamais j'venais à échouer, alors, tu m'aurais plus sur le dos avant un bon moment. Tu sais que je serais capable de le faire ... De quitter Imladris et de pas revenir avant ... Genre, je sais pas. Un bon demi-millénaire. Alors, me tente pas." Le ferait-elle ? Réellement ? Ou bien n'était-ce que des paroles en l'air ? Elle serait capable de le faire. Et elle le ferait. "Alors, prends-toi une semaine ou deux pour réfléchir à tout cela et arrêter de culpabiliser parce que ce n'est pas de ta faute. Et si ton frère a un problème avec cette histoire, j'irais lui remonter les bretelles aussi." Au pire, elle en prendrait un pour taper sur l'autre. Façon de parler, bien évidemment.

La suite était quelque peu plus légère. Du fait que Valaina se moquait quelque peu d'Elrohir. Et du fait qu'il s'était toujours refusé à accepter ce poste. Néanmoins, il prenait tout cela au sérieux. Des responsabilités qu'il avait, à présent. Et il ne pouvait pas se permettre de faillir à son rôle. "But respectable, je ne le nie pas. Mais tu es sûr de toi ? Tu as la bougeotte, tout comme moi." Et elle doutait réellement que ... Et bien qu'il puisse rester longtemps, très longtemps à ce poste. "Je me doute bien que c'est pas vraiment ce à quoi tu pouvais t'attendre. Et je me doute également que tu aimerais un autre poste que celui-là. Mais comme dit, c'est un but louable. Et si ça te permet d'avoir l'esprit un peu plus tranquille, pourquoi pas."
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Jeu 13 Nov - 18:22

Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa



J’ai cette manie… Cette manie étrange de ne jamais rien dire à personne. Et, quand je dois dire quelque chose à quelqu’un, alors je finis toujours par me retrouver mal en point. Parce qu’il est impossible desavoir, au fond. Impossible de savoir ce qu’il se passe dans ma tête et dans celle des autres. C’est quelque chose que je ne comprends pas. Alors, quand on ne se comprend pas soi-même, par quoi on commence, hein ? Et, bien, on parle à ses amis. Et, dans mon cas, l’amie la plus proche que j’ai, la plus adorable et la plus compréhensive, c’est Valaina. Attention : je n’aurais jamais été la chercher moi-même. Parce que, je ne veux pas l’embêter. Et puis la dernière fois… j’ai été affreux avec elle. Vraiment affreux, et sans même le vouloir. Parce qu’encore une fois je n’ai pas réellement su retenir les paroles qui me montaient à l’esprit. Pourtant… Pourtant, à force de faire encore et encore les mêmes erreurs, peut être que j’aurais dû apprendre de mes erreurs. Mais non. Jamais je ne reviens en arrière. Jamais je ne tire la moindre leçon. Peut-être que c’est aussi ce qui fait mon charme.

- Un appareil comme ça exploserait devant le nombre de bêtises que je dis. Ou, ça me détruirait la tête à force de taper fort.

Un rire monte cependant à ma poitrine, mais une fois de plus je tente de le retenir. Parce que c’est idiot, hein. Mais, j’ai l’impression que je n’ai même plus le droit de rire. C’est comme si… comme si je portais sur mes seules épaules tout le poids des Terres du Milieu. Alors, non. Vraiment, c’est une mauvaise idée que de tenter de me flageller comme ça, mais je ne peux pas m’en empêcher. Parce que c’est ce que je fais. Petit à petit un peu plus. Et, Valaina est là pour m’écouter. Pour écouter tous ces mots acerbes et plein de venins qui sortent de ma bouche. Ils ne vont pas faire du mal à quelqu’un d’autre que moi, ça non. Ces mots sont un poison qui me ronge de l’intérieur. Et, le sourire triste qui monte à mes lèvres devant la réaction de Valaina ne risque de rien arranger. Machinalement, j’attrape sa main pour la serrer dans la mienne. Une façon comme une autre de lui dire merci. Merci d’être là pour moi. Merci d’être présente pour moi. Merci de ne pas tenter de me changer, tout en étant là pour me rendre un peu meilleur. Même si sa technique n’est peut-être pas la plus facile à entendre qui soit.

- Si tu fais ça, je te retrouverai. Je ferais dix fois le tour des Terres du Milieu s’il le faut, mais je te retrouverai. Parce que je ne peux pas vivre sans toi, petite sœur. Tu m’es aussi indispensable qu’Elladan.

Le pire dans toute cette histoire ? Elle serait bien capable de mettre la moindre de ses menaces à exécution. Juste pour m’embêter. Parce qu’il n’est pas possible pour elle de faire autre chose que ce qu’elle promet. Mon sourire s’étire un peu, atteignant mes yeux, et je relâche sa main, hochant simplement la tête de haut en bas pour être sûre qu’elle comprend que j’accepte son marché.

- Retrouver l’anneau de Père m’aidera. Et, Elladan… Nous sommes brouillés, lui et moi tu sais. Il … n’a pas très bien pris que je mette Père en danger de cette manière.

Je hausse les épaules, cependant. Parce que je n’ai rien à dire là-dessus. Et puis, le sujet de conversation change. Parce que j’ai accepté le rôle de capitaine de la garde. Oh, pas définitivement. Jamais rien n’est définitif avec moi. Mais, pour quelques mois, quelques années dans le meilleur des cas, je compte bien mener ma tâche à bien. Parce que c’est ce que je peux faire de mieux pour protéger mon père, et qu’il n’y a plus grand-chose d’autre qui m’importe.

- Oui, je suis un peu plus tranquille… Je crois. Et puis, au moins je…

Je m’arrête, avant de parler de Sirillë à Valaina. Parce que, si je l’évite le temps qu’elle oublie que j’ai été un gougeât absolu, elle m’a tapé dans l’œil. Tout comme Arnaël. Deux relations étranges qui se tissent. Deux relations pour un seul elfe. Cela ne fait-il pas beaucoup ?

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Mar 18 Nov - 20:14




Edro gûr lín, my dear brother


Une construction folle. Un appareil qui permettrait de botter les fesses de celui ou bien de celle qui n'arrêterait pas de faire des bêtises ou bien de dire des conneries. Il est vrai que la machine se tournerait également vers Valaina. Parce qu'il y avait quelques fois où elle faisait des bêtises. Ou bien disait des bêtises. Mais il est vrai que c'était loin, très loin de ce que pouvait faire Elrohir ou bien dire. Et là, il se fouettait, si on pouvait dire cela ainsi. Il culpabilisait. Trop selon Valaina. Il n'était pas responsable. Il devait relever la tête. Il devait passer à autre chose. Et rapidement. Pour son propre bien. Pour éviter que ça le bouffe. Que ça le ronge. Pour sa propre santé mentale, si on pouvait dire cela ainsi. Oui. Mais il était une tête de mule. Une sacrée tête de mule. "J'en sais trop rien. Mais ça te mettrait peut-être du plomb dans la tête, qui sait ?" en vint-elle à dire en penchant la tête sur le côté. "Bon, il est peut-être vrai que ça t'abrutirait un peu plus. M'enfin, un degré de plus ou de moins, j'pense pas que ça serait bien grave." Enfin, ce qu'elle en disait. "Au pire, inventer une machine qui te botterait les fesses. T'aurais les fesses rouges mais bon." Ca le calmerait peut-être. Il serait plus sage, ferait moins de bêtises. Et aurait peut-être, également, moins de pensées noires. Car c'était ce qu'il avait en ce moment. Des pensées sombres. Et elle devait l'attirer, à nouveau, vers la lumière avant qu'il ne sombre totalement et qu'il finisse par s'y noyer.

Quoi qu'il en soit, si Elrohir ne voulait pas aller mieux, et bien, elle prendrait une décision radicale. Elle s'en irait. Et elle ne reviendrait pas. Valaina était capable de le faire. Et elle le ferait si jamais il ne voulait pas aller mieux. Elle avait besoin qu'il déculpabilise. Qu'il se dise que ce n'était pas de sa faute. Qu'il n'était pas responsable. Il devait relever la tête. Et vite. Sans quoi, elle mettrait sa menace à exécution. Elle le ferait. Quitte à se mettre à dos des gens, elle s'en irait. Oui, ça la dérangerait de ne pas revenir à la maison. Mais elle le ferait. Pour lui faire comprendre qu'il devait arrêter de s'inquiéter autant. "J'aimerais te voir essayer. Mais n'oublie avec qui j'ai appris à me cacher." Les parties de cache-cache dingues qu'ils avaient fait lorsqu'ils étaient petits. Il y avait des fois où elle en avait pleuré parce que ... Et bien, parce qu'elle n'arrivait pas à leur mettre la main dessus. C'était pas drôle. Du tout. "J'ai appris des meilleurs. Et si je ne veux pas être retrouvée, alors, tu n'arriveras pas à me mettre la main dessus." ajouta-t-elle dans un sourire. Vicieuse la petite Valaina ? Peut-être bien. Mais elle le ferait. Pour son propre bien. Comme pour celui d'Elrohir. "Libre à toi de ne pas t'en sortir. Ton propre choix de te faire ronger par la culpabilité. Mais je ne te regarderais pas te détruire. Tu es prévenu." A lui, à présent, de faire ses propres choix. A lui de voir s'il voulait redresser la tête. Ou bien s'il ne le ferait pas. Il était maître de son propre destin.

Il semblait avoir choisi, apparemment. Il allait ... Et bien, il allait tourner la page. Et s'il pouvait retrouver ce bien qu'il avait perdu, ça l'aiderait également. "Ton frère finira par tourner la page également. Et s'il le fait pas, j'lui tirerais les oreilles. Comme ça, il pourra se targuer d'avoir des oreilles plus grandes que les tiennes." en vint-elle à lui dire en lui tirant la langue. "Je sais qu'il est aussi borné que toi. Mais vous devez vous parler. Il faut crever l'abcès. Et rapidement. Sans quoi, ça va finir par te bouffer. Et lui également." Elle eut un léger hochement de la tête. "Il est temps de pardonner et de passer à autre chose." Tout simplement.

Ils en vinrent à parler du nouveau travail d'Elrohir, du fait qu'il acceptait, finalement, de prendre ses responsabilités. De devenir quelqu'un d'autre en somme. Capitaine de la garde ... C'était étrange. Sacrément étrange à dire vrai. Elle n'y croyait pas trop. Du moins, ça faisait pratiquement trois millénaires qu'elle connaissait Elrohir, à quelques années près, et il avait toujours fui ce poste à responsabilité. Et d'une certaine manière, la brune se disait qu'il finirait par y renoncer. Parce qu'il était comme ça. Elle eut un drôle de regard quand Elrohir ne termina pas sa phrase. "Au moins tu quoi ?" Ouais, elle avait envie de connaître le fond de sa pensée. "T'en as trop dit ou pas assez là ..." Ca cachait quelque chose. Et elle finirait par découvrir le fin mot de l'histoire.
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Jeu 20 Nov - 1:13

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Du plomb dans la tête ? Ouais, peut être pas. Je ne suis pas tout à fait certain de ce qu’il se passe dans la tête de Valaina, en ce moment. Un sourire sur les lèvres, je me contente de la laisser parler. Jusqu’à ce qu’elle parle de mes fesses. Parce que là, franchement, je mets mes poings sur mes hanches, en l’écoutant parler. On ne touche pas à mes fesses, demoiselle. Parce qu’il est réellement stupide d’espérer y toucher. Mais, je sais que si je commence à partir là-dessus, la conversation va tourner, tournoyer et finir par partir en dispute, et je n’ai, ce soir, pas le courage de me disputer avec Valaina. Je n’ai pas le courage de faire quoi que ce soit. Pourtant, je lui parle. Je lui parle, et je lui ouvre mon cœur. En retour, la voilà en train de se moquer de moi. En train de me dire qu’elle va disparaitre de mon existence si jamais je ne me remet pas. Et, machinalement, sans même m’en rendre compte, je rentre dans son jeu. Je rentre dans son jeu, et je lui dis que je vais la chercher dans toutes les Terres du milieu. Parce que, j’en suis capable. J’enverrais tous les espions de mon père à ses trousses. Il ne faut pas oublier qu’Imladris est idéalement située dans els Terres du Milieu pour ce genre d’avancée.

- Je te fais confiance pour essayer en tout cas. Mais, tu ne tiendras pas. Je ferais courir le bruit que je me suis cassé les deux jambes et que je ne veux que toi pour me guérir. Quitte à ce qu’il fasse les recasser pour les remettre en place comme il faut.

Ou, n’importe quelle invention à la noix. Je suis assez doué quand je m’y mets. Et, je sais très bien que Valaina ne pourra pas s’empêcher de venir vérifier par elle-même, juste pour me botter le derrière si c’est faux.

- J’ai trop besoin de toi pour te laisser t’enfuir à l’autre bout du monde pendant aussi longtemps.

Enfin, pour le moment, même si j’essaie, je dois avouer avoir envie de me rouler en boule dans un coin pour me laisser vivre quelque temps. Je finis par avouer ma brouille avec Elladan, cette honte qui me colle au train, et tout ce qu’il y a à dire là-dessus. Avec pudeur, avec des mots choisis, mais je lui dis tout. Parce que c’est ce qu’est Valaina pour moi : une amie sincère, une amie sur qui je peux compter. Une confidente, aussi. Je lui ouvris même mon cœur sur ce travail que je fais en Imladris. Sur cette position qui n’est pas pour moi, mais qu’on a tenté de me confier si souvent. Je ne l’aime pas et je déteste ma joueuse de m’y obliger pour que je reste en place , mais je n’ai pas réellement le choix. Pour légitimer ma place ici, pour légitimer que je reste en place plus de quelques jours avant de repartir à l’autre bout du monde, j’ai du l’accepter, cette place. Même si je me sens comme un pantin qui apprendrait à marcher seul. Parce que, je n’ai jamais, oh grand jamais eu ces envies de grandeur, ces envie d’être reconnu. Non, loin de là. Je suis en réalité bien plus sobre que ça. Je suis réellement plus simple que ça. Mais voilà. Je l’ai accepté.

Et puis, tant qu’on en est dans les confidences, je commençais à évoquer quelque chose d’étrange. Quelque chose qui m’ennuyait un peu. Et, je ne termine pas ma phrase, ce qui immédiatement attira l’attention de mon amie, de ma petite sœur de cœur. Je grommelle et m’ébouriffe les cheveux avant de soupirer. Je n’arriverai pas à y échapper de toute façon.

- Au moins je ne penserais pas à deux grands yeux bleus, et à un caractère de feu.

Voilà. Ma phrase est terminée, peut être pas comment je l’aurais voulue, mais je sais que Valaina va de toute façon me poser mille questions pour avoir le fin mot de cette histoire.

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Lun 24 Nov - 19:32




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Fondamentalement, Valaina n'était pas méchante. Elle adorait Elrohir. Elle ne voulait que son bien. Elle ne souhaitait pas qu'il se morfonde dans le désespoir. Elle avait besoin qu'il remonte la pente. Elle avait besoin qu'il aille mieux. Elle ne souhaitait pas ... et bien, qu'il ressasse sans cesse le passé. Il devait tourner la page. Et elle était prête à l'aider. De la pire manière qui soit, certes, mais c'était une manière comme une autre de lui permettre d'aller mieux. C'était bien dommage. Parce qu'elle n'avait pas spécialement envie de quitter Fondcombe, surtout qu'Elrohir avait besoin de lui dans l'immédiat. Mais bon. Elle était prête à s'en aller s'il le fallait et si ça lui mettait du plomb dans la cervelle. Tant qu'elle l'aidait, c'était cela le plus important, pour sûr. Quoi qu'il en soit, Elrohir en vint à lui expliquer qu'il utiliserait un subterfuge pour la ramener auprès de lui. Il ferait courir le bruit qu'il s'était blessé et elle reviendrait, tout naturellement. Elle haussa des épaules. "Tu n'es pas très malin. Si tu voulais vraiment faire cela, il ne fallait pas m'en parler. Parce que si jamais j'en venais, effectivement, à m'en aller, je saurais ce que tu as en tête." Et elle ne reviendrait pas. "Et puis, vois-tu, je doute que ton père te laisse dans un sale état." Non, comme tout parent, il chercherait à protéger son enfant. Et ferait ce qui est juste. C'est à dire le soigner.

Mais ça n'arriverait pas. Sauf si Elrohir venait à lui forcer la main et qu'il n'allait pas mieux d'ici une semaine. Car Valaina ne supporterait pas de le voir plus longtemps malheureux. Elle savait que tout ne pouvait pas se régler en un claquement de doigt, oui. Il devait néanmoins accepter qu'il ne pouvait pas tout contrôler et il se devait ... Et bien, de faire avec. De vivre avec. Et de passer à autre chose. Tout simple. Il ajouta, néanmoins, qu'il avait besoin d'elle et qu'il ne pouvait pas réellement se permettre de la laisser partir aussi longtemps. "Tu sais que je bouge beaucoup. Je ne pourrais rester éternellement à Imladris." Elle n'aimait pas ... disons qu'elle n'était pas le genre de femme à rester dans une cage dorée et à attendre que ça passe. Elle voyageait beaucoup. Non pas qu'elle aimait cela. Mais c'était comme un besoin, en quelque sorte. Elle avait besoin de voyager autant. Ca lui permettait de se changer les idées. De voir autre chose. De voir le monde. Et c'était comme ça, d'ailleurs, grâce à cela qu'elle avait tout un tas d'amis de part la Terre du Milieu. Il était vrai qu'il y en avait certains qu'elle ne voyait que peu souvent, du fait qu'ils étaient loin. Mais bon. C'était comme ça qu'elle avait rencontré Nolas également. Il y avait eu des hauts et des bas avec lui. Mais elle était ravie de l'avoir rencontré à dire vrai. Il avait une place importante dans son coeur. "Un jour ou l'autre, je repartirais. Pour combien de temps, je ne sais pas encore. Mais comme je te l'ai dit, tu pourrais écourter mon séjour ici. Alors, dépêche-toi de laisser cette histoire derrière toi." Les cartes étaient entre ses mains, si on pouvait dire cela ainsi.

Apprendre d'Elrohir qu'il se fixait, c'était étonnant. Valaina n'y aurait pas cru. Il était vrai qu'il faisait souvent des blagues. Mais pour une fois, ce n'était pas le cas. Il était sérieux. Plus que sérieux. Et elle ne pouvait faire qu'une chose. Le soutenir à dire vrai. Il prenait des responsabilités. Il était prêt à faire quelque chose de sa vie. Il devenait responsable. Et c'était pas plus mal dans un certain sens. Mais ce n'était pas tout. Ce n'était pas seulement le fait d'avoir des responsabilités. Il avait autre chose en tête. Une personne qui hantait, plus ou moins, ses pensées. "Se pourrait-il que mon cher frère, celui-là même qui m'a dit la dernière fois ne pas vouloir s'attacher à quelqu'un, aurait trouvé un petit brin de femme qui fait battre son coeur ?" Valaina le regarda avec ses yeux de biche. Elle était prête à lui tirer les vers du nez. "Il faut que tu m'en dises plus. Je veux tous les détails. Qui elle est surtout." Parce que c'était bien beau d'en parler. Mais c'était encore mieux si elle avait un prénom et un visage sur lequel le mettre.
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Mar 25 Nov - 0:25

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- Eh bien, je trouverai autre chose alors. Autre chose que je ne te dirais pas.

Bras croisé, un air buté sur le visage, j’avais du mal à ressembler à quoi que ce soit d’autre qu’un enfant pris en faute. Parce que, Valaina avait raison sur ce point là. J’avais dévoilé mon plan, et je l’avais fait comme un bleu. C’était ma faute. J’avais pas réfléchis. Parce que… Parce que je n’avais pas envie de réfléchir. Valaina était… Trop Valaina. Trop cette demoiselle qui savait me faire revenir en arrière. Qui savait faire sortir ces mots de mon cœur alors que je n’arrivais pas à les dire à quiconque. L’une des rares avec qui j’acceptais encore d’avoir des contacts physiques. Parce que, de toute façon, quand elle avait besoin de me taper sur la tête, jamais elle ne le demandait. Même si elle avait très certainement remarqué que j’évitais le plus possible de toucher les gens. Parce que… Parce que c’est étrange hein ? Mais, j’ai toujours eu du mal. Du mal à accepter les autres dans ma bulle. Et, c’était devenu pire depuis le départ de ma mère pour les Terres de Valinor. Néanmoins, l’entendre dire qu’elle allait de toute façon repartir, ce n’était pas facile. Mais, c’était ce qu’il fallait, et loin de moi la moindre idée de l’en empêcher.

- Je sais. Tu as autant la bougeotte que moi.

Ah ça. Quelle erreur j’avais fait en acceptant de rester là, au poste de capitaine… Je savais très bien que je ne tiendrais pas deux mois. Allez, trois dans le meilleur des cas. Mais, voilà un mois que je suis à ce poste, et le poids des responsabilités m’épuise déjà. Certes, j’avais besoin d’une bonne raison pour rester là, parce que… autant dire que tout le monde aurait trouvé étrange que le courant d’air que je suis reste là, alors que mon frère est à l’autre bout des Terres du Milieu. Parce qu’on est inséparables. Et qu’il nous est fortement déconseillé de nous disputer. Personne ne comprendrait de toute façon qu’on se dispute.

- Rien n’est éternel, après tout. Pas même nous. Tout finit par s’enfuir entre nos doigts. Te voir partir me sera difficile, petite sœur, car je m’inquiète toujours de te voir sur les routes. Je m’inquiète toujours de ne pas savoir où tu es, ni même si tes pas te porteront à nouveau à Imladris, pour me rassurer.

Un sourire triste et puis.

- Que nos Dieux portent tes pas et te protègent, alors. Même si nous aurons d’autres entretiens d’ici là, n’est ce pas ?

Et puis, la discussion changea d’horizon. Pour quelque chose de bien plus personnel. Quelque chose de bien plus… Etrange. Parce que, il fallait l’avouer. Il y a quelques semaines encore, je clamais haut et fort que, non, jamais je ne tomberais amoureux. Que l’amour, ce n’était pas pour moi. Que l’amour, ça n’avait rien à faire dans ma vie. Et puis, j’avais réfléchis. J’avais réfléchis et j’avais réalisé qu’en fait… Eh bien, en fait peut être que ça m’était déjà tombé dessus. Parce qu’il y avait ces deux grands yeux bleus qui me hantaient. Ces yeux bleus et cette chevelure blonde. Cette fougue, ce côté rageur. Ce sourire, rare aussi. Rare et précieux. Mince ? Est-ce que j’étais réellement accroc ?

- Non, non ne me harcelle pas. Je ne dirais rien. J’en suis même pas sûr, d’abord.

Un soupir et puis.

- De toute façon, je doute qu’elle puisse avoir quoi que ce soit comme sentiment positif envers moi. Je ne fais qu’enchainer les gaffes quand elle est dans les parages. C’est pire que tout. Je suis nul avec les femmes.

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Jeu 27 Nov - 18:31




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Il boudait. Comme un enfant à qui on venait de lui enlever son jouet préféré. Mais oui. Valaina avait raison. Il avait foiré son plan en lui parlant, justement, de ce qu'il comptait faire ou ne pas faire. Il voulait se briser la jambe, fort bien. Mais elle ne viendrait pas à lui s'il se blessait intentionnellement. "Tu apprends vite, c'est bien." en vint-elle à dire en lui ébourrifant les cheveux dans tous les sens. Elle aimait bien l'embêter. Après tout, elle était la fausse petite soeur pénible qui adorait embêter son grand frère, et ce même s'ils n'avaient pas de lien sanguin. "Mais sache que si tu te fais du mal pour me faire venir, ça ne fonctionnera pas." ajouta-t-elle en secouant la tête. "C'est pas comme ça que tu me feras venir. Alors, fait bien attention." Et qu'il planque ses fesses. Sans quoi ... Et bien, sans quoi, non seulement il se ferait tirer les oreilles par son père parce qu'il aura fait une chose inconsidérée. Mais également par Valaina une fois qu'elle aurait décidé de rentrer à Imladris. Ce qui n'était peut-être pas pour demain la veille.

Néanmoins, Elrohir ne devait pas nourrir trop d'espoir. Quand bien même elle resterait quelques temps à Imladris, cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle resterait toute sa vie dans la cité du Seigneur Elrond. Elle aimait ce lieu. Elle s'y sentait chez elle, c'était vrai. Néanmoins, comme elle le signala à son comparse, elle aimait sa liberté, également. Elle aimait bouger. Aller à droite, aller à gauche. Prendre ses propres décisions. Faire des bêtises également. Elle n'aimait pas qu'on lui dicte quoi faire ou ne pas faire. Et si elle avait le besoin de s'en aller, si elle sentait ce besoin de partir. Ca lui arrivait plus souvent qu'elle aimait le dire. Mais Elrohir devait y être préparé. "Je ne saurais dire lequel des deux aime le plus voyager. Si c'est toi. Ou bien si c'est moi." Ils devaient être, plus ou moins, à égalité. Si elle le faisait, ce n'était pas ... Et bien, c'était pour aider les gens. Pour aider le monde des Hommes avec sa médecine. Elle était comme ça Valaina. Toujours à aider les autres. Et ça ne changerait sans doute pas avant un bon petit moment. Elrohir n'aimait pas quand elle partait. Mais il n'avait pas d'autre chose. Il ne pouvait pas l'enfermer dans une tour d'ivoire. "Allons, tu sais très bien que je reviens toujours à Imladris. Ca peut prendre du temps. Quelques décennies. Un peu plus. Mais je suis toujours revenue, non ?" en vint-elle à lui dire en penchant la tête sur le côté. Elle reviendrait toujours. Imladris était sa cité. Etait sa ville. Irrémédiablement, elle reviendrait toujours. Sauf s'il lui arrivait quelque chose. Et elle espérait, bien évidemment, que cela ne lui arrive jamais.

Valaina eut un sourire tandis qu'il lui disait que ... Et bien, qu'ils auraient l'occasion de discuter à nouveau. "Bien évidemment. Je ne vais pas m'envoler comme ça du jour au lendemain. Enfin ... Ca peut m'arriver de disparaître. Mais je te préviendrais avant de partir." Histoire de ... Et bien, histoire qu'il ne se fasse pas trop de souci quant à son départ, même si elle se doutait qu'il devait s'en faire à chaque fois. "Les dieux ont toujours été cléments avec moi. Et j'espère bien que cela va continuer pendant très longtemps." Après, ça pouvait arriver une petite blessure par-ci ou bien par-là. Mais elle était toujours rentrée saine et sauve. Et elle espérait que ça ne changerait pas.

Le sujet suivant était plus léger. Et plus personnel. Surtout pour Elrohir. Elle savait qu'il ne lui donnerait pas facilement les détails à dire vrai. Mais ce n'était pas grave. Elle allait le harceler. Lui tirer les vers du nez. "Que nenni ! Tu vas me dire tout ce que je veux savoir." Il pourrait pas ... Il pourrait pas garder le secret longtemps. Apparemment, Elrohir était maladroit avec elle. "Je la connais ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. "Tu sais ... même si tu te trouves nul quand tu es en sa compagnie, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle pense la même chose. Peut-être trouve-t-elle que ça te donne un charme mignon. Ou que sais-je encore." Après tout, il n'était pas dans la tête de cette demoiselle. Il ne pouvait pas savoir ce qu'elle pensait ou ce qu'elle ne pensait pas.
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Ven 28 Nov - 0:28

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Mais… Mais… Qu’elle arrête un peu. Mes cheveux, ils sont à moi. C’est moi qui les ébouriffe ! Je gigote dans tous les sens pour esquiver cette demoiselle qui commence à prendre un peu trop ses aises avec moi. Non mais ho. Croisant les bras à nouveau, une fois débarrassé du joug Valaina, je lui décroche un regard noir. Parce que c’est étrange. Etrange qu’elle continue à me sauter dessus comme ça, alors qu’elle sait très bien que je n’ai jamais aimé le contact physique. Boudeur, je finis par lever les yeux au ciel et par hausser les épaules. Et puis, le thème de la discussion change, une nouvelle fois. On parles voyages. Et, un sourire monte à mes lèvres.

- Oui, tu as raison. Voyager… Découvrir ce qu’il se passe autour du monde. D’autres populations. D’autres cultures. Je ne pense pas que je vais tenir longtemps ici. Parce que… Je ne crois pas être fait pour ça. Et puis, Arnaël est un excellent bras droit, et je vais finir par lui donner le poste. Comme ça, on arrêtera de m’embêter pour que je reste en place plus de cinq minutes.

Que Valaina me rassure sur son retour me fait sourire. Parce que, je sais qu’elle reviendra. Je ne pourrais pas m’empêcher d’avoir peur pour elle, à chaque instant, comme j’ai peur pour mon frère et pour Elinà, mais… Mais je sais au fond de moi que je n’arriverais pas à m’en remettre s’il arrivait quelque chose à Valaina. Parce qu’elle est, depuis tout ce temps une amie proche, une confidente.

- Justement. J’espère que les Dieux te ramèneront à moi rapidement. Et entière.

Je ne demande certes pas qu’elle ne soit jamais blessée. On l’est tous. Mais, je désespèrerai de la voir aller prendre le navire pour les Terres Immortelles de Valinor, comme ma mère l’a fait autrefois. Cette fois… Cette fois je crois que je partirais aussi. Tant pis pour les Terres du Milieu, tant pis pour tout ça. Je serais mieux loin des orcs, mieux de l’autre côté de la mer.

Et puis, le sujet changea à nouveau. Pour quelque chose qui m’ennuyait un peu. Enormément pour être sincère. Parce que… Parce que je ne suis pas certain de ce que je ressens. Il ne faut pas oublier que mon père est un demi elfe, et que même s’il a réussi à tirer de son côté humain la force de survivre au départ de ma mère, chez moi, ça se manifeste autrement. Mon cœur ne sait pas ce qu’il veut. Mon cœur semble hésiter. Entre plusieurs personnes. Comme incapable qu’il est de se poser une bonne foi pour tous. Mon sourire se crispe et je secoue la tête, incapable de répondre à la question de Valaina.

- Oui, tu la connais… Je pense. C’est la garde du corps de ma grand-mère, Sirillë. Et, je crois que ‘mignon’ c’est pas du tout le terme qu’elle utiliserait pour me définir. Loin de là.

Je me tais un instant et puis… Et puis je hausse les épaules, décidé à me lancer. Valaina ne me jugera pas. N’est ce pas ? N’est ce pas ?

- Mais, mon choix n’est pas fait. Je… J’ai cru plusieurs fois avoir trouvé la voie de mon cœur mais… Mais mon cœur a fini par me trahir. Je… Je ne suis pas certain de pouvoir me trouver quelqu’un, tu sais. Parce que j’aurais peur que mon cœur humain pour l’elfe que je suis.

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Dim 30 Nov - 17:25




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Valaina aimait l'embêter, et ce même si ... Et bien, même si Elrohir détestait cela. Elle savait, oh combien, il préférait garder ses distances avec les autres. Elle savait qu'il n'aimait pas qu'on le touche. Mais cela n'empêchait pas la jolie blonde de l'embêter, jour après jour. En quelque sorte, il fallait qu'elle rattrape le temps perdu, non ? Elle n'avait pas été là durant tellement d'années. Tellement de siècles. Et maintenant qu'elle était dans les parages, il était normal qu'elle veuille passer un peu de temps avec lui et qu'elle lui en fasse voir de toutes les couleurs. Un prêté pour un rendu, en quelque sorte. Parce qu'ils ne s'étaient pas gênés, eux, Elladan et Elrohir, pour l'embêter, la tourmenter. Alors, maintenant, c'était à son tour. Elle n'était plus la fillette qui n'osait pas se rebeller ou qui ne disait rien, de peur qu'on ne l'envoie à l'autre bout de la terre.

Mais revenons-en plutôt à ce qui nous intéresse. Au fait qu'ils aimaient les voyages. L'un comme l'autre. Elrohir en vint à lui énoncer qu'il ne pensait pas rester très longtemps au poste qu'il venait tout juste d'acquérir. Ca, elle le reconnaissait bien là. C'était bien son style. "Ah, je me doute. L'appel des voyages te reviendra assez rapidement." dit-elle dans un hochement de la tête. "Mais rester au même endroit un peu longtemps, ce n'est pas mal non plus. J'espère qu'un jour j'arriverais à poser mes bagages." Et se construire une famille. Mais Valaina savait très bien que ce n'était pas demain la veille que ça arriverait à dire vrai. Parce qu'elle était comme Elrohir. Parce qu'elle ne restait que trop rarement en place. Parce qu'elle aimait sa liberté. Tout comme lui, elle ne pouvait pas s'empêcher d'aller et venir en ces terres.

Valaina poursuivrait ses voyages, et ce même si Elrohir lui demandait de ne pas le faire. Il ne pourrait l'empêcher de le faire à dire vrai. Jamais. La seule chose qu'elle pouvait lui promettre, c'était essayer de revenir entière et en bonne santé de ses voyages. Jusqu'à présent, c'était le cas. Elle était toujours revenue en forme. Et bien portante. Parfois avec quelques égratignures, oui. Mais rien de bien grave. "Toujours. Ils sont bienveillants envers ma personne. Tu n'as pas à t'inquiéter, rassure-toi." Il n'avait pas besoin de se faire du souci. Il ne devait pas s'inquiéter pour elle. Tout allait bien pour elle. Et tout irait bien. "Mais ce qui équivaut pour moi le vaut également pour toi mon cher. Pas de folies à l'extérieur de ces murs." Du genre à vouloir chasser tout un troupeau d'Orcs, ou que sais-je encore.

Exit le sujet des voyages. Valaina préférait se concentrer sur autre chose. Sur les états d'âme de son frère de coeur. Son coeur semblait battre pour quelqu'un. Une femme. Sirillë. Valaina la connaissait de vue. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'elles étaient de grandes amies ou qu'elles avaient eu l'occasion de discuter plus que cela. Ce n'était pas du tout le cas, d'ailleurs. Quand bien même son coeur pouvait battre quelque peu pour elle, cela ne signifiait pas pour autant qu'il était sur et certain de son choix. "Pourquoi ne trouverais-tu personne ?" en vint-elle à lui dire en penchant la tête sur le côté. "En côtoyant les humains, j'ai pu constater qu'ils avaient des moeurs bien différents des nôtres. Certains, avant de s'engager, virevoltent à droite à gauche. Je ne dis pas que tu dois faire la même chose qu'eux. Mais écoute ton coeur. Il te guidera vers l'élue de ton coeur." Elle eut un léger hochement de la tête. "Il te suffit juste d'être attentif. Et de ne pas craindre. Ne pas avoir peur." Parce qu'il avait peur, en quelque sorte. Peur d'éprouver quelque chose sans doute. Valaina en vint à se lever quelque peu. "Alors, que retires-tu de cette discussion ? Vas-tu laisser de côté ce qui s'est passé avec ton père et arrêter de culpabiliser ?"
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Mar 2 Déc - 0:59

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- Je ne me fais pas de soucis pour toi. Lorsque tu auras tout vu… eh bien, je pense que tu sauras trouver un endroit où poser tes valises. Pour moi… Je pense que ce serait plus en Lorien qu’ici, en Imladris.

Etrange ? Oui, peut-être. Certainement, même. Mais, c’est au fond l’histoire d’une dispute taquine entre Elladan et moi. Depuis des siècles, voire plus, je lui répète qu’il sera l’héritier de Père, un jour, et qu’Imladris est son héritage. Et, ensuite il me répond généralement que, s’il est l’héritier d’Imladris, je suis celui qui devra prendre la place de nos grands-parents en Lorien, vu que je suis le second. Celebrian aurait été l’héritière de Galadriel mais… Mais elle est partie. Et, si Elladan est déjà celui qui reprend Imladris, je serais celui qui prendrait place en Lorien, car il ne peut pas être à deux endroits à la fois. N’est ce pas ? Petit à petit, je dois avouer que l’idée s’est fait une place dans mon esprit. Même si… Même si ni Père ni Galadriel ne sont aujourd’hui sur la pente descendante. Et, j’espère de tout mon cœur pour eux que jamais ils ne seront sur la pente descendante. Il faut bien que l’Immortalité des Elfes serve à quelque chose, n’est ce pas ? Genre…. A être Immortels. Pour toujours ?

- Mais, le moment est loin d’être venu pour moi de poser mes valises. Comme nous l’avons dit, les Dieux sont cléments avec nous pour le moment. Et, oui : je serais prudent. Je le suis toujours, du moins sauf quand… je suis face à une troupe d’orcs. Tu sais que si je pouvais faire en sorte que ces créatures soient expulsées de la surface de la terre, je pense que… Je le ferais. Sans hésiter. Parce que les routes en seraient plus sûres.

Je suis, après tout, un guerrier. Je ne vais pas pouvoir changer. Je ne peux pas modifier ce que je suis depuis désormais si longtemps que j’ai arrêté de compter depuis quand est ce que j’ai commencé à me comporter de cette manière. En fait, je crois que j’ai toujours été élevé pour devenir un guerrier. Depuis les premiers jours où on m’a mis une épée dans les mains, alors que je n’étais qu’un jeune elfe. Un très jeune elfe. Et, ensuite… Ensuite on m’a envoyé apprendre plus de choses chez Thranduil, à Mirkwood. Vertbois. Je crois que j’aurais désormais du mal à l’appeler autrement… Le souvenir des feuilles verdoyantes de la forêt étant désormais occulté par la puanteur fétide de ces vois maudits par le mal en personne.

Enfin, temps n’est plus désormais à parler avenir ou voyages. Non. Voilà Valaina qui se trouve face à un potin croustillant. Un potin étrange, je dois bien même l’avouer. Quelque chose que je n’aurais jamais pensé dire un jour. Moi, amoureux ? Non. C’est faux. C’est une idiotie. Je dois avouer que je n’y crois même pas moi-même, même si… Même si j’ouvre mon cœur à Valaina. Parce qu’au fond… au fond, elle me donne bien l’impression de savoir … De comprendre… D’y connaitre quelque chose. Puisque, la dernière fois que nous avons parlé, c’est elle qui me disait avoir peut être trouvé l’élu de son cœur. Avoir choisi. Oh, que ce mot me fait peur… Choisir. Choisir une elfe pour la vie. Une seule.

- Une fois, j’ai parlé de ça à Elladan. Il m’a dit à peu près la même chose que toi, en fait. Que, si mon cœur semblait virevolter comme ça, c’était parce que… Parce que mon choix n’était pas fait. Que je n’avais pas vraiment décidé. Parce que… Après tout, j’ai accepté depuis bien longtemps mon Immortalité. Mon côté elfe. Et, je ne suis pas tout à fait certain que… Que ce soit une chose qu’un vrai elfe ferait. D’hésiter. De laisser son cœur tournoyer.

Je soupire. Et je secoue lentement la tête de droite à gauche, avant de plonger mon regard dans celui de Valaina.

- Je vais essayer. Tu sais que je ne peux pas te mentir. Alors, ne fait pas cette tête sévère. Si, tu la fais. Tu ne t’en rends même plus compte. Je vais essayer d’aller de l’avant. D’oublier. Déjà, j’espère qu’Aranwë va me ramener mon frère entier. Pour qu’on ait cette conversation qui va nous réconcilier. Déjà, une fois que nous ne serons plus brouillés, ça ira mieux.
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Mar 2 Déc - 21:13




Edro gûr lín, my dear brother


Poser ses bagages ... Elle le ferait. Elle ne savait pas quand, tout simplement. Elle ne savait pas non plus qu'elle ne saurait pas non plus où les poser. "Et bien, pour ma part, je ne saurais dire où j'irais. Peut-être pas spécialement dans une cité elfique." Non pas qu'elle n'aimait pas les siens. Non pas qu'elle ne pourrait pas rester à Imladris, à Vert Bois ou bien à Caras Galadhon. Mais ... si jamais elle restait dans une cité elfique, comment ferait-elle pour ... pour aider les hommes ? Comment pourrait-elle prodiguer des soins ou que sais-je encore si elle restait dans une cité elfique où la maladie n'avait que peu de chance de toucher ? Définitivement, non, ça ne serait pas une cité elfique. Après, elle n'était pas encore totalement certaine de ce qu'elle ferait ou de ce qu'elle ne ferait pas. Elle verrait bien, si on peut dire cela ainsi. "Sans doute une cité des hommes ... Où mon savoir pourrait être utile." Ca volait dire ... Laisser les siens derrière elle. Est-ce qu'elle pourrait laisser Elladan, Elrohir ou bien Elina derrière elle, sans se retourner ? Non, elle se doutait que non. Ils auraient toujours une place importante dans sa vie, quoi qu'elle en dise. "M'enfin, j'ai envie de te dire que ce n'est pas demain la veille que cela va arriver et que j'ai encore le temps ... beaucoup de temps pour réfléchir à cela." Toute une vie. Du moins, c'était ce qu'elle espérait.

Quoi qu'il en soit, que ça soit l'un ou bien l'autre, et bien, ils n'avaient pas réellement envie de poser leurs bagages pour tout de suite. Ils continueraient à voyager. Ils continueraient à faire attention. A être prudents. A rester sur leurs gardes. A rester loin du danger ? Et bien, ça, c'était moins certain à dire vrai. Surtout de la part d'Elrohir qui aimait bien ... chasser de l'Orc. Il en serait capable, il pourrait le faire, sans doute que l'Elfe aimerait dégager tous les Orcs de la Terre du Milieu. Mais ce n'était pas gagné d'avance. Un homme seul ne pouvait pas faire bouger les choses complètement. "Hélas, tu sais très bien que tu ne peux pas éliminer tous les Orcs à toi tout seul." Elle secoua la tête. "Tu risquerais de te faire tuer si jamais tu le tentais. Et franchement, l'idée de te perdre, et ce quand bien même ça le serait parce que tu te battrais pour une noble cause, franchement, ça m’ennuierait ... Ca m’ennuierait fortement même." Elle tenait à lui. Comme à son frère. Ils étaient comme des frères et soeurs. Valaina ne supporterait pas de le perdre, et ce même s'il était pénible. "Tu as beau être têtu, pénible, plein de mauvaises manies mais j'espère n'avoir jamais à te pleurer." Qu'il fasse attention. Et elle en ferait autant.

Outre les voyages, la sécurité de l'autre, un autre sujet vint sur le tapis. Celui des amours. Elrohir était incertain. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait pas vers qui son choix allait se porter. Mais il n'avait pas à avoir honte de son choix. Il n'avait pas à avoir peur. Il devait, simplement, se laisser guider par son coeur. Ce n'était pas évident pour lui. Elle le concevait. Et nul doute qu'il aurait aimé que ce choix soit fait à sa place. "Un vrai Elfe ?" Elle secoua la tête et eut un rire amusé. "Alors, dans ce cas là, je ne dois pas être une vraie Elfe non plus !" Elle passa une main dans ses cheveux. Certes, elle était plus ou moins éprise de Nolas. Mais elle n'était pas sûre de ses sentiments. Elle hésitait encore. Peut-être par rapport à ce que Elrohir avait pu lui dire la dernière fois. Sur le fait que l'Elfe était ... un peu loufoque, qu'il trempait dans des affaires louches et qu'il n'était peut-être pas celui qu'il lui fallait. "Et pourtant, mes ancêtres n'ont jamais eu à faire le terrible choix." L'immortalité en tant qu'un Elfe. Ou bien la mort en tant qu'Humain. "C'est une chose importante pour nous. Parce que nous n'avons pas coutume ... de nous amouracher de plusieurs personnes dans notre vie. C'est pour ça que tu hésites autant je pense. Comme je te l'ai dit, les humains ont plutôt tendance à agir. A prendre. A jeter s'il le faut. A abandonner. Et je doute que tu rentres dans ce cas là." A sa manière, Valaina lui faisait comprendre que c'était normal d'hésiter. Ca serait toujours normal.

En tout cas, la blonde était ravie de cette discussion. Ravie de voir qu'Elrohir était prêt à avancer. "Je continuerais à avoir cette tête sévère s'il le faut." dit-elle en fronçant des sourcils et en prenant un air quelque peu boudeur. Beaucoup même. Le principal, dans tout cela, c'était qu'Elrohir était prêt à avancer. Et ça, c'était une bonne nouvelle. "Je ne sais pas où est Elladan en ce moment. Mais je serais toi, je me bougerais les fesses. Et j'irais à sa rencontre. En terrain neutre." Là où perosnne ne pourrait les entendre. Ils pourraient se hurler dessus jusqu'à s’époumoner. "Enfin, si tu sais où il est." Sans doute le savait-il.
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Ven 12 Déc - 0:59

Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa

Un sourire monte à mes lèvres lorsque Valaina me dit qu’elle préfèrera certainement une cité humaine. Je souris car… au fond de moi, ça ne m’étonne pas. Valaina est le genre de personne totalement dévouée aux autres. Alors, je comprends ce choix. D’un certain côté, c’est triste parce que… Parce que j’ai bien peur qu’elle ne vienne plus me voir que rarement par la suite. Mais, ce n’est pas dramatique non plus. Nous nous enverrons des corbeaux. On s’invitera pour Noël. On se croisera au détour d’un chemin, alors que l’un comme l’autre n’aura pas réussi à rester inactif trop longtemps. Car, je me connais. Je sais au fond de moi que je vais devoir bouger. Que je ne pourrais pas rester en place pour l’éternité. Mamie elle-même a parfois ce désir de voyage qui la reprend, alors qu’elle a passé plusieurs milliers d’années sur les routes de ces terres et sur celles de Valinor.

- Non, tu as raison. On ne va pas finir par se caser tout de suite. Ni l’un, ni l’autre. Avant ça, il faudra qu’on aille voyager tous les deux, ensemble. Je veux voir si tu es capable de me supporter vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Prends ça comme une sorte de défis si tu veux. Mais, pas tout de suite. D’Abord je dois trouver le moyen de me débarrasser définitivement de ce poste de capitaine.

Oui, car plus j’en parle et plus j’y pense, moins j’ai envie de continuer dans cette voie. Déjà, à peine après deux mois à ce poste, j’ai à nouveau la bougeotte. L’attrait des villes et des villages voisins ou lointains se fait à nouveau ressentir dans mon cœur. Je n’aime pas réellement rester en place, et, j’ai besoin de dérouiller mon épée, à nouveau, encore et toujours. Je souris un coup et je secoue lentement la tête d droite à gauche, alors que le sujet revient sur les orcs, et sur cette façon que mon frère et moi avons de leur courir après, sans que jamais il n’y ait la moindre fin à cette chasse. Car, détruire un nid n’est qu’une chose futile quand les flammes du brasier des corps n’a pas eu le temps de terminer de fumer que déjà un nouveau campement d’orc est en train de s’installer là, dans cet endroit que nous venions de nettoyer à tous les deux. Un sourire monte sur mes lèvres, une nouvelle fois, mais cette fois il est chargé d’amertume, il est chargé de tristesse. Je serre les dents avant de tourner la tête pour esquiver le visage de Valaina quand elle me dit qu’elle ne voit que ma fin si je continue comme ça.

- Je suis parfaitement conscient que même à la tête d’une armée d’elfes, jamais je ne pourrais me retrouver face à un territoire totalement débarrassé des orcs. Ce sera peut être ce qui causera ma fin, mais… Je ne veux pas qu’il y ait d’autres Celebrian sur cette Terre. Je ne veux pas voir d’autres familles brisées par ces créatures. Il adviendra ce qu’il adviendra. Je ne peux pas le prévoir, et pire que ça : je ne veux pas le prévoir. Si je dois me faire tuer au combat, alors je considèrerai que ce sera une belle mort. Une mort digne de la vie que j’ai vécue.

Du moins si on oublie le nombre de bêtises qui ont tenu en haleine les Terres du Milieu durant quelques siècles. Maintenant, je suis un peu plus posé. Un peu plus sombre. Un peu plus mature. Certainement pas assez. Mais, c’est comme ça que je suis devenu, comme ça que les épreuves successives que j’ai traversées m’ont façonné.

- Hey, mauvaise manie toi-même. Je sais quand même me tenir. Ma mère m’a bien éduqué.

Je croise les bras, boudeur, décochant au passage un regard noir à Valaina. Non mais ho, pour qui elle se prend. Pénible, je veux bien. Têtu encore plus. Mais, avec des mauvaises manies ? ça non. Jamais. Je suis le genre d’elfe à tenir la porte aux dames. Et, à les protéger. Même si souvent je leur fais des blagues.

Et puis, mon humeur retourne au sombre à nouveau. Je souris un coup, triste, alors que je lui dis que je ne suis pas certain d’être un véritable elfe. Parce que … Parce que mon cœur me semble peu fiable. Mon choix a été fait depuis longtemps : j’ai choisi de prendre la voie des elfes, et je ne pense pas que ce choix puisse être défait. Pourtant… Pourtant je ne suis pas tout à fait certain que ce soit une bonne chose, d’hésiter à ce point. Des elfes féminines ont de temps à autre hanté mes pensées, et je me suis posé à chaque fois la question de savoir si ce serait celle que je pourrais choisir jusqu’à la fin de ma vie. Mais, à chaque fois, la réponse a été négative. A chaque fois, mon cœur a été changeant.

- Certes, j’ai toujours conservé mes sentiments pour moi, de peur de me tromper. Je suis trop … Pudique ? Oui, c’est peut être le mot. Je suis trop pudique sur ce qu’il se passe dans mon cœur pour m’en ouvrir facilement. Je crois que tu es l’une des très rares personnes avec qui je saurais avoir ce genre de conversation, parce que… Je sais que tu ne me jugeras pas, pas vraiment. Et, que tu tenteras de me conseiller.

Essayer d’avancer. Arrêter de me prendre la tête. Au fond… au fond c’est la seule chose à faire, et c’est ce que Valaina essaie de me faire comprendre. Lorsque mon frère reviendra, nous nous réconcilierons, et nous ferons en sorte que tout aille pour le mieux. Elladan est peut-être la seconde personne avec qui je saurais ouvrir mon cœur. Mon frère m’a accompagné à chaque instant de ma vie, et je n’ai de cesse que d’avancer pour laisser la douleur à sa place. Dans le passé.

- Il était à Carn Dum, avec Legolas et Elinà, en mission pour obtenir des informations sur le mage bleu. Il ne devrait pas tarder à revenir, je pense. La neige l’a très certainement retardé. Mais, je ne peux prévoir le jour où il rentrera.
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Ven 12 Déc - 14:55




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Une cité des hommes. C'est là où elle se rendrait. Une fois qu'elle aurait décidé de se reposer et de passer à autre chose. Une fois qu'elle aurait décidé de s'établir. Elle ne savait pas si c'était les fêtes de Noël qui s'approchaient qui la rendait ainsi, avec les offrandes, les cadeaux et tout ce qui pouvait s'en suivre. Mais elle se trouvait nostalgique. Peut-être parce que ... Et bien, peut-être parce que la vie chez les Hommes étaient bien différente de celle qu'elle pouvait avoir chez les Elfes. Plus de liberté. Mais tellement de mortalité néanmoins. Et c'était bien dommage. Car certains méritaient de vivre un peu plus longuement. Alors que d'autres, au contraire, mériteraient de trépasser plus rapidement. Mais c'était ainsi. On ne pouvait pas décider qui devait vivre. Et qui devait mourir. Quoi qu'il en soit, pour Elrohir, c'était pas demain la veille qu'ils finiraient par poser ses bagages. Et il avait bien raison. Ils avaient le temps. Beaucoup de temps devant eux encore. Il voulait voyager avec elle. Voir le monde avec elle. Ca ne serait pas une mauvaise idée. "Je te supportais déjà quand nous étions enfants. Et tu dois avouer que tu étais terrible à l'époque. Très pénible." dit-elle dans un hochement de la tête. "Sans oublier que j'étais votre cible. La tienne, et celle de ton frère. L'aurais-tu oublié ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. Valaina eut un rire amusé tandis qu'il n'avait pas hésité à lui dire qu'il voulait se débarrasser de son nouveau poste. "Et bien, et bien ... Où sont donc passées tes bonnes résolutions ?" ajouta-t-elle dans un sourire. "Tu penses déjà à quelqu'un en particulier ?" Vers qui allait-il se tourner ? Car ce n'était pas n'importe qui qui pourrait prendre sa suite.

Elrohir était têtu. Il continuerait ses escapades sur le territoire de l'ennemi. Il continuerait à affronter les Orcs. Il continuerait à n'en faire qu'à sa tête. Et le jour où ça n'irait pas, le jour où il fera quelque chose de travers, et bien ... il finirait par perdre la vie. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas le pleurer. Voilà pourquoi elle n'avait pas hésité à le lui dire d'ailleurs. Voilà pourquoi elle le lui avait précisé. S'il le faisait, ce n'était pas pour lui. C'était pour protéger les autres. C'était pour éviter qu'il y ait d'autres familles déchirées. Elle comprenait ce sentiment. Elle comprenait pourquoi il faisait tout cela. "Mourir au combat est certes une belle chose. Mais cela ne signifie pas pour autant que tu dois te retrouver tout le temps sur un champ de bataille. Ton but est louable. Mais je te prie de faire attention. Et de renoncer si tu te retrouves face à une armée. Tu promets ?" Lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. Parce qu'elle tenait à lui. Parce qu'elle n'avait pas envie de le voir disparaître. Et ce même s'il était terrible, pénible, et qu'il avait de mauvaises manies. Il prit la mouche en l'entendant d'ailleurs. Et bouda quelque peu. Valaina se contenta de lui tirer la langue. "Je sais pas trop. Il y a des fois où tu ne te tiens pas très bien." Elle avait un sourire narquois. Elle aimait bien le chercher. Elle se vengeait de toutes les fois où il lui avait fait ce coup d'ailleurs. "Mais bon, c'est pour ça qu'on t'aime."

Les amours ... ce n'était pas quelque chose de facile. Que ça soit pour Valaina. Mais également pour Elrohir qui ne savait pas quoi faire. Valaina pensait à Nolas. Mais elle ne savait pas s'il était le bon. Peut-être que ... peut-êre qu'elle faisait fausse route. Il avait des manies terribles. Encore pires que celles d'Elrohir. Des deux, si elle devait en qualifier un de démon, et bien, ça serait, sans aucun doute, Nolas. Voleur, menteur et chapardeur si elle en croyait ce que son frère de coeur lui avait dit. Mais après, peut-être n'était-il rien de tout cela. Elle n'en savait rien. Elle savait juste qu'elle devrait démêler cela à un moment ou à un autre. Encore fallait-il qu'ils arrivent à se recroiser. Et ce n'était pas gagné d'avance à dire vrai. "Je ne suis pas là pour juger. Après, je ne suis pas certaine que ... Et bien ... que je sois la meilleure pour apporter des conseils." Elle même était quelque peu perdue. Elle même ne savait pas si Nolas était celui qu'elle attendait ou bien si, au contraire, il y en avait un autre. Quelqu'un de plus fiable.

Elladan à Carn Dum avec d'autres Elfes, oui. Il reviendrait. Valaina ne s'inquiétait pas pour cela. "Il est vrai que toute cette neige, ce n'est pas évident pour voyager. C'est même compliqué." Elle aimait bien la neige. Mais là, ça durait depuis trop longtemps. Elle serait bien contente de se débarrasser de cette neige. Et de ce mage bleu également. "Il reviendra. Il revient toujours d'ailleurs." en vint-elle à dire dans un hochement de la tête. Elle se redressa. La conversation tournait plus ou moins à sa fin. Ils avaient bien discuté. Et Valaina était ravie de l'avoir fait. Elrohir semblait aller mieux. Bien mieux. Oh, elle ne disait pas qu'il tournerait la page dès aujourd'hui. Mais elle avait de l'espoir.
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Lun 22 Déc - 21:44

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Un sourire amusé se fixe sur mes lèvres alors que Valaina me dit qu’elle m’a déjà supporté lorsque j’étais enfant, et elle aussi. Un rire monte même à la poitrine de cet elfe que j’avais oublié être. Oui, il est vrai que j’étais pénible lorsque j’étais enfant. Vraiment pénible. Épuisant même. J’étais taquin, tête en l’air, incapable de m’arrêter deux secondes, et je faisais farce sur farce à celle qui aujourd’hui est ma plus proche amie. Alors, oui : si elle a su me supporter à cette lointaine époque, elle saura me supporter un peu plus longtemps, lors d’un voyage ou deux. Alors, oui. Oui, je suis soudainement requinqué. Parce que je réalise à chaque seconde qui passe que, j'ai changé, et que même si je ne serais certainement jamais aussi sage que ce que mon père souhaiterai que je sois, même si je suis tout de même plus calme que mon frère, c’est une chose qu’il faut prendre en compte.

- Non, je n’ai pas oublié, je crois que je ne pourrais jamais oublier ça, tu sais. Mais, dois-je te rappeler que c’est toi qui m’a proposé d’élever des souris pour faire fuir mon frère lorsque tu as appris qu’il en avait une phobie profonde ?

Je hausse un sourcil, tout en contemplant le visage de la blondinette devant moi avant de pousser un soupir et de secouer lentement la tête. Aujourd’hui, j’ai toujours des souris dans ma chambre. Elles ne vivent qu’une fraction de seconde comparé à la vie d’un elfe, mais je dois avouer que je les adore tout de même. Elles sont mignonnes, avec leurs petits museaux, et elles aiment bien se nicher dans mon cou pour dormir. A défaut d’avoir une femme, autant dire que ces petites compagnes me suffisent.

Promis je lui ferais virer les souris quand y’aura Val’ dans son lit *joueuse qui pleure de rire devant l’imbécile d’elfe qui lui fait n’importe quoi

- Mes bonnes résolutions n’ont pas duré aussi longtemps que je le pensais. J’avoue que j’avais prévu tenir jusqu’à Noël, mais… L’attrait de ces voyages dont nous parlons est bien plus fort que mon besoin de faire plaisir à Père en restant ici. Et puis, j’avoue entrevoir un moyen de trouver ce mage en sortant d’ici pour lui reprendre l’anneau de Père moi-même s’il le faut. Je ne partirais pas sans Elladan. Les nains qui sont passés ici il y a quelques mois doivent être sur le point d’atteindre leur but, et avec mon frère, nous nous sommes promis d’être à Lacville au moment où ils tenteront de réveiller Smaug.

Je me tais quelques instants. Smaug est une légende. J’étais persuadés que les dragons n’existaient pas : et pourtant … pourtant, Smaug est bel et bien réel. Et, s’il doit sortir de sa montagne, l’arc de mon frère saura lui montrer qu’il aurait mieux fallut qu’il y reste. Quand à mon épée, elle protègera les habitants. Et, si au passage je peux grimper sur le dos de la créature pour faire un rodéo, je ne vais pas non plus dire non. Après tout… Ce serait une de mes plus belles blagues.

Mais, Valaina se rappelle justement à mon bon souvenir cette histoire de tête brûlée que je sais être de temps à autre. Un sourire sur le visage, je me contente de lui expliquer à quel point je suis prêt à donner ma vie pour certains idéaux. Mon regard se fait triste et lointain alors qu’elle me fait la morale, me demandant de ne pas attaquer seul une armée. Hey, ho : je suis taquin mais pas totalement stupide non plus. J’observe donc avec une moue amusée Valaina avant de secouer lentement la tête de droite à gauche.

- Val… Si je faisais ça, je sais que tu trouveras un moyen de me faire revenir à la vie pour me tuer toi-même. Alors, non je ne ferais pas ce genre d’ânerie. Parce que, crois-moi : je préfère affronter une armée tout seul que ta colère. Donc oui : je te promets que je ferais attention à me pas me faire tuer.

Enfin, ce n’est pas non plus la mer à boire. Et puis, à deux contre une centaine d’orcs, Elladan et moi on s’en sort, généralement. Il faudra qu’on teste à deux cent tient… Personne veut déclencher une guerre contre les orcs pour qu’on s’occupe de ce petit défi ? Non, vraiment pas ? Vous êtes sûrs ? C’est pourtant facile à tuer un orc. Un bon coup d’épée au bon endroit, une flèche du carquois inépuisable d’Elladan bien visée et… C’est facile.

- Hey, je suis un prince quand même. Je sais me tenir. Quand j’en ai envie. Mais, je n’ai pas envie très souvent, que veux tu. C’est une tare de naissance qu’on partage mon frère et moi. Et, comme tu le dis, c’est pour ça qu’on nous aime.

Je rajoute un ‘nous’ à sa phrase. Parce que, pour le coup, j’ai du mal à réellement comprendre ce qu’il se passe dans mon cœur quand elle me taquine de la sorte. Mon regard se fait pensif une seconde, et puis je repousse l’idée avant de me tourner vers celle qui est ma sœur depuis tant de siècles que je n’ai jamais su les compter. D’ailleurs, en parlant d’amour, voilà Valaina qui me tire les vers du nez, et qui réussis à me faire dire clairement ce que j’ai du mal à comprendre depuis quelques semaines. Enfin, clairement, je n’irais peut être pas jusque là non plus. Je soupire un coup en l’observant quand elle me dit ni me juger, ni être à même de me conseiller.

- Je ne sais pas ce que je veux. Et, pendant ce temps, Elladan ouvre enfin les yeux face à Elinà. Il leur aura fallu deux mille ans, mais c’est en train d’arriver. Il suffit de voir comment ces deux-là ont leurs regards qui se croisent. La dernière fois que je les ai croisés tous les deux, j’avais tellement l’impression de tenir la chandelle et d’être de trop… Au fond, je suis peut être simplement un peu jaloux de lui et de son bonheur. Parce que j’ai l’impression qu’il s’éloigne de moi alors que j’ai réellement besoin de lui.

Je soupire un coup et je secoue la tête. Le sujet Elladan semble être une bonne façon de changer de sujet. Nous parlons de lui, de son retour proche, et je soupire un coup avant de secouer la tête de droite à gauche. Parce que je ne suis que réellement incapable de penser à quoi que ce soit d’autre que lui, sur les routes, alors que ce mage nous inonde de sa neige.

- Elladan revient toujours.

Je soupire et je me relève, avant de remettre la chaise à sa place.

- Je me dois d’aller faire part de ma décision de laisser à Arnaël le commandement de la garde à mon Père. Tu m’excuse ?


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Mar 23 Déc - 22:03




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Elrohir et Valaina, c'était l'histoire de toute une vie ! Ils avaient toujours été ensemble. A faire des bêtises. A s'amuser. A rire. A sourire. A se disputer également. A s'entraîner ensemble. Elle se rappelait de quelques fêtes de Noël. Oh, pas des fêtes traditionnelles, comme chez les humains. Pas le genre à s'offrir des cadeaux. Enfin, si, quelques présents importants, ça pouvait arriver. Ils étaient plus genre à boire un bon chocolat chaud, made in Imladris. Mais passons, et revenons en plutôt à ce qui nous intéresse. Elrohir accusait ouvertement Valaina d'être celle qui l'avait obligé à ... élever les souris. Valaina se contenta de hausser les épaules. "A ce que je sache, je ne t'ai pas mis un couteau sur la gorge pour que tu le fasses." Oui ... Bon ... Elle l'avait un peu menacé. Peut-être bien. Mais fallait dire des deux qu'Elladan était bien le pire. Et elle avait été obligée de trouver une solution pour qu'il lui lâche la grappe un peu. "T'aurais pu dire non ... Mais je crois que ça t'amusait de le faire." ajouta-t-elle dans un grand sourire. Parce que Valaina n'avait pas peur des souris. Parce que c'était quelque chose qu'ils avaient pu faire tous les deux. Non, elle n'était pas jalouse de sa relation avec Elladan. Après tout, ils étaient frères et c'était normal qu'ils passent du temps ensemble. Et pour rien au monde elle n'aurait souhaité se mettre entre eux. Mais il était vrai qu'Elladan était bien pénible. Et qu'il arrivait qu'Elrohir suive les frasques de son frère. Et elle en faisait, bien malheureusement, les frais. Enfin, pas toujours, mais ça arrivait. "En tout cas, ça m'a bien fait rire lorsqu'on lui a mis cette souris sous le nez. Je revois encore la tête d'Elladan." Elle se mit à rire toute seule en repensant à cela.

Elrohir était prêt à tout laisser tomber, encore. Il allait laisser le poste de Capitaine et passer à autre chose. Il avait envie de s'en retourner sur la route. De combattre les Orcs. De faire ce qu'il avait de mieux à faire, si on peut dire cela ainsi. Il n'aimait pas être piégé à Imladris. Elle comprenait ... Elle ne comprenait que trop bien ce qu'il pouvait ressentir. Car elle même n'aimait pas rester enfermée. Elle n'aimait pas être dans une cage. Et tourner en rond. "Ton père aurait été ravi que tu restes. Tout comme je sais qu'il serait ravi que je reste également. Mais c'est ainsi. L'appel des voyages. On n'y peut pas grand chose bien malheureusement. On est comme ça." Après tout, Elrohir faisait bien ce qu'il voulait. Il prenait les décisions qu'il souhaitait. Et s'il voulait voyager, qu'importe ce que pouvait lui dire son père. Ou bien même elle. Il devait faire ce qu'il avait envie de faire. On ne devait pas lui couper les ailes, si on peut dire cela ainsi. Il devait avancer comme il l'entendait. Ni plus. Ni moins. Valaina releva la tête en direction de son frère de coeur tandis qu'il lui disait qu'il voulait se rendre à Esgaroth et être là quand ... Et bien, quand Smaug en viendrait à sortir de son sommeil. "Ne crois pas que je vais te laisser aller à Esgaroth sans moi." L'avenir nous montrera, en fait, qu'elle n'a pas vraiment attendu Elrohir pour s'y rendre. "Si les nains en viennent à le réveiller, je doute que Smaug soit de bonne humeur. Et m'est d'avis qu'il ira à Esgaroth." Rien que de penser à tout cela, cela lui faisait froid dans le dos. Elle aimait beaucoup cette ville. Et elle avait peur ... Peur qu'elle n'arrive trop tard. Peur de ne trouver que flammes et cendres. Peut-être allait-elle devoir se mettre en route plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé. Peut-être que sa prochaine destination allait être Esgaroth. Et nulle part ailleurs.

Valaina lui demandait de faire attention. Très attention. Elle n'avait pas envie de le voir mourir. Elle n'avait pas envie de le perdre. "Oh oui, crois-moi, je trouverais quelque chose. Quitte à faire un pacte ou que sais-je encore." dit-elle en lui tirant la langue. Elle ne voulait pas le montrer, mais elle serait anéantie si elle le perdait. La blonde préférait ne pas y penser. Elle préférait chasser cette idée loin de sa tête. Elle préférait se concentrer sur autre chose. Un sujet plus gai. Plus joyeux. Elle ne voulait pas déprimer. D'où la petite blague sur les mauvaises manies d'Elrohir. Elle eut un sourire. Il l'avait corrigé. Sur le fait qu'on les aimait tous les deux. "T'as raison. On vous apprécie tous les deux. Et on vous aime tous les deux. Même si vous êtes de sang noble et que vous adorez foutre le bordel." ajouta-t-elle dans un sourire. Valaina adorait le taquiner. Et elle continuerait à le faire. Quoi qu'il arrive.

Sujet quelque peu plus gai, parler des amours d'Elrohir. Du fait qu'il n'arrivait pas à se décider. Mais il n'hésita pas non plus à aborder le sujet de son frère et d'Elina. Ils avaient fini par se trouver. Et c'était bien. Une belle chose. "Mais non, tu n'es pas jaloux. Tu es peut-être un peux envieux. Dans le sens où tu voudrais peut-être te retrouver à sa place." Tout ce qu'il voulait, c'était ... oui, peut-être se trouver quelqu'un. "Vous êtes proches tous les deux. Et qu'importe ce qu'il arrive, vous le serez toujours. Tu as peut-être l'impression, pour le moment, qu'il t'abandonne. Qu'il te laisse de côté. Mais vous êtes frères. Et c'est un lien qui ne peut être défait." Ca ne serait pas simple. Valaina ne le niait pas. Mais il ne devait pas penser à cela. "Les premiers temps ne seront pas évidents. Du moins, je ne pense pas. Mais il est et restera ton frère. Et il aura toujours une place importante dans ta vie, mais l'inverse est aussi vrai." La blonde se voulait rassurante. Elle voulait qu'il garde confiance. Ni plus, ni moins.

Mais ils auraient, sans doute, l'occasion d'en parler plus tard. Car Elrohir avait des choses à faire. A voir. A dire. "Non, je ne t'excuse pas." dit-elle en secouant la tête. Elle pencha la tête sur le côté avec son petit sourire. "Bien évidemment que je t'excuse. Tu as des choses à faire, et je le comprends. On aura l'occasion de rediscuter de tout cela." C'était même sûr et certain. Ce n'était pas comme si elle allait disparaître, non ?

Topic terminé je présume ?
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Ven 26 Déc - 17:51

Im gelir ceni ad lín, mitraë nésa

Les blagues enfantines. Oh, nous en avons fait des centaines tous les trois. Nous en avons fait tellement que nous ne savons pas par où commencer pour les raconter. Si Elladan a été bien plus souvent l’instigateur de farces contre Valaina que le contraire, il faut avouer que certaines de ses idées ont encore des répercussions sur le présent, comme j’ai mon propre élevage de souris, même si parfois il me faudrait un chat ou deux pour tenter de réguler tout ça. Parce que, ça commence à tourner à l’infestation là-dedans… Enfin, tant que j’ai de quoi tenir tête à Elladan, avant qu’il ne sorte une grenouille de son chapeau. C’est extrêmement viril, n’est-ce pas ? Deux des plus grands guerriers de la Terre du Milieu, des elfes millénaires qui ont respectivement la phobie des souris et des grenouilles… Bah, tant qu’on arrive à tenir tête aux araignées, aux orcs, j’en passe et des meilleures… Pourquoi est-ce qu’on ne finirait pas par avoir peur des souris ? Si ça n’arrive pas aux oreilles du prochain trou du luc qui va s’amuser à créer des créatures étranges pour venir décimer la terre du milieu… Parce que, croyez-moi, guerrier ou pas, celui qui me présente une grenouille géante me verra partir en courant. C’est déjà bien assez affreux en taille miniature, ces bestioles, pour ne pas en plus les agrandir ou leur donner des trucs bizarres pour qu’elles sachent mieux se défendre. Oh, pitié, ne commencez pas à me parler de cuirasses pour grenouilles. Ou d’épées pour grenouilles. Ça n’a pas de mains, ça ne peut pas se battre. N’est-ce pas ? N’est-ce pas ?

Mais, le sujet des phobies de mon frères et des miennes – même si je ne suis pas tout à fait certain que Valaina sache que je suis phobique à ce point – pour passer sur ce fichu poste de capitaine qui commence à me prendre la tête. Oui, au fond de moi, je n’ai qu’une envie : le laisser à Arnaël, parce qu’il s’occupe déjà très bien de la cité quand je ne suis pas là. Même si mon ami d’enfance est toujours un peu… comment dire ? Etourdi ? Oui, on va dire ça. C’est quand même le seul elfe de ma connaissance à avoir réussi à se faire assommer par je ne sais qui, qui lui a volé son pantalon avant de disparaitre avec, le laissant par la même occasion attaché à un arbre. Non, vraiment, c’est une qualité que j’apprécie chez lui : cette façon qu’il a de se mettre encore et encore dans des situations aussi abracadabrantes que rocambolesques, quand moi, même avec toute la volonté du monde, je n’y arrive pas. Dire que lui ne le fait même pas exprès… Ah, mon ami, tu seras un capitaine de la garde parfait. De mon côté, l’appel des voyages était bien plus fort, et si j’avais réussi à le laisser au second plan pendant un moment, voilà que la simple mention de partir réveillait cette flamme que je pensais éteinte en moi. Mais, qui dit voyage, dit aussi combats : les temps sont durs pour les Terres du Milieu, et les orcs aussi nombreux que mes souris. Autant dire qu’il semblait compliqué pour moi de voyager sans réussir à tirer mon épée au moins une fois de temps à autre. Mais pour l’heure, le galop de mon cheval devrait me conduire du côté d’Esgaroth, poussé par l’envie de voir un certain dragon, mais aussi par celle de vérifier que les habitants de cette cité seront en sécurité, malgré ces nains qui semblent décidés à jouer avec des forces qui les dépassent.

- Je t’attendrais, alors. Mais, si toi tu ne m’attends pas, autant dire que je vais te botter le derrière la prochaine fois qu’on se croisera.

Et, oui : Valaina a tout a fait raison sur ce point. Smaug ira jeter son dévolu et sa vengeance sur Esgaroth, puisque Dale est abandonné depuis des années.

- J’ai peur pour les habitants de la ville du lac. Beaucoup vont mourir si Smaug se réveille.

La conversation continue, cependant, passant sur elladan et moi, une nouvelle fois. Sur notre capacité tout à fait innée à nous mettre dans les ennuis. Je me contente de sourire un coup, avant de hausser les épaules, et d’embrayer sur le sujet de mon frère, confiant à mon amie de toujours ces doutes qui habitent mon cœur, doutes qu’elle parvient à calmer, en m’expliquant que même si Elladan se marie avec Elinà, je reste son unique frère. Nous avons partagé autrefois le ventre de ma mère, et il me semble que ce lien, personne ne pourra jamais le détruire.

- tu as sans doute raison, mon amie. J’ai peut être simplement besoin de m’habituer à cette nouvelle façon d’être qu’il a. Et, à voir Elinà encore plus dans les parages.

Oh, un jour… Un jour lointain je lui rendrais la pareille, même si je suis loin d’être casé. Très loin, si on en croit ce cœur inconstant dont je semble avoir hérité. Et puis… Et puis après tout, peut être que jamais je ne trouverai cette demoiselle qui me supportera pour l’éternité, parce que… Parce qu’il est impossible que quelqu’un puisse me supporter pour l’éternité. Valaina y arrive, mais nous avons grandis ensemble. Elle a toujours su que j’avais plus de défauts que de qualités.

Cependant, nombreuses sont les décisions que cette discussion m’a conduit à prendre, et nombreuses sont les heures qui vont devoir me permettre de mettre à plat tout ceci avec Père. Je sais qu’il est prêt à tout écouter, d’autant que je l’évite depuis que j’ai commis l’erreur de perdre son anneau. Je commence donc par m’excuser auprès de Valaina, prêt enfin à aller parler à mon père. Je me relève donc, et je fronce les sourcils devant cette demoiselle qui, au premier abord, semble vouloir me garder pour elle. Allons bon ? que donc lui est-il passé par la tête ? Je m’arrête dans mon geste, un peu surpris, avant de comprendre qu’elle ne fait que se moquer de moi.

- Vilaine sorcière que tu es, j’y ai vraiment crus !

Je me penche vers elle pour déposer un baiser sur son front avant de me redresser, les bras croisés.

- Prends soi de toi, Petite sœur. Qu’Arda veille sur toi.



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Ven 26 Déc - 21:18




Edro gûr lín, my dear brother


Valaina irait à Esgaroth. Elle ne savait pas quand. Mais elle irait quand même. Qu'importe ce que pouvait lui dire Elrohir. Elle irait à Esgaroth. Peut-être dans les jours, les semaines qui allaient suivre. Elle devait y aller. Ca faisait un moment qu'elle ne s'y était pas rendue. Et elle avait des patients à voir, des médicaments à administrer à certaines personnes. Oui. Elle ne devait pas trop tarder. Car plus elle tardait, plus ... et bien, plus elle risquait de ne rien retrouver à Esgaroth. Car qui sait ce qui pouvait se passer. Qui sait quand le dragon pouvait se réveiller. Est-ce que les nains avaient atteint leur cible ? Est-ce que le dragon avait été dérangé ? Tant de questions. Si peu de réponses. Mais elle aurait l'occasion de voir tout cela par elle-même d'ici à quelques temps. Du moins, si tout se passait bien. Pour en revenir à ce qui nous intéresse, Valaina haussa des épaules tout en le regardant. "Tu peux toujours essayer mais encore faut-il que tu arrives à me mettre la main dessus." dit-elle en lui tirant la langue. Est-ce qu'elle le taquinait ? Un peu. Beaucoup même. Comme à chaque fois d'ailleurs. Elle aimait bien l'embêter. Mais l'inverse était aussi vrai. "De toute manière, je n'ai pas encore prévu de partir tout de suite. Mais je pense que ça ne serait tardé. Alors, reste sur tes gardes." Car elle pouvait partir du jour au lendemain. Autant qu'il soit préparé à cela.

Tout comme Valaina, Elrohir était inquiet. Inquiet pour les habitants d'Esgaroth. Inquiet que le dragon puisse être réveillé. Inquiet pour les dégâts qu'il pouvait faire. "C'est pour cela que je veux m'y rendre. Mon aide sera précieuse. L'aide de tous les guérisseurs, d'ailleurs. Ne va pas croire que j'aspire à la destruction de la ville. C'est même tout le contraire. J'espère qu'elle va continuer de prospérer et que Smaug ne sera pas réveillé. Néanmoins ..." Avec le départ des Nains, leur quête pour reconquérir Erebor, c'était plus que certain que Smaug allait chercher à reprendre ses droits. "Je crains le jour où il se réveillera. Je crains pour les hommes d'Esgaroth. Pour leur vie. Et leur avenir." Elle avait peur de s'en retourner là-bas et de retrouver une ville en proie aux flammes. Elle ne verrait plus le petit marchand du coin tenter de lui vendre quelques onguents ou quelques potions inefficaces. Elle ne trouverait plus le sapin de Noël sur l'une des grandes places de la ville. Elle n'aurait plus l'occasion de recevoir divers cadeaux de la part des gens d'Esgaroth qui lui montraient, grâce à cela, de la gratitude. Plus de bon chocolat chaud à la taverne du coin. Tout cela lui manquerait. Et elle ne voulait pas y penser. Elle devait ... Elle devait se bouger. Rapidement. Avant que cela ne soit trop tard. Avant que tout ne lui échappe. Avant qu'elle ne perde ce qu'elle pouvait avoir à Esgaroth. "Mais arrêtons de nous faire du souci pour Esgaroth. Et concentre-toi, pour le moment, sur ton rôle de Capitaine de la garde que tu dois abandonner." Enfin, c'était pas vraiment un devoir. Plus une nécessité pour lui.

Elladan et Elrohir, ils étaient frères. Ils étaient jumeaux. C'était un lien fort qui existait entre eux. Et jamais rien ni personne ne pourrait leur enlever ce qu'ils avaient. Du moins, c'était là l'opinion de Valaina et elle était pratiquement sûre et certaine d'avoir raison. Elrohir ne devait pas douter. Certes, ils pouvaient se disputer tous les deux. Certes, il pouvait y avoir des hauts et des bas. Certes, ça ne serait pas facile. Mais ils allaient surmonter tout cela. Ils allaient oublier pourquoi ils s'étaient crêpés le chignon il n'y avait pas si longtemps que cela. Et ils riraient de bon coeur de cette histoire. "Tout à fait. Alors, ne pense pas à cela. Arrête de te tracasser l'esprit. Tu verras. Tout ira bien." dit-elle dans un hochement de la tête. "Ou alors, j'me plante carrément et ça va foirer." dit-elle dans un sourire. Elle ne le pensait pas du tout. "Non, je plaisante. Ca ira bien. J'en suis sûre."

Il était temps. Temps de se séparer. Momentanément. Parce qu'ils se retrouveraient, comme à chaque fois. Valaina joua quelque peu sa peste en lui disant qu'elle ne voulait pas qu'il s'en aille. Avant de sourire et de lui dire qu'elle plaisantait, à nouveau. Il avait besoin de sourire. Alors, elle faisait tout pour l'embêter et lui décrocher quelques sourires. La blonde prit un air offusqué quand il la traita de sorcière. "Non, je ne suis pas vilaine. Beaucoup disent de moi que je suis même gentille, charmante et plutôt jolie." répliqua-t-elle en lui tirant la langue. "Tu devrais vite partir ... avant que je ne me décide à te transformer en vile crapaud." Un petit bisou sur le front et hop, le voilà prêt à partir. "Qu'Arda veille sur toi également. Et évite les bêtises." Sur ce, ce fut Valaina qui s'éclipsa la première de la pièce. Non pas qu'elle avait des choses à faire. Mais elle allait laisser tranquille Elrohir. Car lui même avait pas mal de choses à faire.

Terminé pour ma part ^^ Toujours un plaisir ♥
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